The inventory of the library of the lawyer Julien Brodeau, drawn up in 1658 on the occasion of the marriage of his son Julien II, is an exceptional document for two main reasons : it is complete and it reflects the classification of books whose titles are described with sufficient precision to allow the identification of most of them. The approximately 6,000 volumes that make up the Brodeau's library represent a wealth of information that has required the development of appropriate tools. In order to measure the library's content and to perform cross-calculations with other data, it was necessary to adopt a classification system sufficiently close to that of the library so as not to distort it. We have used the classification of the bookseller Brunet reviewed by the historian and librarian Henri-Jean Martin. The approximately 300 books that were found from the Brodeau's library showed that this library, although encyclopaedic, was a library of study. Less subject to the fashion phenomenon than the state libraries, it reveals a number of religious and political options of its author. We have painted the life of this library from its origin until its scattering in 1698 through the life of the Brodeau family and its social evolution. This allowed not only to determine the causes of its scattering but to situate it in the Parisian society of the time. Sign of openness of mind of its author, the Brodeau's library was an object shared by scholars of different persuasions in order to serve the legal science inherited from the humanists. ; L'inventaire de la bibliothèque de l'avocat Julien Brodeau, dressé en 1658 à l'occasion du mariage de son fils Julien II, est un document exceptionnel pour plusieurs raisons : il est complet et il reflète le classement des livres dont les titres sont renseignés avec une précision suffisante pour permettre l'identification de la plupart d'entre eux. Les quelque 6 000 volumes qui constituent la bibliothèque de Brodeau représentent une mine d'informations dont l'exploitation a nécessité l'élaboration d'outils adaptés. Afin de pouvoir mesurer la bibliothèque par son contenu et d'opérer des calculs croisés avec d'autres données, il a été notamment nécessaire d'adopter un système de classement suffisamment proche de celui de la bibliothèque pour ne pas le dénaturer. C'est la classification du libraire Brunet revue par l'historien et bibliothécaire Henri-Jean Martin qui a été utilisée. Les quelque 300 exemplaires qui ont été retrouvés de la bibliothèque de Brodeau ont montré que cette bibliothèque, bien qu'encyclopédique, était une bibliothèque d'étude. Moins soumise au phénomène de mode que les bibliothèques d'apparat, elle révèle un certain nombre d'options religieuses et politiques de son auteur. Nous avons retracé la vie de cette bibliothèque depuis son origine jusqu'à sa dispersion en 1698 à travers la vie de la famille Brodeau et son évolution sociale. Ceci a permis non seulement de déterminer les causes de sa dispersion mais de la situer dans la société parisienne de l'époque. Témoin de l'esprit d'ouverture de son auteur, la bibliothèque de Brodeau était un objet partagé par des érudits d'opinions diverses au service de la science juridique héritée des humanistes.
Despite the impressive techno-scientific capacity of modern societies, and for the most part precisely as a result of it, several indicators leave no doubt about the accelerated destruction of the nature of the planet. Although signs of this degradation have been perceived at various moments in history, it is from the effects of the Industrial Revolution that men, for the first time on a visible scale, becomes aware of his role as an agent of environmental change and decides to act to combat the negative effects of these changes. A milestone in the history of contemporary environmental protection goals, this important change resulted both in the constitution of an autonomous segment of society concerned with the protection of nature, and in the institutionalisation of a specific operational tool: the natural protected area.The impressive success protected areas have found among governments should not obscure the fact that this success is a relatively recent phenomenon resulting from the profound modifications nature protection policy has seen in the last decades, which have also led to two in increasingly visible observations. On the one hand, states have experienced a significant increase in the financial resources needed for the conservation of natural areas, followed by the recognition that protected areas should benefit from a certain financial independence and contribute to development. On the other hand, it is increasingly clear that the effectiveness of protected areas depends on the awareness, education, persuasion and the commitment of the population.As a consequence, new forms of regulation are sought and law is called upon to offer alternatives for the valorisation of these spaces and the integration of environmental concerns into social practices. In this regard, protected Areas can play an important role as experimental areas for the search of such an alternative, as they are spaces that have both a growing need for financial resources and the necessary regulatory and institutional framework necessary for the development of such new practices.In this sense, valorisation has gained recognition as a concept capable of responding to the current challenges of nature conservation policies, for its aptitude to link the seemingly contradictory goals of nature protection and local economic development.In this work we seek to identify and compare how Brazilian and French law have taken into account this new objectives, and their contributions towards it implementations. In other words, this thesis draws on the valorisation of the environmental heritage of protected areas in Brazilian and French law, from a comparative point of view. Towards this objective, it deals successively with the notions of valorisation of the environmental heritage of Protected Area, the political consideration of this valorisation as a notion capable of responding to the contemporary challenges of protected areas, and finally the contributions of Brazilian law and French law. ; En dépit de l'impressionnante capacité technoscientifique des sociétés modernes, et en grande partie justement à ce titre, plusieurs indicateurs ne laissent aucun doute quant à la destruction accélérée de la nature de la planète. Bien que des signes de cette dégradation aient été perçus à divers moments de l'Histoire, c'est à partir des effets de la Révolution Industrielle que l'Homme, pour la première fois à une échelle visible, prend conscience de son rôle en tant qu'agent du changement environnemental et décide de s'organiser pour combattre les effets négatifs de ces changements. Il s'agit d'un jalon essentiel pour les objectifs contemporains de protection de l'environnement, qui a eu pour conséquence d'une part, la constitution d'un segment autonome de la société concerné par la protection de la nature, et d'autre part l'institutionnalisation d'un outil opérationnel privilégié : l'Aire naturelle protégée.Sans surprise, les instruments juridiques des Aires protégées font partie aujourd'hui des droits de la plupart des pays et couvrent une partie importante de la surface de la planète. Toutefois, cela ne doit pas occulter que le succès des Aires protégées auprès des gouvernements des pays est un phénomène relativement récent et qui résulte des profonds changements opérés au cours des dernières décennies sur les objectifs des politiques publiques de protection de la nature.Ces nouveaux éléments, et la recherche de leur intégration, ont conduit à deux constatations de plus en plus évidentes. D'un côté, les États ont connu une augmentation importante des ressources financières nécessaires à la conservation des espaces naturels, accompagnée de la reconnaissance que les Aires protégées devraient bénéficier autant que possible d'une certaine indépendance financière. D'un autre côté, il est de plus en plus clair que la recherche de l'efficacité des Aires protégées passe nécessairement par la sensibilisation, l'éducation, la persuasion et l'engagement de la population.Pour ces raisons, des nouvelles formes de réglementation sont recherchées et le droit est mobilisé pour offrir des alternatives permettant la valorisation de ces espaces et l'intégration des préoccupations environnementales dans les pratiques sociales.En ce sens, la valorisation - qui s'appuie souvent sur la stratégie de patrimonialisation et d'appropriation d'un certain nombre d'éléments matériels et immatériels des espaces naturels, afin d'augmenter simultanément la sensibilisation à leur importance et de lever les fonds nécessaires pour qu'ils soient protégés de la manière adéquate – fait l'objet d'une croissante reconnaissance comme une notion capable de répondre aux défis actuels des politiques publiques de conservation, pour son potentiel à lier les objectifs apparemment contradictoires de protection de la nature et de développement économique local.Dans ce travail nous cherchons à identifier et comparer la prise en compte de ces nouvelles préoccupations et les contributions des droits brésilien et français. Autrement dit, cet ouvrage traite de la valorisation du patrimoine environnemental des Aires protégées en droit brésilien et en droit français, à partir d'un point de vue comparatif. Dans ce but, elle traite successivement des notions de valorisation du patrimoine environnemental et d'Aire protégée, de la prise en compte politique de cette valorisation comme notion susceptible de répondre aux défis contemporains des Aires protégées, et finalement des contributions des droits brésilien et français en termes d'opérationnalisation de cet objectif. ; Apesar da impressionante capacidade técnico-científica das sociedades modernas, e em grande justamente como suaconsequência, vários indicadores não deixam dúvidas sobre a destruição acelerada da natureza do planeta. Embora ossinais dessa degradação tenham sido percebidos em vários pontos da história, as preocupações com o ambiente são umfenômeno moderno e levaram tanto à constituição de um segmento autônomo da sociedade preocupado com a proteçãoda natureza, quanto à institucionalização de uma ferramenta operacional específica: a área natural protegida.Esta tese tem como objeto a valorização do patrimônio ambiental das áreas protegidas nos direitos brasileiro e francês, naperspectiva do direito comparado. Ela trata das noções de valorização do patrimônio e de áreas protegidas, daconsideração política, científica e jurídica do objetivo de valorização, e, enfim, das contribuições do direito brasileiro edo direito francês para dar efetividade a essa valorização.
Carl Schmitt je jedan od najposvećenijih protivnika liberalnog univerzalizma sa svojim pojmom pluralističke, racionalne i uključive konsenzualne politike kao progresivnog demokratskog projekta i svojeg razumijevanja političke arene kao pročišćene, od sukoba slobodne, i na taj način progresivne kretnje demokratske logike. U ovom radu nastojat ću pokazati Schmittove pesimističke i negativne stavove, zasnovane na ontološkim i teološkim temeljima, o deliberativnom modelu politike koja tvrdi da partikularna volja može doći do koncepta zajedničkog javnog interesa ili zajedničkog dobra kroz raspravu i dijalog. Nadalje, pokušat ću pokazati da unutar Schmittovog projekta koncept diktature suverena postoji kao nužni kontrapunkt pojmu politič- kog. Schmitt odbija razumijevati politički život kao medij dijalog koji vodi razumskom konsenzusu. U ovom kontekstu, suveren iz Schmittove teorije mora se razumijevati upravo kao sila napravljena da proizvodi homogenost kroz hegemoniju. Hegemonija, u Gramscijevom smislu, nije gola opresivna sila. Namjesto toga, odnosi se na vladajuću silu sposobnu upisati vlastitu ideologiju i pogled na svijet u javnost kroz uvjeravanje. U tom okviru, ljevičarski mislitelji poput Mouffea, koji preporuča da moramo misliti »sa Schmittom protiv Schmitta« kako bismo razvili novo demokratsko političko razumijevanje, svraćaju pozornost na Schmittovu tezu da je svaki politički identitet u funkciju »mi–oni« antinomije, ali im promiče činjenica da je nemoguće deducirati koncept zbiljski demokratske javne sfere iz Schmittove teorije. Kao što će biti naglašenu u radu, demokracija u Schmittovom smislu može biti savršena forma suverenosti, takva kakva usuprot liberalnoj demokraciji rezultira homogenizacijom i isključenjem heterogenosti, te na taj način mora biti začeta kao fundamentalno hegemonijski sistem. Schmittov ideal demokracije zahtijeva da politički identiteti, javno mišljenje, javna sfera i formiranje volje vudu rezultati suverenove volje i bez prostora za raspravu. ; Carl Schmitt is one of the most dedicated opponents of liberal universalism, with its notion of pluralist, rational and non-exclusivist consensus politics as a progressive democratic project and its understanding of the political arena – "purified", being free from struggles and conflict – as the progressive move of democratic logic. In this paper I will first try to show Schmitt's pessimistic and negative stance based on ontological and theological grounds on the deliberative model of politics with its claim about the possibility of making particular wills reach the conception of common public interest or the common good through discussion and dialogue. Secondly, I'll try to show that, within Schmitt's project, the concept of the sovereign dictatorship exists as the necessary counterpoint to the concept of the political. Schmitt refuses to understand political life as a medium of dialogue leading to a rational consensus. In this context, the sovereign in Schmitt's theory should be precisely understood as a force constructed to reproduce homogeneity in a hegemonic manner. Hegemonia, in a Gramscian sense, is not a bare oppressive force. Rather, it refers to a ruling force which is able to inject its own ideology and world view into the public through persuasion. In this framework, leftist thinkers like mouffe, who recommended that we should think "with Schmitt against Schmitt" in order to develop a new democratic political understanding, draw attention to Schmitt's thesis that every political identity functions as "we-they" antinomy, yet they miss the fact that it is impossible to deduce a conception of a truly democratic public sphere from Schmitt's theory. As it will be emphasized in this paper, democracy in the Schmittian sense can be the perfect form of sovereignty, one which in contrast to liberal democracy results in homogenization and the exclusion of the heterogeneous and thus must be conceived as a fundamentally hegemonic system. The Schmittian ideal of democracy requires that political identities, public opinion, public sphere and will formation are the products of a sovereign will and not of open and free discussion. ; Carl Schmitt est l'un des opposants les plus puissants de l'universalisme libérale de par sa notion de consensus politique pluraliste, rationnel et non exclusiviste en tant que projet démocratique progressiste, mais aussi de par sa compréhension de l'arène politique - « purifiée », libre de toutes luttes et de tout conflit – en tant que mouvement progressiste de la logique dé- mocratique. Dans cet article, je vais en premier lieu tenter de montrer l'opinion pessimiste et négative de Schmitt – basée sur des fondements ontologiques et théologiques – concernant le modèle délibératif de la politique et sa prétention à penser que la formation de volontés particulières pourrait toucher l'intérêt public commun ou le bien commun à travers la discussion et le dialogue. En second lieu, je vais tenter de montrer qu'à l'intérieur du projet de Schmitt le concept de dictature souveraine existe comme contrepartie nécessaire au concept du politique. Schmitt refuse de penser la vie politique comme instrument de dialogue menant au consensus rationnel. Ainsi, le souverain dans la théorie de Schmitt doit précisément être compris comme une force construite pour reproduire une telle homogénéité de manière hégémonique. Hegemonia, au sens gramscien, n'est pas une simple force oppressive ; il s'agit plutôt d'un terme qui se réfère à une force dirigeante capable d'injecter sa propre idéologie et vision du monde dans le domaine public à travers la persuasion. Dans ce contexte, certains penseurs de gauche telle que mouffe qui nous recommande de penser « avec, et contre, Schmitt » dans le but de développer une nouvelle compréhension de la politique démocratique, attirent notre attention sur la thèse de Schmitt où chaque identité politique fonctionne par l'antinomie « nous/eux ». Toutefois, ces penseurs passent à côté du fait qu'il est impossible de déduire une conception de réelle sphère publique démocratique sur la base de la théorie de Schmitt. Comme cet article le souligne bien, la démocratie au sens schmittien peut être la forme parfaite de souveraineté, une forme qui – en contraste avec la démocratie libérale – aboutit à une homogénéisation en excluant l'hétérogé- néité, et ainsi doit être conçue comme un système fondamentalement hégémonique. Selon l'idéal schmittien de démocratie, les identités politiques, l'opinion publique, la sphère publique et la formation de volontés doivent être les produits, non pas d'une discussion ouverte et libre, mais d'une volonté souveraine. ; Carl Schmitt ist einer der mächtigsten Gegner des liberalen Universalismus mit dessen Vorstellung von pluralistischer, rationaler und nicht exklusivistischer Konsenspolitik als einem progressiven demokratischen Projekt und dessen Verständnis der politischen Arena – "gereinigt", frei von Kämpfen und Konflikten – als eines progressiven Schritts der demokratischen Logik. In diesem Beitrag werde ich zunächst versuchen, Schmitts pessimistische, negative und auf ontologischer und theologischer Grundlage ruhende Haltung zum Beratungsmodell der Politik darzulegen, mit dessen Behauptung über die möglichkeit, partikulare Willen zu veranlassen, durch Diskussion und Dialog die Konzeption des gemeinschaftlichen öffentlichen Interesses oder Gemeinwohls zu erreichen. Zweitens werde ich versuchen zu zeigen, dass im Rahmen des schmittschen Projekts der Begriff der souveränen Diktatur als notwendiger Kontrapunkt zum Begriff des Politischen existiert. Schmitt weigert sich, das politische Leben als ein medium des Dialogs zu begreifen, das zu einem rationalen Konsens führt. In diesem Zusammenhang soll das Souveräne in der schmittschen Theorie eben als eine Gewalt aufgefasst werden, die konstruiert ist, um eine solche Homogenität in einer hegemonialen Art zu reproduzieren. Die hegemonia im gramscischen Sinne ist nicht eine bloß repressive Kraft; vielmehr bezieht sie sich auf eine herrschende Kraft, die imstande ist, durch Überzeugungsvermögen ihre eigene Ideologie und Weltanschauung in die Öffentlichkeit zu injizieren. Linksorientierte Denker wie mouffe, die empfohlen haben, wir sollten "mit Schmitt gegen Schmitt" denken, um ein neues demokratisches politisches Verständnis zu entwickeln, lenken in diesem Kontext das Augenmerk auf Schmitts These, jede politische Identität funktioniere durch die "wir – sie"-Antinomie, doch sie übersehen die Tatsache, dass es unmöglich ist, aus der schmittschen Theorie die Vorstellung von einer wahrhaft demokratischen öffentlichen Sphäre abzuleiten. Wie es in dieser Arbeit betont wird, kann die Demokratie im schmittschen Sinne die perfekte Form der Souveränität sein, die – im Gegensatz zur liberalen Demokratie – in der Homogenisierung und Ausgrenzung des Heterogenen resultiert und daher als ein grundlegend hegemoniales System erachtet werden muss. Das schmittsche Ideal der Demokratie erheischt, dass politische Identitäten, öffentliche meinung, öffentliche Sphäre und Willensbildung keine Produkte einer offenen und freien Diskussion, sondern eines souveränen Willens sind.
Les années 1860 sont marquées par un intérêt tout particulier de la part des autorités de la jeune Belgique, à l'égard de ses archives. A cette époque où la nation cherche encore à justifier son existence et les bases constitutionnelles de son régime, leur sauvegarde (ainsi que la réalisation d'états des lieux de certaines séries documentaires) est l'une des priorités de la classe politique. L'idée de réaliser des tables décennales des registres d'état civil apparaît pour la première fois dans un arrêté consulaire du 25 vendémiaire an IX (17 octobre 1800) et dans la loi du 20 juillet 1807. Mais il faut attendre 1861 pour que la nécessité de réaliser des tables générales des registres paroissiaux, à l'image de ce qui se fait pour l'état civil, soit évoquée lors d'une séance de la Chambre des représentants. L'enjeu de la problématique est double : il s'agit d'une part de procéder à une localisation des registres eux-mêmes, puis de mettre sur pied un outil permettant une consultation plus aisée. Pour les députés de la Chambre des représentants, l'utilité de disposer de tables des registres paroissiaux est d'autant plus criante que « les écritures [y] sont parfois difficiles à déchiffrer par la plupart des secrétaires communaux, et les actes sont généralement rédigés en latin par les curés ». L'intérêt historique des registres ne leur échappe bien sûr pas, mais en ce milieu du XIXe siècle, l'existence de tables aplanirait surtout « de grandes difficultés, lorsque, soit à l'occasion de successions ou de questions contentieuses, ou pour rectifier des filiations […], on veut se livrer à des recherches dans les registres ». Les députés évoquent même la possibilité que ces tables, si elles sont assez précises, puissent remplacer jusqu'à un certain point les actes originaux. La question est d'abord soumise aux conseils provinciaux, via la circulaire émanant du Département de l'Intérieur, le 16 janvier 1863. Ils sont invités à réfléchir à la faisabilité du projet et au coût qu'il engendrerait et, par la même occasion, « à faire dresser des inventaires de ces registres, en indiquant séparément les baptêmes, les mariages et les enterrements ». Si la question est soumise aux autorités provinciales plutôt qu'aux Archives de l'État, c'est qu'à ce moment les registres paroissiaux sont encore majoritairement conservés dans les communes. L.-P. Gachard, premier archiviste général du Royaume, et ses successeurs ne se sont pas occupés de la question de leur versement. Une circulaire du 3 mars, venant en complément de celle du 16 janvier, attire également l'attention des conseillers provinciaux sur le fait que nombre de registres sont encore aux mains des curés de paroisse et que d'autres sont tombés aux mains de particuliers : il leur faudra employer « la voie de la persuasion pour obtenir communication de ces registres ». Les différents conseils provinciaux se montrent très partagés face aux questions qui leur sont posées. Un certain nombre d'entre eux s'interroge sur l'utilité de ces tables : en double emploi selon les limbourgeois, forcément incomplètes (du fait d'un nombre important de registres disparus) donc insuffisantes et vaines pour les hainuyers. Tous réagissent au problème du coût de la mesure qu'ils estiment ne pas devoir assumer. Il est dès lors décidé par la Chambre qu'un subside extraordinaire serait voté, en plusieurs fois, et accordé aux communes qui en feraient la demande. Le surplus de la dépense serait assumé par les communes. La loi du 10 mai 1865 est votée en ce sens. Les communes ne se montrent pas enchantées par cette mesure et décident parfois de ne pas réaliser ces tables (le travail étant facultatif). D'autres entreprennent le travail avec un retard certain. Parfois, il s'avère que les registres sont établis avec peu de rigueur. En témoignent, en Brabant, les demandes répétées formulées par le gouverneur de la province et publiée au Mémorial administratif.
Les années 1860 sont marquées par un intérêt tout particulier de la part des autorités de la jeune Belgique, à l'égard de ses archives. A cette époque où la nation cherche encore à justifier son existence et les bases constitutionnelles de son régime, leur sauvegarde (ainsi que la réalisation d'états des lieux de certaines séries documentaires) est l'une des priorités de la classe politique. L'idée de réaliser des tables décennales des registres d'état civil apparaît pour la première fois dans un arrêté consulaire du 25 vendémiaire an IX (17 octobre 1800) et dans la loi du 20 juillet 1807. Mais il faut attendre 1861 pour que la nécessité de réaliser des tables générales des registres paroissiaux, à l'image de ce qui se fait pour l'état civil, soit évoquée lors d'une séance de la Chambre des représentants. L'enjeu de la problématique est double : il s'agit d'une part de procéder à une localisation des registres eux-mêmes, puis de mettre sur pied un outil permettant une consultation plus aisée. Pour les députés de la Chambre des représentants, l'utilité de disposer de tables des registres paroissiaux est d'autant plus criante que « les écritures [y] sont parfois difficiles à déchiffrer par la plupart des secrétaires communaux, et les actes sont généralement rédigés en latin par les curés ». L'intérêt historique des registres ne leur échappe bien sûr pas, mais en ce milieu du XIXe siècle, l'existence de tables aplanirait surtout « de grandes difficultés, lorsque, soit à l'occasion de successions ou de questions contentieuses, ou pour rectifier des filiations […], on veut se livrer à des recherches dans les registres ». Les députés évoquent même la possibilité que ces tables, si elles sont assez précises, puissent remplacer jusqu'à un certain point les actes originaux. La question est d'abord soumise aux conseils provinciaux, via la circulaire émanant du Département de l'Intérieur, le 16 janvier 1863. Ils sont invités à réfléchir à la faisabilité du projet et au coût qu'il engendrerait et, par la même occasion, « à faire dresser des inventaires de ces registres, en indiquant séparément les baptêmes, les mariages et les enterrements ». Si la question est soumise aux autorités provinciales plutôt qu'aux Archives de l'État, c'est qu'à ce moment les registres paroissiaux sont encore majoritairement conservés dans les communes. L.-P. Gachard, premier archiviste général du Royaume, et ses successeurs ne se sont pas occupés de la question de leur versement. Une circulaire du 3 mars, venant en complément de celle du 16 janvier, attire également l'attention des conseillers provinciaux sur le fait que nombre de registres sont encore aux mains des curés de paroisse et que d'autres sont tombés aux mains de particuliers : il leur faudra employer « la voie de la persuasion pour obtenir communication de ces registres ». Les différents conseils provinciaux se montrent très partagés face aux questions qui leur sont posées. Un certain nombre d'entre eux s'interroge sur l'utilité de ces tables : en double emploi selon les limbourgeois, forcément incomplètes (du fait d'un nombre important de registres disparus) donc insuffisantes et vaines pour les hainuyers. Tous réagissent au problème du coût de la mesure qu'ils estiment ne pas devoir assumer. Il est dès lors décidé par la Chambre qu'un subside extraordinaire serait voté, en plusieurs fois, et accordé aux communes qui en feraient la demande. Le surplus de la dépense serait assumé par les communes. La loi du 10 mai 1865 est votée en ce sens. Les communes ne se montrent pas enchantées par cette mesure et décident parfois de ne pas réaliser ces tables (le travail étant facultatif). D'autres entreprennent le travail avec un retard certain. Parfois, il s'avère que les registres sont établis avec peu de rigueur. En témoignent, en Brabant, les demandes répétées formulées par le gouverneur de la province et publiée au Mémorial administratif.
Discipline: études grecquesLa pagination du document disponible sous forme électronique ne correspond pas exactement à celle de la thèse "papier" présentée. Cela tient aux changements introduits par la version de Word utilisée pour convertir les textes grecs, composés à l'origine manuellement en Ismini, au format Unicode. ; This work is a study of the maxims (γνῶμαι) upon which the Greek literature, from the first poets to philosophers and historians, invites its audience to meditate. The role of those maxims in the elaboration of the moral, political, juridical and philosophical tradition is very important. If, for the Ancients, Homer was the master of the γνώμη, if the "mythical" explanations of the world were also "gnomic", so are the first philosophers, often poets themselves, only known through sententious fragments. The maxims are also central in the Histories of Herodotus, who builds, side by side, an historical argument and a web of poetical explanations. They are one of the keys to the sophists' art of persuasion. Thucydides reinvents them according to different criteria et rejects their poetic origin. As for Aristotle, he imagines a science devoted to them, the "gnomology". The enduring quality of those maxims is remarkable, as well as the role they play in the history of ideas in ancient Greece. Once put into words, the γνῶμαι seem to become set as so many unchanging formulas. But their meaning and significance change as time goes by, ensuring their relevance, even when the beliefs and values which had given birth to them became, if not suppressed, at least discussed, or even disputed. One must consider how those maxims, even though neither the words nor the formulas have changed, may have been used to explain very different realities, so distant sometimes that the latest could appear to make a clean sweep of the past. ; Ce travail est consacré à l'étude des « sentences » (γνῶμαι) que la littérature grecque, depuis les premiers poètes jusqu'aux philosophes et historiens, invite ses auditeurs et, plus tard, ses lecteurs à méditer. La place de ces maximes dans l'élaboration de la tradition morale, politique, juridique et philosophique est très importante. Si, pour les Anciens, Homère est le maître de la γνώμη, si les explications « mythiques » du monde sont également « gnomiques », de même, les premiers philosophes, souvent poètes eux-mêmes, ne sont connus que par de sentencieux fragments. Ce sont encore les sentences qui nourrissent les Enquêtes d'Hérodote, l'historien développant, côte à côte, un raisonnement historique et un réseau d'explications poétiques. Ce sont elles dont les sophistes font l'une des clefs de leur art, celui de persuader. Thucydide, lui, les réinvente selon d'autres critères et rejette leur origine poétique. Quant à Aristote, il invente leur science, la « gnomologie ». La pérennité de ces maximes est donc remarquable, tout comme le rôle qu'elles jouent dans l'histoire des idées en Grèce ancienne. Une fois exprimées, les γνῶμαι semblent se figer en autant de « formules ». Mais leur rôle, leur portée ont évolué au fil du temps, assurant à chaque fois leur pertinence, y compris lorsque les croyances et les valeurs qui leur avaient donné naissance se trouvèrent, sinon abolies, du moins discutées, voire contestées. Il convient donc d'apprécier de quelle manière ces sentences, sans que ni les mots ni les formules ne changent, ont pu servir à expliquer des réalités très différentes, si éloignées parfois que les plus récentes pouvaient sembler faire table rase du passé.
From the colonial era to our days, the malian school system has gone through various evolutions and changes throughout the course of History. Nonethless, the standards for quality education are still yet to be met. The deterioration of students'academic skills has been generating over the years a growing wave of disapproval from both students' parents and teachers, while the media and the government keep hiding behind flattering but untruthful success indicators, in an atmosphere of self-delusion.This thesis, called « THE ACCESS TO MEANING IN READING AND WRITTEN PRODUCTION : APTITUDES AND DEFICIENCIES OF MIDDLE AND HIGH SCHOOL MALIAN STUDEN TS », offers a perspective on a concrete issue : the struggle of malian students to acquire the skill of understanding oral and/or written information, both in reading and writing context. Highlighting several possibilities regarding the causes of this phenomenon, this work of observation, description and analysis aims to shed light on this very specific issue. Students difficulties to acquire reading and writing skills will be shown to be at the root of elevated failure rates and subsequent social and professional difficulties man students will face at the end of their school years.This research was conducted on a sample of 120 students and 25 teachers registered in 3 middle schools and 3 high schools in Bamako, Koulikoro and Mopti. The analysis is based on the hypothesis that both middle school and high school students know how to decipher written signs. However, we will show that, on some level, a majority of them is unable to truly get access to the meaning of words and sentences, and thus are not in capacity of producing neither meaningful, nor coherent texts.The data, gathered through surveys, oral and written tests, will allow us to determine to what extent the observed population is able to get access to information through reading, and will help us evaluate their ability to produce a written text making sense. Through the analysis of this same sample, we will demonstrate the correlation between the social and economic conditions of the parents and the writing skills of the students. ; De la période coloniale à nos jours, l'école malienne a connu plusieurs phases d'évolution au gré des vicissitudes de l'histoire. Cependant la quête de la qualité demeure vaine et le niveau des élèves est de plus en plus désapprouvé par les parents d'élèves, les éducateurs et les médias tandis que les politiques, dans leurs stratégies d'auto-persuasion, se glorifient des chiffres flatteurs qui cachent cette réalité.La présente thèse intitulée « L'ACCES AU SENS EN LEC TURE ET LA PRODUCTION A L'ECRIT : APTITUDES ET LACUNES DES COLLEGIENS ET LYCEENS DU MALI » se propose de partir d'un problème concret, les difficultés de maitrise de l'information écrite tant en lecture qu'en production, pour mieux cerner les causes de l'échec des collégiens et lycéens du Mali. Travail d'observation, de description et d'analyse, cette thèse a pour objectif majeur d'examiner un problème crucial enmilieu scolaire qu'elle soupçonne d'être la cause des taux élevés d'échec et de difficultés d'insertion socio-professionnelle au sortir du système scolaire.La recherche porte sur un échantillon de 120 élèves et de 25 enseignants enregistrés dans 3 collèges et 3 lycées de Bamako, Koulikoro et Mopti. L'hypothèse de base est que les collégiens et lycéens maliens savent déchiffrer l'écrit mais qu'à un certain niveau, ils n'ont pas véritablement accès au sens et ne sont pas capables de produire à l'écrit un texte cohérent ayant un sens.Des données recueillies par des questionnaires, des tests de niveau en lecture et de production à l'écrit permettront de définir avec une grande précision jusqu'à quel niveau ces publics ont accès à l'information et de déterminer leur aptitude à produire un texte écrit ayant un sens. Elles auront également pour rôle d'apporter des éléments d'information sur les rapports entre les conditions socioéconomiques des parents et les rapports à l'écrit des apprenants.
From the colonial era to our days, the malian school system has gone through various evolutions and changes throughout the course of History. Nonethless, the standards for quality education are still yet to be met. The deterioration of students'academic skills has been generating over the years a growing wave of disapproval from both students' parents and teachers, while the media and the government keep hiding behind flattering but untruthful success indicators, in an atmosphere of self-delusion.This thesis, called « THE ACCESS TO MEANING IN READING AND WRITTEN PRODUCTION : APTITUDES AND DEFICIENCIES OF MIDDLE AND HIGH SCHOOL MALIAN STUDEN TS », offers a perspective on a concrete issue : the struggle of malian students to acquire the skill of understanding oral and/or written information, both in reading and writing context. Highlighting several possibilities regarding the causes of this phenomenon, this work of observation, description and analysis aims to shed light on this very specific issue. Students difficulties to acquire reading and writing skills will be shown to be at the root of elevated failure rates and subsequent social and professional difficulties man students will face at the end of their school years.This research was conducted on a sample of 120 students and 25 teachers registered in 3 middle schools and 3 high schools in Bamako, Koulikoro and Mopti. The analysis is based on the hypothesis that both middle school and high school students know how to decipher written signs. However, we will show that, on some level, a majority of them is unable to truly get access to the meaning of words and sentences, and thus are not in capacity of producing neither meaningful, nor coherent texts.The data, gathered through surveys, oral and written tests, will allow us to determine to what extent the observed population is able to get access to information through reading, and will help us evaluate their ability to produce a written text making sense. Through the analysis of this same sample, we will demonstrate the correlation between the social and economic conditions of the parents and the writing skills of the students. ; De la période coloniale à nos jours, l'école malienne a connu plusieurs phases d'évolution au gré des vicissitudes de l'histoire. Cependant la quête de la qualité demeure vaine et le niveau des élèves est de plus en plus désapprouvé par les parents d'élèves, les éducateurs et les médias tandis que les politiques, dans leurs stratégies d'auto-persuasion, se glorifient des chiffres flatteurs qui cachent cette réalité.La présente thèse intitulée « L'ACCES AU SENS EN LEC TURE ET LA PRODUCTION A L'ECRIT : APTITUDES ET LACUNES DES COLLEGIENS ET LYCEENS DU MALI » se propose de partir d'un problème concret, les difficultés de maitrise de l'information écrite tant en lecture qu'en production, pour mieux cerner les causes de l'échec des collégiens et lycéens du Mali. Travail d'observation, de description et d'analyse, cette thèse a pour objectif majeur d'examiner un problème crucial enmilieu scolaire qu'elle soupçonne d'être la cause des taux élevés d'échec et de difficultés d'insertion socio-professionnelle au sortir du système scolaire.La recherche porte sur un échantillon de 120 élèves et de 25 enseignants enregistrés dans 3 collèges et 3 lycées de Bamako, Koulikoro et Mopti. L'hypothèse de base est que les collégiens et lycéens maliens savent déchiffrer l'écrit mais qu'à un certain niveau, ils n'ont pas véritablement accès au sens et ne sont pas capables de produire à l'écrit un texte cohérent ayant un sens.Des données recueillies par des questionnaires, des tests de niveau en lecture et de production à l'écrit permettront de définir avec une grande précision jusqu'à quel niveau ces publics ont accès à l'information et de déterminer leur aptitude à produire un texte écrit ayant un sens. Elles auront également pour rôle d'apporter des éléments d'information sur les rapports entre les conditions socioéconomiques des parents et les rapports à l'écrit des apprenants.
War, the struggle between social groups with different persuasions, has not been kept from the internet, a technology which was supposed to bring people together instead of breaking them apart. In internet communication we often find a particular kind of discourse that can be seen as hate speech, which is a manifestation of intolerance, racism, xenophobia and ethnocentrism, while from a different prespective it appears as trolling, a supposedly playful way of ridiculing others and disturbing communication by breaking certain codes of behaviour. In order to define the attitudes of internet users who comment on various articles about politics, we propose using a transitional term, the hate, from American slang, although it also functions very well in Poland. This term refers to an attitude of criticism which is characteristic of the slander engaged in by the "enraged" users on the internet. Our study analyzes the discourse of internet users in the comments on political articles published in the two major French and Polish dailies, Le Monde (lemonde.fr) and Gazeta Wyborcza (gazeta.pl). The paper discusses some examples of hate from a discourse analytical perspective as well as in terms of the vocabulary used, which contains forms that are often offensive and at the same time creative. We also examine the degree to which hate varies between speakers from different countries, and try to find out whether there are certain general trends in internet hate use due to globalisation. ; La guerre, cette lutte entre groupes sociaux aux convictions différentes, n'épargne pas internet qui était censé rapprocher les gens au lieu de les diviser. Dans la communication sur internet, nous retrouvons, souvent un discours particulier, relevant tant du hate speech qui est la manifestation de l'intolérance, du racisme, de la xénophobie et de l'ethnocentrisme que du trolling, c'est-à-dire de cette attitude visant à nuire à autrui en le ridiculisant et troubler la communication en brisant les bonnes moeurs. Afin de définir l'attitude des internautes qui commentent différents articles du monde politique sur internet, nous nous proposons d'utiliser un terme transitoire - hate qui est un emprunt au slang américain, fonctionnant cependant très bien aussi en Pologne. Ce terme englobe une attitude proche de la critique qui est toutefois caractéristique du persiflage des «rageux» sur la toile. Dans notre communication nous nous proposons d'analyser le discours des internautes présent dans les commentaires des articles politiques dans les deux plus grands quotidiens français et polonais dans leurs versions en ligne, respectivement Le Monde (lemonde.fr) et Gazeta Wyborcza (gazeta.pl). Il sera question d'exemples du phénomène hate tant au niveau de l'analyse du discours que de l'utilisation de formes lexicales souvent injurieuses, argotiques ou relevant de la créativité néologiques des internautes. Il sera aussi question de voir si le degré du hate varie selon les locuteurs de pays différents, ou si cela est une tendance générale pour la communauté linguistique des internautes et qui relève de la mondialisation. ; Vojna, ki predstavlja boj med družbenimi skupinami različnih miselnosti, ni prizanesla internetu, ki naj bi sicer ljudi zbližal, in ne delil. V komunikaciji na internetu naletimo pogosto na posebno vrsto diskurza, ki je tako sovražni govor (»hate«), ki izraža nestrpnost, rasizem, ksenofobijo in etnocentrizem, kot tudi tako imenovani »trolling«, ki je posebna strategija, ki želi škodovati drugemu, tako da ga osmeši in v komunikaciji prekrši družbene norme. Da bi opredelili obnašanje uporabnikov interneta, ki komentirajo različne politične članke, začasno predlagamo termin »hate«, ki je izposojenka iz ameriškega slenga in se pojavlja tudi na Poljskem. Termin označuje obnašanje, ki je blizu kritiki, ki jo na internetu izražajo »nepokorni« (»rageux«). V našem članku analiziramo diskurz uporabnikov interneta, ki se pojavlja v političnih komentarjih v spletnih izdajah najpomembnejšega francoskega in najpomembnejšega poljskega dnevnika: Le Monde (lemonde.fr) in Gazeta Wyborczka (gazeta.pl). Članek govori o sovražnem govoru tako na ravni diskurzne analize kot rabe besedišča, ki je pogosto žaljivo, slengovsko, ali pa odraža besedno inovativnost uporabnikov. Članek raziskuje tudi, ali je intenzivnost sovražnega govora različna glede na državo, kjer se pojavlja, oziroma ali gre za splošne jezikovne trende internetne skupnosti, ki so posledica mondializacije.
To better understand how persuasive communication works, researchers often mobilise social psychology. The aim of the article is to show how recent research in the fields of implicit socio-cognition and cognitive and linguistic psychology has been applied to advertising and political communications in order to better understand, first, the link between behaviour, second, the effects of advertising seen quickly and immediately forgotten, and, third, real-time psychological treatment of receivers in relation to messages. ; Pour mieux comprendre comment fonctionne la communication persuasive, les chercheurs mobilisent souvent la psychologie sociale. L'objectif de l'article est de montrer comment de récentes recherches dans les domaines de la socio-cognition implicite et de la psychologie cognitive et linguistique ont été appliquées aux communications publicitaire et politique afin de mieux connaître, premièrement, le lien attitude-comportement, deuxièmement, les effets de la publicité vue rapidement et aussitôt oubliée, et, troisièmement, les traitements psychologiques en temps réel des récepteurs face à des messages.
International audience ; Des émotions en chaîne : représentation théâtrale et circulation publique des affects au XVII e siècle Vous allez là pour vous réjouïr, et vous y trouvez un homme qui pleure auprès d'un autre homme, et cet autre auprès d'un autre, et tous ensemble avec la Comédienne qui représente Andromaque, et la Comédienne avec le Poëte : c'est une chaisne de gens qui pleurent, comme dit vostre Platon. […] Ils [Les maux d'autruy] peuvent attacher vostre esprit agréablement, mais non pas le mien. 1 Prenant le parti du rire comique contre les pleurs de la tragédie, le Gélaste de La Fontaine évoque avec dérision l'agrément que son interlocuteur trouve à l'effusion larmoyante dans laquelle la représentation tragique plonge tous les spectateurs. Au-delà de l'opposition générique, le propos du rieur dresse le tableau d'une expérience émotionnelle théâtrale où se nouent des relations distinctes : outre la transmission des passions de la scène à la salle (pleurer « avec la comédienne qui représente Andromaque »), il suggère la constitution d'un « ensemble » où la proximité entre spectateurs joue un rôle dans la production de l'émoi collectif (pleurer « auprès d'un autre homme ») mais revendique pour finir la possibilité d'une diversité affective entre « moi » et les autres. Le discours de Gélaste conduit donc à considérer les émotions théâtrales moins comme un mode d'expression de la subjectivité que comme un mode de relation à autrui. Il invite alors à ne pas se contenter de l'approche poétique qui, elle, cantonne la circulation émotive au rapport entre le personnage et le spectateur, occultant ainsi la dimension essentiellement publique de la séance de théâtre 2. S'en tenir à cette approche, ce serait manquer ce qui fait des émotions théâtrales un fait social : tributaires du contexte de leur diffusion, tant physique que social, celles-ci échappent en effet à toute codification stable, et exigent qu'on fasse d'elles une histoire. Or, à en croire Gélaste, la « chaisne » des émotions constitue l'enjeu principal du théâtre au XVII e siècle. La représentation théâtrale est ainsi un point d'observation fécond des émotions publiques au Grand Siècle, précisément parce qu'elle agence des noeuds de relations-entre la scène, la salle, les spectateurs, les corps vivants, les corps fictifs-qui peuvent, selon les situations, produire des jeux de circulation variés. Cette multiplicité des vecteurs d'émotion conduit d'emblée à repenser l'idée d'une programmation de la réception, souvent considérée comme le propre du classicisme 3. Elle invite par ailleurs à interroger la place de l'émotion singulière au sein de l'assemblée, et la manière dont peuvent s'articuler les affects d'un individu et ceux du groupe. Parallèlement, l'hypothèse d'une conduction des émotions entre spectateurs est inséparable d'une prise en compte de leurs modalités de publication, que ce soit par leur expression (physique ou verbale) ou par les actions qu'elles suscitent. Enfin, se pose la question de la valeur éthique, politique et critique des émotions publiques, à un moment où le statut de la sensibilité constitue un objet de querelles récurrentes, particulièrement vivaces dans le cas du théâtre. Les récits et les descriptions des émotions théâtrales apparaissent dans des écrits qui ressortissent à des contextes discursifs très différents : dédicaces, traités poétiques, textes polémiques d'attaque ou de défense, memoranda, gazettes 4 … Certes, ces évocations des passions qui circulent au sein des assemblées de théâtre sont prises dans des logiques argumentatives parfois très fortes et se trouvent évidemment travaillées par la topique du discours dont elles relèvent. Aussi est-il impossible d'y voir des témoignages directs qui décriraient fidèlement le régime émotionnel lors de la représentation. Néanmoins, plusieurs raisons autorisent à y recourir pour tenter de saisir les effets concrets du spectacle. Tout d'abord, des modèles de compréhension de ces effets se retrouvent d'un texte à l'autre (la fièvre qui saisit le public, par exemple), et parfois chez des auteurs idéologiquement opposés. Ces récurrences font symptôme : elles montrent que la circulation des affects dramatiques pendant et autour de la représentation forme un point de fixation des réflexions de l'époque. En outre, puisque ces discours visent la persuasion, on peut faire l'hypothèse qu'ils décrivent des dynamiques émotionnelles qui ne sont pas sans rapport avec les sensibilités des contemporains et les représentations qu'ils s'en font : cette concordance est la condition de l'efficacité de tels discours. Plus encore, les polémistes affirment 1 La Fontaine, Les Amours de Psyché et de Cupidon [1669], éd. M. Jeanneret, Le Livre de Poche, 1991, p. 123. 2 Sur cette notion, voir C. Biet, « L'unité de la séance de théâtre : point de vue historique, point de vue méthodologique. Pour un autre regard sur le théâtre "classique" », PFSCL, n° 63, 2005, p. 487-504. 3 Pour la réfutation de ce lieu commun critique, voir H. Merlin, Public et Littérature en France au XVII e siècle, Paris, Les Belles Lettres, « Histoire », 1994. 4 Notre corpus réunit textes français et textes espagnols. En Espagne également, le débat sur la légitimité morale du théâtre traverse tout le XVII e siècle. Les adversaires espagnols mobilisent dans leurs attaques des récits et des anecdotes qui figurent la circulation des passions au théâtre, et auxquels font parfois explicitement référence les polémistes français, notamment Voisin.
Taiwan est un intérêt majeur de la politique étrangère des États-Unis. Ses valeurs, ses prouesses technologiques, et sa position géostratégique sont alignées sur les valeurs et les priorités américaines fondamentales pour la région, ce qui en fait un partenaire crucial des États-Unis en Asie Pacifique. En tant que tel, assurer à Taiwan un avenir stable et positif comme démocratie et comme un des principaux contributeurs de l'économie mondiale et de la communauté internationale est une priorité élevée. Au cours des 35 dernières années, les États-Unis ont joué un rôle important pour assurer la sécurité de Taiwan, tout en maintenant des relations constructives avec la République populaire de Chine (RPC). Rendu possible par des politiques remontant aussi loin que 1948, le Taiwan Relations Act (TRA) de 1979, modéré par trois communiqués communs américano-chinois, la continuité de la politique américaine a permis à la démocratie naissante de l'île de se développer, et a sauvegardé la crédibilité américaine dans la région Asie-Pacifique. Taiwan a servi de symbole visible de l'engagement de l'Amérique pour la paix et la sécurité dans cette région du monde. Pourtant, la politique américaine à Taiwan au cours de ces mêmes 35 années a fonctionné sur le principe que le seul intérêt de l'Amérique se situe dans le processus plus que dans les résultats, en ce qui concerne la résolution des différends entre les deux rives du détroit de Taiwan. Ainsi, l'objectif principal de la politique américaine est devenu de s'assurer que le processus de résolution n'est pas coercitif, ni unilatéral, ni préjudiciable aux intérêts des États-Unis 1 . En tant que démocratie au gouvernement stable, le rôle de Taiwan dans la promotion de la Chine en tant qu'acteur international responsable est important. Cependant, du point de vue de Pékin, le gouvernement démocratique de Taiwan, étant une alternative au modèle autoritaire de la RPC, présente un défi existentiel pour la légitimité du Parti communiste chinois (PCC) et son monopole sur le pouvoir politique intérieur. Considérant la légitimité politique dans le détroit comme un jeu sans gagnant ni perdant, les autorités de Pékin ont longtemps cherché la subordination politique de Taïwan à la République populaire de Chine sous le principe "un pays, deux systèmes". En vertu de ce principe, il n'y a qu'une seule Chine, Taiwan fait partie de la Chine, et la République populaire de Chine est le seul représentant chinois auprès de la communauté internationale. Appliquant ce principe "un pays, deux systèmes" à l'échelle internationale, la stratégie de Pékin se révèle comme étant l'isolement politique de Taiwan et la cogestion des relations États-Unis-Taiwan afin de contraindre la direction démocratiquement élue de l'île à une solution politique à des conditions favorables à Pékin. La République populaire de Chine a longtemps cherché à ajouter un amendement au TRA, sinon son abrogation pure et simple, afin d'affaiblir le soutien des États-Unis à Taiwan. L'approche fondamentale de Taiwan à maintenir le statu quo dans les relations avec les autorités de Pékin ne devrait pas changer avec l'inauguration du président élu Tsai Ing-wen et du Parti démocrate-progressiste (DPP) en mai 2016. Les différences de politique entre les administrations sortantes et entrantes ont inclus la meilleure manière de préserver la souveraineté face à un PCC de plus en plus affirmé. Alors que le KMT regarde « une Chine, des interprétations respectives » comme la meilleure façon d'assurer la souveraineté de la République de Chine (RDC) taïwanaise, le DPP a généralement considéré "une seule Chine" comme une question devant être négociée, plutôt qu'héritée ou concédée de manière unilatérale. Suite aux manifestations étudiantes dénonçant l'accord de commerce et de services inter-détroit, le paysage politique des relations inter-détroit a évolué. Les politiques de rapprochement ne dépendent plus uniquement de la volonté politique de l'administration au pouvoir, mais aussi des sentiments du public de Taiwan. La méfiance manifestée par le mouvement étudiant envers l'accord de services avec la Chine met en évidence les limites futures de l'intégration inter-détroit. En l'absence de politiques compensatoires, la pression politique de Pékin s'intensifiera. Indépendamment des politiques adoptées par l'administration entrante du DPP, les autorités de Pékin sont susceptibles de continuer à subordonner la RDC à la RPC en vertu du principe "un pays, deux systèmes". La réaffirmation par le secrétaire général du PCC, Xi Jinping, que le principe "un pays, deux systèmes" est la seule solution acceptable pour l'unification a été mise en évidence lors d'une réunion avec une délégation de Taiwan en octobre 2014 à Pékin. Alors que les entités associées au système de régulation inter-détroit de Pékin ont activement tendu la main à tous les partis du spectre politique taïwanais, la RPC a peut-être prévu d'accroître le recours à la persuasion coercitive, y compris la guerre politique et les menaces implicites d'intervention militaire. Alors que la politique de la RPC envers Taiwan est basée sur la légitimité politique, du côté des États-Unis, ce sont les intérêts et les principes nationaux qui façonnent la nature des relations américano-taïwanaises. Les États-Unis ont un rôle unique à jouer pour créer un environnement propice à quelque résolution durable. Au moins quatre écoles de pensée ont guidé la politique américaine dans le détroit de Taiwan ces dernières décennies 2 . Une de ces écoles estime que les États-Unis devraient s'accommoder de la position du PCC sur Taiwan afin de faire avancer les intérêts américains vers des relations sino-américaines stables et constructives. À l'opposé, une seconde école de pensée a favorisé l'abandon total de la politique américaine d'une seule Chine, et a appellé à l'extension de la reconnaissance diplomatique formelle de Taiwan. Depuis 1979, cependant, la troisième école de pensée, sans doute dominante, favorise le maintien du statu quo dans la politique américaine envers Taiwan. Invoquant l'ambiguïté de la politique américaine d'une seule Chine, les défenseurs du statu quo ont cessé de définir la nature des relations entre les deux rives du détroit de Taiwan. Ils font valoir à juste titre que l'approche actuelle, c'est-à-dire des relations diplomatiques formelles avec la République populaire de Chine et des relations non officielles avec les autorités de Taipei sous le Taiwan Relations Act, ont contribué à la paix et à la stabilité dans la région. Par la fourniture d'articles de défense et de services nécessaires à Taiwan, les défenseurs d'un statu quo de la politique américaine soulignent le rôle que les ventes d'armes ont joué pour permettre aux autorités de Taipei d'engager en confiance le dialogue avec leurs homologues de Beijing. Cependant, une quatrième école de pensée avance une stratégie "de stabilisation progressive", qui étendrait graduellement une légitimité égale des deux camps dans un cadre élargi de la politique américaine d'une seule Chine. La politique américaine doit encore rattraper les changements ayant eu lieu à Taiwan depuis 1996, spécialement depuis le premier transfert pacifique du pouvoir en 2000. Reconnaissant que la négociation sur la base de l'égalité souveraine est une condition nécessaire pour des entretiens politiques inter-détroit, les avocats de la politique américaine "un pays, deux gouvernements" soutiennent que des ajustements sont nécessaires pour créer un environnement plus propice à la résolution des différends sur la souveraineté dans le détroit de Taiwan. Le cadre sans gagnant ni perdant de relations diplomatiques formelles d'un côté et de liens informels de l'autre pouvait être approprié en 1979, lorsque les deux gouvernements étaient de type autoritaire. Cependant, la politique inter-détroit des États-Unis pourrait être de plus en plus difficile à maintenir à chaque nouvelle élection à Taiwan et la consolidation de la souveraineté populaire. Regardant la politique américaine d'une seule Chine sous un éclairage sans vainqueur ni perdant, Washington étend la légitimité du PCC à un état autoritaire tout en niant l'égale légitimité d'une RDC ayant évolué pour devenir une démocratie dynamique. Dans ces circonstances, les défenseurs de la quatrième école de pensée plaident pour une politique américaine reflétant une représentation aussi précise que possible du statu quo dans le détroit de Taiwan. Cette monographie évalue les risques associés à perpétuer l'agnosticisme américain, ainsi que les possibilités qui pourraient être mises à profit pour traiter avec les deux côtés du détroit de Taiwan selon une approche plus équilibrée. La politique américaine a créé les conditions de transformation de la République de Chine (RDC) d'un parti-état autoritaire à une démocratie représentative. Cependant, la politique américaine inter-détroit ne s'est pas ajustée afin de tenir compte de cette transformation fondamentale. Par conséquent, cette étude propose : 1) un aperçu général de l'histoire des relations entre les deux rives et de la politique des États-Unis ; 2) une analyse des forces motrices de l'avenir de Taiwan et de sa valeur pour la communauté internationale ; et 3) un aperçu des options alternatives de la politique américaine dans le détroit de Taiwan. La monographie conclut qu'une représentation plus objective du statu quo dans le détroit de Taïwan pourrait à long terme mieux servir les intérêts américains. La résolution des différences entre les deux rives est restreinte sans une large acceptation, sinon reconnaissance, de la légitimité de la République de Chine par la communauté internationale. La République populaire de Chine est immuable quant à son "principe d'une seule Chine" et s'oppose à toute solution créant "deux Chines" ou "une Chine, un Taiwan". Ce rapport ne remet pas fondamentalement en cause la politique américaine "d'une seule Chine". Elle ne promeut pas non plus "une Chine, un Taiwan" ou "deux Chines". Au contraire, le rapport propose un examen attentif d'une politique favorisant une relation normalisée avec les deux côtés du détroit dans le cadre d'une politique américaine d'une seule Chine élargie. L'objectif immédiat de la politique des États-Unis devrait être de réduire dans chaque camp la dépendance à l'utilisation de la force pour influencer les politiques dans le détroit de Taiwan, en particulier l'intimidation et la coercition de la RPC. Une solution politique prendra du temps. Mais à court terme, les incitations à la fois positives et négatives sont essentielles pour persuader la RPC de restreindre sa position martiale sur la rive faisant face à Taïwan et d'adopter une position plus souple sur les questions de souveraineté dans la région. Il incombe à Beijing, aux États-Unis, et à d'autres membres de la communauté internationale, de concevoir une solution viable qui serait acceptable pour le peuple taïwanais et également soucieux de la souveraineté populaire de Taiwan.
Taiwan est un intérêt majeur de la politique étrangère des États-Unis. Ses valeurs, ses prouesses technologiques, et sa position géostratégique sont alignées sur les valeurs et les priorités américaines fondamentales pour la région, ce qui en fait un partenaire crucial des États-Unis en Asie Pacifique. En tant que tel, assurer à Taiwan un avenir stable et positif comme démocratie et comme un des principaux contributeurs de l'économie mondiale et de la communauté internationale est une priorité élevée. Au cours des 35 dernières années, les États-Unis ont joué un rôle important pour assurer la sécurité de Taiwan, tout en maintenant des relations constructives avec la République populaire de Chine (RPC). Rendu possible par des politiques remontant aussi loin que 1948, le Taiwan Relations Act (TRA) de 1979, modéré par trois communiqués communs américano-chinois, la continuité de la politique américaine a permis à la démocratie naissante de l'île de se développer, et a sauvegardé la crédibilité américaine dans la région Asie-Pacifique. Taiwan a servi de symbole visible de l'engagement de l'Amérique pour la paix et la sécurité dans cette région du monde. Pourtant, la politique américaine à Taiwan au cours de ces mêmes 35 années a fonctionné sur le principe que le seul intérêt de l'Amérique se situe dans le processus plus que dans les résultats, en ce qui concerne la résolution des différends entre les deux rives du détroit de Taiwan. Ainsi, l'objectif principal de la politique américaine est devenu de s'assurer que le processus de résolution n'est pas coercitif, ni unilatéral, ni préjudiciable aux intérêts des États-Unis 1 . En tant que démocratie au gouvernement stable, le rôle de Taiwan dans la promotion de la Chine en tant qu'acteur international responsable est important. Cependant, du point de vue de Pékin, le gouvernement démocratique de Taiwan, étant une alternative au modèle autoritaire de la RPC, présente un défi existentiel pour la légitimité du Parti communiste chinois (PCC) et son monopole sur le pouvoir politique intérieur. Considérant la légitimité politique dans le détroit comme un jeu sans gagnant ni perdant, les autorités de Pékin ont longtemps cherché la subordination politique de Taïwan à la République populaire de Chine sous le principe "un pays, deux systèmes". En vertu de ce principe, il n'y a qu'une seule Chine, Taiwan fait partie de la Chine, et la République populaire de Chine est le seul représentant chinois auprès de la communauté internationale. Appliquant ce principe "un pays, deux systèmes" à l'échelle internationale, la stratégie de Pékin se révèle comme étant l'isolement politique de Taiwan et la cogestion des relations États-Unis-Taiwan afin de contraindre la direction démocratiquement élue de l'île à une solution politique à des conditions favorables à Pékin. La République populaire de Chine a longtemps cherché à ajouter un amendement au TRA, sinon son abrogation pure et simple, afin d'affaiblir le soutien des États-Unis à Taiwan. L'approche fondamentale de Taiwan à maintenir le statu quo dans les relations avec les autorités de Pékin ne devrait pas changer avec l'inauguration du président élu Tsai Ing-wen et du Parti démocrate-progressiste (DPP) en mai 2016. Les différences de politique entre les administrations sortantes et entrantes ont inclus la meilleure manière de préserver la souveraineté face à un PCC de plus en plus affirmé. Alors que le KMT regarde "une Chine, des interprétations respectives" comme la meilleure façon d'assurer la souveraineté de la République de Chine (RDC) taïwanaise, le DPP a généralement considéré "une seule Chine" comme une question devant être négociée, plutôt qu'héritée ou concédée de manière unilatérale. Suite aux manifestations étudiantes dénonçant l'accord de commerce et de services inter-détroit, le paysage politique des relations inter-détroit a évolué. Les politiques de rapprochement ne dépendent plus uniquement de la volonté politique de l'administration au pouvoir, mais aussi des sentiments du public de Taiwan. La méfiance manifestée par le mouvement étudiant envers l'accord de services avec la Chine met en évidence les limites futures de l'intégration inter-détroit. En l'absence de politiques compensatoires, la pression politique de Pékin s'intensifiera. Indépendamment des politiques adoptées par l'administration entrante du DPP, les autorités de Pékin sont susceptibles de continuer à subordonner la RDC à la RPC en vertu du principe "un pays, deux systèmes". La réaffirmation par le secrétaire général du PCC, Xi Jinping, que le principe "un pays, deux systèmes" est la seule solution acceptable pour l'unification a été mise en évidence lors d'une réunion avec une délégation de Taiwan en octobre 2014 à Pékin. Alors que les entités associées au système de régulation inter-détroit de Pékin ont activement tendu la main à tous les partis du spectre politique taïwanais, la RPC a peut-être prévu d'accroître le recours à la persuasion coercitive, y compris la guerre politique et les menaces implicites d'intervention militaire. Alors que la politique de la RPC envers Taiwan est basée sur la légitimité politique, du côté des États-Unis, ce sont les intérêts et les principes nationaux qui façonnent la nature des relations américano-taïwanaises. Les États-Unis ont un rôle unique à jouer pour créer un environnement propice à quelque résolution durable. Au moins quatre écoles de pensée ont guidé la politique américaine dans le détroit de Taiwan ces dernières décennies 2 . Une de ces écoles estime que les États-Unis devraient s'accommoder de la position du PCC sur Taiwan afin de faire avancer les intérêts américains vers des relations sino-américaines stables et constructives. À l'opposé, une seconde école de pensée a favorisé l'abandon total de la politique américaine d'une seule Chine, et a appellé à l'extension de la reconnaissance diplomatique formelle de Taiwan. Depuis 1979, cependant, la troisième école de pensée, sans doute dominante, favorise le maintien du statu quo dans la politique américaine envers Taiwan. Invoquant l'ambiguïté de la politique américaine d'une seule Chine, les défenseurs du statu quo ont cessé de définir la nature des relations entre les deux rives du détroit de Taiwan. Ils font valoir à juste titre que l'approche actuelle, c'est-à-dire des relations diplomatiques formelles avec la République populaire de Chine et des relations non officielles avec les autorités de Taipei sous le Taiwan Relations Act, ont contribué à la paix et à la stabilité dans la région. Par la fourniture d'articles de défense et de services nécessaires à Taiwan, les défenseurs d'un statu quo de la politique américaine soulignent le rôle que les ventes d'armes ont joué pour permettre aux autorités de Taipei d'engager en confiance le dialogue avec leurs homologues de Beijing. Cependant, une quatrième école de pensée avance une stratégie "de stabilisation progressive", qui étendrait graduellement une légitimité égale des deux camps dans un cadre élargi de la politique américaine d'une seule Chine. La politique américaine doit encore rattraper les changements ayant eu lieu à Taiwan depuis 1996, spécialement depuis le premier transfert pacifique du pouvoir en 2000. Reconnaissant que la négociation sur la base de l'égalité souveraine est une condition nécessaire pour des entretiens politiques inter-détroit, les avocats de la politique américaine "un pays, deux gouvernements" soutiennent que des ajustements sont nécessaires pour créer un environnement plus propice à la résolution des différends sur la souveraineté dans le détroit de Taiwan. Le cadre sans gagnant ni perdant de relations diplomatiques formelles d'un côté et de liens informels de l'autre pouvait être approprié en 1979, lorsque les deux gouvernements étaient de type autoritaire. Cependant, la politique inter-détroit des États-Unis pourrait être de plus en plus difficile à maintenir à chaque nouvelle élection à Taiwan et la consolidation de la souveraineté populaire. Regardant la politique américaine d'une seule Chine sous un éclairage sans vainqueur ni perdant, Washington étend la légitimité du PCC à un état autoritaire tout en niant l'égale légitimité d'une RDC ayant évolué pour devenir une démocratie dynamique. Dans ces circonstances, les défenseurs de la quatrième école de pensée plaident pour une politique américaine reflétant une représentation aussi précise que possible du statu quo dans le détroit de Taiwan. Cette monographie évalue les risques associés à perpétuer l'agnosticisme américain, ainsi que les possibilités qui pourraient être mises à profit pour traiter avec les deux côtés du détroit de Taiwan selon une approche plus équilibrée. La politique américaine a créé les conditions de transformation de la République de Chine (RDC) d'un parti-état autoritaire à une démocratie représentative. Cependant, la politique américaine inter-détroit ne s'est pas ajustée afin de tenir compte de cette transformation fondamentale. Par conséquent, cette étude propose : 1) un aperçu général de l'histoire des relations entre les deux rives et de la politique des États-Unis ; 2) une analyse des forces motrices de l'avenir de Taiwan et de sa valeur pour la communauté internationale; et 3) un aperçu des options alternatives de la politique américaine dans le détroit de Taiwan. La monographie conclut qu'une représentation plus objective du statu quo dans le détroit de Taïwan pourrait à long terme mieux servir les intérêts américains. La résolution des différences entre les deux rives est restreinte sans une large acceptation, sinon reconnaissance, de la légitimité de la République de Chine par la communauté internationale. La République populaire de Chine est immuable quant à son "principe d'une seule Chine" et s'oppose à toute solution créant "deux Chines" ou "une Chine, un Taiwan". Ce rapport ne remet pas fondamentalement en cause la politique américaine "d'une seule Chine". Elle ne promeut pas non plus "une Chine, un Taiwan" ou "deux Chines". Au contraire, le rapport propose un examen attentif d'une politique favorisant une relation normalisée avec les deux côtés du détroit dans le cadre d'une politique américaine d'une seule Chine élargie. L'objectif immédiat de la politique des États-Unis devrait être de réduire dans chaque camp la dépendance à l'utilisation de la force pour influencer les politiques dans le détroit de Taiwan, en particulier l'intimidation et la coercition de la RPC. Une solution politique prendra du temps. Mais à court terme, les incitations à la fois positives et négatives sont essentielles pour persuader la RPC de restreindre sa position martiale sur la rive faisant face à Taïwan et d'adopter une position plus souple sur les questions de souveraineté dans la région. Il incombe à Beijing, aux États-Unis, et à d'autres membres de la communauté internationale, de concevoir une solution viable qui serait acceptable pour le peuple taïwanais et également soucieux de la souveraineté populaire de Taiwan. Taiwan is a core interest in U.S. foreign policy. Its values, technological prowess, and geostrategic position align with foundational American values and priorities for the region, making it a crucial U.S. partner in the Asia Pacific. As such, ensuring a stable and positive future for Taiwan as a democracy and a primary contributor to the global economy and international community is a high priority.
Taiwan est un intérêt majeur de la politique étrangère des États-Unis. Ses valeurs, ses prouesses technologiques, et sa position géostratégique sont alignées sur les valeurs et les priorités américaines fondamentales pour la région, ce qui en fait un partenaire crucial des États-Unis en Asie Pacifique. En tant que tel, assurer à Taiwan un avenir stable et positif comme démocratie et comme un des principaux contributeurs de l'économie mondiale et de la communauté internationale est une priorité élevée. Au cours des 35 dernières années, les États-Unis ont joué un rôle important pour assurer la sécurité de Taiwan, tout en maintenant des relations constructives avec la République populaire de Chine (RPC). Rendu possible par des politiques remontant aussi loin que 1948, le Taiwan Relations Act (TRA) de 1979, modéré par trois communiqués communs américano-chinois, la continuité de la politique américaine a permis à la démocratie naissante de l'île de se développer, et a sauvegardé la crédibilité américaine dans la région Asie-Pacifique. Taiwan a servi de symbole visible de l'engagement de l'Amérique pour la paix et la sécurité dans cette région du monde. Pourtant, la politique américaine à Taiwan au cours de ces mêmes 35 années a fonctionné sur le principe que le seul intérêt de l'Amérique se situe dans le processus plus que dans les résultats, en ce qui concerne la résolution des différends entre les deux rives du détroit de Taiwan. Ainsi, l'objectif principal de la politique américaine est devenu de s'assurer que le processus de résolution n'est pas coercitif, ni unilatéral, ni préjudiciable aux intérêts des États-Unis 1 . En tant que démocratie au gouvernement stable, le rôle de Taiwan dans la promotion de la Chine en tant qu'acteur international responsable est important. Cependant, du point de vue de Pékin, le gouvernement démocratique de Taiwan, étant une alternative au modèle autoritaire de la RPC, présente un défi existentiel pour la légitimité du Parti communiste chinois (PCC) et son monopole sur le pouvoir politique intérieur. Considérant la légitimité politique dans le détroit comme un jeu sans gagnant ni perdant, les autorités de Pékin ont longtemps cherché la subordination politique de Taïwan à la République populaire de Chine sous le principe "un pays, deux systèmes". En vertu de ce principe, il n'y a qu'une seule Chine, Taiwan fait partie de la Chine, et la République populaire de Chine est le seul représentant chinois auprès de la communauté internationale. Appliquant ce principe "un pays, deux systèmes" à l'échelle internationale, la stratégie de Pékin se révèle comme étant l'isolement politique de Taiwan et la cogestion des relations États-Unis-Taiwan afin de contraindre la direction démocratiquement élue de l'île à une solution politique à des conditions favorables à Pékin. La République populaire de Chine a longtemps cherché à ajouter un amendement au TRA, sinon son abrogation pure et simple, afin d'affaiblir le soutien des États-Unis à Taiwan. L'approche fondamentale de Taiwan à maintenir le statu quo dans les relations avec les autorités de Pékin ne devrait pas changer avec l'inauguration du président élu Tsai Ing-wen et du Parti démocrate-progressiste (DPP) en mai 2016. Les différences de politique entre les administrations sortantes et entrantes ont inclus la meilleure manière de préserver la souveraineté face à un PCC de plus en plus affirmé. Alors que le KMT regarde "une Chine, des interprétations respectives" comme la meilleure façon d'assurer la souveraineté de la République de Chine (RDC) taïwanaise, le DPP a généralement considéré "une seule Chine" comme une question devant être négociée, plutôt qu'héritée ou concédée de manière unilatérale. Suite aux manifestations étudiantes dénonçant l'accord de commerce et de services inter-détroit, le paysage politique des relations inter-détroit a évolué. Les politiques de rapprochement ne dépendent plus uniquement de la volonté politique de l'administration au pouvoir, mais aussi des sentiments du public de Taiwan. La méfiance manifestée par le mouvement étudiant envers l'accord de services avec la Chine met en évidence les limites futures de l'intégration inter-détroit. En l'absence de politiques compensatoires, la pression politique de Pékin s'intensifiera. Indépendamment des politiques adoptées par l'administration entrante du DPP, les autorités de Pékin sont susceptibles de continuer à subordonner la RDC à la RPC en vertu du principe "un pays, deux systèmes". La réaffirmation par le secrétaire général du PCC, Xi Jinping, que le principe "un pays, deux systèmes" est la seule solution acceptable pour l'unification a été mise en évidence lors d'une réunion avec une délégation de Taiwan en octobre 2014 à Pékin. Alors que les entités associées au système de régulation inter-détroit de Pékin ont activement tendu la main à tous les partis du spectre politique taïwanais, la RPC a peut-être prévu d'accroître le recours à la persuasion coercitive, y compris la guerre politique et les menaces implicites d'intervention militaire. Alors que la politique de la RPC envers Taiwan est basée sur la légitimité politique, du côté des États-Unis, ce sont les intérêts et les principes nationaux qui façonnent la nature des relations américano-taïwanaises. Les États-Unis ont un rôle unique à jouer pour créer un environnement propice à quelque résolution durable. Au moins quatre écoles de pensée ont guidé la politique américaine dans le détroit de Taiwan ces dernières décennies 2 . Une de ces écoles estime que les États-Unis devraient s'accommoder de la position du PCC sur Taiwan afin de faire avancer les intérêts américains vers des relations sino-américaines stables et constructives. À l'opposé, une seconde école de pensée a favorisé l'abandon total de la politique américaine d'une seule Chine, et a appellé à l'extension de la reconnaissance diplomatique formelle de Taiwan. Depuis 1979, cependant, la troisième école de pensée, sans doute dominante, favorise le maintien du statu quo dans la politique américaine envers Taiwan. Invoquant l'ambiguïté de la politique américaine d'une seule Chine, les défenseurs du statu quo ont cessé de définir la nature des relations entre les deux rives du détroit de Taiwan. Ils font valoir à juste titre que l'approche actuelle, c'est-à-dire des relations diplomatiques formelles avec la République populaire de Chine et des relations non officielles avec les autorités de Taipei sous le Taiwan Relations Act, ont contribué à la paix et à la stabilité dans la région. Par la fourniture d'articles de défense et de services nécessaires à Taiwan, les défenseurs d'un statu quo de la politique américaine soulignent le rôle que les ventes d'armes ont joué pour permettre aux autorités de Taipei d'engager en confiance le dialogue avec leurs homologues de Beijing. Cependant, une quatrième école de pensée avance une stratégie "de stabilisation progressive", qui étendrait graduellement une légitimité égale des deux camps dans un cadre élargi de la politique américaine d'une seule Chine. La politique américaine doit encore rattraper les changements ayant eu lieu à Taiwan depuis 1996, spécialement depuis le premier transfert pacifique du pouvoir en 2000. Reconnaissant que la négociation sur la base de l'égalité souveraine est une condition nécessaire pour des entretiens politiques inter-détroit, les avocats de la politique américaine "un pays, deux gouvernements" soutiennent que des ajustements sont nécessaires pour créer un environnement plus propice à la résolution des différends sur la souveraineté dans le détroit de Taiwan. Le cadre sans gagnant ni perdant de relations diplomatiques formelles d'un côté et de liens informels de l'autre pouvait être approprié en 1979, lorsque les deux gouvernements étaient de type autoritaire. Cependant, la politique inter-détroit des États-Unis pourrait être de plus en plus difficile à maintenir à chaque nouvelle élection à Taiwan et la consolidation de la souveraineté populaire. Regardant la politique américaine d'une seule Chine sous un éclairage sans vainqueur ni perdant, Washington étend la légitimité du PCC à un état autoritaire tout en niant l'égale légitimité d'une RDC ayant évolué pour devenir une démocratie dynamique. Dans ces circonstances, les défenseurs de la quatrième école de pensée plaident pour une politique américaine reflétant une représentation aussi précise que possible du statu quo dans le détroit de Taiwan. Cette monographie évalue les risques associés à perpétuer l'agnosticisme américain, ainsi que les possibilités qui pourraient être mises à profit pour traiter avec les deux côtés du détroit de Taiwan selon une approche plus équilibrée. La politique américaine a créé les conditions de transformation de la République de Chine (RDC) d'un parti-état autoritaire à une démocratie représentative. Cependant, la politique américaine inter-détroit ne s'est pas ajustée afin de tenir compte de cette transformation fondamentale. Par conséquent, cette étude propose : 1) un aperçu général de l'histoire des relations entre les deux rives et de la politique des États-Unis ; 2) une analyse des forces motrices de l'avenir de Taiwan et de sa valeur pour la communauté internationale; et 3) un aperçu des options alternatives de la politique américaine dans le détroit de Taiwan. La monographie conclut qu'une représentation plus objective du statu quo dans le détroit de Taïwan pourrait à long terme mieux servir les intérêts américains. La résolution des différences entre les deux rives est restreinte sans une large acceptation, sinon reconnaissance, de la légitimité de la République de Chine par la communauté internationale. La République populaire de Chine est immuable quant à son "principe d'une seule Chine" et s'oppose à toute solution créant "deux Chines" ou "une Chine, un Taiwan". Ce rapport ne remet pas fondamentalement en cause la politique américaine "d'une seule Chine". Elle ne promeut pas non plus "une Chine, un Taiwan" ou "deux Chines". Au contraire, le rapport propose un examen attentif d'une politique favorisant une relation normalisée avec les deux côtés du détroit dans le cadre d'une politique américaine d'une seule Chine élargie. L'objectif immédiat de la politique des États-Unis devrait être de réduire dans chaque camp la dépendance à l'utilisation de la force pour influencer les politiques dans le détroit de Taiwan, en particulier l'intimidation et la coercition de la RPC. Une solution politique prendra du temps. Mais à court terme, les incitations à la fois positives et négatives sont essentielles pour persuader la RPC de restreindre sa position martiale sur la rive faisant face à Taïwan et d'adopter une position plus souple sur les questions de souveraineté dans la région. Il incombe à Beijing, aux États-Unis, et à d'autres membres de la communauté internationale, de concevoir une solution viable qui serait acceptable pour le peuple taïwanais et également soucieux de la souveraineté populaire de Taiwan. Taiwan is a core interest in U.S. foreign policy. Its values, technological prowess, and geostrategic position align with foundational American values and priorities for the region, making it a crucial U.S. partner in the Asia Pacific. As such, ensuring a stable and positive future for Taiwan as a democracy and a primary contributor to the global economy and international community is a high priority.
From July 1915 onwards, leave granted to the front fighters allowed them to spend a few days in the rear. From 6 days in 1915, these leaves increased to 7 days in 1916, then to 10 days in October 1917. Approached from a global perspective, this research seeks to link the social and cultural history of war through the methods of cultural anthropology of social facts, without neglecting the political or military dimensions. The plan followed articulates three levels of analysis, the real, the symbolic and the imaginary, using a very varied corpus of sources. The research is based in particular on the analysis of 200 directories of police station reports in Paris (known as "mains courantes"), which have made it possible to build up a database of some 6,000 pass-holders and 6,000 deserters. Analyses of the social and cultural phenomena linked to permission in the capital use the quantitative study of this abundant source, which provides information on many aspects of the lives of individuals and Parisian neighbourhoods, and is not limited to delinquency. This source thus makes it possible to place the reflection in the perspective of social changes over time. The database has also made it possible to map certain phenomena, such as prostitution, desertion or the relations of soldiers on leave with civilians, women or allied soldiers. Finally, the police reports, which are often consistent, give flesh to an individualised social micro-history.The first part retraces the military, political and administrative construction of the permissions, as well as the logistical stakes of their transport by train, which is also studied from an anthropological perspective. It uses mainly classical military and political sources, but integrates testimonies and representations. The permissions regime set up in 1915 in France was marked throughout the war by permanent improvisation, but evolved and underwent a major reform in October 1916 when the French HQG made permissions a statutory allowance of seven days granted three times a year. Although decisions on permissions were the responsibility of the High Command, citizens and politicians played an important role in successive reforms by putting pressure on the government to grant fairer and longer permissions to men. The ideological stakes of permissions are evident in committees or in debates in the Assembly, in which left-wing MPs give a speech on the rights of republican citizens and the social stakes of recreational leave, which reinforces F. Bock's conclusions on the involvement of parliamentarians in the conduct of the war. At the individual level, the combatants have become involved through demands which show that for them there is a close relationship between the rights and duties of soldiers, and that their sacrifice is not without retribution, if only symbolic. In the context of a dehumanizing industrial war, leave had a great role to play in sustaining combatant morale over the long term. The calamitous management of the permissions in 1915 and 1916 explains the place taken by the permissions in the claims of the mutinees during Spring 1917, whereas they were now more regular and distributed with equity: it is especially as a symbol of the condition of the citizen-soldier and of his rights and duties that they are brandished by some combatants, confirming the study of L.V. Smith on the Vth ID. In this respect, leave is part of the evolution of the relations between the Army, the Republic and the citizens.It should be pointed out here that the theoretical weight of discipline is constantly called into question by the transgressive practices of furloughers, which are particularly evident during train journeys: defying authority, ridiculing employees, travelling first class in disregard of regulations, or seeking to illegally extend their leave.In the long term of the war, furloughs also provided a waiting horizon for a long overdue peace, and played a decisive role in men's ability to endure the war. The cycle of anticipation, experience and recollection of leave thus feeds into family letters or conversations between soldiers, and allows individuals to develop plans, even if the leaves arouse very ambivalent feelings. The second part focuses on the experience of being on leave in the capital, where Parisians rediscover a familiar world, while uprooted and isolated combatants from invaded regions, colonies or allied countries discover a mythical city as tourists. Paris was thus the main centre for furloughs in France, and probably of all the countries at war, receiving about 100,000 men per month, for a cumulative total of about 4 million furloughs between 1915 and 1918. The study conducted is based primarily on a statistical analysis of the directories of the minutes of the Paris police stations. The combatants' stay in the capital reveals the entrenchment of the combatant identity, confirming what is known about the importance of a specific culture born of shared experience, but it also combines with the signs of a lingering civilian identity. While political or working communities have not been studied, the strength of family ties, domestic habits, work gestures or neighbourhood sociability indicate that men are resettling into a familiar daily routine, despite the upheavals caused by the war in Paris. The subject lends itself to an analysis of gender identities through the reunion of couples and the confrontation of male and female communities. Relations between men and women have remained good, mainly thanks to the women in the family, but those of the couples are more tense, due to the suspicion that hangs over the companions. Generally speaking, male-female relations are part of banal practices whose cyclical dimension is mainly reflected in the symbolism surrounding certain gestures or words. The study of leave has also shown that female emancipation is limited, as indicated by women's resistance to the sexual solicitations of those on leave. Finally, the demographic stakes of furloughs can be seen in their impact on nuptiality, but their effects are more modest on the birth rate, which they do not compensate for. The relations of the soldiers on leave with the various components of Parisian society during the war (women, foreigners, allied soldiers) testify to the great credit enjoyed by the soldiers at the rear, even if the importance of theatricalization in Parisian space led them to sometimes violent transgressions of the social order, particularly towards police officers, underlining the redefinition of moral standards while invalidating the thesis of widespread "brutalization", since these practices were part of long-term conscriptive and popular Parisian traditions.The soldiers' stay was also an opportunity to identify the social and cultural circulation between the front and the rear, which contributed to the renewal of the distended links between civilians and combatants between 1914 and 1915. The expression of a need for recognition by the soldiers is coupled with a desire to forget the war, which underlines the complexity of individual reactions to the tension of war. Soldiers on leave sought to become exhilarated and to enjoy the pleasures of Parisian life such as the cinema, café-concert and prostitution, behaviours that contrasted with the puritanical norms of wartime. Permissions take their place here in the movement for the democratisation of leisure and holidays that has been underway since the end of the 19th century and confirm the relevance of drawing a parallel between the world of work and the war from the point of view of combatant mobilization factors. This question was explored in depth through the role of furlough in the mobilization of civilians and combatants. The stay of combatants in the rear presented risks from the point of view of controlling public opinion and the movements of soldiers. However, the complexity of the political and military stakes, particularly in 1917, the conditions for carrying out surveys on the state of mind of the Parisian population, and the weight of rumours during the war, made the study of public opinion delicate. On the other hand, permissions do appear to be one of the ways of desertion during the war, even if police sources do not allow for an exhaustive study of this subject, which is still poorly documented in France. The motivations put forward by the suspects indicate the wide variety of conditions in which men became deserters and it is difficult to say what effect the fear of punishment had on their actions. Police sources also make it possible to trace the modalities of the desertion experience, as well as the social profile of late deserters. The third part is devoted to the representations of furlough and furlough-holders that it confronts with the realities described above, based on the study of the press from the rear and the "newspapers from the front", postcards, novels, plays or songs, and with an emphasis on distinguishing the effects of transmitter and medium on the images produced. The stereotype of the combatant perceptible through the images of permission thus contributes to structuring the gap between civilians and combatants in a Parisian setting that crystallizes ambivalent representations. Indeed, soldiers on leave played an important role in the evolution of the wartime system of social representations by embodying the relationship between the combatant community and the civilian community. The figure of the permissionnaire illustrates the fundamental role of ethics in the identity processes of the First World War and in the construction of a social and cultural field specific to "combatants". The logics of civilian guilt on the one hand, and the need for recognition of combatants on the other, are articulated to give substance to combatant stereotypes. In many cases, the relationship of representation is perverted when the values for which combatants are recognized at the rear differ from those to which they aspire. Numerous, highly stereotypical and enduring, civilian representations carry the myths of heroism and virility attributed to warriors. Those constructed by the combatants are more intermittent and deferred, but their persuasive force is usually greater, due to the weight of the testimony between 1914 and 1918, which is perpetuated after the war, carried by the veterans' speeches. Several systems of representation thus coexist, become contaminated and evolve over the course of the war. In all cases, there is a great contrast between combatant myths and the social practices of the furloughers, particularly in their relations with women. ; A partir de juillet 1915, des permissions accordées aux combattants du front leur permettent de passer quelques jours à l'arrière. D'une durée de 6 jours en 1915, ces congés passent à 7 jours en 1916, puis à 10 jours en octobre 1917. Abordé dans une perspective globale, ce travail cherche à relier l'histoire sociale et l'histoire culturelle de la guerre grâce aux méthodes de l'anthropologie culturelle des faits sociaux, sans négliger les dimensions politiques ou militaires. Le plan suivi articule trois niveaux d'analyse, le réel, le symbolique et l'imaginaire, en utilisant un corpus de sources très varié. Celui-ci s'appuie en particulier sur l'analyse de 200 répertoires de procès-verbaux des commissariats parisiens (connus sous le nom de "mains courantes"), qui ont permis la constitution d'une base de données d'environ 6 000 permissionnaires et 6 000 déserteurs. Les analyses des phénomènes sociaux et culturels liés à la permission dans la capitale utilisent l'étude quantitative de cette source foisonnante, qui renseigne sur de nombreux aspects de la vie des individus et des quartiers parisiens, et ne se limite pas à la délinquance. Cette source permet ainsi d'inscrire la réflexion dans la perspective du temps long des évolutions sociales. La base de données a aussi permis la cartographie de certains phénomènes, comme la prostitution, la désertion ou les relations des permissionnaires avec les civils, les femmes ou les soldats alliés. Enfin, les comptes-rendus de la police, souvent consistants, donnent chair à une micro-histoire sociale individualisée.La première partie retrace la construction militaire, politique et administrative des permissions, ainsi que les enjeux logistiques de leur transport en train, qui est aussi étudié dans une perspective anthropologique. Elle utilise principalement des sources militaires et politiques classiques, mais intègre témoignages et représentations. Le régime des permissions mis en place en 1915 est marqué pendant toute la guerre par une improvisation permanente, mais évolue et connaît une réforme majeure en octobre 1916 lorsque le GQG fait des permissions une allocation réglementaire de sept jours accordée trois fois par an. Bien que les décisions en matière de permissions relèvent du Haut Commandement, les citoyens et les politiques ont joué un rôle important dans les réformes successives en faisant pression sur le gouvernement pour accorder des permissions plus équitables et plus longues aux hommes. Les enjeux idéologiques des permissions sont évidents dans les commissions ou lors des débats à l'Assemblée, au sein desquels les députés de gauche portent un discours sur les droits des citoyens républicains et les enjeux sociaux des congés de détente, qui conforte les conclusions de F. Bock sur la participation des parlementaires à la conduite de la guerre. A l'échelle individuelle, les combattants se sont impliqués par des revendications qui témoignent qu'il y a pour eux une relation étroite entre les droits et les devoirs des soldats, et que leur sacrifice ne va pas sans rétributions, ne seraient-elles que symboliques. Dans le contexte d'une guerre industrielle déshumanisante, les permissions avaient un grand rôle à jouer pour soutenir le moral combattant dans la durée. La gestion calamiteuse des permissions en 1915 et 1916 explique la place prise par les permissions dans les revendications des révoltés du printemps 1917, alors même qu'elles étaient désormais plus régulières et distribuées avec équité : c'est surtout comme symbole de la condition du soldat-citoyen et des droits et des devoirs de celui-ci qu'elles sont brandies par certains combattants, confirmant l'étude de L.V. Smith sur la Vème DI. A ce titre, les permissions s'inscrivent dans l'évolution des relations entre l'Armée, la République et les citoyens.Il faut souligner ici que le poids théorique de la discipline est constamment remis en cause par les pratiques transgressives des permissionnaires, qui sont particulièrement manifestes pendant les trajets en train : défiant l'autorité, tournant en ridicule les employés, voyageant en première classe au mépris des règlements, ou cherchant à prolonger illégalement leur permission.Dans le long terme de la guerre, les permissions ont aussi constitué un horizon d'attente qui s'est substitué à celui d'une paix qui se faisait attendre, et ont joué un rôle décisif dans la capacité des hommes à "tenir". Le cycle de l'anticipation, de l'expérience et de la remémoration des permissions alimente ainsi les lettres familiales ou les conversations entre soldats, et permet aux individus d'élaborer des projets, même si les permissions suscitent des sentiments très ambivalents. La seconde partie s'attache à l'expérience de la permission dans la capitale, où les Parisiens retrouvent un univers familier, tandis que les combattants déracinés et isolés, originaires des régions envahies, des colonies ou des pays alliés, découvrent en touristes une ville mythique. Paris est ainsi le principal centre de permissionnaires en France, et vraisemblablement de tous les pays en guerre, accueillant environ 100 000 hommes par mois, soit un total cumulé d'environ 4 millions de permissionnaires entre 1915 et 1918. L'étude s'appuie ici principalement sur l'analyse statistique des répertoires des procès-verbaux des commissariats parisiens. Le séjour des combattants dans la capitale révèle l'enracinement de l'identité combattante, confirmant ce que l'on sait de l'importance d'une culture spécifique née d'une expérience partagée, mais celle-ci se combine aussi aux signes d'une identité civile rémanente. Si les communautés politiques ou de travail n'ont pas été étudiées, la force des liens familiaux, les habitudes domestiques, les gestes du travail ou la sociabilité de voisinage, indiquent que les hommes se réinstallent dans un quotidien familier, malgré les bouleversements occasionnés par la guerre à Paris. Le sujet se prête à une analyse des identités de genre à travers les retrouvailles des couples et la confrontation des communautés masculines et féminines. Les relations entre hommes et femmes sont restées bonnes, principalement grâce aux femmes de la famille, mais celles des couples sont plus tendues, en raison du soupçon qui pèse sur les compagnes. D'une manière générale, les relations hommes – femmes s'inscrivent dans des pratiques banales dont la dimension conjoncturelle se traduit surtout par la symbolique qui entoure certains gestes ou paroles. L'étude des permissions a aussi permis de montrer que l'émancipation féminine est limitée, comme l'indiquent les résistances des femmes aux sollicitations sexuelles des permissionnaires. Enfin, les enjeux démographiques des permissions se manifestent dans l'incidence de celles-ci sur la nuptialité, mais leurs effets sont plus modestes sur la natalité, dont elles ne permettent pas de compenser la chute. Les relations des permissionnaires avec les différentes composantes de la société parisienne du temps de guerre (femmes, étrangers, militaires alliés) témoignent du grand crédit dont bénéficient les soldats à l'arrière, même si l'importance de la théâtralisation dans l'espace parisien les conduit à des transgressions parfois violentes de l'ordre social, notamment envers les agents de police, soulignant la redéfinition des normes morales tout en infirmant la thèse d'une "brutalisation" généralisée, puisque ces pratiques s'inscrivent dans des traditions conscriptives et des traditions populaires parisiennes de long terme. Le séjour des soldats est aussi l'occasion de repérer les circulations sociales et culturelles entre le front et l'arrière, qui contribuent à renouer entre civils et combattants des liens distendus entre 1914 et 1915. L'expression d'un besoin de reconnaissance par les soldats se double d'une volonté d'oublier la guerre qui souligne la complexité des réactions individuelles à la tension de la guerre. Les permissionnaires cherchent à se griser et à profiter des plaisirs de la vie parisienne comme le cinéma, le café-concert ou la prostitution, des comportements qui contrastent avec les normes puritaines du temps de guerre. Les permissions prennent ici place dans le mouvement de démocratisation des loisirs et des vacances engagé depuis la fin du XIXème siècle et confirment la pertinence d'une mise en parallèle du monde du travail et de la guerre du point de vue des ressorts de la mobilisation combattante. Cette question a été approfondie à travers le rôle de la permission dans la mobilisation des civils et des combattants. Le séjour de combattants à l'arrière présentait des risques du point de vue du contrôle de l'opinion publique et des mouvements des soldats. La complexité des enjeux politiques et militaires, notamment en 1917, les conditions de réalisation des enquêtes sur l'état d'esprit de la population parisienne ou encore le poids des rumeurs pendant la guerre, rendent toutefois l'étude des opinions publiques délicates. En revanche, les permissions apparaissent bien comme une des voies de la désertion pendant la guerre, même si les sources policières ne permettent pas une étude exhaustive de ce sujet, encore peu documenté dans le cas français. Les motivations avancées par les suspects indiquent la grande diversité des conditions dans lesquelles les hommes deviennent déserteurs et il est difficile de se prononcer sur l'effet de la peur de la sanction sur leurs actes. Les sources policières permettent aussi de retracer les modalités de l'expérience de la désertion, ainsi que le profil social des permissionnaires en retard. La troisième partie est consacrée aux représentations de la permission et des permissionnaires qu'elle confronte aux réalités précédemment décrites en se fondant sur l'étude de la presse de l'arrière et des "journaux du front", des cartes postales, des romans, des pièces de théâtre ou des chansons et en s'attachant à distinguer les effets d'émetteur et de support sur les images produites. Le stéréotype du combattant perceptible à travers les images de la permission contribue ainsi à structurer le fossé entre civils et combattants dans un cadre parisien qui cristallise des représentations ambivalentes. En effet, les permissionnaires jouent un rôle important dans l'évolution du système de représentations sociales du temps de guerre en incarnant les relations de la communauté combattante à la communauté civile. La figure du permissionnaire illustre le rôle fondamental de l'éthique dans les processus identitaires de la Première Guerre mondiale et dans la construction d'un champ social et culturel propre aux "combattants". Les logiques de la culpabilité des civils d'une part, et du besoin reconnaissance des combattants, d'autre part, s'articulent pour donner corps aux stéréotypes combattants. Dans bien des cas, la relation de représentation est pervertie quand les valeurs pour lesquelles les combattants sont reconnus à l'arrière diffèrent de celles auxquelles ils aspirent. Nombreuses, très stéréotypées et durables, les représentations civiles drainent avec elles tout le poids des mythes de l'héroïsme et de la virilité attribués aux guerriers. Celles construites par les combattants sont davantage intermittentes et différées, mais leur force de persuasion est a priori plus grande, en raison du poids du témoignage entre 1914 et 1918, qui se perpétue après guerre, porté par les discours anciens combattants. Plusieurs systèmes de représentations coexistent donc, se contaminent et évoluent au fil de la guerre. Dans tous les cas, on relève un grand contraste entre les mythes combattants et les pratiques sociales des permissionnaires, en particulier dans leurs relations avec les femmes.