The grouping of non-professional or amateur sports clubs is a partial or total pooling of their resources. Despite that it has been centrally and generally evoked in scientific researches based on business companies, grouping only has been partially conducted in research studies in the sport field. Our study aims to remove those non-professional/amateur sports clubs from anonymity, expose them to the public eye and facilitate their understandings as well. To accomplish this goal, we used a multidisciplinary approach of sport organizations (including their sociology, management and economy). To understand the phenomenon of grouping non-professional sports clubs. In order to grasp that phenomenon, we need to inquire about the factors at the origin of the groupings, the implementation of such decisions and, finally to inquire on their consequences on the daily life of the sporting club. To answer to inquiries, we analyzed meticulously, the organizational challenges of these groupings, their methods and process, the strategies and logics of action of the main actors, and the consequences of these groupings in the daily life of the club, particularly, on the aspects of culture and identity, economic and sporting, and as regards to the governance within the meaning of Gérard Charreaux (1997). The data collected under an analytical method were of two types: those principals were based on observations and talks and those secondaries were based on newspaper cuttings and documents internal to the clubs and FAF. The principal data consisted of 10 formal talks of an average of 50 minutes each and a hundred abstract talks, conceived in a spirit of complementarity and stepping. The secondary data were collected from 25 numbers of the Le Progrès newspaper from 1999 to 2015, which comprised approximately 50 pages of newspaper cut on the groupings of clubs, the GA and DC reports, meetings of trainers, as well as the status and special regulations of clubs and FAF. All those data were analyzed according to the triptych: qualitative analysis of contents by theorization and anchored strategic analysis actor-theory of the contingency, according to respectively, Pierre Paillé-M. Crozier & E. Friedberg-Henry Mintzberg. Beyond the two principal methods: agreements and fusion. The groupings of athletics' clubs presented in our research are built collectively and locally. They are more interested, unstable and institutionalized. Five large groups of contingent factors lead the club towards the grouping: objective and manpower of the club, modernization of the club and development of the practice, and the local sporting policy. In this context of grouping of clubs, the managerial latitude of the leader of club remains conditioned on several levels, including, the territorial collectivity and FAF. Our dissertation through the theoretical framework chosen, makes it possible to clarify not only the challenges of grouping athletics' clubs, the club's interactions of territorial athletics-FFA-communities, the governance of these clubs, but also, stands out as a new comparative framework non-professional sporting clubs ; Le regroupement des clubs sportifs amateurs est une mise en commun partielle ou totale des ressources de ces clubs. S'il a le plus souvent été au centre des recherches scientifiques effectuées dans le milieu des entreprises, le regroupement n'a jusque-là été que partiellement évoqué dans ces études concernant le milieu sportif. Cette étude vise à sortir les regroupements de clubs sportifs amateurs de l'anonymat en permettant leur compréhension. Il s'agit, suivant une approche pluridisciplinaire (sociologie, management et économie des organisations sportives) de connaitre le phénomène de regroupement de clubs sportifs amateurs. C'est questionner les facteurs à l'origine des regroupements, c'est aussi scruter la mise en oeuvre de telles décisions et c'est enfin, sonder leurs conséquences sur la vie quotidienne du club sportif. Nous avons donc soigneusement inspecté, les enjeux organisationnels de ces regroupements, leurs modalités et processus, les stratégies et logiques d'action des principaux acteurs et les conséquences de ces regroupements sur la vie quotidienne du club. Notamment, sur le plan culturel et identitaire, économique et sportif, et sur le plan de la gouvernance au sens de Gérard Charreaux (1997). Les données recueillies selon une méthode inductive sont principalement des observations et des entretiens, secondairement des coupures de presse et documents internes aux clubs et FFA. Dix entretiens formels d'une moyenne de cinquante minutes chacun et une centaine d'entretiens informels, conçus dans un esprit de complémentarité et de recoupement. Vingt-cinq numéros du journal Le Progrès de 1999 à 2015, soit environ cinquante pages de coupure de presse sur les regroupements de clubs. Les comptes rendus d'AG, de CD, de réunions d'entraîneurs, tout comme les statuts et règlements spéciaux des clubs et de la FFA ont constitué l'essentiel des documents internes. Le traitement de ces données s'est fait selon le triptyque : analyse qualitative de contenu par théorisation ancrée-analyse stratégique de l'acteur-théorie de la contingence, selon respectivement, Pierre Paillé-M. Crozier & E. Friedberg-Henry Mintzberg. Les regroupements de clubs d'athlétisme présentés dans notre recherche, au-delà d'avoir deux modalités principales, ententes et fusions, sont un construit collectif et local, intéressés, instables et institutionnalisés. Cinq grands groupes de facteurs contingents poussent le club vers le regroupement : les objectif et effectifs du club, leur modernisation, le développement de la pratique et de la politique sportive locale. Dans ce contexte de regroupement de clubs, la latitude managériale du dirigeant de club reste conditionnée à plusieurs niveaux, notamment, celui de la collectivité territoriale et de la FFA. Notre recherche, permet d'éclairer non seulement les enjeux du regroupement des clubs d'athlétisme, les interactions clubs d'athlétisme-FFA-collectivités territoriales, la gouvernance de ces clubs, mais aussi, balise un nouveau cadre comparatif clubs sportifs amateurs-entreprises sous le prisme du regroupement
La mondialisation, considérée comme un processus d'intégration internationale des ressources nationales sur les plans économique, culturel et démographique, exacerbe la concurrence entre les pays (OECD, 2005; Sahlberg, 2016). Cette concurrence amène d'ailleurs plusieurs d'entre elles à nouer des alliances stratégiques et à coopérer pour conserver ou améliorer leur positionnement dans ce marché globalisé (OECD, 2005). Pour faire face à cette concurrence mondialisée, un discours réclamant des réformes en profondeur en éducation s'est propagé à l'internationale par les représentants des organisations internationales durant les dernières décennies (Maroy, 2021). Ce discours s'inscrit dans ce que Sahlberg (2016) désigne de mouvement mondial de réforme de l'éducation (Global Education Reform Movement) influencé par ce que d'autres auteurs identifieront comme étant l'idéologie de la nouvelle gestion publique (Chappoz, 2012; Lane, 2000). La qualité des systèmes éducatifs représente pour ainsi dire le socle sur lequel repose l'avenir des pays. La formation continue des citoyens tout au long de la vie permet donc aux pays de s'adapter aux contingences de l'évolution permanente des connaissances et des compétences sur un marché du travail de plus en plus intégré (Brian, 2007). L'appel incessant des gouvernants et des organisations supranationales, comme l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), à réformer les systèmes éducatifs de nombreux pays démocratiques est éloquent à cet égard (Charbonnier & Gouëdard, 2020; Maroy, 2021). La régulation des systèmes éducatifs par les résultats s'inscrit dans cette marche ascensionnelle de la mondialisation et des réformes en éducation. Cette régulation est marquée par une utilisation systématique des données chiffrées à des fins d'amélioration continue de la performance des systèmes éducatifs qui implique une amélioration du fonctionnement des centres de services scolaires (CSS) et des établissements scolaires (ÉS), notamment en matière de pratiques professionnelles, de taux de diplomation et de réduction des inégalités sociales (Maroy, 2013). Spécifiquement, on parle ici d'amélioration continue de l'enseignement et de l'apprentissage dont l'actualisation se réalise en définitive dans les ÉS. Aussi, l'on associe la régulation par les résultats à la promotion de l'autonomie des ÉS. Cette autonomie va de pair avec une augmentation de la responsabilisation des acteurs tels que les gestionnaires des CSS, les directions d'établissement (DÉ) et les enseignants. Cette autonomie va également de pair avec l'obligation de rendre des comptes typiquement aux parents, aux CSS et au ministère de l'Éducation quant aux résultats obtenus par rapport aux objectifs établis, aux indicateurs de performance fixés et aux moyens retenus pour les atteindre (Maroy, 2021). Dans ce contexte, la prise de décision appuyée sur les données en éducation représente dès lors un champ de recherche pertinent pour répondre au besoin d'amélioration continue de l'enseignement et de l'apprentissage à l'échelle des ÉS, des CSS et du système éducatif. Cette recherche doctorale s'inscrit dans cette quête d'amélioration continue de l'enseignement et de l'apprentissage dans le cadre du fonctionnement des équipes-écoles en communautés d'apprentissage professionnelles. La difficulté pour celles-ci d'utiliser les données accessibles ou produites dans les établissements scolaires (ÉS), particulièrement en ce qui concerne leur analyse (Bouchamma et al., 2019), dissimule en réalité des limites quant aux compétences professionnelles des acteurs locaux et à la capacité des outils technologiques existant à valoriser les données de sources et de types multiples (données quantitatives et qualitatives). Une communauté d'apprentissage professionnelle (CAP) d'une école secondaire de la région de la Chaudière-Appalaches s'est engagée à répondre à cette difficulté en implantant et en expérimentant un processus de la prise de décision pédagogique appuyé sur les données locales de sources multiples (PDPADLSM), à savoir sur les données qui sont accessibles ou produites dans les ÉS. Quatre enseignants¹ et un praticien-chercheur ont participé à cette recherche sur une base volontaire. Cette recherche appliquée repose sur un devis de type qualitatif qui se présente sous la forme d'une recherche-action suivant une perspective pragmatique et fonctionnaliste (Van der Maren, 2014). Dans la pratique, cette recherche vise l'amélioration du fonctionnement des ÉS et plus spécifiquement des CAP. Le corpus rassemble des données qualitatives provenant d'un questionnaire, d'entrevues semi-structurées, de comptes-rendus analytiques, d'extraits du journal de bord du praticien-chercheur et de la correspondance électronique entretenue entre les enseignants et le praticien-chercheur. L'analyse en mode écriture (Paillé & Mucchielli, 2016a) et thématique (Paillé & Mucchielli, 2016b) ainsi que la modélisation systémique (Buckley & Waring, 2013; Gendron & Richard, 2015) constituent les dispositifs de traitement des données. En guise d'amorce, le praticien-chercheur a effectué une analyse de sa pratique professionnelle relative à la PDPADLSM qui s'inscrit dans un enjeu ontogénique, soit le perfectionnement du praticien-chercheur à titre d'acteur central de la pratique (Van der Maren, 2014). Cette recherche se base sur les concepts de PDPADLSM et de CAP. Nous convoquons en sus la théorie C-K de la conception (Concept-Knowledge Theory) de Le Masson et al. (2018) et le modèle du changement social en milieu organisationnel de Lewin (1947). Les résultats de cette recherche révèlent que sept éléments participent à l'implantation du processus de la PDPADLSM : a) la mobilisation des acteurs autour d'un objectif commun ; b) l'acquisition d'un langage commun ; c) les compétences en relations interpersonnelles ; d) l'autoformation des participants ; e) la mise en œuvre différenciée ; f) le retour réflexif des acteurs ; g) le rapport paradoxal entretenu par les participants avec les outils technologiques. La démarche de conception innovante d'un outil d'aide à la décision pédagogique nous a permis de mettre au jour cinq catégories de connaissances associées à sa conception : a) le public cible ; b) les contextes dans lesquels il doit fonctionner ; c) la lourdeur de la tâche relative à la collecte et l'analyse des données ; d) les compétences requises pour concevoir et développer l'outil ; e) les ressources humaines nécessaires pour le réaliser. Le concept d'outil d'aide à la décision pédagogique renvoie à un outil qui collecte et analyse des données de sources et de types multiples (données quantitatives et qualitatives), offrant aux utilisateurs la possibilité d'interagir avec celui-ci pour répondre aux questions d'ordre descriptif (décrire une situation), diagnostique (expliquer la situation), prédictif (anticiper la situation) et prescriptif (recommander des actions). Enfin, dans sa dimension expérientielle, la recherche brosse un panorama d'un changement organisationnel planifié relatif à l'implantation du processus de la PDPADLSM et qui révèle que le gain en temps et en précision, en matière de collecte et d'analyse des données locales de sources multiples, améliore le fonctionnement des CAP et, ultimement, renforce la responsabilisation de leurs membres à l'égard de la réussite éducative de tous les élèves. ; Globalization, considered as a process of international integration of national resources on the economic, cultural and demographic levels, exacerbates competition between countries. This competition is leading many countries to form strategic alliances and cooperate to maintain or improve their position in this globalized market (OECD, 2005). In order to face this globalized competition, a discourse calling for in-depth reforms in education has been propagated internationally by representatives of international organizations over the last few decades (Maroy, 2021). This discourse is part of what (Sahlberg, 2016) refers to as the Global Education Reform Movement, influenced by what other authors have identified as the ideology of the New Public Management (Chappoz, 2012; Lane, 2000). The quality of education systems is, so to speak, the foundation on which the future of countries rests. Continuous lifelong learning of citizens thus allows countries to adapt to the contingencies of ever-changing knowledge and skills in an increasingly integrated labor market (Brian, 2007). The incessant call by governments and supranational organizations, such as the Organization for Economic Cooperation and Development (OECD), to reform the education systems of many democratic countries speaks volumes in this regard (Charbonnier & Gouëdard, 2020; Maroy, 2021). The regulation of education systems by results is part of this upward march of globalization and educational reforms. This regulation is marked by a systematic use of numerical data for the purpose of continuous improvement of the performance of education systems, which implies an improvement in the functioning of school service centres (SSCs) and schools, particularly in terms of professional practices, graduation rates and the reduction of social inequalities (Maroy, 2013). Specifically, we are talking about the continuous improvement of teaching and learning, which is ultimately achieved in the schools. Thus, regulation by results is associated with the promotion of autonomy in the schools. This autonomy goes hand in hand with an increase in the accountability of actors such as the CSS managers, the school principals (SP) and the teachers. This autonomy also goes hand in hand with the obligation to be accountable, typically to parents, CSSs and the Ministry of Education, for the results obtained in relation to the objectives set, the performance indicators set and the means used to achieve them (Maroy, 2021). In this context, data-based decision-making in education therefore represents a relevant field of research to address the need for continuous improvement of teaching and learning at the level of the schools, the SSCs and the education system. This doctoral research is part of this quest for continuous improvement of teaching and learning in the context of the operation of school teams in professional learning communities (PLCs). The difficulty for these teams to use the data accessible or produced in the schools, particularly with regard to their analysis (Bouchamma et al., 2019), actually conceals limitations with regard to the professional skills of local actors and the capacity of existing technological tools to make use of data from multi-source and types (quantitative and qualitative data). A PLC in a high school in the Chaudière-Appalaches region has committed to addressing this challenge by implementing and testing a pedagogical decision-making process using local multi-source data (PDMULMSD), i.e., on data that are accessible or produced in the schools. Four teachers and one practitioner-researcher participated in this research on a voluntary basis. This applied research is based on a qualitative design that takes the form of action research following a pragmatic and functionalist perspective (Van der Maren, 2014). In practice, this research aims to improve the functioning of schools and more specifically of PLCs. The corpus gathers qualitative data from a questionnaire, semi structured interviews, analytical accounts, excerpts from the practitioner-researcher's logbook, and electronic correspondence maintained between teachers and the practitioner researcher. Writing (Paillé & Mucchielli, 2016a) and thematic analysis (Paillé & Mucchielli, 2016b) as well as systemic modeling (Buckley & Waring, 2013; Gendron & Richard, 2015) constitute the data processing devices. As a primer, the practitioner-researcher conducted an analysis of his professional practice related to the PDMULMSD that is part of an ontogenic issue, the development of the practitioner-researcher as a central actor in practice (Van der Maren, 2014). This research is based on the concepts of PDMULMSD and PLC. We additionally convene Le Masson et al. (2018) Concept-Knowledge Theory (C-K) and Lewin's (1947) model of social change in organizational settings. The results of this research reveal that seven elements participate in the implementation of the PDMULMSD process: a) the mobilization of actors around a common objective; b) the acquisition of a common language; c) interpersonal skills; d) members' self training; e) differentiated implementation; f) the reflexive feedback of the actors; g) members' paradoxical relationship with technological tools. The innovative design process of a pedagogical decision support tool allowed us to identify five categories of knowledge associated with its design: a) the target audience; b) the contexts in which it must operate; c) the heaviness of the task related to data collection and analysis; d) the skills required to design and develop the tool; e) the human resources needed to implement it. The concept of an educational decision support tool refers to a tool that collects and analyzes data from multi-source and types (quantitative and qualitative data), offering users the possibility of interacting with it to answer questions of a descriptive (describing a situation), diagnostic (explaining the situation), predictive (anticipating the situation) and prescriptive (recommending actions) nature. Finally, in its experiential dimension, the research provides an overview of a planned organizational change related to the implementation of the PDMULMSD process and reveals that the gain in time and accuracy in collecting and analyzing local multi-source data improves the functioning of PLCs and ultimately strengthens the accountability of their members towards the educational success of all students.
The issue of the health of in and out of work people has become important in the countries belonging to the Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD). One of the least visible categories of workers are those who are unemployed or not in employment. The aim of the thesis is to understand the lived experience of unemployment and/or non-employment in order to target the way these people are anchored in a society, particularly here in France, and the healthprocess that can emerge from it. The thesis favours the perspective of the clinical psychosociology of work, focused on the understanding of symbolic and material exchanges that transform social and individual realities (Clot & Lhuilier, 2006 ; Lhuilier, 2006). A collaborative research was conducted in a priority area of the city policy with political and social actors and inhabitants, and more specifically within two associative groups, one cultural (voluntary work activities) of eight people and the other artistic (wood sculpture) of six people. The data collection was carried out through 52 repeated semi-directive interviews with unemployed volunteer members, 38 non-directive interviews with social and political actors and residents, 172 direct and participatory observation sessions within the associations, and the adaptation of the Inventory of the Activity System (Curie, Hajjar, Marquié & Roques, 1990) so that unemployed subjects could describe their spheres of life themselves. The material was analyzed using the grounded theory (Paillé, 2017). Our research discusses the theories of normativity (Canguilhem, 1966) and creativity (Winnicott, 1971) in order to shed light on the health process. In this thesis, we are going to present the career path of the 14 people as well as the group dynamic that is favourable or unfavourable to maintaining the health of unemployed people. Our results show that deficiencies (safety, needs, prevention.) linked to the environment, especially here at work, can be harmful to physical, psychological and physiological health. And that the performance of a significant activity can be the source of perceived and proven satisfactory health. The artistic association seems to represent more of an endo and exogenous resource for the unemployed, as it promotes the circulation of affects, the development of the power to act and would contribute to maintaining a balance between spheres of life as well as the creation of new vital and social norms. The cultural association seems to present endogenous deficiencies, where the group would withdraw into the collective, thus preventing everyone from developing their "being in the world" and the creation of new norms of life. On a political level, the consideration of urban policy leads to negativity around a 'public text' in the cultural association which is a source of individual and group impediments, while in the artistic association the subversion of negativity leads to a 'hidden text' which is a source of development. This research will help us to set up health consultations at work, in unemployment, and also helps to modify the medium and long term objectives of both associations. ; La question de la santé des personnes en emploi et hors emploi est devenue importante dans les pays de l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE). Les personnes en situation de chômage ou de non-emploi constituent une des catégories de travailleurs les moins visibles. La thèse a pour objectif de comprendre l'expérience vécue du chômage et/ou du non-emploi afin de cibler la manière dont les personnes s'ancrent dans une société, notamment ici française, ainsi que le processus de santé qui peut s'en dégager. La thèse privilégie la perspective de la psychosociologie clinique du travail, axée sur la compréhension des échanges symboliques et matériels, qui transforment les réalités sociales et individuelles (Clot & Lhuilier, 2006 ; Lhuilier, 2006). Une recherche collaborative a été réalisée dans un quartier prioritaire de la politique de la ville auprès des acteurs politiques, sociaux et des habitants, et plus spécifiquement au sein deux groupes associatifs, un culturel (activités d'aide et de bénévolat) auprès de huit personnes et l'autre artistique (sculpture sur bois) auprès de six personnes. Le recueil de données a été réalisé via 52 entretiens semi-directifs répétés auprès des adhérents- bénévoles sans emploi, 38 entretiens non-directifs auprès des acteurs sociaux, politiques et habitants, 172 séances d'observations directes et participantes au sein des associations, et l'adaptation de l'Inventaire du Système des Activités (Curie, Hajjar, Marquié & Roques, 1990) afin que les sujets sans emploi puissent décrire eux-mêmes leurs sphères de vie. Le matériau a été analysé via la théorisation ancrée (Paillé, 2017). Notre recherche discute les théories de la normativité (Canguilhem, 1966) et de la créativité (Winnicott, 1971) afin d'éclairer le processus de santé. Nous proposons dans cette thèse de présenter le parcours des 14 personnes ainsi que les dynamiques groupales favorables ou non au maintien de la santé des personnes sans emploi. Nos résultats montrent que les carences (sécurités, besoins, préventions.) liées à un environnement, notamment ici professionnel, peuvent être dommageables pour la santé physique, psychique et physiologique. Et, que la réalisation d'une activité significative peut être à la source d'une santé perçue et éprouvée satisfaisante. L'association artistique semble plus représenter une ressource endo et exogène pour les personnes sans emploi car elle favorise la circulation d'affects, le développement du pouvoir d'agir et contribuerait à maintenir un équilibre entre les sphères de vie ainsi que la création de nouvelles normes vitales et sociales. L'association culturelle semble présenter des carences endogènes, où le groupe serait refermé sur le collectif empêchant ainsi chacun d'y développer son « être au monde » et la création de nouvelles normes de vie. Sur le plan politique, la prise en compte de la politique de la ville engendre une négativité autour d'un « texte public » dans l'association culturelle source d'empêchement individuel et groupal alors que dans l'association artistique la subversion de la négativité engendre un « texte caché » source de développement. Cette recherche va nous aider à mettre en place des consultations santé au travail, au chômage et aussi elle participera à la modification des objectifs, à moyen et long terme, des deux associations.
Les sites métallifères naturels représentent des cas d'étude uniques pour la recherche scientifique en géo-pédologie, en biologie et en éco-évolution des métallophytes. Le sud-est de la République Démocratique du Congo (R.D.C.) présente les gisements de cuivre et de cobalt parmi les plus importants au monde et considérés comme des ressources minières de hautes valeurs économiques. Les affleurements sont issus de successions géologiques durant des millions d'années. Ils forment aujourd'hui une centaine de collines isolées dans une région de 300 km de long et 50 km de large dominée par la forêt claire sèche et nommée l'Arc Cuprifère Katangais. Au sommet des collines, la proximité entre la surface du sol et l'affleurement entraine un excès de cuivre et cobalt dans la fraction biodiponible de la solution du sol qui est quasi inexistant en bas de pente. Ces teneurs dépassant les limites de tolérance pour la plupart des végétaux constituent un facteur de stress déterminant les communautés et la présence d'espèces endémiques. Plus de 550 taxa dont environ 10% identifiés comme endémiques sont répartis dans deux communautés végétales herbacées distinctes identifiées comme des savanes steppiques sur les sols peu minéralisés et des steppes sur les sols fortement minéralisés. L'impact des activités minières a aujourd'hui des conséquences majeures au niveau environnemental et sociétal menant à la disparition des sites métallifères naturels et à la pollution de sites naturels non-métallifères dont certains sont proches des habitations. Etant donné les menaces sur les espèces végétales endémiques de l'Arc Cuprifère Katangais, plusieurs stratégies de conservation in situ et ex situ ont été mises en place au cours de ces 10 dernières années en collaboration avec différentes institutions. En plus, les métallophytes constituent de véritables ressources pour la mise en place de biotechnologies telles que la phytoremédiation en raison de leur capacité de tolérance ou d'accumulation. Les sols métallifères anthropogéniques de la région pourraient donc constituer de nouveaux sites conciliant la conservation des métallophytes et la remédiation des sols pollués. Cet enjeu double exige de déterminer les relations entre les espèces et les facteurs environnementaux conditionnant leur distribution dans les sites naturels et leur performance dans les sites anthropogéniques. Cette thèse a pour but de caractériser la niche édaphique des métallophytes de l'Arc Cuprifère Katangais afin de proposer des actions associant leur conservation et la phytostabilisation des sols pollués de la région. Dans un premier axe, deux concepts fondamentaux en écologie ont été développés, la théorie des niches écologiques et le concept d'endémisme édaphique, afin de caractériser les relations entre les métallophytes et leur environnement édaphique à l'échelle des individus, des populations, des espèces et des communautés. Plusieurs espèces endémiques menacées ont été choisies comme modèles d'étude afin de déterminer l'origine de leur présence quasi-exclusive sur des sols métallifères. Un second axe a testé le succès d'introduction de ces espèces dans des stratégies de phytostabilisation en association avec une graminée pionnière Microchloa altera. Une évaluation des autres graminées de cette flore selon les critères de sélection exigés par cette stratégie a été effectuée afin de soumettre des propositions concrètes pour l'utilisation des métallophytes de l'Arc Cuprifère Katangais dans des stratégies de phytostabilisation des sols pollués. Cette thèse a mis en évidence l'existence d'une diversité de niches réalisées le long des gradients en cuivre et cobalt au sein des communautés avec une présence de taxa endémiques dans des concentrations en cuivre et cobalt généralement plus élevées que les autres sols de la région. La comparaison avec les niches fondamentales des espèces a montré que certains taxa endémiques seraient dépendants de la présence de cuivre dans le sol, qualifiés d'endémiques spécialistes tandis que d'autres seraient exclus de la végétation dominante, nommés endémiques refuges. Cette diversité d'espèces endémiques et non endémiques présentant des niches écologiques distinctes démontre que ces communautés herbacées recèlent un véritable potentiel pour les conserver dans des habitats pollués. Les essais en conditions contrôlées et en conditions réelles ont d'ailleurs démontré la possibilité d'associer ces espèces endémiques et non endémiques à des stratégies de phytostabilisation dans la région tout en pointant l'importance de leur sélection et des caractéristiques des sites à phytostabiliser. ; Natural metalliferous habitats represent unique study cases for scientific research as geopedology, biology and eco-evolution of metallophytes. Southeastern Democratic Republic of Congo hosts among the most important copper and cobalt deposits of the world, having a high economic value. Copper and cobalt outcroups have been formed during billion years by geological successions. More than one hundred hills are now scattered in an area of 300 km long and 50 km large in vegetation matrix consisting on an open forest called Miombo. This area is called Katangan Copperbelt. At the top of hills, the close proximity between the deposit and the soil surface lead to a high concentration of bioavailable copper and cobalt in soil solution exceeding the tolerance threshold of most of plants. More than 550 taxa including 10 % are identified as endemics and compose two distinct herbaceous plant formations: the steppic savanna is found on the lowest minralised soils and the steppe occurs in the highest mineralized soils at the top of hills. Mining activities have dramatic consequences on environement and public health, leading to the destruction of natural meatlliferous habitats and to the creation of anthropogenic polluted sites. Considering the threat on endemic plant species of the Katangan Copperbelt, several in situ and ex situ conservation strategies have been implemented for the last ten years in collaboration with several institutions. Furthermore, metallophytes constitute remarkable resources for the biotechnologies such as phytoremediation due to their metal tolerance or their accumulation ability. Anthropogenic metalliferous sites of the Katangan Copperbelt could be considered for the conservation of metallophyte with a perspective of remediation of polluted soils. Both challenges require the characterization of the environmental factors determining the distribution of plant species in natural sites and their performance in anthropogenic sites. This thesis aims at characterising the edaphic niche of metallophytes from the Katangan Copperbelt in order to propose actions combining the conservation of metallophyte and the phytostabilisation of polluted soils. The first axis focused on the study of two fundamental concepts in ecology, the theory of ecological niche and the concept of edaphic endemism, in order to understand the plant-soil relationships. Threatened endemic species were chosen as study case to determine the cause of the restricted distributions of metallophytes on metalliferous soils. The second axis tested the success of the establishment of endemic metallophytes in phytostabilisation strategies using the grass Microchloa altera. An assessment of the potential of other grasses was performed based on the specific criterions needed in phytostabilisation in order to identify candidate species for conservation–phystabilisation strategies.
The aim of this thesis was to understand why despite the real demographic, political and economic qualities of women, despite the regulatory and judicial measures, Cameroonians and French citizens adhere very little to female political leadership. This thesis suggests to apprehend electoral intentions and electoral behaviors using the 2013 municipal and legislative elections in Cameroun and the 2014 municipal elections in France. Hence we argued that cultural differences portrayed by the representations of female political leadership can allow for the identification of Cameroonian and French citizens' behaviors with regards to the presence of women in political positions.Three empirical studies for Cameroun on one hand (N=338) and for France (N=310) on the other hand were conducted. The construction of the questionnaire was mainly inspired by two approaches, namely the theory of planned behavior by Ajzen and Fishben (1985) and the representation of female political leadership by Vergès (1992;1994).In the first study (Cameroun and France), we observed that voting intentions in favor of female political leadership were all the more high that the representations were positive towards female political leadership. Likewise, when the electorates showed a positive attitude towards female political leadership, they perceived it as strength and thus portrayed a favorable intention towards the female political leadership. Female gender stereotypes (e.g. warmth, accommodating, maternal) induced positive political leadership representations in Cameroun; unlike in France. In other words, these representations mediated the link between attitudes, stereotypes and voting intentions in favor of female political leadership whereas in France these representations mediated only the link between attitudes and voting intentions. The second study (Cameroun and France) used the same data as the Study 1. Here, we examined the variations of voting intentions in favor of female political leadership with regards to adherence to beliefs, cultural values and subjective norms. We observed that in France, when participants adhere strongly to beliefs and cultural values, their voting intentions tend to be favorable towards female political leadership. However, we did not observe a link between adherence to beliefs and cultural values and favorable voting intentions towards female political leadership with the Cameroonian participants. Concerning Cameroonians, the representation of female political leadership was all the more favorable when they adhered strongly to beliefs and cultural values. With reference to the French participants, female political leadership did not vary significantly in function of their adhesion to beliefs and cultural values. In Cameroun as well as in France, when participants attributed importance to the viewpoints of people who are considered as experts in women political leadership and are motivated to conform to it, their voting intentions in favor of female political leadership was high. The results from this study also revealed that adhering to beliefs and cultural values as well as subjective norms was not mediated by the representations of female political leadership.The third study evaluated voting intentions in favor of female political leadership in relation to perceived behavioral control. We then examined the interaction between perceived behavioral control and electoral experience. The results were not conclusive for the two samples (France, Cameroun).Finally, the global model (Cameroun and France) was tested simultaneously with all variables of the three studies. The final conceptual model for Cameroun was confirmed by the results of the analysis. This model fitted with the data collected and proved to be the most parsimonious than the French model. These results conveyed an interesting contribution to the research and were discussed in light of existing theoretical knowledge. ; La présente thèse visait à comprendre pourquoi malgré les atouts démographiques politiques et même économique des femmes, les camerounais(e)s et français(e)s adhèrent très peu au leadership politique féminin. Nous avons appréhendé les comportements électoraux à l'occasion des élections municipales et législatives de 2013 au Cameroun et les élections municipales de 2014 en France. Nous postulons que les différences culturelles exprimées par les représentations du leadership politique féminin peuvent permettre de cerner les comportements des participants. Trois études empiriques pour le Cameroun d'une part (avec 338 participants) et pour la France d'autre part (avec 310 participants) sont conduites. La construction du questionnaire s'inspire principalement de la démarche proposé par Ajzen et Fishbein (1985) pour la théorie du comportement planifié et par celle de Vergès (1992 ; 1994) pour les représentations du leadership politique féminin.Dans la première étude (Cameroun et France), on note que les intentions de vote en faveur du leadership politique féminin sont d'autant plus fortes que les représentations sont favorables au leadership politique féminin. De même, lorsque les électeurs ont une attitude favorable envers le leadership politique féminin, ils se le représentent comme une force et expriment une intention favorable au leadership politique féminin. Les stéréotypes de genre féminin (chaleureuse, conciliante, maternelle) induisent au Cameroun des représentations du leadership politique favorables; ce qui n'est pas le cas en France. En outre, ces représentations médiatisent le lien entre les attitudes, les stéréotypes et les intentions de vote en faveur du leadership politique féminin, tandis qu'en France, elles médiatisent uniquement le lien entre attitudes et intention de vote.La deuxième étude (Cameroun et France), examine la variation des intentions de vote en faveur du leadership politique féminin en fonction de l'adhésion aux croyances et valeurs culturelles et des normes subjectives. En France, lorsque les participant(e)s adhèrent fortement aux croyances et valeurs culturelles, leurs intentions de vote sont favorables au leadership politique. Par contre, on observe chez les participant(e)s camerounais(e)s aucun lien entre l'adhésion aux croyances et valeurs culturelles et leurs intentions de vote. Les représentations du leadership politique féminin des camerounais(e)s sont d'autant plus favorables qu'ils adhérent fortement aux croyances et valeurs culturelles. Les représentations du leadership politique féminin des participants français ne varient pas significativement avec leur adhésion aux croyances et valeurs culturelles. Au Cameroun comme en France, lorsque les participants accordent une importance au point de vue des personnes considérées comme référents sur la question du leadership des femmes en politique et sont motivés à s'y conformer, leurs intentions de vote en faveur du leadership politique féminin est forte. Les résultats dans cette étude ont montré également que l'effet de l'adhésion aux croyances et valeurs culturelles, et des normes subjectives sur les intentions de vote en faveur du leadership politique féminin n'est pas médiatisé par les représentations du leadership politique féminin.L'étude 3 évalue l'intention de vote en faveur du leadership politique féminin en fonction du contrôle comportemental perçu, puis examine l'interaction entre ce contrôle comportemental perçu et l'expérience électorale. Les résultats ne sont pas concluant sur les deux échantillons (France, Cameroun).Enfin, le modèle global (Cameroun et France) est testé avec toutes les variables de nos trois études en même temps. Le modèle conceptuel final camerounais est confirmé par les résultats de l'analyse et est le plus parcimonieux que le modèle français. Ces résultats apportent une intéressante contribution aux recherches antérieures et sont discutés en lien avec les connaissances théoriques.
The aim of this thesis was to understand why despite the real demographic, political and economic qualities of women, despite the regulatory and judicial measures, Cameroonians and French citizens adhere very little to female political leadership. This thesis suggests to apprehend electoral intentions and electoral behaviors using the 2013 municipal and legislative elections in Cameroun and the 2014 municipal elections in France. Hence we argued that cultural differences portrayed by the representations of female political leadership can allow for the identification of Cameroonian and French citizens' behaviors with regards to the presence of women in political positions.Three empirical studies for Cameroun on one hand (N=338) and for France (N=310) on the other hand were conducted. The construction of the questionnaire was mainly inspired by two approaches, namely the theory of planned behavior by Ajzen and Fishben (1985) and the representation of female political leadership by Vergès (1992;1994).In the first study (Cameroun and France), we observed that voting intentions in favor of female political leadership were all the more high that the representations were positive towards female political leadership. Likewise, when the electorates showed a positive attitude towards female political leadership, they perceived it as strength and thus portrayed a favorable intention towards the female political leadership. Female gender stereotypes (e.g. warmth, accommodating, maternal) induced positive political leadership representations in Cameroun; unlike in France. In other words, these representations mediated the link between attitudes, stereotypes and voting intentions in favor of female political leadership whereas in France these representations mediated only the link between attitudes and voting intentions. The second study (Cameroun and France) used the same data as the Study 1. Here, we examined the variations of voting intentions in favor of female political leadership with regards to adherence to beliefs, cultural values and subjective norms. We observed that in France, when participants adhere strongly to beliefs and cultural values, their voting intentions tend to be favorable towards female political leadership. However, we did not observe a link between adherence to beliefs and cultural values and favorable voting intentions towards female political leadership with the Cameroonian participants. Concerning Cameroonians, the representation of female political leadership was all the more favorable when they adhered strongly to beliefs and cultural values. With reference to the French participants, female political leadership did not vary significantly in function of their adhesion to beliefs and cultural values. In Cameroun as well as in France, when participants attributed importance to the viewpoints of people who are considered as experts in women political leadership and are motivated to conform to it, their voting intentions in favor of female political leadership was high. The results from this study also revealed that adhering to beliefs and cultural values as well as subjective norms was not mediated by the representations of female political leadership.The third study evaluated voting intentions in favor of female political leadership in relation to perceived behavioral control. We then examined the interaction between perceived behavioral control and electoral experience. The results were not conclusive for the two samples (France, Cameroun).Finally, the global model (Cameroun and France) was tested simultaneously with all variables of the three studies. The final conceptual model for Cameroun was confirmed by the results of the analysis. This model fitted with the data collected and proved to be the most parsimonious than the French model. These results conveyed an interesting contribution to the research and were discussed in light of existing theoretical knowledge. ; La présente thèse visait à comprendre pourquoi malgré les atouts démographiques politiques et même économique des femmes, les camerounais(e)s et français(e)s adhèrent très peu au leadership politique féminin. Nous avons appréhendé les comportements électoraux à l'occasion des élections municipales et législatives de 2013 au Cameroun et les élections municipales de 2014 en France. Nous postulons que les différences culturelles exprimées par les représentations du leadership politique féminin peuvent permettre de cerner les comportements des participants. Trois études empiriques pour le Cameroun d'une part (avec 338 participants) et pour la France d'autre part (avec 310 participants) sont conduites. La construction du questionnaire s'inspire principalement de la démarche proposé par Ajzen et Fishbein (1985) pour la théorie du comportement planifié et par celle de Vergès (1992 ; 1994) pour les représentations du leadership politique féminin.Dans la première étude (Cameroun et France), on note que les intentions de vote en faveur du leadership politique féminin sont d'autant plus fortes que les représentations sont favorables au leadership politique féminin. De même, lorsque les électeurs ont une attitude favorable envers le leadership politique féminin, ils se le représentent comme une force et expriment une intention favorable au leadership politique féminin. Les stéréotypes de genre féminin (chaleureuse, conciliante, maternelle) induisent au Cameroun des représentations du leadership politique favorables; ce qui n'est pas le cas en France. En outre, ces représentations médiatisent le lien entre les attitudes, les stéréotypes et les intentions de vote en faveur du leadership politique féminin, tandis qu'en France, elles médiatisent uniquement le lien entre attitudes et intention de vote.La deuxième étude (Cameroun et France), examine la variation des intentions de vote en faveur du leadership politique féminin en fonction de l'adhésion aux croyances et valeurs culturelles et des normes subjectives. En France, lorsque les participant(e)s adhèrent fortement aux croyances et valeurs culturelles, leurs intentions de vote sont favorables au leadership politique. Par contre, on observe chez les participant(e)s camerounais(e)s aucun lien entre l'adhésion aux croyances et valeurs culturelles et leurs intentions de vote. Les représentations du leadership politique féminin des camerounais(e)s sont d'autant plus favorables qu'ils adhérent fortement aux croyances et valeurs culturelles. Les représentations du leadership politique féminin des participants français ne varient pas significativement avec leur adhésion aux croyances et valeurs culturelles. Au Cameroun comme en France, lorsque les participants accordent une importance au point de vue des personnes considérées comme référents sur la question du leadership des femmes en politique et sont motivés à s'y conformer, leurs intentions de vote en faveur du leadership politique féminin est forte. Les résultats dans cette étude ont montré également que l'effet de l'adhésion aux croyances et valeurs culturelles, et des normes subjectives sur les intentions de vote en faveur du leadership politique féminin n'est pas médiatisé par les représentations du leadership politique féminin.L'étude 3 évalue l'intention de vote en faveur du leadership politique féminin en fonction du contrôle comportemental perçu, puis examine l'interaction entre ce contrôle comportemental perçu et l'expérience électorale. Les résultats ne sont pas concluant sur les deux échantillons (France, Cameroun).Enfin, le modèle global (Cameroun et France) est testé avec toutes les variables de nos trois études en même temps. Le modèle conceptuel final camerounais est confirmé par les résultats de l'analyse et est le plus parcimonieux que le modèle français. Ces résultats apportent une intéressante contribution aux recherches antérieures et sont discutés en lien avec les connaissances théoriques.
This thesis analyses the foundations and the evolution of the water economy and management in Lebanon by emphasizing the legal, institutional and political frameworks. The study uses a mixed approach combining a qualitative methodology, through surveys, interviews and documentation and a quantitative approach using econometric modeling. By composing our conceptual framework, we seek to define the political economy of the resource in Lebanon and the ties linking water use to land tenure structures. The study is composed of five chapters. Our first chapter reviews the economic literature dealing with the water value and scarcity and addresses a criticism concerning globalized paradigms, mainly, river basin management, good governance and the Integrated Water Resource Management (IWRM). Going beyond those theories and using a historic-materialist approach, we propose our analytical framework of a "waterscape" combining the hydraulic societies theory developed by Karl Wittfogel and the "moments" approach of David Harvey. Our second chapter explores, by adopting a chronological approach over a long period, the evolution of the legal and the institutional structures of water management in Lebanon. This chapter covers four centuries of the Levant territories under the Ottoman Empire, followed by the French mandate over Lebanon and, finally, the national construction phase between the independence and country's civil war. Our analysis seeks to understand the historical foundations of the relationship between land tenure regimes and social power during those periods. We also develop in this chapter the pilars that drove the Lebanese hydraulic mission in order to present an interpretation of the dominant discourse in the water management. Our third chapter reviews the socio-spatial characteristics of the water and wastewater infrastructures during the reconstruction period. We extend our analysis to depict the institutional fragmentation characterizing the water public authorities in Lebanon. We emphasize on the water policies undertaken in the country during this recent period under structural adjustment and neoliberal paradigms, mainly, the adoption of the IWRM principles by the Lebanese government and the ground preparation to Public-Private Partnerships. The fourth chapter offers a public good model analyzing the concerns behind the allocation of water projects during the last two decades. Econometric results clearly approve our hypothesis that the distributive politics are solely driven by partisanship concerns during this period with no consideration about socio-economical and environmental features of regions. The fifth chapter develops the links of water use to the Lebanese agricultural economy in order to understand the main drivers of irrigation. We shed the light on the privileges of big landowner in accessing to subsidies following a water intensive production destined to the Gulf countries. This chapter detects the link between country's food system and water by presenting the virtual water balance and food water footprint. Finally, the chapter verifies the state of water in the liberalization process of the country by using a gravity model. From our reading of the socio-natural process of water in Lebanon, our results show that the modes of use, production and appropriation of the resource in the country are produced by a close relation between land property and power, an inherited link from the political history of Lebanon maintained by the confessional system. ; Cette thèse analyse les fondements et l'évolution de l'économie et de la gestion de l'eau au Liban dans ses cadres juridiques, institutionnels et politiques. L'étude s'appuie sur une méthodologie mixte, à la fois qualitative, à travers des études de terrains et celle de la littérature existante, et quantitative, en utilisant des outils d'analyse économétrique. Nous avons pris comme grille de lecture les liens entre les modes de production et d'usage de l'eau, la nature de la propriété foncière et sa structure dans une démarche d'économie politique. L'étude se compose de cinq chapitres. Notre premier chapitre, élaboré à partir d'une lecture critique de la littérature économique qui traite de la valeur de la ressource et de sa rareté, remet en cause la notion de crise de l'eau. Il propose une critique des paradigmes globalisés, notamment la gestion par bassin et la bonne gouvernance, qui sont à la base de la notion de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) d'inspiration libérale. En dépassant ces théories à l'aide d'une approche historico-matérialiste, ce chapitre construit notre grille de lecture d'un "paysage de l'eau" en mobilisant la théorie de Wittfogel des sociétés hydrauliques et la théorie des "moments" développée par David Harvey. Le deuxième chapitre suit chronologiquement et sur un temps long l'évolution juridico-institutionnelle de la gestion de la ressource depuis l'Empire ottoman et le mandat français sur le Liban jusqu'à la construction nationale entre l'indépendance et la guerre civile libanaise. Notre analyse reconstitue les fondements historiques de la relation du pouvoir aux régimes fonciers durant ces périodes. Nous développons en particulier les éléments qui sont à la source de la formulation de la vision de la mission hydraulique libanaise afin de présenter une interprétation de la relation de l'Etat à l'eau et le discours dominant de la gestion de la ressource. Le troisième chapitre expose les caractéristiques socio-spatiales du service d'eau potable et d'assainissement dans la phase de reconstruction. Il analyse la nature de la fragmentation institutionnelle des autorités publiques ainsi que la politique de l'eau engendrée par l'ajustement structurel et par les paradigmes néolibéraux, notamment, l'adoption des principes de la GIRE par le gouvernement libanais et la préparation du terrain pour des contrats de Partenariat Public-Privé. Le quatrième chapitre propose un modèle formalisé d'économie publique qui nous informe par ses résultats économétriques sur les critères d'allocation des projets de l'eau durant les deux dernières décennies. Les résultats économétriques de ce modèle vont confirmer notre hypothèse de base en montrant que seule la distance politique apparaît comme facteur décisionnel dans l'allocation des fonds aux régions, sans prise en compte de leurs caractéristiques socio-économiques et environnementales. Le cinquième chapitre étudie la question de l'irrigation et sa place dans les politiques agricoles du pays. Dans le fil de notre analyse sur la relation du pouvoir à l'eau, nous revenons sur les privilèges des grands propriétaires terriens dans l'accès aux subventions pour une production intensive en eau à destination des pays du Golfe. Ce chapitre pose la relation de l'eau au système alimentaire du pays en exposant le commerce et l'empreinte en eau virtuelle du pays. Finalement, nous utilisons un modèle de gravité commercial pour analyser la place de l'eau dans le processus de libéralisation du marché agro-alimentaire du pays. En conclusion, notre lecture de l'évolution du processus socio-naturel du paysage de l'eau confirme que les modes de production, d'usage et d'appropriation de la ressource hydrique au Liban sont le produit d'une relation étroite entre la propriété foncière et le pouvoir, héritée de l'histoire politique du pays et maintenue par son système confessionnel.
European directive 2000/60/CE establishes a framework for Community action in the field of water policy. It states objectives of good ecological status for water bodies. Cost-effective measures of protection and restoration should be planned and enforced within a tight schedule. In France, State institutions of river management used to design and support actions considered as ecologically positive. But performance of the river policy was never assessed. Ecological assessment and biological indicators were not processed for decision making. Biological indicators can be seen as freak sets. Indicators are basically tools used by engineers and managers to make trade-offs. Whereas biology deals with life and death, that are incommensurable. According to the literature, engineers and naturalists have little in common. Engineers are considered as modern figures of conquerors, looking for efficacy, regardless of politics. Fishermen or biologists on the contrary are seen as inquiring observers, willing to alert people of ecological threat. The first benefit from important financial means, the latter have much less economic power. However, biologists and engineers sometimes happened to work on the same issues. Several abnormal beings which did not fit in management models were identified by biologists and then enrolled in normal management procedures. To study how biologists hand over to managers, I consider institutions as social constructions which can change. Using Anthony Giddens' theory of structuration (1987), I focus on structures of signification, legitimation and domination that are embedded in both organisations and indicators. I follow the historical path of outsiders (Becker 1985) who rallied people's interest in new ecological problems by networking (Latour 1989). I enlighten which conditions help them to change institutions. I make the link between models and legitimacy of public policy (Foucault 1978-79). I relate the intertwining trajectories of river models and laws dealing with rivers. Such an epic reveals common strategies and contexts of people engaged in creating and promoting biological indicators. Four steps of indicators construction can be stated: wording, numbers setting, variables setting and modelling (Desrosières 2003). Then I focus on French water agencies to understand why they do not rely on biological assessment for their decisions. I propose to analyse their ways of thinking and ways of doing in three sets which correspond to three different advocacy coalitions (Sabatier et Jenkins-Smith 1993) dealing with water management. I explain that actors in agencies can be seen as playing a strategic game with non-stabilised projects. The way they reorganise projects to fulfill constraints and seize opportunities is quite similar to the way biologists organise biological information to speak for rivers. Such practises are fruitful for adaptation and social learning. Then looking at the European level, I present the political context which gave birth to the water framework directive. It explains what is going to change in terms of evaluation. Not only criteria of assessment are changing but the whole scene of justification is getting more and more uncertain. My conclusion is that advocacy evaluations are needed to deconstruct and discuss indicators that will be used for managing rivers ; La directive 2000/60/CE établit un nouveau cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l'eau. Elle fixe des objectifs de bon état écologique des milieux aquatiques. Elle impose une optimisation et une planification des actions de restauration avec des échéances précises. Pour les institutions françaises de gestion de l'eau, dont les agences, il s'agit de passer d'une obligation de moyens consacrés à des équipements à une obligation de résultats mesurés par des indicateurs biologiques peu utilisés pour la décision aujourd'hui. Ces indicateurs sont de curieuses constructions à cheval entre l'ingénierie et la biologie et la littérature abonde d'éléments opposant ces deux mondes. D'un côté les ingénieurs de la filière « eau » dimensionnent et gèrent des ouvrages grâce à des indicateurs. Ils ont pour héritage un passé de conquête et réalisent des projets efficaces pensés hors du temps. De l'autre, les pêcheurs et les biologistes ont le souci de la vie au quotidien avec une observation méticuleuse et domestique. Ils ont de la curiosité pour des êtres vivants ignorés des normes et certains d'entre eux ont fait de l'écologie une revendication politique bien ancrée dans les préoccupations du jour. Au-delà des différences de culture, l'opposition entre la filière eau et les amateurs de milieux aquatiques est aussi un rapport de moyens. La filière « eau » bénéficie d'un budget propre de près de 20 milliards d'euros par an. La gestion du patrimoine piscicole a bénéficié dans ses meilleures années d'un budget de 10 millions d'euros, mais elle disparaît aujourd'hui pour se fondre dans le régime commun des agences de l'eau. On ne peut cependant pas rester sur ce constat d'opposition entre ingénieurs et biologistes pour comprendre les indicateurs biologiques. Le pouvoir critique de la biologie qui met en lumière des êtres « anormaux » a régulièrement induit des réactions des filières de gestion qui ont établi de « nouvelles normalités » à ces êtres dérangeants. Pour étudier ce passage de relais, j'étudie les organisations de gestion de l'eau et leurs outils comme des institutions au sens d'Anthony Giddens (Giddens 1987), c'est à dire des combinaisons entre un référentiel de sens, des règles de droit et des moyens. Ce niveau structurel auquel les acteurs se sont habitués continue d'évoluer sous l'influence de médiateurs mobilisant de nouveaux réseaux (Latour 1989). J'étudie ainsi comment sont mises en mots, en nombres, en variables et en modèle (Desrosières 2003) des spécificités auxquelles des naturalistes sont attachés. J'étudie également le lien entre ces modèles et la légitimité politique de l'action publique (Foucault 1978-79). Je retrace ainsi la trajectoire conjointe de quelques outils de représentation des rivières sur le Rhône, sur la Seine et sur l'ensemble du territoire et l'histoire de la mise en place des institutions de la pêche, des agences, des différentes lois sur la nature, la pêche et l'eau. Cette épopée me permet d'identifier des stratégies et contextes communs aux différents promoteurs et assembleurs d'indicateurs biologiques. Je m'intéresse alors aux pratiques de gestion de deux agences de l'eau pour comprendre leur faible utilisation des indicateurs biologiques. Je montre l'existence de plusieurs référentiels de gestion dans ces organismes. Je montre aussi le grand degré d'indétermination des dossiers avant leur stabilisation lors de l'attribution de subvention. Les stratégies d'assemblage inventées par les gestionnaires ont des similarités avec celles mises en ½uvre par les biologistes pour parler au nom des rivières. Elles permettent l'adaptation et l'apprentissage. Me déplaçant alors au niveau européen, je relate comment la directive cadre a été adoptée. Ce récit me permet de qualifier le contexte politique qui accompagne les nouvelles modalités d'évaluation. Je conclus alors sur l'enjeu des évaluations partisanes dans une perspective pluraliste pour déconstruire et mettre en débat les indicateurs de gestion des rivières
European directive 2000/60/CE establishes a framework for Community action in the field of water policy. It states objectives of good ecological status for water bodies. Cost-effective measures of protection and restoration should be planned and enforced within a tight schedule. In France, State institutions of river management used to design and support actions considered as ecologically positive. But performance of the river policy was never assessed. Ecological assessment and biological indicators were not processed for decision making. Biological indicators can be seen as freak sets. Indicators are basically tools used by engineers and managers to make trade-offs. Whereas biology deals with life and death, that are incommensurable. According to the literature, engineers and naturalists have little in common. Engineers are considered as modern figures of conquerors, looking for efficacy, regardless of politics. Fishermen or biologists on the contrary are seen as inquiring observers, willing to alert people of ecological threat. The first benefit from important financial means, the latter have much less economic power. However, biologists and engineers sometimes happened to work on the same issues. Several abnormal beings which did not fit in management models were identified by biologists and then enrolled in normal management procedures. To study how biologists hand over to managers, I consider institutions as social constructions which can change. Using Anthony Giddens' theory of structuration (1987), I focus on structures of signification, legitimation and domination that are embedded in both organisations and indicators. I follow the historical path of outsiders (Becker 1985) who rallied people's interest in new ecological problems by networking (Latour 1989). I enlighten which conditions help them to change institutions. I make the link between models and legitimacy of public policy (Foucault 1978-79). I relate the intertwining trajectories of river models and laws dealing with rivers. Such an epic reveals common strategies and contexts of people engaged in creating and promoting biological indicators. Four steps of indicators construction can be stated: wording, numbers setting, variables setting and modelling (Desrosières 2003). Then I focus on French water agencies to understand why they do not rely on biological assessment for their decisions. I propose to analyse their ways of thinking and ways of doing in three sets which correspond to three different advocacy coalitions (Sabatier et Jenkins-Smith 1993) dealing with water management. I explain that actors in agencies can be seen as playing a strategic game with non-stabilised projects. The way they reorganise projects to fulfill constraints and seize opportunities is quite similar to the way biologists organise biological information to speak for rivers. Such practises are fruitful for adaptation and social learning. Then looking at the European level, I present the political context which gave birth to the water framework directive. It explains what is going to change in terms of evaluation. Not only criteria of assessment are changing but the whole scene of justification is getting more and more uncertain. My conclusion is that advocacy evaluations are needed to deconstruct and discuss indicators that will be used for managing rivers ; La directive 2000/60/CE établit un nouveau cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l'eau. Elle fixe des objectifs de bon état écologique des milieux aquatiques. Elle impose une optimisation et une planification des actions de restauration avec des échéances précises. Pour les institutions françaises de gestion de l'eau, dont les agences, il s'agit de passer d'une obligation de moyens consacrés à des équipements à une obligation de résultats mesurés par des indicateurs biologiques peu utilisés pour la décision aujourd'hui. Ces indicateurs sont de curieuses constructions à cheval entre l'ingénierie et la biologie et la littérature abonde d'éléments opposant ces deux mondes. D'un côté les ingénieurs de la filière « eau » dimensionnent et gèrent des ouvrages grâce à des indicateurs. Ils ont pour héritage un passé de conquête et réalisent des projets efficaces pensés hors du temps. De l'autre, les pêcheurs et les biologistes ont le souci de la vie au quotidien avec une observation méticuleuse et domestique. Ils ont de la curiosité pour des êtres vivants ignorés des normes et certains d'entre eux ont fait de l'écologie une revendication politique bien ancrée dans les préoccupations du jour. Au-delà des différences de culture, l'opposition entre la filière eau et les amateurs de milieux aquatiques est aussi un rapport de moyens. La filière « eau » bénéficie d'un budget propre de près de 20 milliards d'euros par an. La gestion du patrimoine piscicole a bénéficié dans ses meilleures années d'un budget de 10 millions d'euros, mais elle disparaît aujourd'hui pour se fondre dans le régime commun des agences de l'eau. On ne peut cependant pas rester sur ce constat d'opposition entre ingénieurs et biologistes pour comprendre les indicateurs biologiques. Le pouvoir critique de la biologie qui met en lumière des êtres « anormaux » a régulièrement induit des réactions des filières de gestion qui ont établi de « nouvelles normalités » à ces êtres dérangeants. Pour étudier ce passage de relais, j'étudie les organisations de gestion de l'eau et leurs outils comme des institutions au sens d'Anthony Giddens (Giddens 1987), c'est à dire des combinaisons entre un référentiel de sens, des règles de droit et des moyens. Ce niveau structurel auquel les acteurs se sont habitués continue d'évoluer sous l'influence de médiateurs mobilisant de nouveaux réseaux (Latour 1989). J'étudie ainsi comment sont mises en mots, en nombres, en variables et en modèle (Desrosières 2003) des spécificités auxquelles des naturalistes sont attachés. J'étudie également le lien entre ces modèles et la légitimité politique de l'action publique (Foucault 1978-79). Je retrace ainsi la trajectoire conjointe de quelques outils de représentation des rivières sur le Rhône, sur la Seine et sur l'ensemble du territoire et l'histoire de la mise en place des institutions de la pêche, des agences, des différentes lois sur la nature, la pêche et l'eau. Cette épopée me permet d'identifier des stratégies et contextes communs aux différents promoteurs et assembleurs d'indicateurs biologiques. Je m'intéresse alors aux pratiques de gestion de deux agences de l'eau pour comprendre leur faible utilisation des indicateurs biologiques. Je montre l'existence de plusieurs référentiels de gestion dans ces organismes. Je montre aussi le grand degré d'indétermination des dossiers avant leur stabilisation lors de l'attribution de subvention. Les stratégies d'assemblage inventées par les gestionnaires ont des similarités avec celles mises en ½uvre par les biologistes pour parler au nom des rivières. Elles permettent l'adaptation et l'apprentissage. Me déplaçant alors au niveau européen, je relate comment la directive cadre a été adoptée. Ce récit me permet de qualifier le contexte politique qui accompagne les nouvelles modalités d'évaluation. Je conclus alors sur l'enjeu des évaluations partisanes dans une perspective pluraliste pour déconstruire et mettre en débat les indicateurs de gestion des rivières
The multiplication of environmental degradations in the end of the 1960's has led to growing criticisms about the industrial development path. It is precisely in this context of conflict between environment and development concerns that the notion of sustainable development has progressively emerged. From that point of view we can reread the history of sustainable development through the framework of negotiation theory, and thus consider this concept as a trial of reconciliation between these two preoccupations - a kind of "win-win" approach between environmental protection and socio-economic development. But if sustainable development can be considered as the result of such an international cooperative approach, it is important then to notice that the following phase of appropriation (by different kinds of stakeholders) seems to be more competitive : states, companies, NGO, local authorities, economists or ecologists nowadays refer to the notion of "sustainable development". without referring to the same definition of the notion. Debates about "weak" and "strong" sustainability give us a good illustration of that "fight for appropriation". This competitive context is fundamental to understand the question of sustainable development evaluation methods and indicators : such normative tools indeed offer a strong capacity of appropriation, as they oblige to make "rigid" a concept often considered as "soft". These tools thus appear as deeply embedded in a debate that is, in the same time, both technical and ideological (Chapter 1). At the local level, in the specific field of urbanism and urban planning, it is interesting to notice that the notion of sustainable city, as well as the one of sustainable development, has progressively emerged after the rise of criticisms (led by the urban ecology movement) of the modern city model (Athens Charter). Sustainable city (Aalborg Charter) can thus be seen as a trial of reconciliation between both the modern city and the ecological city models (Chapter 2). Due to their capacity of making the concept rigid, evaluation methods and tools elaborated at the local level in cities in France and Switzerland permit us to better understand what local authorities precisely mean by sustainable development. The study of these tools thus makes it possible for us to confirm the tendency of local authorities to use sustainable development as a way to conciliate diverging interests at the local level. The question of future generations and other territories' interests seems to be more difficult to tackle (Chapter 3). Studying the contexts in which these tools have been used and designed leads us to the following conclusion : sustainable development seems to be often considered as a technical matter, delegated from the people's representatives (the elected) to the local authorities' operational and technical staff ; these latter then has to tend to make "as sustainable as possible" political decisions, afterwards. Such evaluation tools thus fail to make sustainable development matters a leading guideline in the political decision making process (Chapter 4). Our case study, the Greater Lyon, in France, permits us to validate several of the hypothesis and conclusions above mentioned (Chapter 5). In the end, the difficulty of tackling sustainable development matters at the local political and administrative levels obliges us to question the ability of representative democratic systems to tackle these new concerns. In particular, sustainability obliges us to broaden the concept of public interest, both in time and spatial dimensions. By introducing the interests of non-represented people (future generations and other territories' inhabitants) in the usual representative system, sustainability seems to question the fundamental basis of modern democracies. ; C'est dans le contexte international d'emergence d'un conflit entre les préoccupations d'environnement et de développement que la notion de développement durable est apparue. L'histoire de ce concept peut ainsi être relue à travers le prisme des théories de la négociation : le développement durable nous apparaît alors comme la tentative de formulation, au plus haut niveau international, d'une valeur nouvelle dont l'objet serait la réconciliation entre des exigences de protection de l'environnement et de développement socio-économique (équivalant à ce que les théoriciens de la négociation appellent une approche gagnant-gagnant, ou un jeu à somme positive, entre environnement et développement). Mais s'il apparaît que le concept de développement durable a effectivement été construit dans une logique coopérative, force est de constater que, tant au niveau local que global, l'appropriation du développement durable par les différents acteurs revêt toutes les formes d'une appropriation compétitive : Etats, entreprises, ONG, collectivités locales, économistes ou écologistes se réclament aujourd'hui du développement durable sans pour autant en donner une définition et un contenu identiques. Les débats sur la soutenabilité ± faible (approche néoclassique) ou ± forte (approche écosystémique) illustrent bien cette lutte d'appropriation . C'est précisément dans ce contexte conflictuel qu'il convient de mettre en perspective la question de l'évaluation du développement durable. En effet, ces démarches normatives disposent d'un fort pouvoir d'appropriation en cela qu'elles permettent de rigidifier un concept souvent considéré comme mou . Elles sont, de ce fait, au cœur d'un débat à la fois technique et idéologique fort. Au niveau local, et concernant plus particulièrement les domaines de l'urbanisme, il est intéressant de constater qu'un même schéma s'est dessiné : la notion de ville durable a émergé elle aussi dans le contexte d'une remise en cause par les mouvements de l'ecologie urbaine de la pensée urbanistique moderne. De la même manière que le développement durable est apparu comme une tentative de réconciliation entre environnement et développement, la ville durable semble progressivement se dessiner sous les contours d'une alternative entre la ville écologique (utopique) et la ville moderne, voire sur-moderne (bien réelle). Du fait de leur capacité d'appropriation, certains outils d'évaluation développés par des collectivités locales nous permettent ainsi de cerner ce que les acteurs publics locaux entendent précisément par développement durable ; leur analyse tend à confirmer la tendance des acteurs publics à se servir du développement durable comme élément de conciliation interne entre des intérêts parfois divergents. La question de la prise en compte des intérêts des générations futures et des autres territoires semble par contre plus difficile à appréhender. L'analyse, dans un seconde temps, des contextes dans lesquels ces outils sont généralement utilisés et développés montre par ailleurs un phénomène intéressant : le développement durable est le plus souvent considéré comme une approche technique, déléguée par le politique aux services opérationnels, qui sont alors chargés a posteriori de rendre durables les décisions prises. Ces grilles de questionnement ou d'analyse des projets butent ainsi sur le problème de la prise en compte des préoccupations du développement durable au plus haut niveau des prises de décision : le niveau politique. létude plus spécifique du cas de la Communauté urbaine de Lyon permet de valider certaines de ces hypothèses. Au final, la difficulté d'appréhension de certains enjeux du développement durable par les sphères politiques et administratives interroge sur la capacité des systèmes démocratiques à répondre à ces nouveaux problèmes. La durabilité, en particulier, semble devoir faire éclater le cadre spatial et temporel dans lequel a traditionnellement été défini l'intérêt général. En imposant d'introduire dans la définition de cet intérêt général la prise en compte des intérêts de nouveaux acteurs non représentés (générations futures, autres territoires), la durabilité ne finit-elle pas par questionner les bases mêmes du fonctionnement des démocraties modernes ?
Local authorities are increasingly encouraged to implement sustainable development. This is in line with a wider trend where corporate and other organisations (including state governments) are to contribute to the social, environmental and economic issues put forward at the United Nations Conference on Environment and Development (UNCED) of Rio, in 1992. Local authorities are major actors in contributing to sustainable development. The extent of their competences meets the variety of the challenges concerned, as does the role they play in animating participative democracy and local collective action. Local territories are essential frameworks for the designing of locally relevant solutions to global issues, thanks to the proximity of different players whose action has to be coordinated. In the French territorial organisation context, the specialisation and the combination of the different local authorities levels' competences makes inter-institutional collaboration necessary. No local authority or other player possesses, in fact, the knowledge and competences required for facing alone the stakes of sustainable development. The Rio Agenda 21 enjoins local authorities to implement local Agendas 21, which are local strategies and action plans consistent with the issues stressed by the UNCED. In France, the diffusion of local Agenda 21 as an innovation has required a translation process throughout a network of heterogeneous actors, in parallel with its difficult institutional emergence. Well defined in theory, local Agenda 21 remains a rather marginal voluntary approach. Existing projects only partially take account of its various procedural and substantive stakes. The French National Strategy for Sustainable Development has an objective of 500 local Agenda 21 in 2008, raising the question of evaluating these projects and approaches. Consubstantial with local Agenda 21, evaluation remains a major difficulty for local authorities as well as for third parties. We preferably see evaluation as a process continuously anchored in the strategic management of local authorities. The relevance of the identification of their priorities and key sustainability issues by local authorities appears to be a major issue in this context. Thus the question of the "normalisation" of local Agendas 21 arises, as regards its legitimacy, relevance and practical terms. We propose to adapt the SD21000 approach, which originally addressed businesses, to local authorities. Issued from a large consensus, this methodology offers a great compatibility with other guidelines to local authorities, while being operational and likely to intervene at a strategic level (contrary to other limited and isolated existing tools). Developing such an adapted methodology required the identification of sustainability stakes and stakeholders specific to local authorities, and necessitated an evaluation process in three distinct areas: the internal one (corresponding to the "social accountability" of local authorities), the institutional one (corresponding to their specific and regulatory competencies and policies), and the one of strategic territorial coordination. Through our research and field work, local authorities and third parties are led to base the identification of local sustainability priorities (significant stakes) upon a rational, systematic and open process; to identify the projects' profile according to their performance in three areas mentioned above; to identify and take into account stakeholders' interests and expectations in a systematic manner, as well as their influence over the achievement of collective stakes' management at the territorial level. Ways for headways are thus identified as regards these different aspects, giving evaluation an aim of pedagogy and continuous improvement. Three local authorities consisted of fieldwork ground for intervention where we tested and ameliorated the methodology proposed. The approach developed contributes to the conceptual framework for evaluating and running local Agendas 21, internally and by third parties. It stresses the need for methodologies relevant to local authorities and strategic territorial management and governance, in a wider movement of converging principles and tools between public and private organisations, to which sustainable development seems to be contributing. The methodology developed consists of an operational aid for decision-making, running and managing, which is likely to be further upgraded and aims to be used in parallel with other relevant tools, allowing local authorities to better define their choices and implement their action. ; Les collectivités locales ont de plus en plus à faire face à l'attente citoyenne, et à l'injonction institutionnelle, de prendre en compte et de mettre en oeuvre le développement durable. Cette attente participe d'un mouvement plus large : entreprises et autres organisations - y compris l'Etat - sont appelées à contribuer aux enjeux (sociaux, environnementaux et économiques) mis à l'ordre du jour par la Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement (CNUED) à Rio, en 1992. Les collectivités sont des acteurs de premier plan dans la contribution aux défis du développement durable. L'étendue de leurs compétences fait directement écho à la variété des défis concernés, tout comme leur rôle d'animation d'une démocratie participative et de l'action collective territoriale. Le territoire est un cadre incontournable de la recherche de solutions localement pertinentes qui intègrent les problématiques globales, en raison de la proximité entre différents acteurs dont il est nécessaire de coordonner l'action. Dans le contexte de l'organisation territoriale française, la spécialisation et l'enchevêtrement des compétences entre échelons politico-administratifs rendent nécessaire la collaboration interinstitutionnelle. Aucune collectivité et aucun acteur n'a, en effet, les connaissances et les compétences requises pour faire face seul aux enjeux du développement durable. L'Agenda 21 de Rio enjoint les collectivités à mettre en oeuvre un Agenda 21 local, stratégie et plan d'action déclinant les thématiques abordées par la CNUED. En France, la diffusion de l'Agenda 21 local, en tant qu'innovation, a participé d'un travail de traduction par un réseau d'acteurs hétérogène, en parallèle à son inscription difficile dans le paysage institutionnel. Théoriquement bien défini, d'application volontaire, l'Agenda 21 local reste une démarche relativement marginale. Les démarches existantes n'intègrent que partiellement l'ensemble des enjeux (procéduraux, concernant les modalités de décision et d'action ; substantifs, concernant les sujets à traiter). La Stratégie Nationale de Développement Durable affiche l'objectif de 500 Agendas 21 locaux en 2008, ce qui pose la question de l'évaluation de ces démarches. Consubstantielle de l'Agenda 21 local, l'évaluation reste l'une des difficultés majeures pour les collectivités et les acteurs tiers. Nous privilégions l'évaluation en tant que processus ancré, en continu, dans le management stratégique des collectivités. La pertinence de l'identification de leurs enjeux significatifs par les collectivités apparaît dans ce cadre comme une question majeure. Se pose alors la problématique d'une " normalisation " des Agendas 21 locaux, tant dans sa légitimité que dans sa pertinence et ses modalités. Nous proposons d'adapter la méthodologie SD21000, développée pour l'entreprise, aux collectivités. Fruit d'un consensus large, cette méthodologie offre une grande compatibilité avec les orientations données par ailleurs aux collectivités, tout en étant opérationnelle et susceptible d'intervenir au niveau stratégique (et non en tant qu'outil d'usage ponctuel et circonscrit). Le développement d'un outil adapté à ce contexte passe par l'identification d'enjeux et de parties intéressées propres aux collectivités, et par une évaluation dans trois champs de gestion des enjeux : interne, institutionnel (compétences et politiques), coordination stratégique territoriale. Il s'agit pour la collectivité comme pour les tiers, de baser l'identification des enjeux significatifs sur un processus rationnel, systématique et transparent ; de mettre en exergue le profil des projets en fonction de la performance dans les trois champs définis ci-dessus ; d'identifier et de prendre en compte de manière systématique les attentes des parties intéressées, et leur niveau d'influence sur la maîtrise collective des enjeux. Des voies de progrès sur l'ensemble de ces aspects peuvent ainsi être définies, plaçant l'évaluation dans une finalité didactique et d'amélioration continue. Trois collectivités nous ont fourni des terrains de recherche-intervention où tester et améliorer in vivo l'outil proposé. L'approche développée semble à la fois contribuer au cadre conceptuel et méthodologique du pilotage des Agendas 21 locaux, en interne aux collectivités et pour les tierces parties. Elle souligne la nécessité de méthodes adaptées aux collectivités et au management stratégique territorial, dans un mouvement plus large de convergence des principes et outils de management des organisations publiques et privées, auquel semble contribuer le développement durable. L'outil développé constitue un produit fini d'aide au pilotage, susceptible d'améliorations, qui a vocation à être utilisé conjointement avec d'autres outils pertinents, permettant aux collectivités de mieux élaborer et justifier leurs choix et leur action.
In this thesis, we consider how underground or alternative cultural activities, which we call off, could work for urban development much as mainstream cultures, or in, do. We propose that underground cultural activities are an important part of the cultural landscape of a city and, in this way, could be considered an important actor of urban development. As many authors have shown, culture is nowadays a key element of urban development. First, in the major urban redevelopment projects of the last two decades, there was often a cultural facility flagship, a museum or convention center for example. It is especially true in the case of waterfront or industrial wasteland redevelopments. Second, the artists are often pioneers in the gentrification process. The presence of artists has become meaningful for a neighborhood and has increased the real estate value of a place. Third, cultural and artistic activities are very important factors in building a positive image of a city. It markets the city as an innovative and creative place, two fundamental qualities essential to success in the global inter-city competition. Indeed, it is argued that a strong and dynamic cultural framework provides many leisure opportunities for inhabitants and tourists. Cultural activities are therefore increasingly becoming a marketing strategy to attract firms and people to visit or to settle down in a particular city; and cultural tourism is an engine for urban tourism. And finally, many predict that cultural activities are going to be one of the most important economical activities in the city, both by creating direct value and employment and by developing the tourist industry. But, most of these authors considered mainstream cultures. Our purpose is to demonstrate how underground cultures could also work with these topics. By underground or alternative culture, we mean all kinds of cultural activities that are not subsidized and that have no commercial value. But, because they are a part of the 'art world' and should not be considered as separate from the mainstream cultural world, we prefer to use another semantic scheme in our thesis. We are using the concept of 'in culture / off culture'(which is used to explain what is happening in the major art festivals). The in is organized and planned, while the off is spontaneous and opportunist; the off is free of commercial, academic or trend constraints, so it is a creative and innovative space; the in draws from the off new ideas and new talents; the off needs the in to build its legitimacy; and, little by little, the off becomes the real festival: the place to show and to be, the real engine of the festival which attracts more people and more artists until a new off of the off appears. In much the same way, in our study we consider underground cultures as "off culture", and mainstream culture as "in culture". Our research is focused on the artistic squats as an example and a syncretism of off culture. Indeed, they can be considered both as the space of the off culture and as the off spaces of culture. This is one of the original features of this research: using artistic squats as a comprehensive key to analyze and understand urban changes. For this reason, we needed to develop an original methodology. We propose to implement three different kinds of methodological research, each focusing on one of the topics already detailed and all based on artistic squats issues. These works will focus on the Parisian case, but also on other European and global metropolis, such as San Francisco, New York, Toronto, Berlin, London,. by our personal experiences or by bibliographic review. Concerning economical issues, we will most likely not implement empirical research, but it undoubtedly would be of some interest to do a bibliographically based comparison with the theory of innovation and creativity. On the other hand, a literature review has been done on the changes in cultural practices and taste and on sociology of art and artists. We will also consider, as a background theoretical framework, 'reflexive modernity', 'aesthetic reflexivity' and 'hypertext society' theories as well as 'networks society' and 'global cities' theories and 'creative city' and 'innovative society' theories in our study. Our three research focuses are the following: - Could off cultures be flagships for urban development? According to many authors, one of the key elements for a successful urban redevelopment project is a cultural flagship. We suggest that this flagship could be an off cultural flagship. Off culture spaces are as meaningful as in culture spaces. We argue that urban planners use off places as a flagship in urban redevelopment strategies. So, how could planners integrate these off spaces in urban projects? We study three urban projects, based on interviews and officials materials analyzes. We are considering a case where planners finally decided to integrate a off space in the urban redevelopment project (Les Frigos in the ZAC Paris-Rive Gauche). The second case (La Chapelle-Stalingrad regeneration project) shows how off culture are used as a tool for planning, by cleaning and securing a decaying area. Off artists become planners' pathfinder. They are symbolic shifter from decay to glamour. Then, the real planning project could start. Moreover, this example puts into relief the role of inhabitants organizations in the cultural-led regeneration planning. Indeed, it seems that culture is the unique acceptable feature for urban projects. What does this culture-oriented claim mean? For whose sake are cultural amenities created? The third project is the Newtown cultural precinct that has been created in Johannesburg (South Africa). In this quite unique urban, social, economic and political context, can culture play a similar role? What are the objectives of such an undertaking? Does this project correspond to the lifestyles and behaviours of the inhabitants? As it is shown with the Parisian example, this kind of urban planning practices are more related to a settlement policy than to a cultural one. - Are off spaces places of gentrification? Following many authors, we are interested in the aesthetic and consumerist explanations of gentrification processes. We propose that off cultures play a role in the gentrification process, and expect that they work by giving a trendy image to a neighborhood, as a creative and bohemian place. So, off cultures could be a meaningful pathfinder of gentrification. To prove our purpose, we implement a methodology based on real estate agents interview. We consider real estate agents as good informers about the evolution of real estate markets and neighborhood social changes. They could help us to understand neighborhood and market changes, to explore the potential for gentrification, and to clarify the role of artists and then of off artists and places in gentrification. To do so, we interview several agents in different neighborhoods, all of them located near artistic squats. At the same time, we realize a statistic analysis of real estate market trends. Nevertheless, the results of the researches are mixed. Local real estate agents use artists as a communication tool. They argue that artists and even off artists create a pleasant atmosphere in the neighbourhood, that could attract other populations. But, real estate statistics do not provide convincing results. The only certainty we can propose is that in general, property prices are not influenced by artistic squats. - Is the off an element of the 'tourist gaze'? We argue that off cultural spaces could be tourist places by corresponding to the 'tourist gaze' expectations. Therefore, we do not analyze the tourist (and then economic) impact of off places, but show that off places are important tourist attractions. To do so, we analyze how tourist guidebooks present a city. Indeed, guidebooks writers give meaning to a place by choosing specific places or things to see, and then by interpreting them for the tourists and sometimes by judging them. In this way, tourist guidebooks could be considered as meaningful pathfinder. Based on a comparison between Paris and Berlin, the analysis of several guidebooks shows main differences between the two cities' tourist image. In the Paris case, artistic squats and other off scenes are almost never described in guidebooks. Off is not a part of the city's experience. On the other hand, according to guidebooks, a tourist in Berlin should not avoid visiting one of the many off places. Off is definitely a local attraction. Moreover, off is the Berlin's taste. As we have showed, our PhD is quite ambitious. But it must be considered not as an exhaustive exercise but as an understanding of contemporary urban society proposal. This study help us to understand how off cultures are a part of the city imaginary, and so, how they give meaning to the city. But we also expect that our concept could be used by other scholars or planners for example to understand how urbanity occurs, how a place becomes trendy, or to put into relief relationships between in and off in other sphere. We expect to deliver some comprehensive keys for urban planners such as contemporary gazers. ; Dans cette thèse, nous montrons dans quelle mesure les pratiques culturelles alternatives, que nous appelons off, participent au développement des grandes métropoles, tout comme cela a été démontré avec la culture institutionnelle, que nous appelons in. Il est couramment admis que la culture est un élément qualifiant dans la concurrence inter-urbaine et est essentielle à la construction de l'image d'une métropole. En effet, la diversité et la qualité de l'offre culturelle et artistique sont des atouts pour attirer des entreprises de pointes dont les cadres sont friands et grands consommateurs de services culturels. D'autre part, l'événementiel culturel est un moteur du tourisme urbain, principalement axé autour du tourisme culturel. Enfin, la culture et l'industrie culturelle représentent aujourd'hui un secteur économique en pleine expansion, et jouent un rôle important dans le développement des grandes métropoles comme Paris, New York, Los Angeles et San Francisco. En terme de développement urbain, ces phénomènes peuvent se manifester de plusieurs manières : • Les lieux culturels sont programmés dans les projets urbains : dans de nombreux programmes de requalification de friches urbaines, de nouveaux équipements culturels et de loisirs ont été aménagés, devenant les portes-drapeaux de la regénération urbaine ; • les artistes sont souvent des pionniers de la gentrification. A la recherche de locaux spacieux, peu onéreux et centraux, ils s'installent dans des quartiers dévalorisés, industriels ou populaires ; et peu à peu, par leur présence, revalorisent symboliquement le quartier, où de nouvelles populations, attirées par la proximité des artistes, viennent s'installer, entraînant une hausse des prix de l'immobilier. Cela a souvent pour conséquence de chasser les populations les plus pauvres dont les artistes eux-mêmes, incapables de payer les nouveaux loyers ; • les espaces d'expression de la culture (musées, galeries, théâtres, patrimoine bâti.) sont les lieux visités par les touristes, devenant les symboles de la ville, reconnus internationalement. Ces observations portent sur ce que l'on peut considérer comme étant la culture institutionnelle, que nous appelons in. Pour notre part, nous proposons que les pratiques culturelles alternatives ou off participent elles-aussi et de manière similaire au développement urbain. Leur présence est révélatrice de la créativité et du dynamisme d'une métropole. Elle est porteuse d'une image positive pour la ville car c'est par la pluralité et la diversité des scènes et des pratiques artistiques que la culture devient un élément de la métropolisation. Nous parlons de culture in et de culture off par analogie aux grands festivals où se côtoient le in et le off. Le in y est programmé et le off opportuniste et spontané ; le in s'enrichit par l'existence du off où, par une plus grande liberté, peuvent se produire les innovations ; le off a besoin du in pour justifier son existence, trouver une légitimité. Et peu à peu, le off prend le dessus sur le in, attire plus de spectateurs, devient le moteur populaire du festival. Ainsi, dans cette thèse, nous postulons que la culture off joue un rôle dans le développement urbain par complémentarité avec la culture in. Pour cela, nous concentrons nos analyses autour des lieux culturels off (comme par exemple les squats d'artistes) pour montrer en quoi ils contribuent à l'attractivité d'un espace métropolitain. En effet, les lieux off sont l'inscription physique dans l'espace urbain de pratiques artistiques off. Ici, ils ne sont pas l'objet de l'étude, mais le fil conducteur, l'analyseur permettant une compréhension nouvelle des évolutions urbaines contemporaines. Dans cette optique, il s'agit de construire une méthodologie adaptée et novatrice en reprenant les trois grands marqueurs du développement urbain que nous avons présentés précédemment. Ainsi, trois axes et méthodes de recherche sont mis en œuvre : • La régénération urbaine. Comment les lieux culturels off sont-ils intégrés à des projets urbains ? Comment deviennent-ils des constituants d'un nouveau quartier ? Comment les aménageurs conçoivent-ils cette intégration ? Nous nous intéressons particulièrement aux discours produits par les différents acteurs impliqués pour justifier, expliquer et valoriser la présence de lieux off dans des projets d'aménagements (par exemple, l'intégration des Frigos dans la ZAC Paris-Rive gauche). • La gentrification. Dans quelle mesure des lieux off (comme les squats d'artistes) participent-ils à la revalorisation symbolique d'un quartier ? Pour cela, avons réalisé une analyse de données statistiques sur le marché immobilier parisien et des enquêtes auprès d'agents immobiliers afin de comprendre la perception, par des acteurs centraux du marché immobilier, de la présence d'artistes dans un quartier. • Le tourisme urbain. Les squats d'artistes et d'autres éléments de la culture off sont-ils des lieux touristiques ? Participent-ils à l'image touristique des villes ? Pour mettre en évidence cela, nous étudions la construction de l'image touristique des villes à travers une analyse sémiotique de différents guides touristiques. En effet, le guide touristique constitue en soi un corpus intéressant, quoique négligé, pour analyser l'image construite d'un lieu. Il ne reflète pas la réalité du lieu, mais construit et est construit par l'imaginaire porté par ce lieu. Au travers ces trois volets, cette recherche montre comment et dans quelle mesure un lieu off, peut participer au développement urbain. La coexistence des cultures in et off est essentielle à l'effervescence créative d'une métropole, à la fois révélatrice et symbole du dynamisme métropolitain.
In this thesis, we consider how underground or alternative cultural activities, which we call off, could work for urban development much as mainstream cultures, or in, do. We propose that underground cultural activities are an important part of the cultural landscape of a city and, in this way, could be considered an important actor of urban development. As many authors have shown, culture is nowadays a key element of urban development. First, in the major urban redevelopment projects of the last two decades, there was often a cultural facility flagship, a museum or convention center for example. It is especially true in the case of waterfront or industrial wasteland redevelopments. Second, the artists are often pioneers in the gentrification process. The presence of artists has become meaningful for a neighborhood and has increased the real estate value of a place. Third, cultural and artistic activities are very important factors in building a positive image of a city. It markets the city as an innovative and creative place, two fundamental qualities essential to success in the global inter-city competition. Indeed, it is argued that a strong and dynamic cultural framework provides many leisure opportunities for inhabitants and tourists. Cultural activities are therefore increasingly becoming a marketing strategy to attract firms and people to visit or to settle down in a particular city; and cultural tourism is an engine for urban tourism. And finally, many predict that cultural activities are going to be one of the most important economical activities in the city, both by creating direct value and employment and by developing the tourist industry. But, most of these authors considered mainstream cultures. Our purpose is to demonstrate how underground cultures could also work with these topics. By underground or alternative culture, we mean all kinds of cultural activities that are not subsidized and that have no commercial value. But, because they are a part of the 'art world' and should not be considered as separate from the mainstream cultural world, we prefer to use another semantic scheme in our thesis. We are using the concept of 'in culture / off culture'(which is used to explain what is happening in the major art festivals). The in is organized and planned, while the off is spontaneous and opportunist; the off is free of commercial, academic or trend constraints, so it is a creative and innovative space; the in draws from the off new ideas and new talents; the off needs the in to build its legitimacy; and, little by little, the off becomes the real festival: the place to show and to be, the real engine of the festival which attracts more people and more artists until a new off of the off appears. In much the same way, in our study we consider underground cultures as "off culture", and mainstream culture as "in culture". Our research is focused on the artistic squats as an example and a syncretism of off culture. Indeed, they can be considered both as the space of the off culture and as the off spaces of culture. This is one of the original features of this research: using artistic squats as a comprehensive key to analyze and understand urban changes. For this reason, we needed to develop an original methodology. We propose to implement three different kinds of methodological research, each focusing on one of the topics already detailed and all based on artistic squats issues. These works will focus on the Parisian case, but also on other European and global metropolis, such as San Francisco, New York, Toronto, Berlin, London,. by our personal experiences or by bibliographic review. Concerning economical issues, we will most likely not implement empirical research, but it undoubtedly would be of some interest to do a bibliographically based comparison with the theory of innovation and creativity. On the other hand, a literature review has been done on the changes in cultural practices and taste and on sociology of art and artists. We will also consider, as a background theoretical framework, 'reflexive modernity', 'aesthetic reflexivity' and 'hypertext society' theories as well as 'networks society' and 'global cities' theories and 'creative city' and 'innovative society' theories in our study. Our three research focuses are the following: - Could off cultures be flagships for urban development? According to many authors, one of the key elements for a successful urban redevelopment project is a cultural flagship. We suggest that this flagship could be an off cultural flagship. Off culture spaces are as meaningful as in culture spaces. We argue that urban planners use off places as a flagship in urban redevelopment strategies. So, how could planners integrate these off spaces in urban projects? We study three urban projects, based on interviews and officials materials analyzes. We are considering a case where planners finally decided to integrate a off space in the urban redevelopment project (Les Frigos in the ZAC Paris-Rive Gauche). The second case (La Chapelle-Stalingrad regeneration project) shows how off culture are used as a tool for planning, by cleaning and securing a decaying area. Off artists become planners' pathfinder. They are symbolic shifter from decay to glamour. Then, the real planning project could start. Moreover, this example puts into relief the role of inhabitants organizations in the cultural-led regeneration planning. Indeed, it seems that culture is the unique acceptable feature for urban projects. What does this culture-oriented claim mean? For whose sake are cultural amenities created? The third project is the Newtown cultural precinct that has been created in Johannesburg (South Africa). In this quite unique urban, social, economic and political context, can culture play a similar role? What are the objectives of such an undertaking? Does this project correspond to the lifestyles and behaviours of the inhabitants? As it is shown with the Parisian example, this kind of urban planning practices are more related to a settlement policy than to a cultural one. - Are off spaces places of gentrification? Following many authors, we are interested in the aesthetic and consumerist explanations of gentrification processes. We propose that off cultures play a role in the gentrification process, and expect that they work by giving a trendy image to a neighborhood, as a creative and bohemian place. So, off cultures could be a meaningful pathfinder of gentrification. To prove our purpose, we implement a methodology based on real estate agents interview. We consider real estate agents as good informers about the evolution of real estate markets and neighborhood social changes. They could help us to understand neighborhood and market changes, to explore the potential for gentrification, and to clarify the role of artists and then of off artists and places in gentrification. To do so, we interview several agents in different neighborhoods, all of them located near artistic squats. At the same time, we realize a statistic analysis of real estate market trends. Nevertheless, the results of the researches are mixed. Local real estate agents use artists as a communication tool. They argue that artists and even off artists create a pleasant atmosphere in the neighbourhood, that could attract other populations. But, real estate statistics do not provide convincing results. The only certainty we can propose is that in general, property prices are not influenced by artistic squats. - Is the off an element of the 'tourist gaze'? We argue that off cultural spaces could be tourist places by corresponding to the 'tourist gaze' expectations. Therefore, we do not analyze the tourist (and then economic) impact of off places, but show that off places are important tourist attractions. To do so, we analyze how tourist guidebooks present a city. Indeed, guidebooks writers give meaning to a place by choosing specific places or things to see, and then by interpreting them for the tourists and sometimes by judging them. In this way, tourist guidebooks could be considered as meaningful pathfinder. Based on a comparison between Paris and Berlin, the analysis of several guidebooks shows main differences between the two cities' tourist image. In the Paris case, artistic squats and other off scenes are almost never described in guidebooks. Off is not a part of the city's experience. On the other hand, according to guidebooks, a tourist in Berlin should not avoid visiting one of the many off places. Off is definitely a local attraction. Moreover, off is the Berlin's taste. As we have showed, our PhD is quite ambitious. But it must be considered not as an exhaustive exercise but as an understanding of contemporary urban society proposal. This study help us to understand how off cultures are a part of the city imaginary, and so, how they give meaning to the city. But we also expect that our concept could be used by other scholars or planners for example to understand how urbanity occurs, how a place becomes trendy, or to put into relief relationships between in and off in other sphere. We expect to deliver some comprehensive keys for urban planners such as contemporary gazers. ; Dans cette thèse, nous montrons dans quelle mesure les pratiques culturelles alternatives, que nous appelons off, participent au développement des grandes métropoles, tout comme cela a été démontré avec la culture institutionnelle, que nous appelons in. Il est couramment admis que la culture est un élément qualifiant dans la concurrence inter-urbaine et est essentielle à la construction de l'image d'une métropole. En effet, la diversité et la qualité de l'offre culturelle et artistique sont des atouts pour attirer des entreprises de pointes dont les cadres sont friands et grands consommateurs de services culturels. D'autre part, l'événementiel culturel est un moteur du tourisme urbain, principalement axé autour du tourisme culturel. Enfin, la culture et l'industrie culturelle représentent aujourd'hui un secteur économique en pleine expansion, et jouent un rôle important dans le développement des grandes métropoles comme Paris, New York, Los Angeles et San Francisco. En terme de développement urbain, ces phénomènes peuvent se manifester de plusieurs manières : • Les lieux culturels sont programmés dans les projets urbains : dans de nombreux programmes de requalification de friches urbaines, de nouveaux équipements culturels et de loisirs ont été aménagés, devenant les portes-drapeaux de la regénération urbaine ; • les artistes sont souvent des pionniers de la gentrification. A la recherche de locaux spacieux, peu onéreux et centraux, ils s'installent dans des quartiers dévalorisés, industriels ou populaires ; et peu à peu, par leur présence, revalorisent symboliquement le quartier, où de nouvelles populations, attirées par la proximité des artistes, viennent s'installer, entraînant une hausse des prix de l'immobilier. Cela a souvent pour conséquence de chasser les populations les plus pauvres dont les artistes eux-mêmes, incapables de payer les nouveaux loyers ; • les espaces d'expression de la culture (musées, galeries, théâtres, patrimoine bâti.) sont les lieux visités par les touristes, devenant les symboles de la ville, reconnus internationalement. Ces observations portent sur ce que l'on peut considérer comme étant la culture institutionnelle, que nous appelons in. Pour notre part, nous proposons que les pratiques culturelles alternatives ou off participent elles-aussi et de manière similaire au développement urbain. Leur présence est révélatrice de la créativité et du dynamisme d'une métropole. Elle est porteuse d'une image positive pour la ville car c'est par la pluralité et la diversité des scènes et des pratiques artistiques que la culture devient un élément de la métropolisation. Nous parlons de culture in et de culture off par analogie aux grands festivals où se côtoient le in et le off. Le in y est programmé et le off opportuniste et spontané ; le in s'enrichit par l'existence du off où, par une plus grande liberté, peuvent se produire les innovations ; le off a besoin du in pour justifier son existence, trouver une légitimité. Et peu à peu, le off prend le dessus sur le in, attire plus de spectateurs, devient le moteur populaire du festival. Ainsi, dans cette thèse, nous postulons que la culture off joue un rôle dans le développement urbain par complémentarité avec la culture in. Pour cela, nous concentrons nos analyses autour des lieux culturels off (comme par exemple les squats d'artistes) pour montrer en quoi ils contribuent à l'attractivité d'un espace métropolitain. En effet, les lieux off sont l'inscription physique dans l'espace urbain de pratiques artistiques off. Ici, ils ne sont pas l'objet de l'étude, mais le fil conducteur, l'analyseur permettant une compréhension nouvelle des évolutions urbaines contemporaines. Dans cette optique, il s'agit de construire une méthodologie adaptée et novatrice en reprenant les trois grands marqueurs du développement urbain que nous avons présentés précédemment. Ainsi, trois axes et méthodes de recherche sont mis en œuvre : • La régénération urbaine. Comment les lieux culturels off sont-ils intégrés à des projets urbains ? Comment deviennent-ils des constituants d'un nouveau quartier ? Comment les aménageurs conçoivent-ils cette intégration ? Nous nous intéressons particulièrement aux discours produits par les différents acteurs impliqués pour justifier, expliquer et valoriser la présence de lieux off dans des projets d'aménagements (par exemple, l'intégration des Frigos dans la ZAC Paris-Rive gauche). • La gentrification. Dans quelle mesure des lieux off (comme les squats d'artistes) participent-ils à la revalorisation symbolique d'un quartier ? Pour cela, avons réalisé une analyse de données statistiques sur le marché immobilier parisien et des enquêtes auprès d'agents immobiliers afin de comprendre la perception, par des acteurs centraux du marché immobilier, de la présence d'artistes dans un quartier. • Le tourisme urbain. Les squats d'artistes et d'autres éléments de la culture off sont-ils des lieux touristiques ? Participent-ils à l'image touristique des villes ? Pour mettre en évidence cela, nous étudions la construction de l'image touristique des villes à travers une analyse sémiotique de différents guides touristiques. En effet, le guide touristique constitue en soi un corpus intéressant, quoique négligé, pour analyser l'image construite d'un lieu. Il ne reflète pas la réalité du lieu, mais construit et est construit par l'imaginaire porté par ce lieu. Au travers ces trois volets, cette recherche montre comment et dans quelle mesure un lieu off, peut participer au développement urbain. La coexistence des cultures in et off est essentielle à l'effervescence créative d'une métropole, à la fois révélatrice et symbole du dynamisme métropolitain.
In this thesis, we consider how underground or alternative cultural activities, which we call off, could work for urban development much as mainstream cultures, or in, do. We propose that underground cultural activities are an important part of the cultural landscape of a city and, in this way, could be considered an important actor of urban development. As many authors have shown, culture is nowadays a key element of urban development. First, in the major urban redevelopment projects of the last two decades, there was often a cultural facility flagship, a museum or convention center for example. It is especially true in the case of waterfront or industrial wasteland redevelopments. Second, the artists are often pioneers in the gentrification process. The presence of artists has become meaningful for a neighborhood and has increased the real estate value of a place. Third, cultural and artistic activities are very important factors in building a positive image of a city. It markets the city as an innovative and creative place, two fundamental qualities essential to success in the global inter-city competition. Indeed, it is argued that a strong and dynamic cultural framework provides many leisure opportunities for inhabitants and tourists. Cultural activities are therefore increasingly becoming a marketing strategy to attract firms and people to visit or to settle down in a particular city; and cultural tourism is an engine for urban tourism. And finally, many predict that cultural activities are going to be one of the most important economical activities in the city, both by creating direct value and employment and by developing the tourist industry. But, most of these authors considered mainstream cultures. Our purpose is to demonstrate how underground cultures could also work with these topics. By underground or alternative culture, we mean all kinds of cultural activities that are not subsidized and that have no commercial value. But, because they are a part of the 'art world' and should not be considered as separate from the mainstream cultural world, we prefer to use another semantic scheme in our thesis. We are using the concept of 'in culture / off culture'(which is used to explain what is happening in the major art festivals). The in is organized and planned, while the off is spontaneous and opportunist; the off is free of commercial, academic or trend constraints, so it is a creative and innovative space; the in draws from the off new ideas and new talents; the off needs the in to build its legitimacy; and, little by little, the off becomes the real festival: the place to show and to be, the real engine of the festival which attracts more people and more artists until a new off of the off appears. In much the same way, in our study we consider underground cultures as "off culture", and mainstream culture as "in culture". Our research is focused on the artistic squats as an example and a syncretism of off culture. Indeed, they can be considered both as the space of the off culture and as the off spaces of culture. This is one of the original features of this research: using artistic squats as a comprehensive key to analyze and understand urban changes. For this reason, we needed to develop an original methodology. We propose to implement three different kinds of methodological research, each focusing on one of the topics already detailed and all based on artistic squats issues. These works will focus on the Parisian case, but also on other European and global metropolis, such as San Francisco, New York, Toronto, Berlin, London,. by our personal experiences or by bibliographic review. Concerning economical issues, we will most likely not implement empirical research, but it undoubtedly would be of some interest to do a bibliographically based comparison with the theory of innovation and creativity. On the other hand, a literature review has been done on the changes in cultural practices and taste and on sociology of art and artists. We will also consider, as a background theoretical framework, 'reflexive modernity', 'aesthetic reflexivity' and 'hypertext society' theories as well as 'networks society' and 'global cities' theories and 'creative city' and 'innovative society' theories in our study. Our three research focuses are the following: - Could off cultures be flagships for urban development? According to many authors, one of the key elements for a successful urban redevelopment project is a cultural flagship. We suggest that this flagship could be an off cultural flagship. Off culture spaces are as meaningful as in culture spaces. We argue that urban planners use off places as a flagship in urban redevelopment strategies. So, how could planners integrate these off spaces in urban projects? We study three urban projects, based on interviews and officials materials analyzes. We are considering a case where planners finally decided to integrate a off space in the urban redevelopment project (Les Frigos in the ZAC Paris-Rive Gauche). The second case (La Chapelle-Stalingrad regeneration project) shows how off culture are used as a tool for planning, by cleaning and securing a decaying area. Off artists become planners' pathfinder. They are symbolic shifter from decay to glamour. Then, the real planning project could start. Moreover, this example puts into relief the role of inhabitants organizations in the cultural-led regeneration planning. Indeed, it seems that culture is the unique acceptable feature for urban projects. What does this culture-oriented claim mean? For whose sake are cultural amenities created? The third project is the Newtown cultural precinct that has been created in Johannesburg (South Africa). In this quite unique urban, social, economic and political context, can culture play a similar role? What are the objectives of such an undertaking? Does this project correspond to the lifestyles and behaviours of the inhabitants? As it is shown with the Parisian example, this kind of urban planning practices are more related to a settlement policy than to a cultural one. - Are off spaces places of gentrification? Following many authors, we are interested in the aesthetic and consumerist explanations of gentrification processes. We propose that off cultures play a role in the gentrification process, and expect that they work by giving a trendy image to a neighborhood, as a creative and bohemian place. So, off cultures could be a meaningful pathfinder of gentrification. To prove our purpose, we implement a methodology based on real estate agents interview. We consider real estate agents as good informers about the evolution of real estate markets and neighborhood social changes. They could help us to understand neighborhood and market changes, to explore the potential for gentrification, and to clarify the role of artists and then of off artists and places in gentrification. To do so, we interview several agents in different neighborhoods, all of them located near artistic squats. At the same time, we realize a statistic analysis of real estate market trends. Nevertheless, the results of the researches are mixed. Local real estate agents use artists as a communication tool. They argue that artists and even off artists create a pleasant atmosphere in the neighbourhood, that could attract other populations. But, real estate statistics do not provide convincing results. The only certainty we can propose is that in general, property prices are not influenced by artistic squats. - Is the off an element of the 'tourist gaze'? We argue that off cultural spaces could be tourist places by corresponding to the 'tourist gaze' expectations. Therefore, we do not analyze the tourist (and then economic) impact of off places, but show that off places are important tourist attractions. To do so, we analyze how tourist guidebooks present a city. Indeed, guidebooks writers give meaning to a place by choosing specific places or things to see, and then by interpreting them for the tourists and sometimes by judging them. In this way, tourist guidebooks could be considered as meaningful pathfinder. Based on a comparison between Paris and Berlin, the analysis of several guidebooks shows main differences between the two cities' tourist image. In the Paris case, artistic squats and other off scenes are almost never described in guidebooks. Off is not a part of the city's experience. On the other hand, according to guidebooks, a tourist in Berlin should not avoid visiting one of the many off places. Off is definitely a local attraction. Moreover, off is the Berlin's taste. As we have showed, our PhD is quite ambitious. But it must be considered not as an exhaustive exercise but as an understanding of contemporary urban society proposal. This study help us to understand how off cultures are a part of the city imaginary, and so, how they give meaning to the city. But we also expect that our concept could be used by other scholars or planners for example to understand how urbanity occurs, how a place becomes trendy, or to put into relief relationships between in and off in other sphere. We expect to deliver some comprehensive keys for urban planners such as contemporary gazers. ; Dans cette thèse, nous montrons dans quelle mesure les pratiques culturelles alternatives, que nous appelons off, participent au développement des grandes métropoles, tout comme cela a été démontré avec la culture institutionnelle, que nous appelons in. Il est couramment admis que la culture est un élément qualifiant dans la concurrence inter-urbaine et est essentielle à la construction de l'image d'une métropole. En effet, la diversité et la qualité de l'offre culturelle et artistique sont des atouts pour attirer des entreprises de pointes dont les cadres sont friands et grands consommateurs de services culturels. D'autre part, l'événementiel culturel est un moteur du tourisme urbain, principalement axé autour du tourisme culturel. Enfin, la culture et l'industrie culturelle représentent aujourd'hui un secteur économique en pleine expansion, et jouent un rôle important dans le développement des grandes métropoles comme Paris, New York, Los Angeles et San Francisco. En terme de développement urbain, ces phénomènes peuvent se manifester de plusieurs manières : • Les lieux culturels sont programmés dans les projets urbains : dans de nombreux programmes de requalification de friches urbaines, de nouveaux équipements culturels et de loisirs ont été aménagés, devenant les portes-drapeaux de la regénération urbaine ; • les artistes sont souvent des pionniers de la gentrification. A la recherche de locaux spacieux, peu onéreux et centraux, ils s'installent dans des quartiers dévalorisés, industriels ou populaires ; et peu à peu, par leur présence, revalorisent symboliquement le quartier, où de nouvelles populations, attirées par la proximité des artistes, viennent s'installer, entraînant une hausse des prix de l'immobilier. Cela a souvent pour conséquence de chasser les populations les plus pauvres dont les artistes eux-mêmes, incapables de payer les nouveaux loyers ; • les espaces d'expression de la culture (musées, galeries, théâtres, patrimoine bâti.) sont les lieux visités par les touristes, devenant les symboles de la ville, reconnus internationalement. Ces observations portent sur ce que l'on peut considérer comme étant la culture institutionnelle, que nous appelons in. Pour notre part, nous proposons que les pratiques culturelles alternatives ou off participent elles-aussi et de manière similaire au développement urbain. Leur présence est révélatrice de la créativité et du dynamisme d'une métropole. Elle est porteuse d'une image positive pour la ville car c'est par la pluralité et la diversité des scènes et des pratiques artistiques que la culture devient un élément de la métropolisation. Nous parlons de culture in et de culture off par analogie aux grands festivals où se côtoient le in et le off. Le in y est programmé et le off opportuniste et spontané ; le in s'enrichit par l'existence du off où, par une plus grande liberté, peuvent se produire les innovations ; le off a besoin du in pour justifier son existence, trouver une légitimité. Et peu à peu, le off prend le dessus sur le in, attire plus de spectateurs, devient le moteur populaire du festival. Ainsi, dans cette thèse, nous postulons que la culture off joue un rôle dans le développement urbain par complémentarité avec la culture in. Pour cela, nous concentrons nos analyses autour des lieux culturels off (comme par exemple les squats d'artistes) pour montrer en quoi ils contribuent à l'attractivité d'un espace métropolitain. En effet, les lieux off sont l'inscription physique dans l'espace urbain de pratiques artistiques off. Ici, ils ne sont pas l'objet de l'étude, mais le fil conducteur, l'analyseur permettant une compréhension nouvelle des évolutions urbaines contemporaines. Dans cette optique, il s'agit de construire une méthodologie adaptée et novatrice en reprenant les trois grands marqueurs du développement urbain que nous avons présentés précédemment. Ainsi, trois axes et méthodes de recherche sont mis en œuvre : • La régénération urbaine. Comment les lieux culturels off sont-ils intégrés à des projets urbains ? Comment deviennent-ils des constituants d'un nouveau quartier ? Comment les aménageurs conçoivent-ils cette intégration ? Nous nous intéressons particulièrement aux discours produits par les différents acteurs impliqués pour justifier, expliquer et valoriser la présence de lieux off dans des projets d'aménagements (par exemple, l'intégration des Frigos dans la ZAC Paris-Rive gauche). • La gentrification. Dans quelle mesure des lieux off (comme les squats d'artistes) participent-ils à la revalorisation symbolique d'un quartier ? Pour cela, avons réalisé une analyse de données statistiques sur le marché immobilier parisien et des enquêtes auprès d'agents immobiliers afin de comprendre la perception, par des acteurs centraux du marché immobilier, de la présence d'artistes dans un quartier. • Le tourisme urbain. Les squats d'artistes et d'autres éléments de la culture off sont-ils des lieux touristiques ? Participent-ils à l'image touristique des villes ? Pour mettre en évidence cela, nous étudions la construction de l'image touristique des villes à travers une analyse sémiotique de différents guides touristiques. En effet, le guide touristique constitue en soi un corpus intéressant, quoique négligé, pour analyser l'image construite d'un lieu. Il ne reflète pas la réalité du lieu, mais construit et est construit par l'imaginaire porté par ce lieu. Au travers ces trois volets, cette recherche montre comment et dans quelle mesure un lieu off, peut participer au développement urbain. La coexistence des cultures in et off est essentielle à l'effervescence créative d'une métropole, à la fois révélatrice et symbole du dynamisme métropolitain.