La moitié des langues de la planète pourrait disparaître au cours du XXIe siècle. En France, l'émergence et l'extension des radios locales, associatives, non-gouvernementales et non-commerciales vont jouer un rôle important dans la sauvegarde des langues régionales et minoritaires.
Nous avons tenté de mettre en lumière les différents fondements normatifs utilisés pour justifier l'octroi de droits linguistiques et l'importance de protéger les langues minoritaires. Ce travail était nécessaire afin de clarifier certaines positions normatives portant sur les questions linguistiques qui ne font que prendre pour acquis l'importance des langues et l'obligation de venir en aide aux locuteurs minoritaires. Cette entreprise nous a amené à identifier trois grandes familles de propositions justifiant des droits ou des protections linguistiques pour les individus membres de communautés linguistiques minoritaires. La première met l'emphase sur la valeur des langues et de la diversité linguistique. On accorde alors aux langues ou à la diversité linguistique une valeur intrinsèque ou instrumentale. Identifiant les langues comme des créations humaines uniques et dignes de respect, ou comme des contenus de connaissances inestimables, ou comme des outils permettant d'atteindre différentes fins, ces auteurs ont voulu justifier l'importance de préserver les langues en tant que telles. La seconde met plutôt l'emphase sur les désavantages socioéconomiques d'être locuteur d'une langue minoritaire. Ils tentent ensuite de justifier des redistributions des membres de la majorité vers les membres de la minorité afin que tous puissent profiter des mêmes droits et profiter d ressources équivalentes. La troisième opte plutôt pour identifier la langue comme un aspect important de l'identité des individus. Dès lors, le fait de ne pas reconnaître certains droits ou privilèges à une communauté linguistique peut être interprété comme un signe de dévalorisation de la culture minoritaire. Ils construisent leur théorie sur l'idée que la formation de l'identité individuelle est dialogique, que l'image que nous renvoient autrui de nous-mêmes contribue à la formation de notre identité. Dès lors, renvoyer une image d'infériorité à autrui peut causer chez cette personne des blessures morales. Nous avons évalué chacune de ces approches et avons conclu qu'aucune d'elles n'arrivait à rendre compte des revendications effectivement émises par les minorités linguistiques, et qu'elles ne représentaient pas des fondements normatifs suffisants pour justifier l'octroi de droits ou de protections linguistiques. Nous avons terminé en proposant une approche alternative, inspirée des approches institutionnelles en économie. Nous avons pris comme point de départ une liberté non contrainte des individus et avons démontré que cette liberté linguistique illimitée donnerait des résultats indésirables. Comme des problèmes d'action collective viennent empêcher la coïncidence de l'équilibre des choix individuels et l'optimalité des résultats collectifs, des contraintes doivent être imposées aux choix linguistiques de chacun. Entre autres, on doit empêcher chacun de produire des externalités négatives qui seront imposées aux communautés linguistiques. De là, nous avons défendu la séparation territoriale des communautés. Chaque communauté devrait pouvoir, si tel est son désir, imposer sa langue sur son territoire à l'intérieur de ses institutions. Cette solution est nécessaire afin de permettre une réalisation optimale des préférences de chacun. Nous avons terminé notre recherche en présentant une défense du principe d séparation territoriale des langues. Souvent critiquée, on lui a longtemps préféré le principe de personnalité, qui octroie des droits aux individus, peu importe le territoire sur lequel ils se trouvent. Nous avons tenté de démontrer que les critiques faites au principe de territorialité, qui octroie des droits selon le territoire, peu importe les individus qui s'y trouvent, étaient mal fondées et que le principe de personnalité posait aussi d sérieux problèmes. De plus, le principe de territorialité permet d'atteindre des objectifs, de réaliser des préférences, qui ne sont pas accessibles aux individus si l'on applique le principe de personnalité. ; (ISP 3) -- UCL, 2008
Nous avons tenté de mettre en lumière les différents fondements normatifs utilisés pour justifier l'octroi de droits linguistiques et l'importance de protéger les langues minoritaires. Ce travail était nécessaire afin de clarifier certaines positions normatives portant sur les questions linguistiques qui ne font que prendre pour acquis l'importance des langues et l'obligation de venir en aide aux locuteurs minoritaires. Cette entreprise nous a amené à identifier trois grandes familles de propositions justifiant des droits ou des protections linguistiques pour les individus membres de communautés linguistiques minoritaires. La première met l'emphase sur la valeur des langues et de la diversité linguistique. On accorde alors aux langues ou à la diversité linguistique une valeur intrinsèque ou instrumentale. Identifiant les langues comme des créations humaines uniques et dignes de respect, ou comme des contenus de connaissances inestimables, ou comme des outils permettant d'atteindre différentes fins, ces auteurs ont voulu justifier l'importance de préserver les langues en tant que telles. La seconde met plutôt l'emphase sur les désavantages socioéconomiques d'être locuteur d'une langue minoritaire. Ils tentent ensuite de justifier des redistributions des membres de la majorité vers les membres de la minorité afin que tous puissent profiter des mêmes droits et profiter d ressources équivalentes. La troisième opte plutôt pour identifier la langue comme un aspect important de l'identité des individus. Dès lors, le fait de ne pas reconnaître certains droits ou privilèges à une communauté linguistique peut être interprété comme un signe de dévalorisation de la culture minoritaire. Ils construisent leur théorie sur l'idée que la formation de l'identité individuelle est dialogique, que l'image que nous renvoient autrui de nous-mêmes contribue à la formation de notre identité. Dès lors, renvoyer une image d'infériorité à autrui peut causer chez cette personne des blessures morales. Nous avons évalué chacune de ces approches et avons conclu qu'aucune d'elles n'arrivait à rendre compte des revendications effectivement émises par les minorités linguistiques, et qu'elles ne représentaient pas des fondements normatifs suffisants pour justifier l'octroi de droits ou de protections linguistiques. Nous avons terminé en proposant une approche alternative, inspirée des approches institutionnelles en économie. Nous avons pris comme point de départ une liberté non contrainte des individus et avons démontré que cette liberté linguistique illimitée donnerait des résultats indésirables. Comme des problèmes d'action collective viennent empêcher la coïncidence de l'équilibre des choix individuels et l'optimalité des résultats collectifs, des contraintes doivent être imposées aux choix linguistiques de chacun. Entre autres, on doit empêcher chacun de produire des externalités négatives qui seront imposées aux communautés linguistiques. De là, nous avons défendu la séparation territoriale des communautés. Chaque communauté devrait pouvoir, si tel est son désir, imposer sa langue sur son territoire à l'intérieur de ses institutions. Cette solution est nécessaire afin de permettre une réalisation optimale des préférences de chacun. Nous avons terminé notre recherche en présentant une défense du principe d séparation territoriale des langues. Souvent critiquée, on lui a longtemps préféré le principe de personnalité, qui octroie des droits aux individus, peu importe le territoire sur lequel ils se trouvent. Nous avons tenté de démontrer que les critiques faites au principe de territorialité, qui octroie des droits selon le territoire, peu importe les individus qui s'y trouvent, étaient mal fondées et que le principe de personnalité posait aussi d sérieux problèmes. De plus, le principe de territorialité permet d'atteindre des objectifs, de réaliser des préférences, qui ne sont pas accessibles aux individus si l'on applique le principe de personnalité. ; (ISP 3) -- UCL, 2008
One of the central goals of European language policy is plurilingual competence. Translanguaging (TL) and intercomprehension (IC) are concepts that are proposed as appropriate on the path towards true linguistic diversity. The two concepts lie in the field of research on plurilingualism as positive approaches to linguistic diversity. They undoubtedly represent enrichment in the scientific debate around plurilingualism. Nevertheless, the frontiers and interfaces between TL and IC remain unclear and the question of a relevant definition arises. To this end, this contribution aims to clarify the notions in question. The objective of the article is to highlight some epistemological convergences and divergences between the two approaches. To complement the theoretical perspective, a few examples from a survey conducted by university stakeholders in the field of plurilingualism (participants in the 2018 CCERBAL Conference) are also discussed. Keywords: translanguaging, intercomprehension, plurilingualism, plural approaches, plurilingual and intercultural education ; C'est la compétence plurilingue qui constitue l'un des objectifs centraux de la politique linguistique de l'Europe. Le translanguaging (TL) comme l'intercompréhension (IC) sont des conceptions proposées comme appropriées sur le chemin vers une diversité linguistique vécue. Les deux concepts se situent dans le champ de recherche en plurilinguisme comme approches positives à la diversité linguistique. Incontestablement, ils représentent un enrichissement dans le débat scientifique autour du plurilinguisme. Néanmoins, les frontières et interfaces entre TL et IC restent floues de sorte que la question d'une définition pertinente se pose généralement. À cet égard, la présente contribution se penchera sur la clarification des notions en question. L'objectif de cet article est donc de mettre en évidence quelques convergences et divergences épistémologiques entre les deux approches. Afin de compléter la perspective théorique, seront discutés quelques exemples d'une enquête menée à ce propos parmi des acteurs universitaires dans le domaine du plurilinguisme, les participants du Colloque du CCERBAL 2018. Mots-clés : translanguaging, intercompréhension, plurilinguisme, approches plurielles, éducation plurilingue et interculturelle
Le texte a pour objectif d'examiner ce que disent la théorie politique et la sociolinguistique sur la question de l'anglais mondial (global English). Il explore la façon dont les théories libérales de l'accommodement étatique de la diversité linguistique peuvent être utilisées sur le plan mondial et compare celles-ci aux préoccupations des sociolinguistes envers l'anglais mondial. Le texte conclut au besoin d'une alternative et propose une approche s'inspirant de la théorie gramscienne.
Dun point de vue linguistique, la France est un pays privilégié : la francophonie existe. Lorganisation internationale de la francophonie (OIF), son expression politique fondée en 1970, réunit 70 pays (56 membres et 14 observateurs) et représente 200 millions de locuteurs1. Bien sûr, la splendeur de jadis, celle dune puissance politique imposant sa langue et ses lois, nest plus quun souvenir. Mais restent un instrument de communication ancré dans une histoire et un marché pour des produits culturels. Cet état de fait sobserve dans un contexte de globalisation où, comme chacun sait, langlais tend à occuper une place grandissante, en particulier dans le domaine de lenseignement supérieur et de la recherche. Que faire dans cette situation ? Comment maintenir une diversité linguistique ? Ces questions ont une importance particulière dans notre domaine de recherche, pluridisciplinaire, dont la composante francophone est indéniable. Les lignes qui suivent sont inspirées par la participation à une conférence sur la diversité linguistique dans lenseignement supérieur où jai présenté la situation de notre milieu et le rôle important quy joue la revue STICEF.
Dun point de vue linguistique, la France est un pays privilégié : la francophonie existe. Lorganisation internationale de la francophonie (OIF), son expression politique fondée en 1970, réunit 70 pays (56 membres et 14 observateurs) et représente 200 millions de locuteurs1. Bien sûr, la splendeur de jadis, celle dune puissance politique imposant sa langue et ses lois, nest plus quun souvenir. Mais restent un instrument de communication ancré dans une histoire et un marché pour des produits culturels. Cet état de fait sobserve dans un contexte de globalisation où, comme chacun sait, langlais tend à occuper une place grandissante, en particulier dans le domaine de lenseignement supérieur et de la recherche. Que faire dans cette situation ? Comment maintenir une diversité linguistique ? Ces questions ont une importance particulière dans notre domaine de recherche, pluridisciplinaire, dont la composante francophone est indéniable. Les lignes qui suivent sont inspirées par la participation à une conférence sur la diversité linguistique dans lenseignement supérieur où jai présenté la situation de notre milieu et le rôle important quy joue la revue STICEF.
D'un point de vue linguistique, la France est un pays privilégié : la francophonie existe. L'organisation internationale de la francophonie (OIF), son expression politique fondée en 1970, réunit 70 pays (56 membres et 14 observateurs) et représente 200 millions de locuteurs1. Bien sûr, la splendeur de jadis, celle d'une puissance politique imposant sa langue et ses lois, n'est plus qu'un souvenir. Mais restent un instrument de communication ancré dans une histoire et un marché pour des produits culturels. Cet état de fait s'observe dans un contexte de globalisation où, comme chacun sait, l'anglais tend à occuper une place grandissante, en particulier dans le domaine de l'enseignement supérieur et de la recherche. Que faire dans cette situation ? Comment maintenir une diversité linguistique ? Ces questions ont une importance particulière dans notre domaine de recherche, pluridisciplinaire, dont la composante francophone est indéniable. Les lignes qui suivent sont inspirées par la participation à une conférence sur la diversité linguistique dans l'enseignement supérieur où j'ai présenté la situation de notre milieu et le rôle important qu'y joue la revue STICEF.
In: La revue internationale et stratégique: revue trimestrielle publiée par l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Band 89, Heft 1, S. 111-116
In: La revue internationale et stratégique: l'international en débat ; revue trimestrielle publiée par l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Heft 89, S. 111-116