Discrimination positive
In: Pouvoirs n° 111
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In: Pouvoirs n° 111
World Affairs Online
In: Pouvoirs: revue française d'études constitutionnelles et politiques, Heft 111, S. 5-143
ISSN: 0152-0768
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International audience ; Une manière d'aborder la réforme en train de se profiler en France est de prendre directement en charge la question de la différenciation territoriale. On le sait, celle-ci est à la fois le projet et la hantise de tout projet décentralisateur. Et ce colloque se déroule près de dix ans après un autre événement : « Quelle administration territoriale pour le XXIème siècle en France dans l'Union Européenne ? » organisé par le CRDT et auquel assistait l'auteur de ces lignes. Lors de ce colloque, Jean-Claude Thoenig avait, en gros, défendu la thèse suivante: la décentralisation française ne résulte pas d'une fragmentation croissante du territoire mais, au contraire, de l'homogénéisation des cadres territoriaux de mise en œuvre des politiques publiques, rendant possible les transferts de responsabilité. D'une certaine manière, il nous proposait le paradoxe suivant : la différenciation territoriale est rendue légitime en France dès lors qu'on sait qu'elle est devenue impossible. Une même thèse était déjà inscrite dans le célèbre article qu'il avait cosigné avec Patrice Duran (Duran & Thoenig 1996).La saveur incontestable de ce faux syllogisme ne doit pas nous faire oublier la réalité palpable d'une différenciation problématique dans les politiques territoriales. En effet, dès le début du XXIème siècle, la loi Chevènement a produit des territoires communautaires dont la géométrie variable n'a d'égal que les différences de compétences, budgets, régimes représentatifs, et modes de solidarité interne (Négrier 2005). Plus tôt, Olivier Borraz pointait l'hétérogénéité des politiques de lutte contre le sida à l'échelle départementale, en fonction des configurations socio-médicales propres à chaque territoire (Borraz 1998). Plus récemment, Sylvain Barone nous montrait que la régionalisation du transport ferroviaire donnait lieu à une telle diversité de mise en œuvre entre régions (Barone 2008) que l'on devait recourir à un modèle à pluralité de causes imbriquées pour en apprécier les tenants et – surtout – aboutissants. Car on connaît l'objection à ce constat d'une différenciation croissante: elle ne concernerait que les processus (formalisation), tout en poursuivant les mêmes buts (dépolitisation) et produisant les mêmes résultats (équité). Rien n'est plus inexact, et c'est précisément sur ce point que notre communication prend sa source. De quelle différenciation cette réforme est-elle le nom ?Nous proposons donc de passer en revue trois manières, successives, d'envisager la différenciation territoriale en France. Nous utiliserons comme fil rouge la même question telle qu'elle se pose en Espagne. Nous analyserons principalement les modèles d'action publique, tout en les mettant en regard des grandes tendances de l'économie politique, au cours des mêmes périodes. Cela nous permettra, en conclusion, d'envisager les conditions nécessaires d'une différenciation positive.
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International audience ; Une manière d'aborder la réforme en train de se profiler en France est de prendre directement en charge la question de la différenciation territoriale. On le sait, celle-ci est à la fois le projet et la hantise de tout projet décentralisateur. Et ce colloque se déroule près de dix ans après un autre événement : « Quelle administration territoriale pour le XXIème siècle en France dans l'Union Européenne ? » organisé par le CRDT et auquel assistait l'auteur de ces lignes. Lors de ce colloque, Jean-Claude Thoenig avait, en gros, défendu la thèse suivante: la décentralisation française ne résulte pas d'une fragmentation croissante du territoire mais, au contraire, de l'homogénéisation des cadres territoriaux de mise en œuvre des politiques publiques, rendant possible les transferts de responsabilité. D'une certaine manière, il nous proposait le paradoxe suivant : la différenciation territoriale est rendue légitime en France dès lors qu'on sait qu'elle est devenue impossible. Une même thèse était déjà inscrite dans le célèbre article qu'il avait cosigné avec Patrice Duran (Duran & Thoenig 1996).La saveur incontestable de ce faux syllogisme ne doit pas nous faire oublier la réalité palpable d'une différenciation problématique dans les politiques territoriales. En effet, dès le début du XXIème siècle, la loi Chevènement a produit des territoires communautaires dont la géométrie variable n'a d'égal que les différences de compétences, budgets, régimes représentatifs, et modes de solidarité interne (Négrier 2005). Plus tôt, Olivier Borraz pointait l'hétérogénéité des politiques de lutte contre le sida à l'échelle départementale, en fonction des configurations socio-médicales propres à chaque territoire (Borraz 1998). Plus récemment, Sylvain Barone nous montrait que la régionalisation du transport ferroviaire donnait lieu à une telle diversité de mise en œuvre entre régions (Barone 2008) que l'on devait recourir à un modèle ...
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In: Que sais-je ? 3712
In: Critique internationale: revue comparative de sciences sociales, Heft 4, S. 128-130
ISSN: 1149-9818, 1290-7839
In: Critique internationale, Band 17, Heft 4, S. 128
ISSN: 1777-554X
International audience ; L'article se propose de présenter les critiques adressées par Comte à la pensée politique moderne. Une fois dressé un constat de la situation actuelle, il faut s'assurer que les embarras en question sont bien ceux de la démocratie. Une troisième partie présente à grands traits l'esprit de la politique positive. On peut alors expliciter le jugement porté sur la démocratie. Si la souveraineté populaire est une « mystification oppressive », il est toutefois possible d'en dégager un noyau positif, ce qui est beaucoup plus difficile pour l'égalité. Liberté et égalité travaillent en sens contraire et les niveleurs méconnaissent ce qui sert de fondement à la sociologie, à savoir la statique sociale ou théorie de l'ordre. La politique positive peut-elle nous apprendre quelque chose sur les embarras actuels de la démocratie ? Pour beaucoup d'entre nous, la question ne se pose tout simplement pas. Pour les uns, c'est jusqu'à l'existence même d'une politique positive qui en est venue à être complètement oubliée ; pour les autres, ce qu'ils savent d'elle suffit à la disqualifier. Comte n'a-t-il pas fait l'éloge de la dictature et critiqué le régime parlementaire ? Il n'est donc pas difficile de le présenter comme un adversaire irréductible de la démocratie. Il y a bien, chez lui, une critique de la maladie occidentale, mais ce n'est pas ce qu'il y a de plus intéressant et, si cette image d'un Comte précurseur du totalitarisme, qu'on trouve par exemple chez Hayek, et qui est aujourd'hui largement dominante, rendait justice à Comte, si elle nous donnait une image fidèle de la politique positive, alors, oui, il vaudrait mieux en rester là. Mais il faut bien admettre qu'elle est largement caricaturale. Comme Hegel, à qui pendant un temps on aimait à le comparer, la pensée politique de Comte a fait l'objet d'interprétations diamétralement opposées, illustrées entre les deux guerres par Alain et Maurras. La tension est inscrite dans la devise du positivisme : ordre et progrès, selon le poids que l'on ...
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In: Projet: civilisation, travail, économie, Band 287, Heft 4, S. 63-71
ISSN: 2108-6648
Resumé Refuser de parler de discriminations positives, mais reconnaître qu'il y a des groupes discriminés.
In: Pouvoirs: revue française d'études constitutionelles et politiques, Band 111, Heft 4, S. 119-132
Résumé La conception française des discriminations positives ne vise pas les différences ethniques mais les exclusions économiques et sociales. Elle cherche à surmonter les échecs de l'État dans sa fonction de producteur d'égalité. Elle consiste en un effort particulier afin de rétablir l'égalité des chances en faveur des personnes que les mécanismes égalitaires n'ont pas réussi à sortir de l'exclusion. Pour être accepté par la société et utile aux intéressés, cet effort doit être provisoire et faire l'objet d'une participation active des personnes concernées.
International audience ; L'article se propose de présenter les critiques adressées par Comte à la pensée politique moderne. Une fois dressé un constat de la situation actuelle, il faut s'assurer que les embarras en question sont bien ceux de la démocratie. Une troisième partie présente à grands traits l'esprit de la politique positive. On peut alors expliciter le jugement porté sur la démocratie. Si la souveraineté populaire est une « mystification oppressive », il est toutefois possible d'en dégager un noyau positif, ce qui est beaucoup plus difficile pour l'égalité. Liberté et égalité travaillent en sens contraire et les niveleurs méconnaissent ce qui sert de fondement à la sociologie, à savoir la statique sociale ou théorie de l'ordre. La politique positive peut-elle nous apprendre quelque chose sur les embarras actuels de la démocratie ? Pour beaucoup d'entre nous, la question ne se pose tout simplement pas. Pour les uns, c'est jusqu'à l'existence même d'une politique positive qui en est venue à être complètement oubliée ; pour les autres, ce qu'ils savent d'elle suffit à la disqualifier. Comte n'a-t-il pas fait l'éloge de la dictature et critiqué le régime parlementaire ? Il n'est donc pas difficile de le présenter comme un adversaire irréductible de la démocratie. Il y a bien, chez lui, une critique de la maladie occidentale, mais ce n'est pas ce qu'il y a de plus intéressant et, si cette image d'un Comte précurseur du totalitarisme, qu'on trouve par exemple chez Hayek, et qui est aujourd'hui largement dominante, rendait justice à Comte, si elle nous donnait une image fidèle de la politique positive, alors, oui, il vaudrait mieux en rester là. Mais il faut bien admettre qu'elle est largement caricaturale. Comme Hegel, à qui pendant un temps on aimait à le comparer, la pensée politique de Comte a fait l'objet d'interprétations diamétralement opposées, illustrées entre les deux guerres par Alain et Maurras. La tension est inscrite dans la devise du positivisme : ordre et progrès, selon le poids que l'on donnait à l'un ou à l'autre. Et historiquement, il est assez clair que les plus actifs (qu'on pense à Littré, ou à Mill, qui d'ailleurs ont pris à un moment donné leur distance devant des orientations qui leur paraissaient rétrogrades) étaient des partisans du progrès. Dans ce qui suit, je m'inscris donc dans cette lignée, sans nier que l'autre lecture puisse s'appuyer sur des textes de Comte. La difficulté n'est pas pour autant résolue. Comte a commencé à écrire il y a deux siècles. Entre la situation qu'il avait sous les yeux et la nôtre, les différences sont multiples et considérables. Même à supposer qu'ils soient toujours valables, exposer dans l'abstrait et pour eux-mêmes les principes de la politique positive ne répondrait que très imparfaitement à la question posée. Inversement, chercher dans l'oeuvre de Comte comme des recettes qu'il suffirait de mettre en pratique n'a pas grand sens. Ce qui suit se situe donc dans un entre deux, exercice quelque peu difficile. Le but, du moins, est clair : il ne s'agit pas d'accabler le malade, mais de chercher un remède à la situation. Pour ce faire, je procéderai en quatre temps. Tout d'abord, il faut dresser un constat. Chaque jour, l'actualité apporte son lot de nouvelles inquiétantes qui invitent à se demander si le processus démocratique ne serait pas enrayé. Dans la mesure où les phénomènes économiques sont pour beaucoup dans cette évolution, il s'agira en un deuxième temps de s'assurer qu'il s'agit bien d'embarras de la démocratie. L'étymologie veut que ce soit un régime où le pouvoir appartient au peuple mais, comme on sait, la souveraineté populaire peut prendre des formes très diverses et beaucoup identifieraient volontiers démocratie et gouvernement représentatif. Tocqueville pour sa part proposait une autre approche : ce qui distingue avant tout un régime démocratique d'un régime aristocratique, c'est l'égalité des conditions.
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In: Pouvoirs: revue française d'études constitutionnelles et politiques, Heft 111, S. 119-132
ISSN: 0152-0768
In: Regards sur l'actualité, Heft 232, S. 19-25
ISSN: 0337-7091
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