In: La revue internationale et stratégique: revue trimestrielle publiée par l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Band 75, Heft 3, S. 123-126
Cet article porte sur la relation politique entre une minorité et sa « mère patrie » et prend l'exemple des rapports des Hongrois de Voïvodine (Serbie) avec la Hongrie. Il met en évidence l'existence de contradictions, dues à des trajectoires sociales différentes, entre les intérêts des partis ethniques hongrois en Voïvodine et des formations politiques de la Hongrie. Depuis 1989, chaque gouvernement hongrois a proclamé son engagement en faveur d'une unité eth no culture Ile transcendant les frontières mais les significations attribuées à cette « unité » ont varié. Plus généralement, la politique étrangère hongroise a été dominée par les objectifs d'intégration euro-atlantique, lesquels n'ont pas toujours concordé avec ceux de la politique des minorités. Dans un contexte où, ces dernières années, les rapports intercommunautaires en Voïvodine se sont dégradés, les risques d'une marginalisation des Hongrois de Voïvodine - séparés de la Hongrie par le « rideau de fer » de la politique des visas - sont particulièrement saillants.
Après la chute des régimes communistes, les relations hungaro-rou- maines ont traversé une période de tensions. Aujourd'hui, l'heure est à une certaine «normalisation ». L'analyse des représentations de la nation chez les intellectuels hongrois, magyars de Roumanie et roumains, identifiant quelques points de convergence et de divergence, permet, quant à elle, une mise en perspective de ces relations au-delà des discours officiels. L'approche par le biais des intellectuels apparaît justifiée étant donné leur statut traditionnel dans ces sociétés, confirmé une fois de plus après 1989 par leur présence massive sur la scène publique. L'article s'intéresse à la dimension historique de la problématique hungaro-roumaine, aux modifications intervenues dans les champs intellectuels hongrois et roumains après 1989, pour proposer ensuite une typologie des discours intellectuels sur la nation. Organisée autour de deux pôles, de fermeture et d'ouverture, cette typologie révèle la domination d'un discours néo-traditionnaliste chez les intellectuels roumains, conservateur, historisant chez leurs homologues magyars de Roumanie et libéral, éclaté entre plusieurs tendances, chez les intellectuels hongrois.
L'armée de terre évalue chaque année trente mille jeunes Français et en recrute environ quinze mille. Derrière chaque candidature se cache un champ de motivations complexes qui peut nous en apprendre sur le sens de l'engagement individuel et, par là même, sur la perception collective que cette jeune génération se fait de l'emploi de la force armée. Cette force vive, qui s'appuie à la fois sur des considérations pratiques et sur une aspiration profonde à trouver un sens à l'action, mérite d'être mieux connue et précisément suivie pour permettre à l'institution militaire de rester en phase avec la jeunesse d'aujourd'hui et d'adapter sa militarité aux réalités du « monde digitalisé » qui s'organise sous nos yeux.