Gerard Mercator's Leuvense periode (1530-1552). Wetenschappelijke en technische vorming. Eerste verwezenlijkingen
RESUME: Gérard Mercator né à Rupelmonde le 5 mars 1512, suit un enseignement universitaire traditionnel et conformiste (magister artium) avant de s'orienter vers une carrière scientifique pratique, technique et partiellement artisanale. Dans ce changement d'orientation, auquel il doit sa gloire, le cartographe a été puissamment aidé par Gemma Frisius, de trois ans son aîné. Nous nous sommes étendu sur la manière dont il a appris les mathématiques, notamment la géométrie. Il s'intéresse surtout aux applications qui pouvaient lui être utiles pour son métier de constructeur d'instruments astronomiques, de géomètre, de cartographe et de cosmographe (suivant le sens que Mercator donne à ce terme). Comme collaborateur de Gemma Frisius à partir de 1535-1536, il a probablement appris la gravure et le travail du métal chez l'orfèvre louvaniste Gaspar vander Heyden (a Myrica) en vue de la fabrication d'instruments scientifiques. Cet artiste et technicien nous paraît présenter un intérêt tout particulier pour la construction des instruments et la gravure des cartes à Louvain dans le premier tiers du XVIe siècle. Nous constatons encore qu'outre son influence sur la formation mathématique de Mercator, Gemma Frisius contribua beaucoup à son apprentissage technique et artistique. Nous avons traite rapidement des premières cartes du Rupelmondois: la Terre Sainte (1537) et la petite carte du monde en projection cordiforme double de 1538. Nous avons cru découvrir dès 1539 une crise dans les relations entre Gemma et son brillant élevé et cela ne s'est pas produit sans de sérieuses difficultés pour Mercator. La carte de Flandre (1540?) reste une énigme. R. Kirmse la considère comme gravée par Mercator d'après une carte manuscrite de Jacques de Deventer et elle présenterait un caractère politique. Apres 1540 le cartographe est bien introduit auprès de puissants mécènes comme les deux Granvelle et ensuite l'empereur lui-même. Il construit pour ceux-ci des instruments scientifiques. Cette activité artisanale et artistique, bien que présentant un caractère scientifique, l'empêche de s'occuper a fond de ses autres travaux, notamment de l'achèvement de sa carte d'Europe commencée des 1538. L'écriture italique ou cursive l'intéresse pour marquer les noms et les légendes sur les cartes ; c'est ainsi qu'en 1541 il publie une méthode de calligraphie. Nous avons parlé des globes de Mercator : le premier, le globe terrestre publie en 1541, parait le plus intéressant. Les loxodromes qui y sont traces semblent constituer le point de départ de la projection que Mercator emploie 28 ans plus tard dans sa carte du monde à l'usage des marins. Nous avons attiré l'attention sur l'importance de Mercator comme constructeur d'instruments scientifiques. Nous espérons que des spécialistes en la matière s'occuperont des documents relatifs à cette activité mercatorienne. Allusion à été faite à ses travaux d'arpentage, à son arrestation et à son emprisonnement. Cet événement fut beaucoup plus grave qu'on ne le pense généralement puisqu'il priva le cartographe pendant au moins sept mois de sa liberté. Ses recherches sur le magnétisme terrestre, entre autres sa démonstration de l'emplacement sur la terre du pôle magnétique, font l'objet d'une lettre datée du 23 février 1547 (n. s,), document trop peu connu. Le départ de Mercator à Duisbourg en Rhénanie (1552) n'est pas une fuite. Au contraire, dans sa nouvelle résidence, il entretient les meilleurs rapports avec l'empereur et d'autres personnalités catholiques des Pays-Bas. Pour terminer nous insisterons encore sur le rôle prépondérant qu'ont joué Gemma Frisius et Louvain sur la carrière de Mercator en contribuant à sa formation scientifique, technique et artisanale. C'est dans la ville universitaire qu'il publia ses premières cartes et acheva presque sa carte d'Europe. Des instruments scientifiques d'une précision remarquable, véritables merveilles, y ont été construits. Dès avant 1541 il y a préparé sa carte du monde de 1569. Là aussi furent conçus et préparés en partie les grands travaux cartographiques réalisés à Duisbourg. Les résultats de ses recherches sur le pôle magnétique (1547) lui ont conféré un de ses plus beaux titres de gloire.