International audience ; On September 23, 1999, the sixth election of Ali Abdallah Saleh to the presidency of the Republic of Yemen (ex "Arab Republic of the North Yemen") confirmed the limited result of the pluralist political opening initiated in May 1990 along with the reunification of the country. The unique challenger to the outgoing elected president being a member of his own party, the elections confirmed a clear recoil of the process of liberalisation. The trend had been noticeable since the short civil war of 1994. The victory of the northern People's General Congress had put an end to the internal balance of the regime which no longer had to consider the interests of the defeated Socialist Party. ; Le 23 septembre 1999, la sixième élection d'Ali Abdallah Saleh à la présidence de la République du Yémen (ex « République arabe du Yémen ») a consacré un bilan mitigé de la dynamique d'ouverture amorcée en mai 1990 à l'occasion de la réunification du pays. Malgré le pluralisme affirmé pour ces « premières élections au suffrage universel d'un président dans la péninsule Arabique », les deux candidats, le président sortant et son unique opposant, étaient en effet tous deux issus des rangs du seul parti au pouvoir. Le rétrécissement du champ politique était perceptible depuis que la défaite du parti socialiste - au cours de la brève guerre civile de 1994- a mis fin à la nécessité pour le régime de concilier les intérêts des deux ex partis uniques du Nord et du Sud.
International audience ; On September 23, 1999, the sixth election of Ali Abdallah Saleh to the presidency of the Republic of Yemen (ex "Arab Republic of the North Yemen") confirmed the limited result of the pluralist political opening initiated in May 1990 along with the reunification of the country. The unique challenger to the outgoing elected president being a member of his own party, the elections confirmed a clear recoil of the process of liberalisation. The trend had been noticeable since the short civil war of 1994. The victory of the northern People's General Congress had put an end to the internal balance of the regime which no longer had to consider the interests of the defeated Socialist Party. ; Le 23 septembre 1999, la sixième élection d'Ali Abdallah Saleh à la présidence de la République du Yémen (ex « République arabe du Yémen ») a consacré un bilan mitigé de la dynamique d'ouverture amorcée en mai 1990 à l'occasion de la réunification du pays. Malgré le pluralisme affirmé pour ces « premières élections au suffrage universel d'un président dans la péninsule Arabique », les deux candidats, le président sortant et son unique opposant, étaient en effet tous deux issus des rangs du seul parti au pouvoir. Le rétrécissement du champ politique était perceptible depuis que la défaite du parti socialiste - au cours de la brève guerre civile de 1994- a mis fin à la nécessité pour le régime de concilier les intérêts des deux ex partis uniques du Nord et du Sud.
International audience ; On September 23, 1999, the sixth election of Ali Abdallah Saleh to the presidency of the Republic of Yemen (ex "Arab Republic of the North Yemen") confirmed the limited result of the pluralist political opening initiated in May 1990 along with the reunification of the country. The unique challenger to the outgoing elected president being a member of his own party, the elections confirmed a clear recoil of the process of liberalisation. The trend had been noticeable since the short civil war of 1994. The victory of the northern People's General Congress had put an end to the internal balance of the regime which no longer had to consider the interests of the defeated Socialist Party. ; Le 23 septembre 1999, la sixième élection d'Ali Abdallah Saleh à la présidence de la République du Yémen (ex « République arabe du Yémen ») a consacré un bilan mitigé de la dynamique d'ouverture amorcée en mai 1990 à l'occasion de la réunification du pays. Malgré le pluralisme affirmé pour ces « premières élections au suffrage universel d'un président dans la péninsule Arabique », les deux candidats, le président sortant et son unique opposant, étaient en effet tous deux issus des rangs du seul parti au pouvoir. Le rétrécissement du champ politique était perceptible depuis que la défaite du parti socialiste - au cours de la brève guerre civile de 1994- a mis fin à la nécessité pour le régime de concilier les intérêts des deux ex partis uniques du Nord et du Sud.
The holiness of Kaleb Ǝlla Aṣbǝḥa in Portuguese baroque iconography reveals the trajectory of a major actor of the triumph of Christianity in the south of the Arabic peninsula. This Christian sovereign, who defeated the Jewish king of Ḥimyar, Ḏū Nuwās, in 525 CE, became one of the most popular figures of Catholic devotion in South America. Pedro Páez, a Spanish Jesuit who lived in Ethiopia at the beginning of the seventeenth century, mentions him in his História da Etiópia. Later, benefiting from the progressive recognition of the holiness of African saints, this iconographical subject was popularized by the Catholic Church, thus breaking with the figure of the other, that of Jew or Moor, that of the enemy. This pillar of the Ethiopian church, refashioned according to western criteria, was presented as a unifying element of the devotion of black people in Brazil and Portugal, among whom he acquired an increasing visibility. La sainteté de Kaleb Ǝlla Aṣbǝḥa dans l'iconographie baroque portugaise révèle le parcours d'une des figures du triomphe du christianisme dans le sud de la Péninsule arabique. Ce souverain chrétien, vainqueur en 525 du judaïsme ḥimyarite, représenté par Ḏū Nuwās, devînt une des figures les plus populaires de la dévotion catholique du Nouveau monde. Pedro Páez, un Jésuite espagnol ayant vécu en Éthiopie au début du XVIIème siècle, mentionne le souverain dans sa História da Etiópia. Puis, au-delà du cheminement de la reconnaissance sacrée de saints africains, ce thème iconographique fut popularisé par l'Église catholique, rompant ainsi avec la figure de l'autre, celle du Juif ou du Maure, celle de l'ennemi. Remodelé sur des critères occidentaux, ce pilier de l'Église éthiopienne fut présenté comme un des éléments fédérateurs de la religiosité noire d'Amérique lusophone, au sein de laquelle il tendait à prendre une visibilité de plus en plus importante.
International audience ; Dans les journées qui précèdent le 25 janvier 2011, à l'approche de la « Journée de la Police », il règne une atmosphère fébrile au Caire : sur les réseaux sociaux, le nombre d'engagements à manifester augmente d'heure en heure. À travers le pays, on a l'impression d'une mobilisation générale de la jeunesse autour de la commémoration de l'assassinat par la police du militant Khaled Saïd, à Alexandrie, quelques mois plus tôt. Le parallèle avec l'immolation par le feu de Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid, en Tunisie, en décembre 2010, est patent. Les jours qui suivent, la mobilisation évolue vers des revendications de plus en plus radicales. Le mouvement entraîne un ébranlement de l'État et une aspiration élargie en faveur d'abord du départ de Hosni Moubarak, au pouvoir depuis trente ans, puis d'un changement de régime. Deux semaines plus tard, avec l'abdication le 11 février du vieux cacique, une ère nouvelle semble s'ouvrir. Sous le contrôle de la haute hiérarchie militaire, des gouvernements intérimaires civils posent les bases d'une nouvelle configuration politique. Élections parlementaires, puis élection présidentielle honnêtes donnent les clés du pouvoir à la confrérie des Frères musulmans. Mais cette expérience est rapidement minée par la tentation autoritaire et le sectarisme du mouvement, le mur d'argent de la base sociale de l'ancien régime et de ses soutiens extérieurs, qui aggravent la crise économique et sociale à l'origine de la chute du régime précédent 1. La désillusion des classes moyennes permet un retour brutal à l'ordre ancien, le 3 juillet 2013. Le scénario égyptien est assez représentatif du déroulement de cette séquence d'abord tunisienne, puis reproduite dans de nombreux pays arabes, même si, selon les cas, l'intervention extérieure, en particulier des monarchies de la péninsule arabique, ou bien les clivages internes ravivés par les pouvoirs en place, ont contribué à l'échec général de cette insurrection. Cette parenthèse de deux ans et demi en Égypte se décompose en ...
International audience ; Dans les journées qui précèdent le 25 janvier 2011, à l'approche de la « Journée de la Police », il règne une atmosphère fébrile au Caire : sur les réseaux sociaux, le nombre d'engagements à manifester augmente d'heure en heure. À travers le pays, on a l'impression d'une mobilisation générale de la jeunesse autour de la commémoration de l'assassinat par la police du militant Khaled Saïd, à Alexandrie, quelques mois plus tôt. Le parallèle avec l'immolation par le feu de Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid, en Tunisie, en décembre 2010, est patent. Les jours qui suivent, la mobilisation évolue vers des revendications de plus en plus radicales. Le mouvement entraîne un ébranlement de l'État et une aspiration élargie en faveur d'abord du départ de Hosni Moubarak, au pouvoir depuis trente ans, puis d'un changement de régime. Deux semaines plus tard, avec l'abdication le 11 février du vieux cacique, une ère nouvelle semble s'ouvrir. Sous le contrôle de la haute hiérarchie militaire, des gouvernements intérimaires civils posent les bases d'une nouvelle configuration politique. Élections parlementaires, puis élection présidentielle honnêtes donnent les clés du pouvoir à la confrérie des Frères musulmans. Mais cette expérience est rapidement minée par la tentation autoritaire et le sectarisme du mouvement, le mur d'argent de la base sociale de l'ancien régime et de ses soutiens extérieurs, qui aggravent la crise économique et sociale à l'origine de la chute du régime précédent 1. La désillusion des classes moyennes permet un retour brutal à l'ordre ancien, le 3 juillet 2013. Le scénario égyptien est assez représentatif du déroulement de cette séquence d'abord tunisienne, puis reproduite dans de nombreux pays arabes, même si, selon les cas, l'intervention extérieure, en particulier des monarchies de la péninsule arabique, ou bien les clivages internes ravivés par les pouvoirs en place, ont contribué à l'échec général de cette insurrection. Cette parenthèse de deux ans et demi en Égypte se décompose en ...
Depuis le milieu des années 1970, l'Égypte est entrée dans une voie nouvelle, entre libéralisation économique et alignement diplomatique sur l'Occident. Une première étape, sous le règne d'Anouar el-Sadate, a été celle de la paix avec Israël et de l' infitah (ouverture économique) en phase avec l'essor des pays pétroliers voisins de la péninsule Arabique et de la Libye. Cette orientation, symbolisée par le dénigrement du haut barrage d'Assouan, héritage de Nasser et de l'amitié égypto-soviétique, a favorisé l'urbanisation rapide du pays, l'émigration massive de la jeunesse vers les pays riches voisins, et une réislamisation politique conduisant à l'éclosion d'une intense activité terroriste. Après l'assassinat d'Anouar el-Sadate en octobre 1981, la même politique est suivie par son successeur, Hosni Moubarak. Surfant sur une prospérité rentière, celui-ci accentue le clivage sociospatial du pays, en tentant d'insérer l'Égypte dans la mondialisation. Il concentre ainsi le développement économique hors du delta et de la vallée, dans des villes nouvelles créées dans le désert, ainsi que le long du canal de Suez et des rivages de la Méditerranée et de la mer Rouge. Face à la résistance croissante de la majorité de la population, il maintient parallèlement un régime autoritaire et répressif. Le 25 janvier 2011 éclate un soulèvement de la jeunesse urbaine qui obtient avec l'aide de l'armée la chute du régime. Mais l'avènement démocratique n'est qu'un intermède, la majorité issue des Frères musulmans se révélant incapable d'apporter le remède attendu aux maux de l'Égypte, la pauvreté et le chômage. Sous la conduite du général Abdelfattah el-Sissi, l'armée, acteur économique autant que militaire, a vite repris le contrôle des affaires du pays. L'Égypte cherche désormais son salut dans une alliance étroite avec ses bailleurs de fonds du Golfe, aux prises avec un contexte régional menaçant.
International audience ; C haque année, quelques centaines d'étudiants quittent l'Afrique de l'Ouest, dotés d'une petite bourse et d'un billet d'avion, ou voyagent parfois par leurs propres moyens en prenant la route, pour se rendre à la célèbre univer-sité d'Al Azhar au Caire. Cette université millénaire 1 , associée à une tradition de mobilité des élites musulmanes entre l'Afrique subsaharienne et le monde arabe, exerce une attraction presque mythique sur les lettrés musulmans africains. Venir étudier à Al Azhar, c'est également l'opportunité pour quelques milliers d'étudiants africains de migrer dans des conditions qui, au premier abord, semblent favorables. Pourtant, ces étudiants africains, comme nous allons le voir, rencontrent de plus en plus de difficultés à obtenir rapidement leur diplôme puis, s'ils rentrent, à trouver un emploi dans leur pays d'origine, en dehors de l'enseignement dans les instituts arabes, medersas et les écoles franco-arabes. Parallèlement aux imaginaires et aux désirs d'ailleurs de ces étudiants, l'université Al Azhar connaît ces dernières années une perte légitimité dans le monde académique et a ainsi modifiée sa politique de recrutement en regard notamment de la concurrence avec les universités islamiques des pays de la péninsule arabique où l'offre d'enseignement est plus restreinte et * Socio-anthropologue, chargée de recherche au LPED-IRD-AMU. 1. Al Azhar est une université musulmane égyptienne. Située au Caire, l'université fut fondée en 973 et se développa à proximité de la mosquée d'al-Azhar construite à la même époque par Jawhar, général en chef des troupes fatimides. Reconstruite au xiv e siècle, l'université d' Al Azhar joua un rôle de premier plan dans l'enseignement du Coran et de la pensée islamique, acquérant très tôt la réputation d'arbitre de la pensée musulmane. Spécialisée dans l'étude de la théologie et des sciences juridiques, elle fut concurrencée dès le milieu du xix e siècle par des formules modernes d'enseignement, mais sut au xx e siècle recouvrer son ...
Consultance pour la Délégation aux Affaires Stratégiques,Ministère de la Défense. À la marge de plusieurs espaces stratégiques, le Yémen est à la fois un carrefour et unepériphérie. Carrefour commercial historique, le Yémen est un trait d'union entre deux continents–l'Asie et l'Afrique- et deux espaces maritimes -l'océan Indien et la mer Rouge/Méditerranée. LaRépublique du Yémen est pourtant marginalisée par sa pauvreté (760 dollars de Revenu NationalBrut par habitant en 2005) et sa densité de population (24 millions d'habitants, 40 habitants au km2environ) dans la péninsule Arabique. Aujourd'hui laissé à la porte du «!club des riches!» formé parles pays producteurs de pétrole, le Yémen a historiquement, fondé sa puissance politique etéconomique sur son statut de zone d'échange et de circulation. Le régime monarchique (imamat)yéménite est aboli en 1962. En 1967, l'ancien protectorat britannique d'Aden au Sud forme unnouvel État indépendant, la République populaire du Yémen du Sud tandis que la révolutioninstalle au Nord la république Arabe du Yémen. La réunification du 22 mai 1990 ne parvient pas àgarantir l'unité nationale que des tensions politiques centrifuges, des clivages communautaires,religieux, territoriaux et tribaux menacent régulièrement d'explosion. En 1994, une guerre civileentre le Nord et le Sud remet en cause la réunification et le Sud du pays montre aujourd'hui encoredes désirs d'autonomie sinon d'indépendance. Dans le Nord du pays, un conflit a éclaté en 2004entre un groupe d'opposants rassemblés autour du chef politique zaydite Hussein Badr-al-Din al-Houthi puis de sa famille et le gouvernement. La «!guerre de Sa'ada!» -du nom du gouvernorat etde la ville où sont centrés les affrontements- est en 2009 le conflit ouvert qui menace nonseulement l'unité du pays mais aussi son équilibre dans l'environnement régional. La criseéconomique mondiale et les inondations meurtrières qui ont touché le Yémen en 2008 s'ajoutent àl'instabilité politique pour fragiliser une économie déjà massivement dépendante ...
Consultance pour la Délégation aux Affaires Stratégiques,Ministère de la Défense. À la marge de plusieurs espaces stratégiques, le Yémen est à la fois un carrefour et unepériphérie. Carrefour commercial historique, le Yémen est un trait d'union entre deux continents–l'Asie et l'Afrique- et deux espaces maritimes -l'océan Indien et la mer Rouge/Méditerranée. LaRépublique du Yémen est pourtant marginalisée par sa pauvreté (760 dollars de Revenu NationalBrut par habitant en 2005) et sa densité de population (24 millions d'habitants, 40 habitants au km2environ) dans la péninsule Arabique. Aujourd'hui laissé à la porte du «!club des riches!» formé parles pays producteurs de pétrole, le Yémen a historiquement, fondé sa puissance politique etéconomique sur son statut de zone d'échange et de circulation. Le régime monarchique (imamat)yéménite est aboli en 1962. En 1967, l'ancien protectorat britannique d'Aden au Sud forme unnouvel État indépendant, la République populaire du Yémen du Sud tandis que la révolutioninstalle au Nord la république Arabe du Yémen. La réunification du 22 mai 1990 ne parvient pas àgarantir l'unité nationale que des tensions politiques centrifuges, des clivages communautaires,religieux, territoriaux et tribaux menacent régulièrement d'explosion. En 1994, une guerre civileentre le Nord et le Sud remet en cause la réunification et le Sud du pays montre aujourd'hui encoredes désirs d'autonomie sinon d'indépendance. Dans le Nord du pays, un conflit a éclaté en 2004entre un groupe d'opposants rassemblés autour du chef politique zaydite Hussein Badr-al-Din al-Houthi puis de sa famille et le gouvernement. La «!guerre de Sa'ada!» -du nom du gouvernorat etde la ville où sont centrés les affrontements- est en 2009 le conflit ouvert qui menace nonseulement l'unité du pays mais aussi son équilibre dans l'environnement régional. La criseéconomique mondiale et les inondations meurtrières qui ont touché le Yémen en 2008 s'ajoutent àl'instabilité politique pour fragiliser une économie déjà massivement dépendante de l'aideinternationale et des transferts d'argent des migrants.
La mission a été réalisée dans le cadre de la première phase du projet STDF 13 (Standard and trade development Facility) qui s'intitule "A strategy and action for selected African regions to enhance public and private sector capacity in meeting international sanitary standards in international trade of livestock and livestock products". Cette mission avait pour objectif de collecter des données et d'approfondir la revue bibliographique sur le commerce régional de bétail et de produits animaux dans deux régions: en Afrique de l'Ouest (région UEMOA) et en Afrique de l'Est (région IGAD), et de discuter des opportunités de marchés à l'exportation pour les deux régions au sein de l'équipe du projet et avec des agents de la FAO. A l'issue de la mission, deux pays ont été choisis dans chaque région comme représentatifs des contraintes sanitaires rencontrées à l'exportation: le cas du Mali dans ses échanges avec l'Afrique du Nord (notamment l'Algérie) et l'Ethiopie avec ses échanges avec la péninsule arabique (en particulier l'Arabie Saoudite). Les barrières sanitaires font pression essentiellement sur le commerce d'animaux vivants, en particulier les petits ruminants, les bovins et les camélidés. Le rapport de mission présente une situation des échanges d'animaux vivants dans les deux régions et relève un certain nombre de contraintes rencontrées à l'exportation pour les deux cas d'étude: Mali et Ethiopie. Il faut noter que pour les deux zones, il existe une vaste littérature sur le commerce de bétail même si pour le Mali les études réalisées sont toutes orientées sur le commerce régional UEMOA. Cette revue a été effectuée à partir de travaux de recherches et de développement publiés ou non publiés et de données statistiques officielles (Données des Ministères nationaux, données FAO) et de données issues de travaux de terrain. Dans les deux cas, le croisement des données montre de gros écarts sur les effectifs comme les taux d'exploitation du troupeau. Il est souvent difficile de faire la part des choses entre les différentes sources de données. Cette remarque nous amène à relever l'importance de la mise en place de systèmes fiables d'informations et collectes de données sur les effectifs, les localisations des animaux, les paramètres démographiques, les marchés et les flux d'animaux (achat/vente, Importation/exportation). Ces informations sont essentielles pour une analyse fine des potentialités du pays mais aussi comme éléments de planification des pays pour leur politique d'incitation à l'exportation.
International audience ; C haque année, quelques centaines d'étudiants quittent l'Afrique de l'Ouest, dotés d'une petite bourse et d'un billet d'avion, ou voyagent parfois par leurs propres moyens en prenant la route, pour se rendre à la célèbre univer-sité d'Al Azhar au Caire. Cette université millénaire 1 , associée à une tradition de mobilité des élites musulmanes entre l'Afrique subsaharienne et le monde arabe, exerce une attraction presque mythique sur les lettrés musulmans africains. Venir étudier à Al Azhar, c'est également l'opportunité pour quelques milliers d'étudiants africains de migrer dans des conditions qui, au premier abord, semblent favorables. Pourtant, ces étudiants africains, comme nous allons le voir, rencontrent de plus en plus de difficultés à obtenir rapidement leur diplôme puis, s'ils rentrent, à trouver un emploi dans leur pays d'origine, en dehors de l'enseignement dans les instituts arabes, medersas et les écoles franco-arabes. Parallèlement aux imaginaires et aux désirs d'ailleurs de ces étudiants, l'université Al Azhar connaît ces dernières années une perte légitimité dans le monde académique et a ainsi modifiée sa politique de recrutement en regard notamment de la concurrence avec les universités islamiques des pays de la péninsule arabique où l'offre d'enseignement est plus restreinte et * Socio-anthropologue, chargée de recherche au LPED-IRD-AMU. 1. Al Azhar est une université musulmane égyptienne. Située au Caire, l'université fut fondée en 973 et se développa à proximité de la mosquée d'al-Azhar construite à la même époque par Jawhar, général en chef des troupes fatimides. Reconstruite au xiv e siècle, l'université d' Al Azhar joua un rôle de premier plan dans l'enseignement du Coran et de la pensée islamique, acquérant très tôt la réputation d'arbitre de la pensée musulmane. Spécialisée dans l'étude de la théologie et des sciences juridiques, elle fut concurrencée dès le milieu du xix e siècle par des formules modernes d'enseignement, mais sut au xx e siècle recouvrer son prestige en adoptant d'importantes réformes. En 1930, ses collèges et ses instituts furent organisés selon trois chaires d'enseignement : la théologie islamique, la jurisprudence et la langue arabe. En 1961, une nou-velle réforme (la 5ème depuis sa création) et sa nationalisation pas Nasser, s'organise autour de trois aspects : Une réforme du contenu de l'enseignement qui rend les langues étrangères obligatoires, ainsi que l'arithmétique, l'algèbre, la géographie et de nouvelles disciplines comme l'architecture, le droit ; une réforme de l'organisation de l'enseignement avec une séparation en 3 niveaux d'études (primaire, secondaire et supérieur) et la créations de nouvelles facultés et insti-tuts (médecine, agronomie, commerce, polytechnique, etc.) ; ainsi qu'une réforme de la structure d' Al Azhar à travers la création d'un conseil d'administration, puis d'un conseil supérieur d' Al Azhar. (Luizard, 1995)
Quatrième de couverture: Capitale économique de la Syrie du Nord et seconde ville du pays, Alep a bâti sa prospérité sur un important commerce local, régional et international et sur le dynamisme de ses activités de production. Jusqu'à la fin de l'époque ottomane, elle était le centre d'un arrière-pays commercial qui se déployait bien au-delà des frontières actuelles de la Syrie, se prolongeant vers la Méditerranée et l'Europe, l'Asie centrale, la Péninsule arabique et jusqu'aux côtes occidentales du subcontinent indien. Si au XXe siècle la ville a connu un rétrécissement de cette aire d'influence et une marginalisation politique et économique, elle a retrouvé depuis une vingtaine d'années une certaine prospérité pour deux raisons majeures : d'abord, une collaboration plus ouverte que par le passé avec le pouvoir central et ensuite, son dynamisme et sa capacité à développer des activités commerciales, industrielles et culturelles aussi bien à l'échelle locale que régionale et cela, dans le contexte d'une libéralisation très contrôlée de l'économie syrienne. Jusqu'en 2011, Alep a ainsi donné l'image d'une ville, sinon florissante, du moins dynamique : c'est un peu ce dynamisme et cette volonté de vivre que décrit cet ouvrage, à travers plus d'un siècle de bouleversements subis ou portés par cette métropole du Nord de la Syrie, condamnée à se recréer et se réinventer sans cesse pour être autre chose qu'un simple satellite de Damas. L'ouvrage réunit les contributions d'une vingtaine de chercheurs appartenant à diverses disciplines – géographie, histoire, anthropologie, sociologie, mais aussi architecture ou encore urbanisme. Il a pour ambition de saisir comment se fabrique et fonctionne la ville d'Alep, comment se forment et se transforment ses espaces et ses territoires ainsi que les réseaux que cette ville projette et alimente à l'extérieur. La période concernée par cette approche pluridisciplinaire s'étend de 1868, année de fondation du premier quartier «moderne » à Alep, fortement inspiré des formes urbaines occidentales, à 2011, année du début de la contestation en Syrie, qui ouvre un nouveau chapitre dans l'histoire déjà longue et mouvementée de la ville. Thierry Boissière est anthropologue, maître de conférences à l'Université Lumière Lyon 2 et chercheur au GREMMO (Maison de l'Orient et de la Méditerranée, Lyon). Il a également été responsable de l'antenne de l'Ifpo à Alep de 2008 à 2010. Travaillant sur la Syrie depuis 1990, ses recherches ont porté sur l'agriculture urbaine dans la vallée de l'Oronte, sur les stratégies sociales liées à la précarité et enfin sur les espaces et les pratiques du commerce à Alep et à Damas. Jean-Claude David, géographe, chargé de recherches au CNRS à la retraite, a séjourné dix ans à Alep de 1968 à 1972 et de 1977 à 1983. Il y a effectué ensuite, quasi annuellement, des missions outre celles à Damas, à Beyrouth et au Caire. Il s'intéresse en particulier aux espaces publics, à l'architecture domestique et au patrimoine institutionnel ou « populaire » qui ont donné lieu à de nombreuses publications sur ces questions. Sommaire: Liste des contributeurs 9, Thierry Boissière et Jean-Claude David, Prologue 11, Introduction générale 27; Première partie. Comment la troisième ville de l'Empire ottoman est devenue un chef-lieu de mouhafaza en Syrie: 1. Fabrice Balanche Alep et ses territoires : une métropole syrienne dans la mondialisation 39, 2. Azad Ahmad Ali Le rôle politique des tribus kurdes Milli et de la famille d'Ibrahim Pacha à l'ouest du Kurdistan et au nord du Bilad al-Cham (1878-1908) 67, 3. Nadine Méouchy Les temps et les territoires de la révolte du Nord (1919-1921) 81, 4. Mohammed Jamal Barout La renaissance de la Jéziré : Deir ez-Zor ottomane, de la désertion à la reconstruction 105, 5. Myriam Ababsa Raqqa, relais commercial d'Alep en Jéziré, en mal de développement 121, 6. Salim Badlissi et Roman-Oliver Foy Les fermes d'État dans le gouvernorat d'Alep : une expérience dans le contexte du développement hydro-agricole de la Réforme agraire 141, 7. Anne-Fleur Delaistre, Camille Lafrance et Cyril Roussel La frontière turco-syrienne dans la province d'Alep : un nouvel espace de circulation 159; Deuxième partie. Ville planifiée et ville spontanée, identité et pouvoirs locaux, centralisme étatique: 8. Jean-Claude David Production et qualification de l'espace urbain. Entre informel et corruption 179, 9. Salwa Sakkal Croissance et contrôle de l'espace. L'informel et l'urbanisme, la municipalité et l'État 197, 10. Sophie-Anne Sauvegrain Pratiques quotidiennes et modes de consommation des jeunes à Alep 229, 11. Yasmine Bouagga Aux marges d'Alep : les camps de réfugiés palestiniens 245, 12. Thomas Pierret Le clergé sunnite alépin : provincialisation et affirmation de l'élément tribalo-rural 265; Troisième partie. Le commerce et les affaires, de l'économie de souk à la mondialisation: 13. Françoise Metral Alep, le commerce et les affaires 283, 14. Thierry Boissière De l'économie de souk à la mondialisation 297, 15. Patrik Meier Le conte de deux villes : Alep du point de vue des marchands du souk 319, 16. Paul Anderson The Social Life of Yarn in Aleppo : Trust and Speculation in a Time of Economic Transformation 333, 17. Thierry Boissière et Paul Anderson L'argent et les affaires à Alep : Succès et faillite d'un « ramasseur d'argent » dans les années 1980-2009 351, 18. Thierry Boissière Entre développements des espaces de commerce et mutations urbaines, le quartier de 'Aziziyyé à Alep 369; Quatrième partie. Patrimoine institutionnel et patrimoine vivant: 19. Jean-Claude David Valorisation du patrimoine mondial alépin. Valeur d'usage et référence identitaire, attraction touristique, vitrine du nouveau centre 393, 20. Pauline Bosredon La patrimonialisation de la vieille ville d'Alep entre stratégies de développement local et pratiques ordinaires 419, 21. Touria Moutia Patrimoine institutionnel et patrimoine vivant : le patrimoine habité 445, 22. Thierry Grandin Les problèmes de réhabilitation privée des monuments du patrimoine alépin : le cas des demeures traditionnelles 481, En guise de conclusion Samir Aïta Penser Alep autrement 521, Alep en images 533, Bibliographie générale 547, Glossaire 563, Table des illustrations 579.
Located on the island of Bahrain, the tell of Qal'at al-Bahrain was a main port occupying a strategic geographical position, in the middle of the Persian Gulf, between the Middle East and the rest of the Asian continent. Thanks to its coastal position, the site played during several millenia (from the 3rd millenium BC, until the 17th century AD), an important commercial and maritime role, between Mesopotamia, the Iranian and Arab coasts, Oman, the Indian sub-continent or the Far East.Excavated since nearly sixty years, this coastal settlement offers to the archaeologists an exceptional, unique stratigraphy in the Arabian Peninsula, which extends from the Early Dilmun (c. 2200 BC) to the Middle Islamic period (c. 13-16th centuries AD), and provides the opportunity to study and compare the successive occupations at the site. Beyond this regional reference status, Qal'at al-Bahrain presents by its monuments (residential, administrative, commercial, religious and military) a true testimony of the historical development of Dilmun, the most important culture of the ancient Gulf.The numerous architectural vestiges are associated with a diversified archaeological equipment (ceramic, metal, figurative art, inscriptions, seals, vegetal and faunal macro-remains, including a large number of fish remains). The present study is devoted to the fish remains unearthed during the various excavation seasons led by the French archaeological mission, from 1989 to 1996, then from 2000 to 2004, and completed by the results gathered at the time of the Danish excavations, carried out since the 1950s. The bone material, which is abundant and quite well preserved, allows a diachronic study of this sample.The determination of the fish bones reveals a constant spectrum of four families throughout the occupation of the site: Serranidae (groupers), Carangidae (carangues), Sparidae (seabream) and Lethrinidae (emperors). Their importance varies within each occupation and it is then interesting to note the correlation between the consumed species and the inhabitants of the site.If the Early Dilmun period shows a rather diversified spectrum, the arrival of the Kassites on the island (c. 1450 BC) suggests a much more directed fishing activity, with the capture of the emperors. It seems that there is a preference for this family. The following periods show again a more diversified spectrum, which increased at the time of the spread of Islam on the island. The consumed species approach those marketed then nowadays. This large variety is linked with a reduction in the sizes of the fishes, which can be explained by a new fishing territory and the capture of new species to diversify the fish consumption.In spite of these notable differences during occupations which can rely on the inhabitants and their food preference, it appears that the successive populations of Qal'at al-Bahrain exploited intensely the coastal resources and had a perfect knowledge of the marine environment and behaviours of the captured species. ; Localisé sur l'île de Bahreïn, le tell de Qal'at al-Bahreïn fut un grand port occupant une position géographique stratégique, au milieu du Golfe persique, entre le Proche-Orient et le reste du continent asiatique. Grâce à cette position littorale, le site joua pendant plusieurs millénaires (du 3e millénaire avant J.-C., jusqu'au 17e siècle de notre ère), un important rôle commercial et maritime, entre la Mésopotamie, les côtes iraniennes et arabes, l'Oman, le sous-continent indien ou encore l'Extrême-Orient.Fouillé depuis près de soixante années, ce site d'habitat offre aux archéologues une stratigraphie exceptionnelle, unique dans la Péninsule arabique, qui s'étend du Dilmoun Ancien (c. 2200 av. J.-C.) jusqu'à la période islamique (c. 13e-16e siècle ap. J.-C.) et permet l'étude comparative des occupations successives du site. Au-delà de ce statut de référence régionale, Qal'at al-Bahreïn présente par ses monuments (résidentiels, administratifs, commerciaux, religieux et militaires) un véritable témoignage du développement historique de Dilmoun, culture la plus importante du Golfe antique.Les nombreux vestiges architecturaux sont associés à un matériel archéologique diversifié (céramique, métal, représentations figurées, inscriptions, sceaux, macrorestes végétaux et fauniques, incluant un grand nombre de restes de poissons). La présente étude porte sur les restes osseux de poissons exhumés lors des différentes campagnes de fouilles conduites par la mission archéologique française, de 1989 à 1996, puis de 2000 à 2004, complétés par les résultats obtenus lors des fouilles danoises, menées entre les années 50 à 70.Ce matériel osseux, abondant, et généralement bien conservé, est très bien stratifié, ce qui a permis une étude diachronique de cet échantillon.La détermination des os de poissons a permis de mettre en évidence un spectre constant de quatre familles tout au long de l'occupation du site : les Serranidae (mérous), les Carangidae (carangues), les Sparidae (sars) et les Lethrinidae (empereurs). Leur importance varie au sein de chaque occupation et il est alors intéressant de noter la corrélation entre les espèces consommées et les habitants du site.Si la période du Dilmoun Ancien montre un spectre assez varié, l'arrivée sur l'île des Kassites (c. 1450 av. J.-C.) met en avant une pêche très orientée, avec la capture des empereurs. Il semble qu'il y ait une préférence pour cette famille. Les périodes suivantes montrent un spectre à nouveau plus diversifié, qui s'étoffe d'avantage lors de la diffusion de l'Islam sur l'île. Les espèces consommées se rapprochent alors de celles commercialisées de nos jours. Cette grande variété s'accompagne d'une diminution des tailles des poissons, qui peut s'expliquer par un nouveau territoire de pêche et la capture de nouvelles espèces afin de diversifier la consommation de poisson.Malgré ces différences notables au cours des occupations qui peuvent être liées aux habitants et à leur préférence alimentaire, il apparait que les populations successives de Qal'at al-Bahreïn ont intensément exploité les ressources côtières et avaient une parfaite connaissance du milieu marin et des comportements des espèces capturées.
Located on the island of Bahrain, the tell of Qal'at al-Bahrain was a main port occupying a strategic geographical position, in the middle of the Persian Gulf, between the Middle East and the rest of the Asian continent. Thanks to its coastal position, the site played during several millenia (from the 3rd millenium BC, until the 17th century AD), an important commercial and maritime role, between Mesopotamia, the Iranian and Arab coasts, Oman, the Indian sub-continent or the Far East.Excavated since nearly sixty years, this coastal settlement offers to the archaeologists an exceptional, unique stratigraphy in the Arabian Peninsula, which extends from the Early Dilmun (c. 2200 BC) to the Middle Islamic period (c. 13-16th centuries AD), and provides the opportunity to study and compare the successive occupations at the site. Beyond this regional reference status, Qal'at al-Bahrain presents by its monuments (residential, administrative, commercial, religious and military) a true testimony of the historical development of Dilmun, the most important culture of the ancient Gulf.The numerous architectural vestiges are associated with a diversified archaeological equipment (ceramic, metal, figurative art, inscriptions, seals, vegetal and faunal macro-remains, including a large number of fish remains). The present study is devoted to the fish remains unearthed during the various excavation seasons led by the French archaeological mission, from 1989 to 1996, then from 2000 to 2004, and completed by the results gathered at the time of the Danish excavations, carried out since the 1950s. The bone material, which is abundant and quite well preserved, allows a diachronic study of this sample.The determination of the fish bones reveals a constant spectrum of four families throughout the occupation of the site: Serranidae (groupers), Carangidae (carangues), Sparidae (seabream) and Lethrinidae (emperors). Their importance varies within each occupation and it is then interesting to note the correlation between the consumed species and the inhabitants of the site.If the Early Dilmun period shows a rather diversified spectrum, the arrival of the Kassites on the island (c. 1450 BC) suggests a much more directed fishing activity, with the capture of the emperors. It seems that there is a preference for this family. The following periods show again a more diversified spectrum, which increased at the time of the spread of Islam on the island. The consumed species approach those marketed then nowadays. This large variety is linked with a reduction in the sizes of the fishes, which can be explained by a new fishing territory and the capture of new species to diversify the fish consumption.In spite of these notable differences during occupations which can rely on the inhabitants and their food preference, it appears that the successive populations of Qal'at al-Bahrain exploited intensely the coastal resources and had a perfect knowledge of the marine environment and behaviours of the captured species. ; Localisé sur l'île de Bahreïn, le tell de Qal'at al-Bahreïn fut un grand port occupant une position géographique stratégique, au milieu du Golfe persique, entre le Proche-Orient et le reste du continent asiatique. Grâce à cette position littorale, le site joua pendant plusieurs millénaires (du 3e millénaire avant J.-C., jusqu'au 17e siècle de notre ère), un important rôle commercial et maritime, entre la Mésopotamie, les côtes iraniennes et arabes, l'Oman, le sous-continent indien ou encore l'Extrême-Orient.Fouillé depuis près de soixante années, ce site d'habitat offre aux archéologues une stratigraphie exceptionnelle, unique dans la Péninsule arabique, qui s'étend du Dilmoun Ancien (c. 2200 av. J.-C.) jusqu'à la période islamique (c. 13e-16e siècle ap. J.-C.) et permet l'étude comparative des occupations successives du site. Au-delà de ce statut de référence régionale, Qal'at al-Bahreïn présente par ses monuments (résidentiels, administratifs, commerciaux, religieux et militaires) un véritable témoignage du développement historique de Dilmoun, culture la plus importante du Golfe antique.Les nombreux vestiges architecturaux sont associés à un matériel archéologique diversifié (céramique, métal, représentations figurées, inscriptions, sceaux, macrorestes végétaux et fauniques, incluant un grand nombre de restes de poissons). La présente étude porte sur les restes osseux de poissons exhumés lors des différentes campagnes de fouilles conduites par la mission archéologique française, de 1989 à 1996, puis de 2000 à 2004, complétés par les résultats obtenus lors des fouilles danoises, menées entre les années 50 à 70.Ce matériel osseux, abondant, et généralement bien conservé, est très bien stratifié, ce qui a permis une étude diachronique de cet échantillon.La détermination des os de poissons a permis de mettre en évidence un spectre constant de quatre familles tout au long de l'occupation du site : les Serranidae (mérous), les Carangidae (carangues), les Sparidae (sars) et les Lethrinidae (empereurs). Leur importance varie au sein de chaque occupation et il est alors intéressant de noter la corrélation entre les espèces consommées et les habitants du site.Si la période du Dilmoun Ancien montre un spectre assez varié, l'arrivée sur l'île des Kassites (c. 1450 av. J.-C.) met en avant une pêche très orientée, avec la capture des empereurs. Il semble qu'il y ait une préférence pour cette famille. Les périodes suivantes montrent un spectre à nouveau plus diversifié, qui s'étoffe d'avantage lors de la diffusion de l'Islam sur l'île. Les espèces consommées se rapprochent alors de celles commercialisées de nos jours. Cette grande variété s'accompagne d'une diminution des tailles des poissons, qui peut s'expliquer par un nouveau territoire de pêche et la capture de nouvelles espèces afin de diversifier la consommation de poisson.Malgré ces différences notables au cours des occupations qui peuvent être liées aux habitants et à leur préférence alimentaire, il apparait que les populations successives de Qal'at al-Bahreïn ont intensément exploité les ressources côtières et avaient une parfaite connaissance du milieu marin et des comportements des espèces capturées.