La violence des terroristes est à la fois produite par la mondialisation et destructrice du monde. Avec elle, les frontières ne dessinent plus des territoires, mais séparent des personnes. Tout comme l'économie globale, le terrorisme déterritorialisé nous oblige à repenser le lien politique.
Devant l'ampleur et la monstruosité des crimes nazis, collectifs ou individuels, les historiens ont longtemps buté sur leur causalité profonde, faisant basculer leurs auteurs du côté de l'inhumain, du barbare. Ces comportements s'appuient pourtant sur des fondements normatifs et un argumentaire juridique. Philosophes, juristes, historiens, médecins ont en effet élaboré des théories qui faisaient de la race le fondement du droit, et de la loi du sang la loi de la nature qui justifiait tout, notamment la violence totale et l'extermination. Voilà comment tuer un enfant au bord d'une fosse pouvait relever de la bravoure militaire face à l'ennemi biologique.
Comment comprendre que soient tenues pour légitimes des pratiques extrêmes et déshumanisantes de la destruction d'autrui ? Une illimitation de la haine quand elle est érigée en droit ? La conversion du révolutionnarisme en un compassionnalisme complaisant ? Ou bien l'incapacité de retrouver la force de s'opposer à la violence ?
Alors qu'au début de la modernité, les violences étaient assignées à des fins historiques, notre époque ne sait plus convertir des violences qui se perpétuent pour elles-mêmes, sans lien avec la politique. Pouvons-nous encore leur opposer l'exercice collectif et libre du pouvoir ? La technicisation de l'armement nous confronte à des violences intolérables, dépolitisées et interminables.
La représentation de violences exercées par des femmes s'est banalisée sur nos écrans. Ces figures féminines violentes font pendant à des héros masculins qui ne cachent plus leur vulnérabilité. Salutaire émancipation à l'égard de clichés éculés, elles témoignent surtout d'une période troublée.
In: La revue internationale et stratégique: revue trimestrielle publiée par l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Band 65, Heft 1, S. 163-168
In: La revue internationale et stratégique: revue trimestrielle publiée par l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Band 57, Heft 1, S. 115-123
Résumé Cet article aborde les causes sociales et politiques du développement du fondamentalisme dans le monde arabo-musulman. Il apparaît que deux acteurs, l'Iran et l'Arabie Saoudite ont joué un rôle majeur dans l'histoire récente de ce développement. Les objectifs et les stratégies de ces mouvements sont ici analysés pour nous permettre de comprendre les ressorts stratégiques et politiques de ces choix. Mais les blocages internes des différents régimes du monde arabo-musulman expliquent en grande partie l'influence des mouvements fondamentalistes au sein des sociétés musulmanes, puis de leur passage progressif à la violence. Les rapports entre l'islam et la politique sont également analysés tout comme le rapport à l'Occident avec cet effet attraction/répulsion. Pourquoi l'islamisme politique a-t-il tant d'écho dans les sociétés musulmanes ? L'islamisme radical est-il un avatar des échecs du nationalisme panarabe ?
Les violences sur enfants, longtemps ignorées et minimisées dans le discours public, deviennent un phénomène visible et inquiétant du fonctionnement social. Son statut dans la famille et dans la société a changé avec les bouleversements socio économiques connus par le pays. Alors qu'il est aujourd'hui désiré et attendu, investi pour le futur, l'enfant est l'objet d'agressions graves dans toutes les sphères sociales, y compris dans sa famille.