Il suffit d'observer que M. Chevardnadze règne en Géorgie, que certains leaders de la révolte tchétchène sont d'origine russe, que la plupart des dirigeants de républiques exsoviétiques sont des apparatchiks de l'époque Gorbatchev, pour en déduire que pareil phénomène n'a pas d'équivalent ailleurs. Cela témoigne bien de la spécificité de ce qu'a pu être la colonisation russe et soviétique confrontée à celle des autres puissances coloniales ou impérialistes. Et, comme le montre l'auteur, cela annonce également la spécificité de son processus de décolonisation.
Cet article reste dans le cadre de l'ancienne conception "soviétique" très étroite de l'Asie centrale (Srednjaja Azija). La conquête russe du territoire, achevée en 1885, a marqué un double tournant dans la destinée de l'Asie centrale. Sur le plan géographique, elle n'appartenait désormais plus au monde islamique turco-perse dont elle avait constitué la périphérie nord pendant des siècles avant de devenir la périphérie sud de l'Empire russe. A la fin du XIXe siècle, le développement de la Russie s'effectuait à un rythme beaucoup plus rapide que celui des sociétés turque et iranienne, en perte de vitesse, qui prédominaient au sud du pays. Aussi l'entrée dans une nouvelle sphère d'influence signifiait-elle également pour l'Asie centrale un tournant historique, l'adhésion à des processus de modernisation qui, même s'ils se développaient avec difficulté, prenaient racine en Russie. 1985 est l'année du centenaire de la conquête de l'Asie centrale et elle est marquée, par ailleurs, par le début de la perestroïka en U.R.S.S., annonciatrice de changements déterminants. Quel bilan faire aujourd'hui d'un siècle d'influence russe en Asie centrale ? Quel en est l'héritage, au moment où la région amorce un nouveau tournant historique ? Comment les cinq nouveaux Etats nés ici de l'effondrement de l'Union soviétique vont-ils évoluer dans un contexte de modernité inachevée et de traditionalisme renaissant ?
La discussion sur la colonisation portugaise contemporaine se situe nécessairement au carrefour de deux débats: un premier, relatif à la nature du système politique en vigueur en métropole de 1930-33 à 1974 (la "Situation" ou Estado Novo); un second, sur la profondeur des caractéristiques particulières de la colonisation, du Congrès de Berlin (1884-85) à 1974, c'est-à-dire d'un phénomène sur lequel 'Estado Novo a pesé d'un poids considérable mais qui lui est antérieur. Pour résumer (trop) rapidement la question, on pourrait la forrnuler en deux temps: si la rnétropole a connu un régirne "fasciste", les colonies ont-elles été "colonial-fascistes"? si la métropole ne peut être caractérisée de la sorte, est-ce également pour cela que l'empire n'a pas revêtu la forme d'un "colonial-fascisme"? Le débat est en réalité beaucoup plus vaste. II s'agit, pour appréhender les réalités du complexe Portugal/Empire au XXe siècle, de savoir si nous avons besoín de concepts particuliers soulignant l' "exception" lusitanienne ou si, à l'inverse, cette histoire n'est compréhnsible qu' en recourant aux concepts généraux de l'histoire des imperialisms européenns de ce siècle.
Our History and their History... Some Critical Comments about Colonialism among the Rukuba (Central Nigeria)
The author tries to analyse colonialism among the Rukuba of Central Nigeria as viewed by themselves and not according to european categories or as it has been politically questionned in western countries. What do the victims of colonization think of it, how do they judge its effects.
This article analyses sexual and gender metaphors used in the political rhetoric aboutIreland produced by both British colonialism and Irish nationalism. Departing from BenedictAnderson's formulation of the nation as imagined community, the author examines theshifting of gender categories used in defining Irish identity. The author argues that the linkof gender and national identity coupled with the violent events surrounding the partition ofIreland had important effects on the lives of Irish women best seen in the policies implementedon matters of sexuality and family law that followed the declaration of independence. ; Este articulo analiza las metáforas sexuales y de género utilizadas en la retórica políticasobre Irlanda, producida por el colonialismo británico y el nacionalismo irlandés. Partiendode la concepción teórica de nación como comunidad imaginada, propugnada por BenedictAnderson, la autora examina los cambios de género que han moldeado la definición de laidentidad irlandesa. La autora sostiene que la conexión entre género e identidad nacional,unida a los violentos sucesos que acompañaron la partición de Irlanda, ha tenido consecuenciasimportantes para las mujeres irlandesas, que pueden identificarse en la legislación sobrematerias de sexualidad y derecho familiar que se implementó tras la consecución de laindependencia.