L'objet des recherches présentées est centré sur la valeur que les consommateurs attribuent à la qualité sanitaire de leur alimentation. Plus précisément les travaux se proposent d'évaluer en termes monétaires les bénéfices associés à l'amélioration de la qualité sanitaire de l'eau et des aliments. Pour ce faire, ils s'appuient à la fois sur une approche ex ante qui se fonde sur l'économie expérimentale et la méthode d'évaluation contingente, et sur une approche ex post qui s'appuie sur les comportements observés des consommateurs. Dans l'approche ex ante on s'intéresse plus particulièrement aux risques de contamination de la chaîne alimentaire par l'épandage des boues urbaines. La monétarisation des effets sanitaires potentiels conduit à mettre l'accent sur la perception et l'évaluation du risque par les consommateurs, et à s'interroger par conséquent sur les effets de contexte et d'information. On retrouve cette thématique de l'information, du rôle du risque et de l'incertitude dans l'approche ex post lorsqu'on analyse les comportements d'achat des produits de l'agriculture biologique. Ces différents arbitrages entre produits alimentaires permettent de reconstituer le consentement à payer pour une alimentation plus sûre. De même on peut interpréter les achats d'eau en bouteille comme des dépenses de protection contre la détérioration supposée de la qualité de l'eau du robinet. Le cas des organismes génétiquement modifiés est plus problématique, les lacunes des connaissances scientifiques concernant leurs effets conduisent à des controverses passionnées. De plus les techniques conduisant à la production de ces biens suscitent de par leur nature même des débats éthiques. Dans ce contexte, toute évaluation économique associée au rejet ou à l'acception de ces produits s'avère délicate. Aussi, il a été choisi d'analyser l'expérience américaine pour l'introduction des produits agricoles génétiquement modifiés sur les marchés alimentaires, les Etats-Unis étant le pays dans lequel les débats politiques sont les plus ...
Si l'objectif premier des politiques alimentaires fut, pendant longtemps, de garantir la sécurité alimentaire des populations, les objectifs sont maintenant plus qualitatifs, au moins dans les pays développés. L'importance du « mieux » manger s'est progressivement accrue dans un contexte où l'espérance de vie augmente et où la pénurie a fait place à l'abondance de produits à bas prix. L'alimentation devient même un facteur de risque potentiel, une mauvaise alimentation au sens des normes nutritionnelles favorisant la survenue de maladies spécifiques comme l'obésité, les diabètes, cancers et maladies cardio-vasculaires. Aux Etats-Unis, l'obésité arrive ainsi en second parmi les causes principales de décès (300 000 morts par an) après le tabac (environ 400 000 morts par an). Et, l'Organisation mondiale de la santé considère qu'une alimentation à forte densité énergétique et pauvre en fruits et légumes est un facteur de risque d'obésité, risque qui peut être accru du fait de la baisse relative des prix des produits alimentaires. On cherche alors à savoir si la structure actuelle des prix alimentaires va à l'encontre des recommandations nutritionnelles. Structure des prix alimentaires et caractéristiques socio-économiques des ménages ont bien un rôle premier dans la répartition des consommations alimentaires, la structure des prix allant à l'encontre de la qualité nutritionnelle de la ration. Parallèlement, les stratégies des acteurs privés du secteur des Fruits et légumes n'ont pas conduit à favoriser la consommation globale de ces produits, alors que la réforme de la politique sucrière pourrait stimuler la demande industrielle de sucres ajoutés. Face à ces constats qui s'opposent aux recommandations nutritionnelles et au Programme national nutrition santé (PNNS), les pouvoirs publics peuvent envisager d'agir sur les prix pour stimuler la consommation de fruits et légumes par des subventions et/ou diminuer la consommation de produits gras animaux par des taxes. Les effets simulés de telles politiques n'apparaissent pas homogènes au sein de la population, ce qui pourrait, dans certains cas, accroître les disparités entre catégories de population. ; If, for a long time, the prime objective of food policies was to guarantee food safety, nowadays the objectives are more qualitative, at least in the developed countries. The importance of eating "better" has increased progressively in a context where life expectancy is increasing and where shortage has given way to an abundance of low-priced products. According to nutritional standards, food has even become a potential risk factor, with bad eating habits favouring the occurrence of specific illnesses like obesity, diabetes, cancer and heart disease. In the United States, obesity ranks second among the main causes of death (300,000 deaths per year), after tobacco (around 400,000 deaths per year). And the World Health Organization considers that a high energy diet poor in fruit and vegetables is a factor in obesity risk, a risk that may increase because of the relative fall in prices of food products. We attempt to find out whether the present structure of food prices goes against the nutritional recommendations. The food price structure and the socio-economic characteristics of households play a leading role in the distribution of food consumptions, with the price structure going against nutritional quality. In parallel, the private actors' strategies in the fruit and vegetable sector have not favoured the global consumption of these products whereas the reform of the Sugar Policy could stimulate industrial demand for added sugar. In the face of these observations which are against the nutritional recommendations and the PNNS (French National programme for Nutrition and Health), the public authorities may consider acting on prices to stimulate the consumption of fruit and vegetables by means of subsidies and/or reduce the consumption of fatty animal products by means of taxes. The simulated effects of such policies do not look homogenous within the population, a factor which in some cases could increase the disparities between population categories.
International audience ; P our renseigner les situations de sécurité alimentaire, de nombreux efforts ont été fournis ces dernières années pour améliorer les statistiques de production et de prix alimentaires, en particulier sur les céréales, compte tenu de leur importance dans la ration calorique. En revanche, moins d'efforts ont été consacrés à la mesure de la consommation et à la compré-hension des pratiques et représentations alimentaires. Pourtant, tous les pays mènent des enquêtes nationales sur la consommation des ménages (ENCM) afin de construire des indicateurs macroéconomiques. Les données qu'accumulent les instituts nationaux de statistiques constituent une formidable ressource pour l'élaboration et le suivi de politiques alimentaires. Le Cirad et Afristat, en collaboration avec l'Agence française de développement (AFD), ont entrepris de montrer l'intérêt de la valorisation de ces données. Le marché est devenu dominant, y compris en zone rurale À l'échelle nationale, les achats représentent entre les deux tiers et plus de 90 % de la consommation alimentaire selon les pays. La part du marché dans la consommation est, sans surprise, très importante en ville : elle dépasse 80 % de la valeur de la consommation dans les villes secondaires et 90 % dans les villes principales. Plus surprenante est la part désormais dominante des approvisionnements marchands dans la consommation alimentaire des ruraux. L'autoproduction • • Le système alimentaire est largement dépendant du marché, y compris en milieu rural. • • Le marché alimentaire intérieur est très largement supérieur aux marchés d'exportation pour les produits agricoles. • • Marchés urbains et ruraux sont quasi équivalents en taille économique. • • À l'échelle nationale, les produits amylacés représentent environ 40 %, les produits animaux environ le quart et les autres produits environ le tiers de la valeur économique de l'alimentation. • • La question alimentaire ne peut plus se limiter à celle des céréales.
International audience ; P our renseigner les situations de sécurité alimentaire, de nombreux efforts ont été fournis ces dernières années pour améliorer les statistiques de production et de prix alimentaires, en particulier sur les céréales, compte tenu de leur importance dans la ration calorique. En revanche, moins d'efforts ont été consacrés à la mesure de la consommation et à la compré-hension des pratiques et représentations alimentaires. Pourtant, tous les pays mènent des enquêtes nationales sur la consommation des ménages (ENCM) afin de construire des indicateurs macroéconomiques. Les données qu'accumulent les instituts nationaux de statistiques constituent une formidable ressource pour l'élaboration et le suivi de politiques alimentaires. Le Cirad et Afristat, en collaboration avec l'Agence française de développement (AFD), ont entrepris de montrer l'intérêt de la valorisation de ces données. Le marché est devenu dominant, y compris en zone rurale À l'échelle nationale, les achats représentent entre les deux tiers et plus de 90 % de la consommation alimentaire selon les pays. La part du marché dans la consommation est, sans surprise, très importante en ville : elle dépasse 80 % de la valeur de la consommation dans les villes secondaires et 90 % dans les villes principales. Plus surprenante est la part désormais dominante des approvisionnements marchands dans la consommation alimentaire des ruraux. L'autoproduction • • Le système alimentaire est largement dépendant du marché, y compris en milieu rural. • • Le marché alimentaire intérieur est très largement supérieur aux marchés d'exportation pour les produits agricoles. • • Marchés urbains et ruraux sont quasi équivalents en taille économique. • • À l'échelle nationale, les produits amylacés représentent environ 40 %, les produits animaux environ le quart et les autres produits environ le tiers de la valeur économique de l'alimentation. • • La question alimentaire ne peut plus se limiter à celle des céréales.
Pour élaborer les politiques nationales de sécurité alimentaire, il faudrait comprendre comment évoluent les consommations alimentaires. Les données de disponibilités alimentaires de la FAO sont généralement utilisées comme des "proxy" de ces consommations alimentaires. Elles montrent qu'au Cameroun, la disponibilité calorique s'est continuellement accrue depuis 1990 et se situe depuis 2001 au-dessus du seuil calorique moyen nécessaire pour couvrir les besoins quotidiens en calories et de la moyenne des calories disponibles dans les pays d'Afrique Subsaharienne. Cependant, les limites inhérentes aux approches de la FAO pour mesurer la consommation alimentaire, basées sur les bilans alimentaires conduisent à s'interroger sur la traduction de ces tendances nationales au niveau des ménages. L'objectif de cet article est d'analyser les évolutions de la consommation alimentaire à l'échelle du ménage en les mettant en rapport avec les évolutions des disponibilités alimentaires au niveau national. Nous utilisons pour cela, les données de disponibilités alimentaires de la FAO issues des bilans alimentaires et des enquêtes de niveau de vie des ménages réalisées par l'Institut National de la Statistique du Cameroun en 2001 et en 2007. Nous montrons que: (i) l'estimation des disponibilités caloriques à partir d'enquêtes ménages, représentatives au niveau national (ECAM) ou à partir des bilans alimentaires (FAO), donne des résultats proches en valeur agrégée, mais l'enquête ECAM montre une distribution entre les ménages beaucoup plus hétérogène que celle qui est utilisée par la FAO. (ii) Cette différence de distribution explique que la prévalence de la sous-alimentation calculée à partir des données d'enquêtes ECAM est plus élevée que celle calculée à partir des bilans alimentaires. Les politiques de sécurité alimentaire pour être efficaces devraient s'appuyer non pas sur l'évolution de la disponibilité alimentaire à l'échelle nationale mais sur celle de la consommation alimentaire à l'échelle des ménages, qui donne une meilleure lecture des évolutions et de la localisation de la sous-alimentation. L'hétérogénéité de la distribution des calories traduit l'accroissement des inégalités de consommation entre 2001 et 2007 et induit la nécessité de réorienter les politiques de sécurité alimentaire basées sur l'accroissement de la production agricole vers des politiques qui faciliteraient l'accès des pauvres et des ruraux à une alimentation suffisante.
En Pologne, comme ailleurs, l'histoire de la consommation alimentaire appartient à un domaine peu exploré encore. En attendant des recherches plus approfondies, il semble qu'un aperçu, même fragmentaire des résultats obtenus dans ce pays pour une époque éloignée, peut présenter quelque intérêt et donner Heu à d'utiles réflexions comparatives. Les différences de régimes alimentaires d'une région à l'autre, d'un pays à l'autre, les rapports de la consommation et de la production aident à mieux comprendre l'économie européenne d'autrefois.
Les émeutes de la faim de février 2008 ont révélé la fragilité de la sécurité alimentaire du Cameroun. Toutefois, les importations massives de certaines denrées de première nécessité, telles que le riz, ne pourraient s'interpréter comme une dégradation constante du taux de couverture des besoins alimentaires et une dépendance accrue à l'égard de l'extérieur. Cette dégradation n'est pas confirmée par les chiffres, dès lors qu'on prend en compte la mondialisation des échanges agricoles. Notre analyse s'appuie sur les données de l'Institut camerounais de la statistique et de FAOSTAT, et prend en compte lorsque c'est possible l'articulation instituée par l'Etat Camerounais entre l'achat extérieur et les autres moyens de sa politique alimentaire. Cet article traite de la place de l'alimentation dans les importations, du poids des grandes denrées et de leur part dans l'approvisionnement local avant d'analyser le rôle des importations comme instrument de la politique alimentaire du Cameroun.
Consumption patterns are part of a globalized context of interdependence with major uncertainties and increasing constraints. Linking them with food security is essential. Challenges are therefore political, economic, environmental, social but also ethical. Ethics is, mainly, a reflexive intellectual attitude based on problematisation and questioning. One must questions one's own actions and relationships with others, both in intention and impact. With regard to consumption patterns and food security, the areas in which ''concern [should be] necessary and endless'' are numerous. Nine major ethical issues can be stated; they are related to agricultural production, consumption, traceability and research priorities.