Pour évaluer la capacité d'une structure à bien gérer une exploitation forestière, et pour apprécier sa durabilité, deux grands types de critères et indicateurs sont utilisés. Ceux portant sur le système de management se référent aux normes ISO 14000 et 14001 qui considèrent la politique et la planification, la mise en oeuvre, les procédures et suivi et de révision. Ils sont moins contraignants que les critères et indicateurs de performance orientés sur l'état : niveau des dégats d'abattage, structure de la forêt après exploitation, proposition de travailleurs recrutés au sein de la population locale, pourcentage de forêts occupées par les cultures. Cette certification peut-elle avoir une influence sur le marché du bois ?
Pendant longtemps, le modèle de développement laitier promu en Afrique a favorisé la mise sur pied d'installations laitières industrielles. Aux yeux des administrations et des experts des agences internationales, ces unités étaient les seules garantes de la bonne "qualité sanitaire" du lait distribué aux populations urbaines. Ce parti pris hygiéniste allait de pair avec la promotion de fermes laitières industrielles susceptibles là aussi de produire du lait "dans les normes". La remise en cause du modèle de développement industriel dans les années 80-90 a conduit au démantèlement des grandes firmes d'Etat dont certaines furent privatisées avec plus ou moins de succès. Cette période fut marquée par l'émergence de petites entreprises laitières. Ces bouleversements ont généré de fortes incertitudes sur les politiques laitières à mettre en oeuvre, notamment pour améliorer la qualité des produits. Un consensus semble émerger qui privilégie l'appui aux petites unités de collecte et de transformation sous des formes diverses: milk groups, groupements de collecte, mini-laiteries artisanales, fromageries, etc. Dans ce cadre, il apparaît que les normes de qualité à mettre en oeuvre sont de nature bien différentes que les normes habituellement en vigueur dans les pays développés. Il convient donc de générer de nouvelles normes locales ou des pratiques d'auto-gestion de la qualité en concertation avec tous les acteurs et en cohérence avec les modes de consommation des différents produits. Parallèlement, la reconnaissance de la "typicité" des produits fermiers (beurre solide, beurre clarifié, lait caillé, Tikommart, etc.) soulève la question de l'émergence de réglementations locales propres à défendre la spécificité des produits de terroir.
Labour cost gaps between developed and emerging countries justify in political discourses in France the implementation of policy measures such as tariff barriers, social VAT, and/or the inclusion of Social Clause in the WTO to protect developed economies against allegedly "dumped" imports from developing countries. We examine each of these policy measures to show that their contribution to tackling the wage gap issue between rich and poor countries would be marginal and much below politicians claims and opinion expectations.
Food safety and quality is a major political topic due to numbers of deaths and hospitalizations all over the world due to food contamination, due to the increasing concern of consumers with public health related issues, due to increasing complexity of internationalization of food chains, along with the stronger sanitary standards set for international trade. Many constraints can explain the delays in the establishment of measures to prevent and control of food contaminants throughout the food value chains. Therefore, the availability of simplified tools that can be used to mitigate food safety hazards in low- and middle-income countries is a high priority internationally. The proposal addressed in this manuscript is to use the existing knowledge in local universities, private companies, citizen's organizations and to translate its proposals and scientific/technical advices to the national authorities, in a low cost manner. This translation is done by what is described here as Collective Expertise. Collective Expertise, can be a very powerful way to develop local strategies to solve problems and face the challenges of food safety and food security.
Pendant longtemps, le modèle de développement laitier promu en Afrique a favorisé la mise en place d'installations laitières industrielles. Aux yeux des administrations et des experts des agences internationales, ces unités étaient les seules garantes de la bonne "qualité sanitaire" du lait distribué aux populations urbaines. Ce parti pris hygiéniste allait de pair avec la promotion de fermes laitières industrielles susceptibles là aussi de produire du lait "dans les normes". La remise en cause du modèle de développement industriel dans les années 1980-1990 a conduit au démantèlement des grandes firmes d'État dont certaines furent privatisées avec plus ou moins de succès. Cette période fut marquée par l'émergence (le petites entreprises laitières. Ces bouleversements ont généré de fortes incertitudes sur les politiques laitières à mettre en oeuvre, notamment pour améliorer la qualité des produits. Un consensus semble émerger qui privilégie l'appui aux petites unités de collecte et de transformation sous des formes diverses: milk, groups, groupements de collecte, mini-laiteries artisanales, fromageries, etc. Dans ce cadre, il apparaît que les normes (le qualité à mettre en oeuvre sont de nature bien différentes des normes habituellement en vigueur dans les pays développés. Il convient donc de générer de nouvelles normes locales ou (les pratiques d'autogestion de la qualité en concertation avec tous les acteurs et en cohérence avec les modes de consommation des différents produits. Parallèlement, la reconnaissance de la "typicité" des produits fermiers (beurre solide, beurre clarifié, lait caillé, Tikommart, etc.) soulève la question de l'émergence de réglementations locales propres à défendre la spécificité des produits de terroir.
Les standards de commerce équitable, à l'instar des standards volontaires de durabilité, ont émergé pour contribuer aux enjeux du développement durable et fournir des opportunités de marchés aux producteurs des pays en développement afin qu'ils améliorent leurs moyens d'existence. Ils prennent la forme d'un outil de régulation privé, basé sur le marché, dont les deux objectifs affichés à l'échelle des ménages sont d'améliorer les moyens d'existence et de contribuer à l'empowerment des producteurs familiaux. L'originalité de cette thèse réside dans le fait qu'elle interroge les effets du commerce équitable sur la sécurité alimentaire, un enjeu qui fait l'objet de très peu d'attention dans les études actuelles, alors qu'il est particulièrement crucial pour les producteurs familiaux des pays en développement et qu'il fait partie intégrante des enjeux de développement durable. Cette thèse pose la question des relations entre les standards de commerce équitable et la sécurité alimentaire des ménages agricoles en prêtant attention à la fois aux impacts mais aussi aux processus : De quelle manière et dans quelle mesure le commerce équitable contribue-t-il à la sécurité alimentaire des ménages, et aux moyens d'y parvenir ? Cette thèse mène d'abord une réflexion sur les liens directs et indirects, attendus ou inattendus, entre les instruments du commerce équitable et différents moyens d'atteindre la sécurité alimentaire (droits d'accès à l'alimentation et empowerment). Elle s'appuie ensuite sur une étude de cas empirique auprès de ménages caféiculteurs péruviens pour interroger comment la sécurité alimentaire est affectée par deux instruments du commerce équitable: la régulation des prix de la culture certifiée et le soutien aux organisations de producteurs comme vecteur d'empowerment. A partir d'une étude à la fois quantitative (analyses de données, évaluation d'impacts sur la base des scores de propension) et qualitative (trajectoires de moyens d'existence), ce travail montre (1) que l'insécurité alimentaire saisonnière persiste dans ces communautés, (2) que la certification FTI ne parvient pas à améliorer la sécurité alimentaire malgré un impact positif sur les revenus issus de la culture de rente certifiée, (3) que l'organisation collective certifiée par FTI favorise l'empowerment des producteurs par plusieurs processus (pouvoir avec, intérieur, de), mais qu'elle peine à offrir des conditions favorables à la sécurisation alimentaire des ménages hors caféiculture, et enfin (4) que les OP et FTI ont tendance à rendre " visibles " les producteurs organisés au détriment des autres. Ces résultats questionnent la pertinence de promouvoir des régulations privées des filières globalisées à travers des standards volontaires pour répondre aux enjeux de sécurité alimentaire au sein des communautés rurales des pays en développement.
The article analyses the implication of private sector representatives in the Millennium Ecosystem Assessment (MEA) (2001–2005). The article shows that, before this international biodiversity assessment, firms were involved in three coalitions: the greenhouse gas pro‐trading coalition, the voluntary private standard coalition and the payment for environmental services coalition. These three coalitions all advocated a particular style of regulation that gave overwhelming emphasis to market‐based policy instruments. Corporate experts from the three coalitions identified were recruited to participate in the MEA. Thanks to the political visibility given to the ecosystem services concept by the MEA, private industry was able to strengthen and legitimize its actions in favour of market‐based environmental governance. At the same time, associating private sector representatives with the MEA process made it easier to disseminate the concept of ecosystem services.
Alimento de base de las poblaciones andinas desde hace milenios, la quinua se ha convertido hoy en un producto apreciado en el mercado internacional de alimentos dietéticos, orgánicos y equitativos. Este cambio lo iniciaron los mismos productores del Altiplano Sur de Bolivia hace aproximadamente unos 40 años. En medio de un desierto de altura, ellos lograron desarrollar una floreciente producción agrícola de exportación. Aunque cuentan con lucrativos nichos de mercado, los productores de quinua no son agricultores especializados, ni residen de forma permanente en la zona de producción. Estas son algunas de las paradojas que caracterizan la producción de quinua en el Altiplano Sur de Bolivia. Después de describir el origen, la diversidad y los rasgos biológicos del ecotipo Quinua Real en el cual se basa la producción de esta zona, se plantea la importancia de la quinua en los agrosistemas locales y, más allá, en los sistemas de actividades agrícolas y no agrícolas manejados por las familias del Altiplano Sur. Movilidad geográfica y pluriactividad forman parte del modo de vida ancestral de estas poblaciones y determinan hasta hoy en día las condiciones de uso de los recursos territoriales y la organización de los productores en el contexto del auge comercial de la quinua. La producción actual de quinua en la región presenta rasgos de vulnerabilidad agroecológica y social, así como capacidades adaptativas para enfrentarlos. Se resaltan como puntos clave para la sostenibilidad de los agrosistemas locales: i) la concertación de reglas comunales e individuales para el acceso y uso de la tierra en agrosistemas socialmente equitativos y equilibrados entre cultivo y ganadería, ii) las normas internacionales para el reconocimiento de la Quinua Real en los mercados de exportación, iii) una actualización continua de las reglas y normas para mantener la adaptabilidad de los agrosistemas locales a los cambios imprevisibles del contexto socio-ecológico a varias escalas de espacio y de tiempo. (Resumen del autor)
This chapter presents the theoretical references and the methodology of Transbrasil research project (Dissemination of Brazilian public policies for family farming in Latin America and the Caribbean). Between 2015 and 2017, Transbrasil project has studied the different modalities of regional and south-south diffusion in Latin America and the Caribbean of two Brazilian policy models: Rural Territory Development and public food purchase from family farming. The main hypothesis of the research is that the South-South diffusion process reveals an "hybridization" of several forms of policy internationalization and diffusion: i) the policy-transfers approach; ii) the transnational circulation of norms and standards through international organizations mediations; iii) the regionalization and regional integration, especially through civil society and social movements. Considering this hypothesis, the research focused in two processes: 1) the characterization of the policy models in Brazil and of the transferred policies in the recipient countries; 2) identification and profile characterization of the main vectors, intermediaries or brokers of the policy diffusion(Brazilian and recipient countries` policy makers, international organizations, social movements etc.);. The method has associated literature review, documentary research and interviews with policy makers, beneficiaries and mediators in Brazil and in the recipient countries. In total, 68 interviews were realized. The diffusion of the public food purchase model was studied in Colombia, Haiti and Paraguay; and the diffusion of di Rural territory development in Argentina, El Salvador and Uruguay.
Dans tous les pays, la demande pour des aliments de qualité est en augmentation. Les gouvernements et les multinationales promulguent des règles et des normes sur les conditions de production, le contrôle, la certification. Mais souvent les petits agriculteurs peinent à les respecter et ne parviennent pas à tirer avantage de ces nouveaux débouchés. L'exemple du Vietnam illustre bien cette question. La demande pour des aliments de qualité sanitaire et gustative est en croissance rapide sur les marchés intérieurs et internationaux. Les agriculteurs familiaux cultivant de petites superficies - l'immense majorité des producteurs - ne parviennent pas à la satisfaire, malgré des politiques publiques volontaristes en faveur de la qualité. Comment remédier à cette situation ?
In all countries, demand for quality food is on the increase. Governments and multinationals are promulgating rules and standards regarding production conditions, inspections and certification. But smallholders often struggle to meet such conditions and to take advantage of these new opportunities. Vietnam provides a good example of this issue. Demand for safe and tasty food is rapidly increasing in domestic and international markets. Family farmers cultivating small areas - the vast majority of producers – cannot meet this demand adequately, despite active public policies in favour of quality. What can be done to remedy this situation?
Ce livre aborde les facteurs qui influencent la gestion environnementale de la CNPC lorsqu'elle opère à l'étranger, dans les confins du système pétrolier mondial, notamment dans un pays moins avancé (PMA), le Tchad. Dans un contexte pétrolier marqué par le projet Exxon à Doba (lancé en 2000 avec l'appui de la Banque mondiale), le projet chinois Rônier, initié en 2007, vise à raffiner sur place une partie du pétrole extrait et de transporter le reste via un itinéraire qui empruntera probablement l'oléoduc du projet Exxon Doba, posant ainsi la question de la compatibilité entre les référentiels et pratiques des deux firmes. À travers le prisme de la responsabilité sociale et environnementale (RSE), ce texte aborde les enjeux de l'interaction entre firmes pétrolières chinoises, pays d'accueil et majors occidentales. L'essor des investissements chinois en Afrique s'accompagne d'inquiétudes, qui concernent notamment leurs impacts écologiques dans les pays hôtes. Cependant, les principes et la mise en rouvre de la gestion environnementale par les entreprises chinoises demeurent largement méconnus. Cet ouvrage, issu d'un partenariat original entre des chercheurs européens, tchadiens et chinois, propose d'éclairer cette question à partir d'une étude de cas réalisée au Tchad sur un projet initié depuis 2009 parla première entreprise pétrolière chinoise, la CNPC. Pour comprendre la manière dont l'entreprise gère les enjeux environnementaux dans ce pays, l'ouvrage détaille les progrès récents de la régulation environnementale en Chine, puis décrit les actions menées par l'entreprise dans le domaine, au Tchad, durant la période de construction. Une analyse de l'influence du projet mené par Exxon avec l'appui de la Banque mondiale permet de comprendre les interactions entre conceptions chinoise, tchadienne et occidentale des enjeux environnementaux. Les auteurs soulignent également l'importance d'une amélioration de la communication et de la transparence entre les promoteurs du projet et ses autres parties prenantes (riverains, société civile, médias nationaux).
This book analyses the factors that influence environmental management by the CNPC when operating outside of China, in the outer margins of the world oil system, specifically in Chad, a Least Developed Country (LDC). Within a sector marked by the regulations inherited from the Exxon project in Doba (launched in 2000 with initial World Bank support), the 2007 CNPC Rônier project aims to refine part of the extracted oil locally and export the remainder, most probably through the pipeline built under the Exxon Doba project. The question of the compatibility between the frames of reference and practices in both firms thus arises.Through the prism of social and environmental responsibility (SER), this text analyses the challenges posed by the interaction between Chinese oil firms, host countries and the major Western oil firms.
Dans une perspective de sociologie économique attentive à l'influence de la matérialité du produit sur les modalités de sa mise en marche, cette thèse analyse l'évolution des liens marchands qui organisent le commerce de poudre de lait entre un lieu de production (la France) et un lieu de consommation (le Mali). La première partie étudie la genèse du marché mondial de la poudre de lait et son évolution marquée par la libéralisation des politiques agricoles qui renforce la prégnance des mécanismes marchands. La sujétion des producteurs laitiers, français et maliens, au marché mondial est toutefois limitée par le caractère imparfait de la substitution entre les deux matières premières laitières utilisées dans les procès de transformation : la poudre de lait (produit du commerce international) et le lait cru à la circulation marchande restreinte. La seconde partie s'appuie sur deux enquêtes ethnographiques. La première examine la mise en valeur internationale de la poudre de lait par des traders dont le travail spéculatif est d'autant plus valorise que le produit est rare et ses prix futurs, incertains. La saisonnalité de la production et la périssabilité du produit limitent toutefois leur pouvoir spéculatif. La seconde, effectuée au marché de Bamako, s'intéresse à la traduction de la norme marchande internationale (rapport entre une qualité et un prix) le long de deux circuits de distribution, distingues selon que la poudre est conditionnée industriellement ou artisanalement. L'efficacité du circuit artisanal tient, en partie, au fait que, en permettant une adaptation rapide par la qualité ou les quantités, il s'ajuste au plus près au contexte international marque par la volatilité des prix et l'irrégularité des qualités disponibles.
Le Burkina Faso est un pays sahélien enclavé dont l'économie repose principalement sur l'agriculture et l'élevage qui contribuent pour plus de 30 % à la formation du PIB et occupent plus de 80 % de la population active. L'élevage contribue pour plus de 10 % au PIB. La part des produits animaux, cuirs et peaux compris, dans la valeur des exportations est d'environ 26 % (en 1995) ; plaçant ainsi l'élevage au second rang des recettes d'exportations après le coton. Malgré cette contribution appréciable de l'élevage dans l'économie nationale, notre pays est importateur net de lait et de produits laitiers pour faire face à la demande intérieure. La valeur des importations s'est élevée en 1998 à 9 milliards F CFA. En dépit de ces importations massives la consommation actuelle est de 18 kg d'équivalent lait/habitant/an et est loin de la norme internationale qui est de 75 kg d'équivalent - lait/habitant/an. L'élevage traditionnel comprend 80 à 90 % du cheptel bovin et assure l'essentiel de la production laitière qui est saisonnière. Les fluctuations saisonnières ont une forte influence sur le prix de vente du litre de lait. Ainsi, il varie entre 100 F et 600 F CFA selon la localité et selon la saison. A long terme, le Gouvernement se fixe pour objectif de réduire de moitié le volume des importations de lait et de produits laitiers. Cette volonté politique se manifeste à travers, - l'élection, en juin 1997, du Ministère Délégué Chargé des Ressources Animales en Ministère plein, - L'adoption en novembre 1997, d'une Note d'Orientation de la Politique de développement du Secteur-Elevage au Burkina Faso; l'élaboration en cours du plan d'action du secteur élevage, - la création du Fonds de développement de l'élevage (FODEL); - la mise en oeuvre, avec l'appui de l'Union Européenne (7ème FED) du Programme National Pilote de Développement Laitier (PNPDL), - l'organisation en juin 1998, d'un atelier de réflexion sur la politique laitière au Burkina Faso sous l'égide du PNPDL. La présente communication fait l'économie des grandes conclusions de cet atelier et s'articule autour de deux points. - situation de la filière lait, - perspectives de développement de la filière lait.