Récemment disparu, le philosophe avait confié dans un livre d'entretiens à paraître les raisons de son retour au judaïsme. Dans l'extrait que nous publions ici, il distingue deux manières dont la tradition dont il se réclame peut se rapporter à la modernité.
Certains ont pu être surpris de la très vive réaction de l'Union européenne à l'agression russe de l'Ukraine. Voir la guerre revenir sur le continent européen est quelque chose d'inimaginable, tant pour les citoyens que pour leurs gouvernements. Mais l'Europe n'est pas seule. 141 membres de l'ONU ont aussi condamné cette guerre injustifiée. Les mondes de la culture et des sports, après ceux de l'économie et de la finance, se sont spontanément joints aux sanctions spectaculaires qui ont été décidées contre le régime de Poutine qui risque fort de se retrouver très vite dans la situation de la Corée du Nord. Si les Européens sont apparus en tête de ces réactions, c'est qu'ils ont construit entre eux un ensemble inédit sur la planète, qui leur a permis de revenir dans l'histoire après une première moitié de XX e siècle fratricide, et leur a apporté une prospérité impensable qui leur permet d'être un modèle de liberté et de démocratie.
Resumé Au-delà des évidences, Alain Cugno interroge le rapport entre modernité et individualisme et ses conséquences pour le lien social et politique. L'individualisme contemporain est souvent un communautarisme, sinon un conformisme, et non une véritable reconnaissance de l'individu.
En tant qu'univers d'idées, de représentations, de modèles, de valeurs, la modernité est indissociable de l'esprit des Lumières. Beaucoup de sociologues se sont attachés du début du XX e siècle jusqu'à aujourd'hui à clarifier le contenu de ce concept ainsi que ceux, connexes, de postmodernité et d'hypermodernité. Ce dernier concept correspond dans le domaine des relations, des sentiments, de l'art, de la littérature, de la conduite de l'économie, etc., à un ensemble de comportements, d'attitudes, de sensibilités, de réalisations... que notre contribution s'efforce d'analyser. Cette analyse n'esquive pas le problème de l'évolution du contenu et des formes de la sexualité et de l'éthique.
RÉSUMÉ Fortement marquée par les grandes peurs contemporaines, la sociologie du risque s'est développée à partir des interrogations provoquées par les catastrophes industrielles, les problèmes environnementaux, de grandes questions de santé publique, la sécurité des personnes, ou les comportements « à risque ». Elle s'est constituée un cadre d'interrogation qui porte sur la construction du risque et les comportements qui lui sont liés. À travers des concepts comme celui de confiance, elle débouche sur des interrogations sociologiques majeures, concernant l'expérience individuelle et le rôle de la connaissance. Ces interrogations sont organisées par la théorie de la modernité réflexive qui fait du risque une catégorie centrale. Cette théorie dynamise la sociologie, mais ses fragilités empêchent qu'elle structure fortement la thématique du risque et qu'elle la lie clairement à celle de l'action rationnelle.
Un des défis les plus complexes du protestantisme contemporain a trait à son historiographie, et en particulier au tournant historique lié au processus de sécularisation et aux révolutions du dix-huitième siècle, comprenant la fin de la guerre religieuse et politique entre les principales confessions chrétiennes et le début d'une rivalité culturelle. Entre le XIXe et le XXe siècle, le protestantisme et le catholicisme imputèrent aux disciplines historiques – et plus généralement aux sciences humaines et sociales nouvellement constituées – de déterminer, parmi les confessions chrétiennes, laquelle eut une influence majeure dans la définition de la physionomie du monde contemporain. Il s'agissait ainsi de comprendre quelle religion contenait dans son patrimoine les génes de la modernité et de l'évolution de la société occidentale. Pour les deux confessions chrétiennes, la guerre armée prenait la forme d'une concurrence, soit d'une compétition au sein de laquelle le vainqueur gagnerait la palme de la modernité, s'attribuant les valeurs positives liées à l'idée de progrès. Du point de vue historique, le signe distinctif de ce moment devint l'osmose de certains concepts utilisés par les deux confessions à l'instar de «christianisation», «confessionnalisation», «disciplinement», qui furent utilisés pour décrire des phénomènes qui avaient connu des développements analogues – ou du moins comparables – dans les pays protestants et dans les pays catholiques.
Un des défis les plus complexes du protestantisme contemporain a trait à son historiographie, et en particulier au tournant historique lié au processus de sécularisation et aux révolutions du dix-huitième siècle, comprenant la fin de la guerre religieuse et politique entre les principales confessions chrétiennes et le début d'une rivalité culturelle. Entre le XIXe et le XXe siècle, le protestantisme et le catholicisme imputèrent aux disciplines historiques – et plus généralement aux sciences humaines et sociales nouvellement constituées – de déterminer, parmi les confessions chrétiennes, laquelle eut une influence majeure dans la définition de la physionomie du monde contemporain. Il s'agissait ainsi de comprendre quelle religion contenait dans son patrimoine les génes de la modernité et de l'évolution de la société occidentale. Pour les deux confessions chrétiennes, la guerre armée prenait la forme d'une concurrence, soit d'une compétition au sein de laquelle le vainqueur gagnerait la palme de la modernité, s'attribuant les valeurs positives liées à l'idée de progrès. Du point de vue historique, le signe distinctif de ce moment devint l'osmose de certains concepts utilisés par les deux confessions à l'instar de «christianisation», «confessionnalisation», «disciplinement», qui furent utilisés pour décrire des phénomènes qui avaient connu des développements analogues – ou du moins comparables – dans les pays protestants et dans les pays catholiques.
Un des défis les plus complexes du protestantisme contemporain a trait à son historiographie, et en particulier au tournant historique lié au processus de sécularisation et aux révolutions du dix-huitième siècle, comprenant la fin de la guerre religieuse et politique entre les principales confessions chrétiennes et le début d'une rivalité culturelle. Entre le XIXe et le XXe siècle, le protestantisme et le catholicisme imputèrent aux disciplines historiques – et plus généralement aux sciences humaines et sociales nouvellement constituées – de déterminer, parmi les confessions chrétiennes, laquelle eut une influence majeure dans la définition de la physionomie du monde contemporain. Il s'agissait ainsi de comprendre quelle religion contenait dans son patrimoine les génes de la modernité et de l'évolution de la société occidentale. Pour les deux confessions chrétiennes, la guerre armée prenait la forme d'une concurrence, soit d'une compétition au sein de laquelle le vainqueur gagnerait la palme de la modernité, s'attribuant les valeurs positives liées à l'idée de progrès. Du point de vue historique, le signe distinctif de ce moment devint l'osmose de certains concepts utilisés par les deux confessions à l'instar de «christianisation», «confessionnalisation», «disciplinement», qui furent utilisés pour décrire des phénomènes qui avaient connu des développements analogues – ou du moins comparables – dans les pays protestants et dans les pays catholiques.