International audience ; At a time when more than 5 million tonnes of bushmeat are harvested annually from tropical forests, and which account for a significant, but unrecorded, share of the gross domestic product of many forest countries, decision makers are encouraged, within conservation and food security policies, to understand the role that wildlife can play in the conservation of ecosystem services. In this article, we present an analysis of the pro-blem, describing the role played by bushmeat in human diets, and the health risks linked to the consump-tion of bushmeat, in particular with regard to Ebola disease. The aim is to provide insights on the direction of possible strategies to manage the use of wildlife while meeting the needs of local populations and redu-cing risks to human health. ; À l'heure où plus de 5 millions de tonnes par an de viande de brousse sont prélevées dans les forêts tropicales et représentent une part significative, mais non comptabilisée, du produit intérieur brut de nombreux pays forestiers, les décideurs publics sont amenés à clarifier, dans les politiques de conservation et de sécurité alimentaire, le rôle que peut jouer la faune sauvage dans la conservation des services écosystémiques. Dans cet article, nous proposons une analyse du problème, en décrivant le rôle que joue la viande de brousse dans l'alimentation, les risques de santé humaine liés à la consommation de viande de brousse, et en particulier en ce qui concerne la maladie d'Ebola, afin d'apporter quelques éléments de réflexion sur l'orientation des stratégies possibles pour diminuer les risques pour la santé humaine dans le contexte d'une utilisation fréquente de la viande de brousse pour les besoins des populations rurales et urbaines.
À l'heure où plus de 5 millions de tonnes par an de viande de brousse sont prélevées dans les forêts tropicales et représentent une part significative, mais non comptabilisée, du produit intérieur brut de nombreux pays forestiers, les décideurs publics sont amenés à clarifier, dans les politiques de conservation et de sécurité alimentaire, le rôle que peut jouer la faune sauvage dans la conservation des services écosystémiques. Dans cet article, nous proposons une analyse du problème, en décrivant le rôle que joue la viande de brousse dans l'alimentation, les risques de santé humaine liés à la consommation de viande de brousse, et en particulier en ce qui concerne la maladie d'Ebola, afin d'apporter quelques éléments de réflexion sur l'orientation des stratégies possibles pour diminuer les risques pour la santé humaine dans le contexte d'une utilisation fréquente de la viande de brousse pour les besoins des populations rurales et urbaines. ; At a time when more than 5 million tonnes of bushmeat are harvested annually from tropical forests, and which account for a significant, but unrecorded, share of the gross domestic product of many forest countries, decision makers are encouraged, within conservation and food security policies, to understand the role that wildlife can play in the conservation of ecosystem services. In this article, we present an analysis of the pro-blem, describing the role played by bushmeat in human diets, and the health risks linked to the consump-tion of bushmeat, in particular with regard to Ebola disease. The aim is to provide insights on the direction of possible strategies to manage the use of wildlife while meeting the needs of local populations and redu-cing risks to human health.
Understanding the forces that drive decision-making by stakeholders is a crucial aspect in developing successful strategies for natural resource management. Empirical knowledge is only one of these drivers, as practices are also decided by individuals' beliefs, perceptions and interests, by the assets available and the institutions and norms dictating what is acceptable. Uncovering the underlying reasons for individual management decisions thus requires integrated approaches, and is particularly relevant to ensure the engagement of local communities and the effective implementation of community-based initiatives. Throughout the Colombian Amazon communities carry out subsistence as well as small-scale commercial bushmeat hunting. Overharvesting, together with habitat loss, poses a dual threat to biodiversity and to the people who depend on it for food and income: the hunters and their families. Having empirical knowledge and being aware of the high stakes if the resource crashes, hunters might have developed effective strategies for game management. Given this, we wanted to explore how hunters perceive and handle the well-known trade-off between biodiversity conservation and socio-economic development, particularly in the context of the Ticoya indigenous reserve in the Colombian Amazon. To this end, we used ReHab, a role-playing game that revolves around the management of a renewable resource. Players are either Harvesters that need to feed their families using the resource, or Park Managers seeking to protect a migratory bird sensitive to resource level and human disturbance. ReHab allows players to explore the concepts of natural resource management and sustainability when dealing with conflicting agendas and partial knowledge. The game has been played in multiple occasions in different contexts, creating a benchmark against which to compare sessions played within the culturally homogeneous group of the Ticoya hunters. We found a positive effect of communication and monitoring on the outcome indicators of conservation and development measured during the game sessions. Incomplete information and the lack of enforcement power did not prevent players to successfully resolve the trade-off and satisfy their contrasting agendas. Acknowledging the gains and losses imbedded in the decision-making process results in better designed and more resilient co-management strategies that take into account the individual and local communities' perceptions and expectations. (Texte intégral)
En Afrique centrale, pour de nombreuses familles rurales, la chasse constitue une source de nourriture souvent primordiale et la vente des excédents de gibier, une source complémentaire de revenus monétaires. Cependant, avec l'accroissement démographique soutenu, la demande en viandes par les pôles de consommation (villages, villes secondaires, métropoles) augmente progressivement, avec, pour conséquence, une exploitation accrue et non durable de nombreuses populations animales sauvages. La quantité de viandes sauvages consommée annuellement dans le bassin du Congo est importante et représenterait 4 à 5 millions de tonnes métriques, soit approximativement l'équivalent de la moitié de la production bovine de l'Union européenne. À défaut d'alternatives efficaces et durables, et compte tenu de l'impossibilité d'interdire la consommation des viandes sauvages, un consensus émerge progressivement sur la nécessité de mettre en place en Afrique centrale les conditions d'une exploitation durable des espèces sauvages pour promouvoir simultanément la conservation de la biodiversité, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance locaux. En d'autres termes, autoriser (en dehors des aires protégées) l'exploitation des espèces les plus résilientes par et pour les communautés locales, et en promouvoir la commercialisation au sein de filières formelles (en maintenant simultanément des restrictions sur les espèces vulnérables) pourraient permettre de donner l'impulsion nécessaire à une gestion plus durable des espèces sauvages. C'est dans ce contexte que quatre pays (Gabon, République centrafricaine, République du Congo et République démocratique du Congo) ont sollicité l'assistance de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) pour conduire des tests pilotes de gestion participative de la faune et de la chasse, documenter et capitaliser les leçons apprises en vue de garantir la duplication des modèles jugés pertinents. Un projet sur 5 ans intitulé "Gestion durable de la faune et du secteur de la viande de brousse en Afrique centrale" a été lancé en fin 2012. Le présent ouvrage s'inscrit dans le cadre général de la documentation des expériences et des leçons apprises du projet. Il comprend trois parties distribuées en treize chapitres. La première partie introduit le questionnement et le contexte abordant les aspects économiques, nutritionnels et juridiques liés à la chasse dite "villageoise" et à l'utilisation de la faune sauvage par les populations locales. Dans une deuxième partie, les acteurs impliqués dans la mise en oeuvre du projet "Gestion durable de la faune et du secteur de la viande de brousse en Afrique centrale" décrivent les retours d'expérience dans les sites pilotes du projet en République du Congo, République démocratique du Congo et République du Gabon. Ces sites représentent des conditions socio-économiques et écologiques très diverses que l'on retrouve dans la zone forestière de l'ensemble des pays du bassin du Congo, ils sont à ce titre riches d'enseignements pour le gestionnaire ou le responsable des orientations politiques. Enfin la troisième partie est une tentative de synthèse des expériences venues du terrain et de l'analyse de la littérature qui met en exergue les possibles voies qui s'ouvrent pour une gestion plus durable de la faune sauvage par les communautés locales dans le bassin du Congo. L'ensemble des expériences présentées dans cet ouvrage propose des réponses concrètes pour le futur de la gestion durable de la chasse villageoise en Afrique centrale. Premièrement, le cadre juridique et réglementaire doit évoluer pour permettre une participation active des communautés locales, voire une gestion locale négociée de la faune sauvage, tout en restant suffisamment flexible pour s'accommoder aux divers autres objectifs de gestion et aux diverses formes de gouvernance locale, les mieux adaptées à chaque contexte. Deuxièmement, le secteur des viandes sauvages en Afrique centrale doit sortir de l'informel et devenir officiellement partie intégrante des politiques gouvernementales de réduction de la pauvreté et de sécurité alimentaire. À court terme, le développement de systèmes alimentaires durables en Afrique centrale doit explicitement inclure la contribution des produits carnés sauvages (fauniques et halieutiques). Troisièmement, toute démarche visant à rendre les communautés locales responsables et redevables de la gestion de la faune est vouée à l'échec si elle n'est pas associée à une volonté politique et à un processus d'accompagnement vers la décentralisation de la gestion des ressources fauniques et de renforcement de la société civile. La dévolution des droits et responsabilités doit se faire par étapes et prendra du temps. Quatrièmement, la gestion durable de la faune ne peut être une réussite que si l'ensemble des parties prenantes parvient à coconstruire un objectif de gestion consensuel sur ces espaces multifonctionnels et multiusagers. Enfin, un changement de paradigme est nécessaire, afin que les parties prenantes à la gestion de la faune acceptent de travailler sur la base d'une démarche adaptative, où le droit à l'erreur existe, mais où les risques sont anticipés, pour mieux répondre aux défis continuellement changeants. Loin de proposer un recueil de solutions miracles, cet ouvrage rapporte des leçons apprises qui sont autant de piliers posés pour poursuivre l'appui à l'émergence d'une gestion locale et participative de la faune et de la chasse en Afrique centrale. Nous espérons que les recommandations émises dans cet ouvrage pourront inspirer les décideurs, les gestionnaires et les bailleurs de fonds, pour continuer de tracer un chemin qui reste long.