Dans la mouvance du développement durable, la plupart des programmes de gestion des ressources naturelles (GRN) proposent d'intégrer conservation et développement. Les acteurs locaux sont alors identifiés come des partenaires privilégiés dans la mise en oeuvre des plans d'aménagements des terres autour des aires protégées. Le défi soulevé par ce type d'initiative est de trouver un compromis pour l'utilisation rationnelle des zones productives (comprenant les parcours d'élevage et les champs cultivés) à la périphérie directe des zones protégées (parc nationaux, réserves etc.). Partant du constat que la plupart des plans de gestion des aires protégées, en Afrique centrale et de l'ouest, n'ont pas réussi à combiner les besoins des éleveurs et les impératifs de conservation de la nature, cet article analyse le processus de mise en oeuvre d'un plan de gestion au Tchad, à l'interface d'une zone à fort enjeu de conservation (le parc national de Zakouma) et. de zones pastorales d'intérêt national. Toute la difficulté du partenariat avec les éleveurs transhumants réside dans la prise en compte de leur mobilité dans les politiques foncières qui seront proposées dans le plan de gestion. Cette mobilité, intrinsèque à toutes méthodes de production locale, mais particulièrement significative dans le cas de l'élevage transhumant, n'est pas prise en compte, en général, dans les problèmes de conservation et de GRN autour des aires protégées. La grande majorité des projets de conservation sont conçus par rapport aux populations riveraines agricoles sédentaires; l'institutionnalisation de "terres pastorales" n'a pas été, à quelques rares exceptions près, imposée comme partie intégrante des projets de gestion d'aires protégées. (Texte intégral)
La dynamique actuelle de conservation et de mise en valeur du Parc régional du W du Niger a accru les tensions entre les conservateurs et les éleveurs, surtout les pasteurs en transhumance. Le Programme ECOPAS a inscrit le Pastoralisme comme l'un des 5 champs de ses recherches pour trouver des améliorations à ce contexte conflictuel. Il a engagé des démarches d'ordre politique et des actions de terrain en faveur de l'élevage dans la zone d'influence du Parc sur la base des résultats et des expériences nationales des conservateurs. Lorsque l'on examine la situation de l'élevage et son évolution dans la zone d'influence du Parc, on constate la dégradation progressive des ressources pastorales et des conditions de vie des éleveurs, surtout ceux qui pratiquent la grande transhumance transfrontalière. Il est de plus en plus difficile d'accéder aux ressources dans des espaces pastoraux de plus en plus fragmentés et les tracasseries sont en augmentation. L'agriculture non seulement vivrière mais aussi de rente (coton) s'étend rapidement au détriment des milieux naturels. S'ajoutent dans cette région le renforcement de la protection des aires protégées déjà en place ou la création de nouveaux espaces protégés de diverses natures qui excluent en principe le passage des troupeaux. En accélérant la course à l'occupation des terres chez les cultivateurs, la conservation pèse lourdement sur les conditions de vie des pasteurs. En effet ces derniers n'ont pas de maîtrise foncière directe, mais seulement un droit d'accès qui dépend de leurs relations avec les autochtones cultivateurs. Pour se maintenir dans ce contexte, lié à la fois au changement climatique et à des évolutions sociales, les éleveurs transhumants ont adapté leur pratique d'élevage. Ils ont notamment cherché de nouveaux espaces pastoraux en accroissant la durée et la distance des transhumances. Au cours des dernières décennies, les passages et les séjours dans le Parc, totalement illicites, ont augmenté alors qu'ils étaient jadis exceptionnels. Tout en renforçant avec succès la surveillance du Parc, les conservateurs oeuvrent à l'amélioration des conditions pour les éleveurs dans la périphérie. Les travaux de chercheurs africains et européens soutenus par ECOPAS réactualisent et précisent les connaissances antérieures sur les modes de vie des éleveurs, notamment les Peuls, leur organisation sociale et pastorale, et donnent un nouvel éclairage sur leurs difficultés croissantes et sur ce qui les pousse à transgresser les règles. Les objectifs concrets en faveur de l'élevage se précisent et demandent encore à être mieux partagés entre tous les acteurs. Les Parcs nationaux du W ont déjà entrepris diverses actions de terrain visant à sécuriser et améliorer les infrastructures pastorales dans la zone tampon et la zone périphérique. Les freins à la transhumance transfrontalière dans cette région ont été le sujet d'une conférence interministérielle régionale à Cotonou en 2004, sous l'égide de l'UEMOA, aboutissant à des accords assortis d'un plan d'action. La tâche est encore très incomplète, et doit engager un plus grand nombre d'acteurs publics et privés de développement. (Texte intégral)
La présentation des deux RB de Fontainebleau et du Gâtinais et de La Campana-Péñuelas dans le cadre des relations qu'elles entretiennent avec leur contexte régional, montre en quoi l'existence de RB en région métropolitaine est essentielle à la réflexion pour la construction du développement durable. Après un positionnement scientifique sur les Services Ecosystémiques qui cherche à prendre de la distance avec le cadre conceptuel du Millenium Ecosystems Assessment (MEA) pour appréhender les SES, nous mettons en évidence qu'il permet de souligner les interactions entre systèmes sociaux et naturels mais qu'il se focalise trop sur les services environnementaux, sans prendre en considération les différences de capacités de conversion des individus de ces derniers en terme de fonctionnements. Dans cette recherche sur le terrain de deux réserves de biosphère au Chili et en France, nous mettons en oeuvre un cadre méthodlogique innovant qui croise les concepts de capacités d'A. Sen et de fonction environnementale. L'application de cette nouvelle approche sous forme d'enquêtes auprès d'acteurs variés du territoire des réserves de biosphères se révèle bien adaptée pour appréhender, en plus de la dimension sociale, économique et politique, la dimension écologique du bien-être humain. Cette innovation dans la mise en oeuvre concrète du concept de services écosystémique ouvre un nouvel espace d'évaluation du bien-être que représente celui des capacités élargies à la prise en compte de l'écologie. En conclusion, le regard porté sur le territoire et sur soi via cet objet intermédiaire qu'est le service écosystémique génère de nouvelles pistes de recherche pour utiliser ces résultats dans des espaces de discussion afin de générer un dialogue efficient sur des conflits identifiés et spatialisés.
Situé au coeur de l'Afrique de l'Ouest, le parc régional W (10 230 km2) est partagé entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger. Au cours des quinze dernières années, il a acquis une stature internationale du fait de sa diversité biologique, de la multitude de ses zones humides et de sa richesse culturelle qui lui ont valu plusieurs classements UNESCO, dont celui de Patrimoine Mondial naturel et de Réserve de Biosphère transfrontalière MAB (la première d'Afrique). Depuis 2001, dans le prolongement de la volonté politique exprimée lors la Déclaration de la Tapoa (mai 2000), le Programme ECOPAS, financé par la Commission Européenne, accompagne les Etats concernés dans leurs efforts pour "conserver à l'échelle régionale, la biodiversité au bénéfice des populations riveraines". Dès sa mise en oeuvre, les Etats ont identifié la transhumance comme la principale contrainte à la conservation de la biodiversité dans le parc. Alors, comment concilier les objectifs de conservation de la biodiversité et les revendications légitimes des éleveurs mobiles exprimées en termes d'accès aux ressources naturelles ? Telle était la question à laquelle les auteurs ont cherché à répondre. L'étude a été conduite de 2002 à 2004 à partir (i) d'enquêtes auprès des institutions concernées, des éleveurs et des bergers, (ii) de suivi des troupeaux et de relevés GPS, (iii) de survols aériens et (iv) de l'évaluation de la végétation pastorale. La cartographie du phénomène a révélé que le Parc transfrontalier du W constitue la principale zone d'accueil des transhumants sahéliens (nigériens et burkinabé) et riverains (béninois). Celui-ci regorge d'abondantes ressources alimentaires (fourrage, eau) et est considéré par les éleveurs comme un espace d'accès libre. En mai 2002, près de 25 000 têtes de bovins y ont été dénombrés. L'exploitation pastorale du parc et de sa périphérie est à l'origine de multiples conflits opposant les éleveurs transhumants aux forestiers et aux agriculteurs. Les principales causes des conflits sont: (i) la dégradation de l'habitat de la faune, (ii) la compétition entre le bétail et la faune pour l'utilisation des ressources alimentaires, (iii) la surexploitation des ligneux fourragers tels que Pterocarpus erinaceus Poir. et Afzelia africana Smith ex Pers., (iv) la transmission de maladies entre les animaux domestiques et la faune sauvage, (v) le braconnage, (vi) et les dégâts de champs dans les terroirs périphériques. A l'opposé, les éleveurs sont victimes de l'occupation anarchique des pistes et aires de pâturage, de taxes "sauvages" au cours de la transhumance de la part des forces de l'ordre, de prédation des animaux domestiques par les fauves tant à l'intérieur que dans la périphérie, et enfin d'abattages punitifs par les gardes forestiers, d'animaux pâturant illégalement dans le Parc. Ces résultats de recherches participatives ont fait l'objet de trois ateliers nationaux et d'un atelier régional permettant de formuler des recommandations et enfin de valider à un niveau intergouvernemental les termes d'un compromis consensuel (Accords quadripartites de Cotonou, intégrant le Togo, en février 2004). (Texte intégral)
La fin du 20e siècle a été marquée par une pression démographique à la périphérie de la réserve du W. Cette pression par les populations riveraines est le fait de la raréfaction des ressources naturelles et de l'accroissement des besoins primaires. Elle se décline sous forme d'incursion illégale dans les réserves et de prélèvements de différentes ressources. Les fortes pressions qui ont été observées concernent essentiellement le pâturage, le défrichement d'espace agricole, la cueillette, le braconnage et la pêche. Il ressort ainsi des un multi usage de plus en plus fort des ressources naturelles à la périphérie de la réserve du W. Des bénéfices écologiques sont tirés par ces acteurs de part leurs activités. De création récente, les collectivités territoriales en Afrique de l'ouest, présentent une légalité du point de vue de l'Etat mais aussi des communautés villageoises concernées. Elles ont à leur actif la mise en place d'une dynamique associative sans précédent mais aussi l'appropriation progression des patrimoines locaux. Le processus est enclenché à la fin du 20e siècle dans les trois pays se partageant la réserve du W avec cependant des stades d'avancement relativement différents: le Burkina Faso et le Bénin sont certainement dans ce domaine les plus avancés. Ainsi, au plan de la gestion des ressources naturelles, il ressort clairement dans les différents plans nationaux l'engagement de l'Etat et de ses partenaires au développement dans une approche systémique et participative. Cette approche prend en compte toutes les composantes de l'environnement, de même les rôles et responsabilités sont davantage reconnus aux communautés à la base. L'objectif est de modifier les formes de gouvernance menées jusqu'à ce jour dans plusieurs domaines dont celui des ressources naturelles et d'accroître ainsi la démocratie locale. Plusieurs études ont été menées au niveau de la réserve de biosphère transfrontalière du W notamment dans le cadre du programme régional ECOPAS. L'objectif de ces travaux est de comprendre les fonctionnements de ces espaces. Pour ma part il s'agit de rendre compte du fonctionnement des réseaux éco fonctionnels dans la périphérie mais aussi les différents conflits liés aux formes de gouvernance et de gestion. Mes différents travaux ont porté sur les questions démographiques et de transhumance dans les périphéries, la valorisation des produits de cueillette, la dynamique associative inhérente au processus de décentralisation, les pratiques et savoirs locaux etc. Ces investigations scientifiques ont abouti à des résultats qui peuvent parfaitement intégrer les plans de gestion et aider à la prise de décision. Ces différentes réflexions articulent des échelles d'intervention entre le local et le global. (Texte intégral)
Les politiques de conservation de la nature ont largement évolué ces quarante dernières années. Si les premières aires protégées ont été créées selon un modèle ségrégatif, elles s'inscrivent aujourd'hui dans des modèles intégratifs. De fait, les aires protégées et leurs gestionnaires ne jouent plus les mêmes rôles au sein des socioécosystèmes. Leurs objectifs, leurs pratiques de conservation, les modes de régulation et de prise de décision, l'articulation avec les territoires environnants ont évolué. Nous nous concentrons ici sur les réserves naturelles françaises (RN), l'un des principaux outils réglementaires de protection de la nature en France. Nous caractérisons les interactions entre RN et territoires et les enjeux qui y sont liés, dans la perspective de cette transition ségrégatif – intégratif. Cette étude porte sur deux échelles distinctes : l'échelle nationale et l'ensemble des 277 RN, et l'échelle locale avec 10 études de cas. À l'échelle nationale, l'analyse de l'émergence des thématiques liées au développement durable des territoires dans le réseau des RN met en évidence les enjeux institutionnels, organisationnels, culturels et stratégiques de ce réseau, et permet de discuter la thèse d'une institutionnalisation inachevée. Nous montrons ensuite qu'il existe différents types de RN selon les pratiques mises en oeuvre par les gestionnaires. Nous analysons ces investissements variés sur la base de trois types de facteurs : (i) les caractéristiques géographiques des RN ; (ii) le gestionnaire : son système de valeur et son profil socioculturel et (iii) les caractéristiques du territoire environnant. Avec nos 10 cas d'étude, nous caractérisons les socioécosystèmes constitués par les RN et les territoires environnants. Nous analysons dans le détail l'articulation identifiée à l'échelle nationale entre perceptions des acteurs, pratiques, caractéristiques des sites, des territoires et des gestionnaires, à l'intérieur des RN, mais également au-delà de leurs limites spatiales et fonctionnelles. À l'aide des cadres d'analyse des socioécosystèmes complexes, de la solidarité écologique, de la political ecology et de l'analyse institutionnelle, nous identifions les interactions entre RN et territoire, et mettons en lumière les limites des arrangements institutionnels mis en oeuvre. Nous concluons sur la notion de trajectoire des sites, et dans une perspective de recherche appliquée, sur les implications de nos résultats pour le réseau des RN.
The present study investigates the potential for direct payment for biodiversity conservation implementation in the Congo Basin. A survey realized in 31 protected areas in the Congo Basin showed that some initiatives, starting with raising awareness, are used to raise local participation in conservation, but there are very few conservation agreements with local people. Attempt to biodiversity conservation in/around PAs is done through three main approaches. Indirect incentive approaches are the most used (63%) in front of direct incentives for sustainable biodiversity use (30%). Direct incentives for biodiversity conservation (7%) are quite new and are still not bound by conservation contracts. Five initiatives are being implemented including rewards for denunciating poachers (in 2 PAs), conservation of marine turtles in Campo Ma¿an TUO, compensation of farmers for damages caused by wildlife in their farmland and paying a local community to set aside an area as no man¿s land for carbon sequestration evaluation. Three other initiatives are still in their planning phase. They are conservation concession projects proposed by conservation organizations (WWF, CI and BCI) to governments of Cameroon, CAR and DRC. Use-restriction on some elements of the biodiversity like wildlife is likely to be the best PES scheme in the Congo Basin compared to area-based schemes, since people heavily depend on land for their livelihood. The success of the conservation contracts will depend on securing property rights, a careful evaluation of opportunity costs considering ways and customs of local people, a clear definition of indicators (people efforts and results), a democratic and equitable use of compensation funds and an establishment of a strong institutional framework and monitoring authority for contract enforcement. All this may involve high transaction costs to improve efficiency of payments. Conservation contracts in the Congo Basin may not be such a cheap way to achieve biodiversity conservation as thought by many conservationists. A part from biodiversity market, possible mechanisms to finance them can be Trust fund for PA management and the future REDD mechanism. Finally, government efforts in clarification of customary rights will be required. However, the efficiency of conservation contracts to achieve biodiversity conservation is widely recognized and there is a great interest of conservationists for direct payments for biodiversity conservation in the Congo Basin.
La décentralisation de la gestion de l'environnement a permis depuis quelques années à des opérateurs privés d'établir avec des communautés autochtones des contrats privés de conservation de la biodiversité. Ces mécanismes de paiement direct pour le maintien des services environnementaux sont aujourd'hui promus par certaines ONG conservationnistes et font pendant à l'action publique de préservation des milieux naturels. Cette forme récente d'intervention en milieu rural suppose toutefois des modalités nouvelles d'organisation de l'action collective dans les communautés concernées. Après avoir passé en revue les mécanismes existants pour les espèces et les espaces à protéger, on s'interroge sur leur application potentielle en Afrique centrale et sur les risques qu'ils font courir à ces populations rurales d'une destructuration de leurs modes de vie.
Le Valle Central (zone centrale) du Mexique est un espace prioritaire pour la conservation de la biodiversité du fait du haut degré d'endémisme des espèces de faune et de flore présentes. Dans cette zone où se situent plusieurs aires naturelles protégées, les autorités fédérales du Mexique envisagent la création d'un corridor biologique allant du parc Mariposa Monarca à à celui du Popocatepelt. Or, le Valle Central fait l'objet de pressions anthropiques fortes qui sont dues aux activités minières et agricoles et à l'étalement urbain des grandes conurbations. Dans cet espace, ces pressions entraînent la fragmentation du couvert forestier et la diminution de la connectivité des écosystèmes naturels. L'étude présente une analyse à l'échelle régionale de la réalité du corridor biologique du Valle Central qui permettrait de relier les aires naturelles protégées. Dans un premier temps, la fragmentation du couvert forestier et arbustif a été quantifiée par des indices morphologiques issus de la théorie de l'écologie du paysage. Ensuite, un modèle de percolation est utilisé pour estimer la connectivité de ces espaces naturels et proposer une délimitation objective du corridor biologique. L'intérêt particulier de cette étude résulte de l'intégration de différents indices d'analyse du paysage révélant l'état réel du corridor biologique du Valle central du Mexique. L'étude met en évidence les espaces les plus sensibles pour la mise en oeuvre et la durabilité de ce corridor, ce qui exigera des politiques publiques volontaristes et bien ciblées.
Various authors have used different categories to estimate the value of wildlife, e.g. direct and indirect use values, option values, ethical values, etc. ln this paper, the authors address the value of wildlifebased tourism. With the development of the worfd tourism industry, the value of nature-oriented tourism is increasing on aff continents, and especially in sub-Saharan Africa. The value of such tourism is often understood as the direct economie benefits that come from "the tourist dollar' and contribute to the generation of incarne for the country and its inhabitants. However, there are other ways to value wildlife which are not sufficiently taken into account, i.e. the diverse benefits provided by ecosystem services, such as the eco/ogical value of species to a healthy ecosystem, their nLJtritiona/ value and cultural value, etc. Wildlife tourism in sub-Saharan Africa is large/y supported by Protected Areas (PAs), with their broad range of different categories, which are clearly the backbone of the industry. One leg of wildlife tourism is the wildlife-viewing tourism in natural habitats. ln sub-Saharan Africa, this type of tourism main/y occurs in PAs of the public domain, principal/y national parks (NPs). ft also occurs at a few other locations, such as game ranches which are privately owned, or communal conservancies which are community-based, bath found main/y in Southern Africa. With a few notable exceptions, a majority of NPs are struggling to fu/fil their conservation mandate, due to a Jack of financia/ and hu man re sources for the ir management: very few of them attract enough tourists to co ver their management costs. At present, most NPs require externat funding to support their day-ta-day running and achieve their conservation aims. This is nothing new. Protected areas cannat be justified sole/y by their direct economie outputs; the entire range of benefits that they provide must be considered. The other /eg of wi/dlife tourism is hunting tourism. This type of tourism main/y occurs in public/y owned PAs, which are official/y gazetted and earmarked as hunting areas (HAs) under various names (e.g. game reserves, hunting blacks, Coutadas, Zones de Chasse, Domaines de Chasse, etc.). ln a few Southern African countries, hunting tourism is a/so carried out on private and communal land. These HAs, averai/ much bigger than NPs, often a ct as buffer zones around and ecological corridors between NPs. They are usual/y private/y managed and financed and thus their contribution he/ps to reduce the financial burden on the government, of conserving and managing its biodiversity assets in these areas. Go vern ment budgets for conservation are often under-resourced, being law on the list of national development priorities. Thus, improved professionalism and efficiency in the hunting tourism industry could substantia/ly increase the ability to conserve huge tracts of natural habitat, with al/ of their biodiversity and ecosystems services, while increasing economie benefits to the local people and Government. However, most PAs are under threat from humans, caused by growing populations and their increasing need for land and natural resources. ln developing countries, concerned with food security and poverty a/leviation, poaching is a widespread threat to PAs. The often massive quantity of bushmeat taken from bath inside and outside PAs represents a kind of 'hidden' value, since it is large/y unknown, over/ooked and often illegal. When this direct consumption of game for food becomes unsustainable, due to over-harvesting the resource, its value becomes negative and counter-productive to wildlife tourism. Agriculture encroachment is a severe threat to PAs because it is converting natural habitats, destroying biodiversity and compromising ecosystem services. Pastoral encroachment is a relative/y new threat to NPs and HAs, and this issue is often neglected in management schemes although it is happening more frequent/y. The two diffe
Assessing land use and land cover (LULC) change is essential for the sustainable management of natural resources, biodiversity conservation, monitoring food security, and research related to climate change and ecology. With increasingly rapid changes in LULC in response to human population growth, a better assessment of land use changes is more necessary than ever. Although a multitude of LULC assessment methods exists, none alone provides a clear understanding of changes and their underlying factors. This study analysed historical LULC changes over a temporal extent of 42 years (1974–2016) in the Togodo Protected Area and its surroundings, in Togo, by associating intensity and trajectory analyses, that are complementary but rarely associated in the literature. Our results show that LULC change in our study site is linked to the combined effects of human activities, climate, and invasive plants, particularly Chromolaena odorata. While each type of analysis provides useful insights, neither intensity nor trajectory analysis alone provides a full picture of changes and their causes. This study highlights the usefulness of associating intensity and trajectory analyses when implementing any management policy.
Sous l'injonction internationale à la participation, de nouvelles modalités de gouvernance sont apparues, invitant de nouveaux acteurs dans la gestion des aires naturelles protégées et remodelant les politiques de conservation à l'échelle internationale comme nationale.Le Mexique n'est pas exempt de ces remises en question et ses nouvelles orientations stratégiques pour la gestion des aires naturelles protégées se concentrent désormais sur la "gouvernance ". De nouveaux programmes d'appui aux communautés ont ainsi été développés pour les inciter à participer à la gestion des ressources naturelles communes. Pour contourner les restrictions liées au statut de Parc National, une vingtaine d'aires naturelles protégées ont ou vont ainsi changer de statut d'ici 2018. Le Parc National Nevado de Toluca représente l'un des premiers espaces protégés à avoir été déclassifié au statut d'Aire de Protection de la Faune et de la Flore, afin de permettre aux 54 communautés agraires réparties sur le territoire de mettre en place des projets productifs et participer in fine à la conservation de l'espace protégé. Mêlant action publique, modèles de gestion locale et dynamiques écologiques, le Nevado de Toluca constitue ainsi un laboratoire in situ qui permet de comprendre comment les notions de gouvernance environnementale et de participation mises en avant dans les programmes gouvernementaux se traduisent sur le terrain. Ce laboratoire permet d'évaluer plus spécifiquement comment les instruments de gestion participative, tels que la gestion forestière communautaire et les paiements pour services environnementaux ont modifié les pratiques locales de gestion et in fine, les dynamiques écologiques forestières. Puis, l'analyse des processus participatifs établis dans le cadre du changement de catégorie et de l'élaboration du plan de gestion permet de mieux comprendre l'appropriation de l'injonction internationale à la participation par le gouvernement mexicain ainsi que ses effets, attendus ou non, sur la gouvernance de l'aire naturelle protégée. Les paiements pour services environnementaux présentés généralement comme une stratégie de conservation plus efficiente que les projets intégrés, semblent être, sur le Nevado de Toluca, des instruments moins performants socialement et écologiquement que la gestion forestière communautaire. Les instruments de gestion participative ont néanmoins en commun de reproduire les injustices sociales du système agraire mexicain. Par ailleurs, malgré des processus participatifs limités, la recatégorisation a conduit à des controverses, alliances et innovations sociotechniques, qui reconfigurent les modalités de gouvernance du territoire. Si le gouvernement ne cède pas pour autant son pouvoir de décision, des arrangements informels viennent s'insérer dans cette nouvelle configuration et constituent des formes de contre-pouvoirs. L'institutionnalisation de la participation ne conduit pas à l'éradication des conflits et à la production d'un consensus. Au contraire, elle met en lumière la dimension agonistique des politiques de conservation.
Chargé d'organiser l'approvisionnement durable en énergie domestique de Majunga, le Programme Pilote Intégré de Mahajanga (PPIM) vise notamment à développer la gestion décentralisée des formations forestières naturelles. Afin d'évaluer la capacité des contrats de gestion locale sécurisée (GELOSE) à être un outil adapté à un tel objectif, la pr~sente étude privilégie une approche dynamique des différents usages forestiers sur deux sites de la périphérie sud de la Réserve de l'Ankarafantsika. Elle montre qu'au cours des dernières décennies les rapports de l'homme à la forêt ont profondément évolué sous l'effet conjugué, d'une part, de l'augmentation des pressions foncières résultant d'une forte immigration et de l'introduction de cultures de rente, et, d'autre part, du développement de l'activité charbonnière. À l'extérieur de la réserve forestière, la forêt, devenue espace exploitable et réserve foncière, a rapidement vu sa surface diminuer. Dans le même temps, les usages forestiers autres que la production de charbon ou l'agriculture sur brûlis ont été progressivement abandonnés ou, pour ceux qui n'ont pu être substitués, concentrés vers la réserve. L'absence de règles coutumières régissant l'accès aux ressources forestières, la forte hétérogénéité ethnique et sociale qui se traduit par des stratégies et des intérêts et divergents, le manque de motivation des populations migrantes peu réceptives à une démarche patrimoniale de gestion à long terme, l'attitude réservée de l'administration forestière et la lourdeur de la procédure sont autant de facteurs qui laissent penser qu'une gestion des ressources forestières par contrat GELOSE a. peu de chances d'émerger spontanément. Quand bien même elle émergerait sous l'action d'un projet, la faiblesse des institutions coutumières et le manque de régulation sociale au niveau villageois hypothèqueraient ses chances de succès. Sur les sites étudiés, il est donc nécessaire d'adapter la démarche GELOSE, ce qui peut passer par le couplage avec la mise en place de marchés ruraux de charbon, ou d'envisager d'autres formes de gestion forestière.
Human impacts on natural tropical forests in Central Africa are to a large extent linked to shifting cultivation and fuelwood extraction in periurban areas. This is especially true around the city of Kinshasa in the Democratic Republic of the Congo (DRC), which is why research was conducted in 2010 by the Makala Project in the city's fuelwood supply basin. The aims were to adapt and test Assisted Natural Regeneration (ANR), improve slash-and-burn crop systems and contribute to the enrichment of forest fallows. Prior to slashing and burning, useful trees were selected for protection. Then, during cropping, the germination and multiplication of stump shoots and root suckers from existing local forest species were promoted by selective weeding, thinning, and pruning. Monitoring of the test areas found low survival rates for old trees conserved before the land was slashed and burned, due to the difficulty of controlling the fires. This means that the technique can only be used for the edges of plots, by gradually enriching hedgerows. In contrast, stumps shoots and root suckers from natural forest species protected by ANR during agricultural weeding grew rapidly inside the plots, thus rapidly establishing woody fallows without the need for costly inputs or heavy labour. In 2014, three and a half years after slashing and burning, biodiversity and biomass in these fallows is greater than in non-ANR fallows. Better charcoal and crop productivity and a slower rate of forest transition into savannah are expected. However, social acceptance, a critical factor in the large-scale dissemination of this innovation, must be investigated in the light of potential developments in traditional and modern land tenure rights.
L'étude porte sur les pratiques pastorales des pasteurs et agro-pasteurs peuls résidents dans trois campements fixes et un campement mobile, tous situés autour de la Forêt Classée de Yamba Berté en savane tchadienne. L'objectif de cette réflexion engagée au cours de cette thèse est, à terme, de construire une vision théorique permettant de concilier la politique de protection de l'environnement au développement durable, notamment le pastoralisme dans une zone fortement agricole. L'étude a été réalisée à travers l'approche anthropologique fondée sur une démarche éco-systémique. Elle a été appréhendée par la combinaison de plusieurs outils méthodologiques : enquêtes qualitative et quantitative, entretiens à structure semi-libre, et observation participante touchant une gamme variée d'interlocuteurs. Les résultats obtenus montrent que la gestion de l'espace et des ressources naturelles devient de plus en plus difficile pour les pasteurs et agro-pasteurs. Il en résulte de nombreuses contraintes dans leurs pratiques pastorales, issues notamment de la confrontation avec les populations agricoles autour d'enjeux fonciers et des gestionnaires de la forêt classée autour des ressources ligneuses. En plus de ces contraintes, le pastoralisme est considéré dans cette région comme l'activité la plus nuisible à la protection de l'environnement. Pourtant, pastoralisme, agriculture et aire protégée ne sont pas réellement incompatibles. L'animal n'est pas forcement l'ennemi de l'arbre, et moins encore celui du champ, et au contraire l'un pouvait contribuer à la préservation des autres. Dans ce contexte de marginalisation du pastoralisme en zone de savane, les pasteurs et agro-pasteurs qui y vivent, connaissent une situation peu enviable qui tend vers le mépris et le désintérêt général. Ils sont, soit soumis à la disparition des pâturages, soit confrontés à un mitage de leur espace limitant leurs déplacements et c'est la viabilité de leurs systèmes de production qui est en jeu. Les capacités de ces pasteurs et agro-pasteurs à gérer les risques sont sérieusement mises en danger car les marges de manoeuvre ont régressé devant les fronts agricoles. Le véritable défi de développement du pastoralisme dans cette région reste à trouver un droit écrit, légitimé par les acteurs eux-mêmes, original, moderne, sécurisant la mobilité pastorale et promouvant une cogestion de l'espace et des ressources. Pour cela il faut des organisations de la société civile pastorale plus fortes, qui puissent articuler et défendre les intérêts de leurs membres et travailler avec les gouvernements pour concevoir et mettre en oeuvre des politiques qui soutiennent la viabilité de leur système de production. Il s'agit de reconnaître et d'assurer la sécurité et la stabilité quant à l'accès aux ressources pastorales, sans forcement être lié par la récurrente notion de la propriété privée. La sécurisation foncière des pasteurs semble donc devoir s'accommoder davantage d'un mode jouissif, que d'un mode acquisitif, à savoir la détention et l'exercice d'un droit absolu de propriété. En matière de gestion durable des ressources naturelles, notamment les aires protégées, nous estimons qu'une approche basée sur la cogestion régie par les coutumes, les règles et les conventions locales seraient un outil fort pour concilier développement socio-économique des populations locales et protection de l'environnement.