Zola et les "jeunes" : la haine en partage ? ; Zola et les "jeunes" : la haine en partage ?: Le dialogue critique entre Zola et les petites revues symbolistes
International audience ; Les motifs d'opposer Zola au personnel symboliste sont nombreux et bien connus. Dans son article du Figaro du 7 février 1896, intitulé « À la jeunesse », Zola lance un énième assaut contre une jeune littérature avec laquelle il a décidément du mal à s'entendre : « Voilà qui est juré, belle jeunesse, c'est fini nous deux. Si vous ne voulez pas de moi, je veux encore moins de vous ». La violence et l'enthousiasme excessif autour de la mort de Verlaine qu'il a pu trouver dans les petites revues expliquent sa réaction, mais en matière de journalisme littéraire, le dialogue entre Zola et les jeunes est plus productif qu'il n'y paraît. La « haine », sentiment réciproque, mais aussi vertu à même de fonder l'éthique du critique littéraire, est aussi le mot-clé d'une vision de la pratique du journalisme littéraire, vision commune à Zola, Bernard Lazare et un nombre conséquent de jeunes symbolistes. L'étude des rapports entre la jeune critique et Zola permet alors de voir combien, depuis le combat naturaliste à l'Affaire Dreyfus en passant par la bataille symboliste, la critique journalistique s'affirme comme lieu fondamental de la réflexion sur les modalités d'articulation entre littérature, histoire et politique.