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Sociologues et Ethnologues, amenés, au cours de leurs travaux, à faire usage de documents personnels, se trouvent d'ordinaire dans le plus grand des embarras. Leurs difficultés relèvent parfois, mais non toujours, du bon usage de la critique historique et des règles traditionnelles que la longue expérience des historiens a su élaborer. Mais ces derniers seront en droit d'estimer que le bilan technique de vingt années de travail sociologique, dont on trouvera ici l'esquisse, n'est guère encourageant. Souhaitons du moins qu'il soit instructif. Si l'on y réfléchit, ces petits problèmes quotidiens de notre métier en soulèvent d'autres qui n'ont pas fini de nous importuner.

On se propose de rappeler ici que le scandale est un phénomène social et qu'il est digne d'être étudié. Si la réalité en est connue depuis des millénaires, la notion en est encore peu claire dans l'esprit des sociologues. Ni l'Encyclopaedia of Social Sciences, ni le Handwörterbuch der Soziologie, ni le Vocabulaire de Lalande ne mentionnent le mot. La bibliographie semble à peu près inexistante : un article du philosophe français M. Le Senne et un livre du sociologue danois M. Svend Ranulf ne fournissent que de lointaines approches au problème ici posé.