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Cet article interroge la façon dont les rapports de pouvoir structurent la pratique de l'enquête ethnographique. En partant d'une recherche ethnographique menée par un chercheur blanc aux Philippines, cet article décrit comment les rapports de domination sont continuellement réitérés lors des interactions sociales de l'enquête, structurant ainsi la récolte des matériaux. À partir de ces analyses, l'article présente une réflexion épistémologique et politique autour des appels à développer des positionnements réflexifs dans la recherche. Ce faisant, il mobilise des approches qui soulignent que si la réflexivité par les sujets blancs sur leurs postures dans la production de la connaissance leur permet de visibiliser et prendre conscience de leur position dominante dans les rapports de pouvoir, ces pratiques réflexives apportent une réponse limitée face au caractère englobant des structures de pouvoir. Dès lors, cet article propose d'inscrire les enjeux éthiques de la recherche dans une géopolitique critique des savoirs.

"Controversy Mapping" shows how we can use social research to bring controversies back to the surface of knowledge and public life, and how it can help to recover the power of controversy to transform what's possible. The book provides everything you need – the ideas, examples, and techniques – to start doing controversy analysis." Noortje Marres, University of Warwick "Venturini and Munk have produced a significant book that traces the genealogy of controversy mapping back to its origins in actor-network theory to its incarnations in digital methods. Through a lucid and engaging narrative and series of visualizations, they provide a comprehensive 'field guide' to the major figures, theories, concepts, and methods that make up the practices of controversy mapping." Evelyn Ruppert, Goldsmiths, University of London As disputes concerning the environment, the economy, and pandemics occupy public debate, we need to learn to navigate matters of public concern when facts are in doubt and expertise is contested. "Controversy Mapping" is the first book to introduce readers to the observation and representation of contested issues on digital media. Drawing on actor-network theory and digital methods, Venturini and Munk outline the conceptual underpinnings and the many tools and techniques of controversy mapping. They review its history in science and technology studies, discuss its methodological potential, and unfold its political implications. Through a range of cases and examples, they demonstrate how to chart actors and issues using digital fieldwork and computational techniques. A preface by Richard Rogers and an interview with Bruno Latour are also included. A crucial field guide and hands-on companion for the digital age, "Controversy Mapping" is an indispensable resource for students and scholars of media and communication, as well as activists, journalists, citizens, and decision makers.

A travers ce travail de recherche, nous souhaitions démontrer l'usage du pathos et de discours de type pathémique en politique, ainsi que l'adoption de positionnements énonciatifs pour les politiciens, et ce dans une stratégie manipulatoire et avec un objectif de captation des voix électorales. Il nous a semblé particulièrement pertinent de relever ces stratégies, mises en place chez les partis populistes. Pour ce faire, nous avons décidé de centrer nos recherches sur la crise sociale des Gilets jaunes en France, et plus particulièrement l'« Acte III ». Nous avons analysé les prises de parole des élus populistes Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon dans l'immédiateté de l'événement, sur une chaîne d'information en continu, à savoir BFM TV.

While COVID-19 spreads aggressively and rapidly across the globe, many societies have also witnessed the spread of other viral phenomena like misinformation, conspiracy theories, and general mass suspicions about what is really going on. This study investigates how exposure to and trust in information sources, and anxiety and depression, are associated with conspiracy and misinformation beliefs in eight countries/regions (Belgium, Canada, England, Philippines, Hong Kong, New Zealand, United States, Switzerland) during the COVID-19 pandemic. Data were collected in an online survey fielded from May 29, 2020 to June 12, 2020, resulting in a multinational representative sample of 8,806 adult respondents. Results indicate that greater exposure to traditional media (television, radio, newspapers) is associated with lower conspiracy and misinformation beliefs, while exposure to politicians and digital media and personal contacts are associated with greater conspiracy and misinformation beliefs. Exposure to health experts is associated with lower conspiracy beliefs only. Higher feelings of depression are also associated with greater conspiracy and misinformation beliefs. We also found relevant group- and country differences. We discuss the implications of these results.

L'activité discursive est immanente à la vie politique. Ainsi, la période électorale de la présidentielle de 2010 en Côte d'Ivoire, a été caractérisée par une surchauffe politique et une poussée communicationnelle. Pour se positionner par rapport à leur prise de parole, à l'adversaire et au public, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara font appel à des stratégies discursives, à une scénographie qui nous rappellent celles du discours populiste ; d'où la question : LG & ADO recourent-ils au discours populiste ? A l'issue d'une analyse de contenu et de discours, nous pouvons affirmer que les leaders politiques africains font recours au populisme comme style politique.

À travers une étude empirique mixte, associant l'analyse de contenu et l'analyse du discours, nous nous intéressons dans cette étude aux femmes politiques, telles qu'elles sont « parlées » par le président américain Donald Trump sur le réseau socionumérique Twitter. Ainsi, ce travail propose d'analyser le langage du président américain Donald Trump sur Twitter envers les femmes politiques sur une période de deux années à partir de son investiture, en s'appuyant sur les concepts de communication incivile et d'injures sexistes, respectivement développés par Ott (2017) et Oger (2006).

This article contributes to the study of climate debates online by examining how the IPCC Special Report on Global Warming of 1.5°C (SR15) played out on YouTube following its release in October 2018. We examined features of 40 videos that ranked the highest in YouTube's search engine over the course of four weeks after the publication of the report. Additionally, this study examines the shifting visibility of the videos, the nature of the channels that published them and the way in which they articulated the issue of climate change. We found that media activity around SR15 was animated by a mix of professional and user-led channels, with the former enjoying higher and more stable visibility in YouTube ranking. We identified four main recurrent themes: disaster and impacts, policy options and solutions, political and ideological struggles around climate change and contested science. The discussion of policy options and solutions was particularly prominent. Critiques of the SR15 report took different forms: as well as denialist videos which downplayed the severity of climate change, there were also several clips which criticized the report for underestimating the extent of warming or overestimating the feasibility of proposed policies.

In this article, we examine how the social disturbance precipitated by 'fake news' can be viewed as a kind of infrastructural uncanny. We suggest that the threat of problematic and viral junk news can raise existential questions about the routine circulation, engagement and monetisation of content through the Web and social media. Prompted by the unsettling effects associated with the 'fake news' scandal, we propose methodological tactics for exploring (1) the link economy and the ranking of content, (2) the like economy and the metrification of engagement and (3) the tracker economy and the commodification of attention. Rather than focusing on the misleading content of junk news, such tactics surface the infrastructural conditions of their circulation, enabling public interventions and experiments to interrogate, challenge and change their role in reconfiguring relations between different aspects of social, cultural, economic and political life.

Twitter est un outil relativement nouveau dans la communication politique en Suisse. La présence ou non d'un élu sur ce réseau social varie fortement et si certains l'utilisent régulièrement, d'autres en font un usage plus modéré. Ce travail vise donc à s'intéresser à l'utilisation qu'en font les élus fédéraux romands à travers la campagne de votation du 19 mai 2019. Pour ce faire, le présent document s'interroge sur les caractéristiques des élus qui sont sur Twitter, ainsi que leur manière de communiquer dans le cadre d'une votation en proposant un profil-type et en s'intéressant aux styles de communication mobilisés sur ce réseau social.

Cette étude s'intéresse aux styles communicationnels employés sur Facebook par deux mouvements politiques français - la France insoumise et En Marche - pendant la campagne présidentielle française de 2017 pour amener les citoyens électeurs aux urnes; ainsi qu'aux styles communicationnels ayant rencontré le plus de succès auprès des internautes.

Les médias sociaux sont devenus des outils primordiaux pour les mouvements protestataires leur offrant des moyens de communication de masse et gratuits. Facebook et Twitter ont été perçus comme décisifs dans la mobilisation, la coordination et la documentation de protestations dans des pays où les systèmes médiatiques étaient fermés - on pense à l'Iran en 2009, à l'Egypte, la Tunisie ou encore le Yemen l'année suivante. Les médias sociaux ont aussi été vus comme déterminants dans la diffusion de pratiques et le développement de liens pour des mouvements protestataires dans des pays où les systèmes médiatiques sont ouverts - on songe aux mouvements d'occupation qui se sont déployés en Espagne en 2011 avant d'inspirer des citoyens dans plusieurs villes d'Europe et des Etats-Unis.

Cette contribution propose une lecture des questions sociales et politiques qui caractérisent les sciences du désir au féminin dans le temps long de leur histoire. Sont évoqués quelques thèmes récurrents discutés au XIXe siècle à propos de la sexualité des femmes par les sciences et la médecine. Un deuxième temps est consacré au moment dit de la « modernisation » des savoirs sur le sexe (fin XIXe-début XXe siècle) et à l'évocation de ce que l'approche freudienne opère, reprend et modifie dans l'histoire des savoirs et des thérapeutiques sur la sexualité. Il s'agit alors, dans un troisième temps, de pointer les apports de la critique féministe de la psychanalyse à l'étude sociale des savoirs sur la sexualité. Cette tradition qui est demeurée en un sens autonome est raccordée aux démarches contemporaines de l'étude sociale des sciences marquée par une perspective historique et anthropologique privilégiant les contextes matériels et des énoncés de savoirs qui inspire certaines des contributions du volume dans son ensemble. La dernière section de la contribution est consacrée aux orientations prises et poursuivies par les auteur·e·s du présent ouvrage. L'ensemble esquisse une lecture historique de la transformation des régimes médicaux et biomédicaux des savoirs sur le sexe aux XXe et XXIe siècles, évoque les enjeux et les questions principales traitées dans le volume en pointant les apports à la compréhension de ce que sont les sciences contempo-raines du désir, leurs objets, leurs instruments et leurs acteurs/trices. ; This contribution proposes a reading of the social and political questions that characterize the sciences of female desire in the long time of their history. Some recurrent themes discussed in the 19th century about women's sexuality by science and medicine are evoked. The second part is devoted to the so-called "modernization" of knowledge about sex (end of the 19th and beginning of the 20th century) and to the evocation of what the Freudian approach does, takes up and modifies in the history of ...

La réalité des usagers et des usages contemporains de la gestation pour autrui ainsi que ses conditions légales, matérielles, sociales et, j'ajouterai, économiques, nous obligent tant du point de vue normatif que politique. Cet article introduit à quelques-uns de ces enjeux.

En 2003, Micheline Calmy-Rey est élue au collège gouvernemental Suisse. Cinq ans plus tard, elle devient, pour un an, présidente de la Confédération helvétique. Son année présidentielle coïncide avec les élections fédérales où sa formation, le parti socialiste, croise le fer avec l'Union démocratique du centre (UDC), le parti de la droite dure dirigé par Christoph Blocher. Notre article analyse la manière dont Micheline Calmy-Rey utilise des médias pour moderniser l'image de la Suisse et des femmes. Cette modernisation s'effectue à travers ses actions politiques, mais aussi son apparence physique.

Dessiné à la craie sur les trottoirs de nos villes, brandi lors des manifestations en faveur des droits des femmes, le clitoris s'affiche comme nouveau moyen d'action et de revendication. L'organe, longtemps dénié, méconnu ou réprimé s'affirme autant dans le champ scientifique et médical que dans l'espace public et politique. Le montrer tel que les connaissances actuelles le décrivent est le moyen pour les femmes de se réapproprier leur corps, leur sexualité et leur histoire. Comment et pourquoi mesurer, disséquer, coudre, circoncire, exciser, réparer ou standardiser l'organe ? Quel clitoris pour quelle sexualité mais aussi quelle politique ? Clitoris d'hier et d'aujourd'hui, clitoris savant et profane, clitoris d'Occident et d'Orient, clitoris hétéro ou lesbien, Delphine Gardey explore la façon dont les savoirs et les pratiques médicales façonnent et définissent l'expérience intime des femmes : un enjeu de lutte individuelle ou collective. ; Clitoral Politics Drawn with chalk on the sidewalks of our cities, brandished during demonstrations in support of women's rights, the clitoris is emerging as a new means of action and advocacy. The organ, long denied, ignored or repressed, asserts itself in the scientific and medical field as well as in the public and political arena. Showing it, as current knowledge describes it, is the way for women to reclaim their bodies, their sexuality and their history. What is the difference between the current full-size 3D clitoris, the infantile clitoris of the Freudian theory or the labia minora of the Renaissance? How and why measure, dissect, sew, circumcise, excise, repair or standardize the organ? Which clitoris for which sexuality but also which politics? Clitoris of yesterday and today, learned and profane clitoris, Western and 'oriental', straight or queer clitoris, Delphine Gardey explores how the medical knowledge and practices shape and define the intimate experience of women: an issue of individual or collective struggle.