Resumé L'accès à la société de consommation s'est traduit par une individualisation générale des manières de vivre (de se vêtir, se nourrir, de gérer ses loisirs et ses habitudes culturelles). L'individu vit la contradiction entre des modèles idéaux, auxquels s'identifier, et l'exigence de s'inventer soi-même.
Migrations de loisirs, migrations d'actifs et de retraités : tous ces aspects de la mobilité géographique renvoient à une mobilité sociale globale, dont la première constitue une dimension longtemps délaissée. Françoise Cribier, maître de recherche au CNRS, montre à quel point l'espace fait partie de nos modes de vie, de notre individualité et de notre destin social.
Une recherche menée par le Crédoc dans le département de l'Essonne permet de repérer les nouvelles formes de la différenciation sociale à l'intérieur des villes. Les clivages "intraurbains" reflètent l'évolution des comportements sociaux contemporains et entraînent de nouvelles lignes de partage spatiales. De nombreux enseignements peuvent être tirés de cette recherche tant par le renouvellement de nos connaissances en matière de morphologie du territoire que du point de vue de l'élaboration des politiques sociales.
L'endettement n'est pas un fait nouveau dans l'histoire, mais sa normalisation et sa massification actuelles dans la vie ordinaire des salariés en font un point marquant de notre civilisation. L'endettement comme mode de vie s'impose non seulement à cause de la libération définitive de la condamnation morale de l'usure ou du prêt à intérêt, mais aussi à cause du rôle prépondérant que jouent les acteurs de la finance en qualité d'intermédiaires dans tous nos actes d'achat, du téléviseur à l'épicerie, en passant par la maison. C'est ce qui explique pourquoi les ménages sont devenus plus sensibles aux questions économiques, mais aussi combien plus vulnérables aux crises financières.