Internal conflict prevention calls for a better understanding of the way those events form and spread through space and time. In comparison with other social science disciplines, economics started to explore this field only very recently. Over the past 20 years and as if it was trying to make up for the time lost, we have witnessed a bustle in the number of econometrical research papers written on this subject. What conclusions can we draw from those works? The present document defines the analysis scope of this area of study by insisting on the three deep mechanisms responsible of predatory behaviors: state capacity, the "prize" value of capturing the state and the opportunity cost of joining a rebel group. It also gives an assessment of the constraints and the recent developments in the causal analysis of internal conflicts. Finally, this article shows that the improvements in the methodology of causal inference, in the econometric tools and in the data collection methods open promising research opportunities on topics such as the role of social cohesion or the consequences of climate change on the risk of conflict. ; Prévenir les conflits internes nécessite une meilleure compréhension de la manière dont ils se forment et se propagent dans le temps et l'espace. Par rapport aux autres sciences sociales, l'économie n'a que très récemment investi ce champ d'étude. Comme pour rattraper son retard, nous assistons depuis une vingtaine d'années à une effervescence de la recherche économétrique sur le sujet. Quelles conclusions tirer de ces travaux ? Ce document définit le périmètre d'analyse de ce champ d'étude en insistant sur trois mécanismes profonds à l'origine des comportements de prédation : les capacités de l'Etat, la valeur du gain issu de la capture de l'Etat et le coût d'opportunité d'entrer dans un groupe armé auquel les individus font face (i.e. l'arbitrage entre des activités de production ou de prédation). Il dresse également un bilan des contraintes et avancées récentes dans l'analyse causale des conflits internes. Il montre que l'amélioration des méthodes d'inférence causale, des outils économétriques et des méthodes de collecte de données dessine des perspectives de recherche prometteuses sur des sujets tels que le rôle de la cohésion sociale et les conséquences du changement climatique sur le risque de conflit.
Over the past 40 years, growth of renewable energies benefited of the new world energy frame, which resulted of the questioning about what development of human societies had to be. Furthermore, although human development comes with electricity, the rural condition of many populations of Sub-Saharan Africa incites us to look for suitable power supply alternatives. Eventually, in this specific context, renewable energies can represent a reliable solution to the off-grid electrification of rural people. However, this solution has to be economical and technical, and not only political. The Republic of Djibouti is a little developing country located in the Horn of Africa which perfectly symbolizes the social and energy challenges of rural populations in Sub-Saharan Africa. Instability and limitation of the existing electrical grid, fuel cost and lack of fossil resources point to the geographically diffused solar resource as probably the best way to improve human development and reduce poverty of Djiboutian rural peoples. Therefore, we have considered the study of photovoltaic (PV) systems within the rural off-grid electrification frame. Essentially, within this work, Djibouti was the study case of an overall scientific methodology, whose primary objective is to be reusable by countries showing similar energy and social characteristics. Firstly, in order to evaluate relevance of these systems, it was necessary to estimate the level and repartition of the solar resource across the country. So we developed a solar atlas, i.e. cartography of the hourly solar irradiation reaching the ground, based on satellite-derived irradiance estimates retrieved between 2008 and 2011. For assessing the atlas quality, we compared irradiation estimates against ground measures retrieved on 4 different sites by 2 temporary weather stations deployed between 2010 and 2013. This comparison globally showed good results with, for the daily case, a maximum relative root mean squared error of 8.05 % and a minimum correlation coefficient of 0.8892 through all samples. Finally, yearly map extracted from the atlas showed that, with a daily mean irradiation of 5.87 kWh/m^2.day, the solar potential of Djibouti is one of the most significant in the world. Satellite models are useful for determining solar irradiance at ground level but they don't take into account local topography effects. In order to incorporate these shading effects to the satellite-derived irradiance maps, improving therefore irradiance accuracy and spatial resolution, we used a Digital Elevation Model (DEM). Firstly, this disaggregation process was based on the development of a new fast horizon algorithm which was assessed by means of topographic measures in Corsica Island. This model thus shows higher performances than already existing ones, with not only a better precision but also a substantially reduced CPU time consumption, which makes this one a well suited model for calculation of large mapping areas. Finally, by correcting irradiance with horizon shading and elevation gradient for each pixel of the DEM, we improved geographic information of the solar irradiation atlas. Although solar resource is the first indicator of the photovoltaic potential, other elements, as environmental parameters or endogenous characteristics of photovoltaic modules, also have to be taken into consideration to precisely estimate the energy produced by a PV system. Hence, by means of different models, we evaluated the influence of irradiance and temperature onto the conversion efficiency of a PV generator to finally retrieve the atlas of the PV potential across the country. Furthermore, we developed an empirical method to retrieve ambient temperature from land surface temperature (LST), by training an artificial neural network with satellite estimates and ground measurements. In conclusion, by combining this cartography to a multi-criteria approach comparing relevance between PV systems and classical power supply systems within the rural electrification scheme, we developed the first photovoltaic decision making tool of the country intended for all officials acting in the energy field. ; La remise en question du mode de développement des sociétés humaines a, sur ces 40 dernières années, profondément transformé le contexte énergétique mondial, se traduisant ainsi par l'instauration d'un nouveau cadre politique, dont les engagements auront notamment favorisé l'essor des énergies renouvelables. Par ailleurs, si l'électricité apparaît comme un vecteur fondamental du développement humain, le contexte des populations majoritairement rurales d'Afrique subsaharienne incite également à la recherche d'alternatives énergétiques adaptées. En substance, si les ressources renouvelables peuvent répondre de manière pertinente au défi de l'électrification décentralisée des zones rurales de la région, elles doivent toutefois représenter une solution qui, avant d'être politique, soit crédible sur les plans technique et économique. La République de Djibouti, petit pays situé dans la corne de l'Afrique, symbolise parfaitement les défis social, économique et énergétique de l'ensemble de la région, et des populations rurales en particulier. Avec un pays pauvre en ressources traditionnelles, mais présentant a priori un gisement solaire intéressant, nous avons alors privilégié l'étude des systèmes photovoltaïques (PV) dans le cadre de l'électrification décentralisée des populations rurales du pays. Comme d'autres ressources, ces systèmes, bien que reposant sur une technologie relativement ancienne, ont réellement pris leur essor au début des années 2000 avec les mesures incitatives du Protocole de Kyoto. Au cours de ces travaux, la République de Djibouti aura servi de cas d'étude à l'élaboration d'une méthodologie scientifique générale, centrée sur l'énergie photovoltaïque dans un cadre décentralisé, dont les résultats principaux ont vocation à être réutilisés par des pays structurellement voisins, c.-à-d. présentant le même contexte socio-énergétique. Evaluer la pertinence de la technologie photovoltaïque nécessitait, dans un premier temps, d'estimer le niveau et la répartition de la ressource solaire au sein du pays. Pour cela, nous avons construit un atlas de l'irradiation solaire horaire incidente sur le territoire, pour la période 2008-2011, à partir d'un modèle satellitaire de rayonnement. Afin de valider les estimations issues de cet atlas, nous les avons comparées aux mesures in situ relevées par deux stations météorologiques temporaires déployées, entre 2010 et 2013, sur quatre sites présentant des caractéristiques distinctes. Les résultats de cette comparaison ont montré que les estimations présentaient une bonne précision, avec notamment, pour l'irradiation journalière, une erreur relative maximale de 8,05 % et un coefficient de corrélation minimal de 0,8892. Finalement, la carte annuelle extraite de l'atlas a confirmé que le gisement solaire du pays, avec une irradiation moyenne de 5,87 kWh/m^2 par jour, constituait l'un des plus importants au monde. Si les modèles utilisant des données satellitaires permettent de retrouver le flux solaire incident au sol, ils ne tiennent en revanche pas compte des effets du relief local sur ce dernier. Ainsi, afin de tenir compte des effets d'ombrage engendrés par le terrain, nous avons développé une procédure dite de désagrégation, couplant l'utilisation d'un maillage numérique de terrain (MNT) aux cartes de rayonnement issues du modèle satellite. Pour ce faire, nous avons élaboré un modèle théorique afin de retrouver l'horizon autour d'un point donné, et validé celui-ci à l'aide d'une campagne de mesures topographiques en Corse. Ce dernier apparaît ainsi plus performant que les modèles existants, avec, d'une part, une précision plus élevée et, d'autre part, un temps d'exécution fortement réduit qui le rend bien adapté au traitement cartographique (nombre important de points). En définitive, en intégrant au rayonnement le gradient d'altitude et l'ombrage dû à l'horizon pour chaque pixel du MNT, nous avons pu enrichir le niveau de l'information fournie par la cartographie de l'irradiation globale. Bien que le gisement solaire soit l'indicateur principal du potentiel photovoltaïque, il est également nécessaire de considérer des paramètres secondaires, éléments de technologie et caractéristiques environnementales, qui permettent d'évaluer avec précision l'énergie électrique produite par un système PV quelconque. En combinant l'utilisation de différents modèles, nous avons ainsi pu intégrer à l'estimation finale du productible l'influence du rayonnement et de la température sur le rendement de conversion d'un module photovoltaïque. A cet égard, nous avons d'ailleurs développé une méthodologie empirique qui, en s'appuyant sur l'utilisation d'un réseau de neurones artificiels, permet de retrouver la température ambiante à travers un territoire à partir de données satellitaires de la température de surface terrestre. Finalement, nous avons construit une cartographie spatiotemporelle du productible PV qui, couplée à une évaluation multicritère de la pertinence de la technologie PV vis-à-vis des alternatives énergétiques classiques en matière d'électrification rurale, est destinée à faciliter la prise de décision pour les différents acteurs, publics ou privés, du domaine de l'énergie.
Ce travail se propose de mettre en évidence l'importance des approvisionnements des produits alimentaires en provenance du district de Rusizi (Rwanda) dans la sécurité alimentaire de la ville de Bukavu. Pour cela, il s'est alors avéré nécessaire de connaître leurs ampleurs et déterminants ainsi que leurs conséquences qui restent insuffisantes en raison de leur caractère informel, afin de définir des politiques visant à améliorer la situation et pouvant faciliter l'intégration sous-régionale. Le travail de terrain a consisté en deux séries d'investigations : d'une part les pointages des flux des produits alimentaires pour trois mois (mai, juin et juillet 2010) et par axe d'approvisionnement de la ville de Bukavu, d'autre part une enquête par questionnaire sur un échantillon de 233 ménages dont 76 ménages-consommateurs et 157 ménages-revendeurs. Le pointage des flux des produits alimentaires montre que 2.021 ménages en moyenne traversent chaque jour les deux frontières pour y effectuer leurs approvisionnements alimentaires dont 661 ménages (32,7%) sont des consommateurs directs des produits alimentaires et 1.360 ménages (67,3%) sont des revendeurs. Excepté le manioc qui est une culture traditionnelle du Sud-Kivu, les bananes plantains à cause du problème de conservation, provenant beaucoup plus de l'intérieur de la province, et le haricot provenant beaucoup plus du Nord-Kivu, les pointages des flux des produits alimentaires, ont montré que les taux de dépendance au Rwanda restent fort élevés pour les produits comme le maïs (66%), la pomme de terre (82%), le sorgho (73%), l'arachide (69%), la patate douce (98%), le riz (70%) et les viandes de bœuf et porc (85%). Avec ces taux de dépendance, la ville de Bukavu constitue l'un des grands marchés des produits alimentaires du district de Rusizi (Rwanda), ce qui est loin d'être confirmé par les statistiques officielles des importations de l'Office Congolais de Contrôle (OCC/Sud-Kivu) qui, excepté pour le riz, sous-estiment les flux frontaliers d'une grande partie des produits alimentaires de base. Les produits de base concernés fournissent à la population de la ville de Bukavu 1.027 kcal par personne et par jour dont 593,5 kcal, 338,9 kcal et 92,4 kcal sont fournis par les produits en provenance respectivement du Rwanda, du Nord-Kivu et de l'intérieur de la province du Sud-Kivu. Les calories consommées dans la ville de Bukavu sont essentiellement d'origine végétale dominées par le maïs (563,1 kcal), le manioc (120 kcal) et le haricot (167,1 kcal) qui jouent un rôle stratégique étant donné leur importance dans les habitudes alimentaires de la ville de Bukavu. Les flux importants des approvisionnements alimentaires en provenance du district de Rusizi font vivre des milliers de familles dans la ville de Bukavu. Il se dégage que tous les produits approvisionnés du district de Rusizi par les ménages-revendeurs réalisent des résultats positifs par mois qui constituent la rémunération non seulement du capital mais aussi de l'effort et du temps investis par les ménages-revendeurs pour leur activité (en moyenne 5,67 heures). Plus de 68% des ménages-revendeurs affirment être satisfaits du résultat de cette activité et l'orientent principalement à couvrir les besoins de subsistance. L'analyse du budget des ménages-consommateurs montre que 69,1% des dépenses alimentaires et 48,8% des dépenses totales des ménages-consommateurs traversent les frontières. L'impact significatif des approvisionnements alimentaires issus du district de Rusizi sur la réduction de l'état de pauvreté monétaire des ménages-consommateurs, témoigne de l'intérêt du commerce frontalier qui ne fait que renforcer le déclin structurel et relatif du secteur agricole du Sud-Kivu, déjà confronté à divers problèmes. La politique de libre-échange prônée par un grand nombre de groupements sous-régionaux et régionaux comme la CEPGL et le COMESA permettra de rendre efficace les approvisionnements alimentaires de la ville de Bukavu en provenance du district de Rusizi, mais cette dernière reste une solution à court terme pour la sécurité alimentaire de la ville de Bukavu en particulier et la province du Sud-Kivu en général. A long terme, il convient de stimuler la production et de favoriser le commerce des produits alimentaires locaux. Pour cela, il faut investir dans le secteur agricole. C'est à ce prix-là qu'on peut parvenir à relancer le secteur agricole du Sud-Kivu et atteindre le seuil de l'autosuffisance, voire réaliser un surplus à exporter. Certes, cette solution posera alors le problème de reconversion des ménages-revendeurs et ménages-consommateurs qu'il conviendra de repenser dès le début. ; This thesis aims at highlighting the importance of food supply from the Rusizi District (Rwanda) in the food security of the city Bukavu (Democratic Republic of Congo). Due to the informal nature of this supply, it was necessary to characterize its magnitude, drivers, and consequences as well as to develop policies that are likely to improve this supply and facilitate regional integration. The fieldwork consisted of two series of investigations. The first series of data collection included scoring the flow of food supply from Rusizi District during three months and for each of the food supply axes of Bukavu city. Secondly, a questionnaire was administered to a sample of 233 households, wherein 76 consuming households and 157 reselling households. Results from the scoring exercise show that 2,021 households on average cross both borders (Rusizi 1 and Ruzizi 2) for their food supply daily. A total of 661 of these households (about 32.7%) are direct food consumers and 1,360 households (about 67.3%) are food resellers. Excepted for cassava (which is a traditional staple of South Kivu), plantains (because of conservation problem, much more coming from within the province), and beans (much more from North Kivu), other major food products are imported from Ruzizi district in Rwanda. In this regard, the dependency ratios towards Rwanda remain much higher for products such as maize (66%), potatoes (82%), sorghum (73%), groundnut (69%), sweet potato (98%), rice (70%), and beef and pork meat (85%). With such dependency ratios, Bukavu is a major food market of the Rusizi District (Rwanda) food products. This is however far from being confirmed by official import statistics of the Congolese Control Office (CC0) which, except for rice, underestimates the border trade for a large portion of food commodities flows. The commodities analyzed provide the population of the city of Bukavu 1027 kcal per person per day from which 593.5 kcal, 338.9 kcal and 92.4 kcal are provided by products respectively from Rwanda, North-Kivu and South-Kivu. The calories consumed in the city of Bukavu are mainly of vegetable origin dominated by maize (563.1 kcal), cassava (120 kcal) and beans (167.1 kcal), which play a strategic role given their importance in the food habits of Bukavu. The significant flows of food supplies from Rusizi district are a major contribution to the livelihood of thousands of families in the city of Bukavu. It emerges that all products supplied from Rusizi district by reselling households generate positive return per month demonstrating a positive remuneration not only for the invested capital, but also for the time and effort invested in the activity (average 5.67 hours). More than 68 % of reselling households claim are satisfied with the result of this activity and allocate the generated income mainly to cover subsistence needs. In this sense, the economic impact of border trade on incomes of reselling households is a reality. The analysis of budgets of consuming households shows that 69.1% of food expenditure and 48.8% of total expenditure of consuming households cross the border. The significant impact of food supplies from the Rusizi district on reducing households' income poverty, reflects the interests of border trade which only reinforces the structural and relative decline of the agricultural sector in South Kivu already confronted to various problems. The free trade policy advocated by a large number of sub-regional and regional communities such as CEPGL and COMESA will make the Rusizi originating food supply of Bukavu more efficient, but it remains a short-term solution of food security of the city and the province in general. In the long term, it would be better to stimulate the production and promote local food trade. To achieve this, investments need to be channeled to the agricultural sector. It is at this price that the agricultural sector in South-Kivu can be revived and reach the threshold of self-sufficiency, and even create a surplus for export. Admittedly, this solution then poses the problem of reconversion of consuming households and sellers-households that we should rethink from the outset.
The African agricultural sector has been neglected by development aid during the last fifty years. It has not undertaken a green revolution, as it happened in Asia. The continent has a great potential for agricultural production but yields and technology adoption are still very low. Moreover many recent threats to food security represent a challenge for future development in Africa. Demographic growth, increase in commodity prices and price volatility, land use pressure and climate change are probably the most latent threats.In such context, it is necessary to develop new patterns of development for African agriculture. Those patterns should draw the consequences from past policies, which either relied on large investments and in favouring a development of the same nature that the one observed in rich or emerging economies. It seems that improving institutions and the environment to foster the evolution of African agriculture would be more adapted than previous strategies that consist in applying the same methods employed in the past.Food security can be achieved by improving rural households' income. Those households is composed by a vast majority of smallholders, for which agricultural production is a major resource for living. The necessary transition for stimulating production in remote areas seem to rely on fostering technology adoption and improve incentives for investments that would increase the productivity or the value added to smallholder production.We study two major organisational changes that are the reforms of cotton sector market structure in sub-Saharan Africa and index-based insurances. In both cases the point is to look at the potential of every organisation choice, reduce vulnerability and its effect, in particular the poverty trap phenomenon. The final objective is improve long run yield by foster investments, in spite of the risks borne by farmers and the tied budget constraint, consequence of the absence of financial (especially credit) markets.The cotton sectors inherited from the institutions of the colonial era, characterised by the concentration in cotton purchasing activities, often made by a parastatal at the national level. Those institutions contributed to generalise cotton production and to the diffusion of new technologies and agricultural practices, especially thanks to the distribution of quality inputs on credit, with futurecotton production as collateral. Cotton production and technology adoption were also probably driven by the existence of a minimum guaranteed price set at the beginning of the cultivation season, the investments in infrastructures, research and extension services at the same national level. However, the concentration of the purchasing of cotton also poses some problems, reducing the bargaining power of producers and the proximity of the cotton We look at the productivity response to cotton sector reforms that took place since 1985 in sub-Saharan Africa using the data from 16 cotton producers on the 1961-2008 period. We compare the performance of those countries with regard to their institutional choices. We first put into perspective the role of pre-reform investments before showing that if reforms may increase yields it could be to the cost of a shrinking area cultivated with cotton. In a second part we study the potential use of meteorological indices to smooth consumption over time and space. Such insurance policies are able to allow quick indemnifications for farmers enduring meteorological shocks. The realisation of the index is independent from the action of the principal and the agent, limiting moral hazard issues and the need for costly damage assessment arising from information asymmetry in traditional insurance contracts. Those insurance however suffer from the limited correlation between the index and the observed yield.We will study the potential of meteorological indices to limit the risk growers face in millet cultivation in Niger and cotton cultivation in Cameroon. We study, in particular, the index choice, the calibration of insurance contract parameters, the necessity of observing the sowing date and the level of basis risk. The large spatial variability of rainfall over the sudano-sahelian zone is a good reason to viiuse such insurance, it however also explain the high level of basis risk of a given index that is observed using a network of rain gauges, itself installed at a cost. We discuss in both cases the relative importance of basis risk and the potential of such insurance to pool yield, and compare them to other risks, such as intra-village yield and price shocks. ; Le secteur agricole africain a été le parent pauvre des politiques de développement du siècle dernier, ne favorisant pas l'émergence d'une révolution verte comme en Asie du Sud ou, dans une moindre mesure, en Amérique Latine. Le continent détient pourtant une capacité de production importante mais les rendements observés restent très faibles. De nombreux défis menacent par ailleurs le développement du secteur agricole et la sécurité alimentaire en Afrique Subsaharienne : croissance démographique élevée, augmentation du prix des énergies fossiles nécessaire à l'intensification telle que l'ont connue les pays occidentaux, réchauffement climatique etc. Dans ce contexte, il est nécessaire de repenser certains choix organisationnels afin de permettre un développement du secteur agricole à même de faire face à ces défis. La sécurité alimentaire en Afrique est intrinsèquement liée aux revenus des ménages ruraux, pour lesquels la production agricole joue un rôle majeur. L'approvisionnement futur du continent semble dépendre de l'adoption d'innovations autorisant une intensification agricole qui permettrait une gestion durable des ressources rares.Nous étudions deux formes de changements organisationnels que sont la structure de marché des filières coton en Afrique Subsaharienne et les assurances fondées sur des indices météorologiques. Dans les deux cas il s'agit de limiter la vulnérabilité et ses effets de pièges à pauvreté afin d'augmenter l'investissement agricole et donc le rendement moyen de long terme, en dépit de contraintes latentes de crédit et des risques qui pèsent sur le processus productif et la commercialisation.Dans le premier cas, nous étudions l'impact des réformes du secteur du coton en Afrique Sub-saharienne qui ont eu lieu de 1985 à 2008. La particularité historique du secteur est la grande concentration de l'achat de coton, réalisé au niveau national, l'existence d'un prix minimum garanti en début de période de culture et la fourniture d'intrants à crédit, qui est garanti par la future produc-tion de coton. Ces particularités on favorisé la culture du coton et la diffusion de nouvelles technologies durant la seconde partie du XXe siècle. D'autre part des investissements importants eurent lieu dans les années 60 à 80, autant dans la recherche que la vulgarisation ou les infrastructures. L'adoption de techniques d'intensification, souvent coûteuses, s'est en effet généralisée chez les producteurs de coton grâce au crédit aux intrants remboursé en nature à la récolte, elle même payé à un prix fixé au semis. Toutefois le pouvoir de monopsone a aussi pu avoir des effets dévastateurs, du fait de la proximité de la fi-lière avec les pouvoirs politiques ou de l'asymétrie du pouvoir de négociation des producteurs face aux sociétés cotonnières. C'est ce que nous cherchons à comprendre dans une étude empirique économétrique, comparant les performances des pays ayant mis en œuvre différents types de réformes et ceux ayant conservé le modèle de monopole national, parmi 16 importants producteurs d'Afrique Sub-saharienne. Nous mettons d'abord en exergue le rôle des investissements en recherche et en infrastructures avant les réformes. Nous discutons ensuite l'intérêt relatif du processus de réforme qui semble exercer un effet de sélection sur les producteurs, augmentant les rendements au prix d'une réduction des surfaces cultivées.Dans le second cas nous étudions le potentiel d'assurances contre la sécheresse fondées sur des indices météo ou de végétation. De telles assurances permettent d'indemniser rapidement les producteurs en fonction de l'observation de la réalisation de l'indice. L'objectivité et l'indépendance de la réalisation de l'indice pour le principal et l'agent permettent de limiter l'anti-sélection et de supprimer l'aléamoral que fait naı̂tre l'asymétrie d'information quant à l'ampleur des dommages dans le cas d'une assurance classique. Toutefois, ces assurances souffrent d"un inconvénient : l'imparfaite corrélation entre la réalisation observée de l'indice et le bénéfice de l'activité agricole. Nous étudions le potentiel de ces assurances dans le cas du mil au Niger et du coton au Cameroun. Nous nous penchons principalement sur le choix des indices, la calibration du contrat ainsi que sur le risque de base, c'est à dire la corrélation imparfaite entre l'indice et les rendements. Ces questions n'ont en effet été que très peu traitées en dépit d'un grand nombre de projet pilotes mis en œuvre dans les pays en développement et plusparticulièrement en Afrique Sub-saharienne ces dernières années. Nous montrons l'importance du choix et du calcul des indices (source de données et simulation de la date de semis), de la calibration des paramètres de l'assurance ainsi que les limites intrinsèques à ce type de produit de mutualisation. Nous comptons parmi ces limites l'importance du risque de base spatial dans cette zone et celle des risques non-météorologiques (comme les variations de prix).
The African agricultural sector has been neglected by development aid during the last fifty years. It has not undertaken a green revolution, as it happened in Asia. The continent has a great potential for agricultural production but yields and technology adoption are still very low. Moreover many recent threats to food security represent a challenge for future development in Africa. Demographic growth, increase in commodity prices and price volatility, land use pressure and climate change are probably the most latent threats.In such context, it is necessary to develop new patterns of development for African agriculture. Those patterns should draw the consequences from past policies, which either relied on large investments and in favouring a development of the same nature that the one observed in rich or emerging economies. It seems that improving institutions and the environment to foster the evolution of African agriculture would be more adapted than previous strategies that consist in applying the same methods employed in the past.Food security can be achieved by improving rural households' income. Those households is composed by a vast majority of smallholders, for which agricultural production is a major resource for living. The necessary transition for stimulating production in remote areas seem to rely on fostering technology adoption and improve incentives for investments that would increase the productivity or the value added to smallholder production.We study two major organisational changes that are the reforms of cotton sector market structure in sub-Saharan Africa and index-based insurances. In both cases the point is to look at the potential of every organisation choice, reduce vulnerability and its effect, in particular the poverty trap phenomenon. The final objective is improve long run yield by foster investments, in spite of the risks borne by farmers and the tied budget constraint, consequence of the absence of financial (especially credit) markets.The cotton sectors inherited from the institutions of the colonial era, characterised by the concentration in cotton purchasing activities, often made by a parastatal at the national level. Those institutions contributed to generalise cotton production and to the diffusion of new technologies and agricultural practices, especially thanks to the distribution of quality inputs on credit, with futurecotton production as collateral. Cotton production and technology adoption were also probably driven by the existence of a minimum guaranteed price set at the beginning of the cultivation season, the investments in infrastructures, research and extension services at the same national level. However, the concentration of the purchasing of cotton also poses some problems, reducing the bargaining power of producers and the proximity of the cotton We look at the productivity response to cotton sector reforms that took place since 1985 in sub-Saharan Africa using the data from 16 cotton producers on the 1961-2008 period. We compare the performance of those countries with regard to their institutional choices. We first put into perspective the role of pre-reform investments before showing that if reforms may increase yields it could be to the cost of a shrinking area cultivated with cotton. In a second part we study the potential use of meteorological indices to smooth consumption over time and space. Such insurance policies are able to allow quick indemnifications for farmers enduring meteorological shocks. The realisation of the index is independent from the action of the principal and the agent, limiting moral hazard issues and the need for costly damage assessment arising from information asymmetry in traditional insurance contracts. Those insurance however suffer from the limited correlation between the index and the observed yield.We will study the potential of meteorological indices to limit the risk growers face in millet cultivation in Niger and cotton cultivation in Cameroon. We study, in particular, the index choice, the calibration of insurance contract parameters, the necessity of observing the sowing date and the level of basis risk. The large spatial variability of rainfall over the sudano-sahelian zone is a good reason to viiuse such insurance, it however also explain the high level of basis risk of a given index that is observed using a network of rain gauges, itself installed at a cost. We discuss in both cases the relative importance of basis risk and the potential of such insurance to pool yield, and compare them to other risks, such as intra-village yield and price shocks. ; Le secteur agricole africain a été le parent pauvre des politiques de développement du siècle dernier, ne favorisant pas l'émergence d'une révolution verte comme en Asie du Sud ou, dans une moindre mesure, en Amérique Latine. Le continent détient pourtant une capacité de production importante mais les rendements observés restent très faibles. De nombreux défis menacent par ailleurs le développement du secteur agricole et la sécurité alimentaire en Afrique Subsaharienne : croissance démographique élevée, augmentation du prix des énergies fossiles nécessaire à l'intensification telle que l'ont connue les pays occidentaux, réchauffement climatique etc. Dans ce contexte, il est nécessaire de repenser certains choix organisationnels afin de permettre un développement du secteur agricole à même de faire face à ces défis. La sécurité alimentaire en Afrique est intrinsèquement liée aux revenus des ménages ruraux, pour lesquels la production agricole joue un rôle majeur. L'approvisionnement futur du continent semble dépendre de l'adoption d'innovations autorisant une intensification agricole qui permettrait une gestion durable des ressources rares.Nous étudions deux formes de changements organisationnels que sont la structure de marché des filières coton en Afrique Subsaharienne et les assurances fondées sur des indices météorologiques. Dans les deux cas il s'agit de limiter la vulnérabilité et ses effets de pièges à pauvreté afin d'augmenter l'investissement agricole et donc le rendement moyen de long terme, en dépit de contraintes latentes de crédit et des risques qui pèsent sur le processus productif et la commercialisation.Dans le premier cas, nous étudions l'impact des réformes du secteur du coton en Afrique Sub-saharienne qui ont eu lieu de 1985 à 2008. La particularité historique du secteur est la grande concentration de l'achat de coton, réalisé au niveau national, l'existence d'un prix minimum garanti en début de période de culture et la fourniture d'intrants à crédit, qui est garanti par la future produc-tion de coton. Ces particularités on favorisé la culture du coton et la diffusion de nouvelles technologies durant la seconde partie du XXe siècle. D'autre part des investissements importants eurent lieu dans les années 60 à 80, autant dans la recherche que la vulgarisation ou les infrastructures. L'adoption de techniques d'intensification, souvent coûteuses, s'est en effet généralisée chez les producteurs de coton grâce au crédit aux intrants remboursé en nature à la récolte, elle même payé à un prix fixé au semis. Toutefois le pouvoir de monopsone a aussi pu avoir des effets dévastateurs, du fait de la proximité de la fi-lière avec les pouvoirs politiques ou de l'asymétrie du pouvoir de négociation des producteurs face aux sociétés cotonnières. C'est ce que nous cherchons à comprendre dans une étude empirique économétrique, comparant les performances des pays ayant mis en œuvre différents types de réformes et ceux ayant conservé le modèle de monopole national, parmi 16 importants producteurs d'Afrique Sub-saharienne. Nous mettons d'abord en exergue le rôle des investissements en recherche et en infrastructures avant les réformes. Nous discutons ensuite l'intérêt relatif du processus de réforme qui semble exercer un effet de sélection sur les producteurs, augmentant les rendements au prix d'une réduction des surfaces cultivées.Dans le second cas nous étudions le potentiel d'assurances contre la sécheresse fondées sur des indices météo ou de végétation. De telles assurances permettent d'indemniser rapidement les producteurs en fonction de l'observation de la réalisation de l'indice. L'objectivité et l'indépendance de la réalisation de l'indice pour le principal et l'agent permettent de limiter l'anti-sélection et de supprimer l'aléamoral que fait naı̂tre l'asymétrie d'information quant à l'ampleur des dommages dans le cas d'une assurance classique. Toutefois, ces assurances souffrent d"un inconvénient : l'imparfaite corrélation entre la réalisation observée de l'indice et le bénéfice de l'activité agricole. Nous étudions le potentiel de ces assurances dans le cas du mil au Niger et du coton au Cameroun. Nous nous penchons principalement sur le choix des indices, la calibration du contrat ainsi que sur le risque de base, c'est à dire la corrélation imparfaite entre l'indice et les rendements. Ces questions n'ont en effet été que très peu traitées en dépit d'un grand nombre de projet pilotes mis en œuvre dans les pays en développement et plusparticulièrement en Afrique Sub-saharienne ces dernières années. Nous montrons l'importance du choix et du calcul des indices (source de données et simulation de la date de semis), de la calibration des paramètres de l'assurance ainsi que les limites intrinsèques à ce type de produit de mutualisation. Nous comptons parmi ces limites l'importance du risque de base spatial dans cette zone et celle des risques non-météorologiques (comme les variations de prix).
The African agricultural sector has been neglected by development aid during the last fifty years. It has not undertaken a green revolution, as it happened in Asia. The continent has a great potential for agricultural production but yields and technology adoption are still very low. Moreover many recent threats to food security represent a challenge for future development in Africa. Demographic growth, increase in commodity prices and price volatility, land use pressure and climate change are probably the most latent threats.In such context, it is necessary to develop new patterns of development for African agriculture. Those patterns should draw the consequences from past policies, which either relied on large investments and in favouring a development of the same nature that the one observed in rich or emerging economies. It seems that improving institutions and the environment to foster the evolution of African agriculture would be more adapted than previous strategies that consist in applying the same methods employed in the past.Food security can be achieved by improving rural households' income. Those households is composed by a vast majority of smallholders, for which agricultural production is a major resource for living. The necessary transition for stimulating production in remote areas seem to rely on fostering technology adoption and improve incentives for investments that would increase the productivity or the value added to smallholder production.We study two major organisational changes that are the reforms of cotton sector market structure in sub-Saharan Africa and index-based insurances. In both cases the point is to look at the potential of every organisation choice, reduce vulnerability and its effect, in particular the poverty trap phenomenon. The final objective is improve long run yield by foster investments, in spite of the risks borne by farmers and the tied budget constraint, consequence of the absence of financial (especially credit) markets.The cotton sectors inherited from the institutions of the colonial era, characterised by the concentration in cotton purchasing activities, often made by a parastatal at the national level. Those institutions contributed to generalise cotton production and to the diffusion of new technologies and agricultural practices, especially thanks to the distribution of quality inputs on credit, with futurecotton production as collateral. Cotton production and technology adoption were also probably driven by the existence of a minimum guaranteed price set at the beginning of the cultivation season, the investments in infrastructures, research and extension services at the same national level. However, the concentration of the purchasing of cotton also poses some problems, reducing the bargaining power of producers and the proximity of the cotton We look at the productivity response to cotton sector reforms that took place since 1985 in sub-Saharan Africa using the data from 16 cotton producers on the 1961-2008 period. We compare the performance of those countries with regard to their institutional choices. We first put into perspective the role of pre-reform investments before showing that if reforms may increase yields it could be to the cost of a shrinking area cultivated with cotton. In a second part we study the potential use of meteorological indices to smooth consumption over time and space. Such insurance policies are able to allow quick indemnifications for farmers enduring meteorological shocks. The realisation of the index is independent from the action of the principal and the agent, limiting moral hazard issues and the need for costly damage assessment arising from information asymmetry in traditional insurance contracts. Those insurance however suffer from the limited correlation between the index and the observed yield.We will study the potential of meteorological indices to limit the risk growers face in millet cultivation in Niger and cotton cultivation in Cameroon. We study, in particular, the index choice, the calibration of insurance contract parameters, the necessity of observing the sowing date and the level of basis risk. The large spatial variability of rainfall over the sudano-sahelian zone is a good reason to viiuse such insurance, it however also explain the high level of basis risk of a given index that is observed using a network of rain gauges, itself installed at a cost. We discuss in both cases the relative importance of basis risk and the potential of such insurance to pool yield, and compare them to other risks, such as intra-village yield and price shocks. ; Le secteur agricole africain a été le parent pauvre des politiques de développement du siècle dernier, ne favorisant pas l'émergence d'une révolution verte comme en Asie du Sud ou, dans une moindre mesure, en Amérique Latine. Le continent détient pourtant une capacité de production importante mais les rendements observés restent très faibles. De nombreux défis menacent par ailleurs le développement du secteur agricole et la sécurité alimentaire en Afrique Subsaharienne : croissance démographique élevée, augmentation du prix des énergies fossiles nécessaire à l'intensification telle que l'ont connue les pays occidentaux, réchauffement climatique etc. Dans ce contexte, il est nécessaire de repenser certains choix organisationnels afin de permettre un développement du secteur agricole à même de faire face à ces défis. La sécurité alimentaire en Afrique est intrinsèquement liée aux revenus des ménages ruraux, pour lesquels la production agricole joue un rôle majeur. L'approvisionnement futur du continent semble dépendre de l'adoption d'innovations autorisant une intensification agricole qui permettrait une gestion durable des ressources rares.Nous étudions deux formes de changements organisationnels que sont la structure de marché des filières coton en Afrique Subsaharienne et les assurances fondées sur des indices météorologiques. Dans les deux cas il s'agit de limiter la vulnérabilité et ses effets de pièges à pauvreté afin d'augmenter l'investissement agricole et donc le rendement moyen de long terme, en dépit de contraintes latentes de crédit et des risques qui pèsent sur le processus productif et la commercialisation.Dans le premier cas, nous étudions l'impact des réformes du secteur du coton en Afrique Sub-saharienne qui ont eu lieu de 1985 à 2008. La particularité historique du secteur est la grande concentration de l'achat de coton, réalisé au niveau national, l'existence d'un prix minimum garanti en début de période de culture et la fourniture d'intrants à crédit, qui est garanti par la future produc-tion de coton. Ces particularités on favorisé la culture du coton et la diffusion de nouvelles technologies durant la seconde partie du XXe siècle. D'autre part des investissements importants eurent lieu dans les années 60 à 80, autant dans la recherche que la vulgarisation ou les infrastructures. L'adoption de techniques d'intensification, souvent coûteuses, s'est en effet généralisée chez les producteurs de coton grâce au crédit aux intrants remboursé en nature à la récolte, elle même payé à un prix fixé au semis. Toutefois le pouvoir de monopsone a aussi pu avoir des effets dévastateurs, du fait de la proximité de la fi-lière avec les pouvoirs politiques ou de l'asymétrie du pouvoir de négociation des producteurs face aux sociétés cotonnières. C'est ce que nous cherchons à comprendre dans une étude empirique économétrique, comparant les performances des pays ayant mis en œuvre différents types de réformes et ceux ayant conservé le modèle de monopole national, parmi 16 importants producteurs d'Afrique Sub-saharienne. Nous mettons d'abord en exergue le rôle des investissements en recherche et en infrastructures avant les réformes. Nous discutons ensuite l'intérêt relatif du processus de réforme qui semble exercer un effet de sélection sur les producteurs, augmentant les rendements au prix d'une réduction des surfaces cultivées.Dans le second cas nous étudions le potentiel d'assurances contre la sécheresse fondées sur des indices météo ou de végétation. De telles assurances permettent d'indemniser rapidement les producteurs en fonction de l'observation de la réalisation de l'indice. L'objectivité et l'indépendance de la réalisation de l'indice pour le principal et l'agent permettent de limiter l'anti-sélection et de supprimer l'aléamoral que fait naı̂tre l'asymétrie d'information quant à l'ampleur des dommages dans le cas d'une assurance classique. Toutefois, ces assurances souffrent d"un inconvénient : l'imparfaite corrélation entre la réalisation observée de l'indice et le bénéfice de l'activité agricole. Nous étudions le potentiel de ces assurances dans le cas du mil au Niger et du coton au Cameroun. Nous nous penchons principalement sur le choix des indices, la calibration du contrat ainsi que sur le risque de base, c'est à dire la corrélation imparfaite entre l'indice et les rendements. Ces questions n'ont en effet été que très peu traitées en dépit d'un grand nombre de projet pilotes mis en œuvre dans les pays en développement et plusparticulièrement en Afrique Sub-saharienne ces dernières années. Nous montrons l'importance du choix et du calcul des indices (source de données et simulation de la date de semis), de la calibration des paramètres de l'assurance ainsi que les limites intrinsèques à ce type de produit de mutualisation. Nous comptons parmi ces limites l'importance du risque de base spatial dans cette zone et celle des risques non-météorologiques (comme les variations de prix).
The theme of this thesis is the symbolic battles between towns people and 'peasants' in the context of the re-elaboration of rurality. The general aim is to analyze the reinterpretation process of countryside practices by the 'peasants' participation in the tourism development in the city of Areia - state of Paraíba. The qualitative research has an eminently ethnographic character, focusing on the observation of social relations in the Chã de Jardim Community and the small landowners reconversion strategies. The data were produced and collected through observation and structured and semi-structured interviews with craftsmen, workers of the Restaurante Rural Vó Maria, members of Adesco, tourism entrepreneurs in Areia, and representatives of intermediary bodies - a role played by entities such as Senar, Sebrae,PBTur, Cooperar, Atura, among others involved in modelling the tourism in rural areas. In addition, an exploratory survey was carried out among the customers of the restaurant through questionnaires and by monitoring excursions, which allowed to draw a profile and identify the demands of the consumers. The analysis links "native" (produced by the people studied) and analytical categories, keeping in perspective the symbolic exchanges between the smalllandowners and the other agents. The solidarities and games of interest which mark the relations between them, at the micro and macro social levels, are discussed by the theory of the gift of Marcel Mauss, the sociology of domination of Pierre Bourdieu, and the notion of hierarchical reciprocity of Marcos Lanna. This study defends the thesis that the participation of the small landowners in the production of the tourist offer is made possible by means of alliances at the internal and external level, established on the basis of the exchange of gifts,following the principle of hierarchical reciprocity. On the one hand, the exchanges of giftswith other agents tend to promote social recognition and raise the self-esteem of the smalllandowners; and, on the other hand, it generates internal differentiation and new hierarchies,"naturalizing" the subordination and symbolic domination of the employees towards their peasant bosses. In this sense, the symbolic battles are understood as daily struggles for recognition and dignity, aiming to overcome the process of inferiorization and invisibility towhich 'peasants' and other groups, poorly placed in the social space, are submitted in their relationship with the dominant classes. For a long time "kept invisible", these struggles could only emerge through the implementation of public policies to confront rural poverty,stimulating rural education and rural development actions, which, in addition to improving the living conditions of the rural population, allowed the emergence and the strengthening of local leaderships. Far from being a one-directional movement that results in a real restructuring of positions in the social space, the observed solidarities and battles between the agents reveal themselves as a complex and ambiguous process, full of contradictions in which different levels of reciprocity are established, whether within the community microsystem orin the exchanges between the 'peasants' and the town entrepreneurs, the intermediary bodies or the consumers, forming what could be considered an extended circuit of circulation of giftsin the tourism market in Brejo Paraibano. ; Cette thèse s'intéresse au thème des luttes symboliques entre les citadins et les « sitiantes » (« petits propriétaires terrien »), dans un contexte de réélaboration de la ruralité. L'objectif général est d'analyser le processus de réinterprétation des pratiques paysannes à partir de la participation des « sitiantes » au développement du tourisme dans la municipalité d'Areia–État de Paraíba, dans le Nord este du Brésil. La recherche qualitative a un caractère éminemment ethnographique, favorisant l'observation des relations sociales dans la Communauté « Chã de Jardim » et les stratégies de reconversion des « sitiantes ». Les données ont été produites et collectées au travers de l'observation directe et d'entretiens semi directifs et directifs avec les artisanes, les travailleurs du Restaurant Rural Vó Maria, les membres de l'Adesco, les entrepreneurs du tourisme à Areia et les représentants des instances intermédiaires –rôle joué par des entités telles que le Senar, le Sebrae, le PBTur, la Cooperar, l'Atura, parmi d'autres impliquées dans la structuration du tourisme dans les zones rurales. En outre, une enquête exploratoire a été réalisée auprès des clients du restaurant Vó Maria, au travers de questionnaires et de l'accompagnement d'excursions, ce qui a permis de dresser un profil et d'identifier les demandes du public consommateur. L'analyse met en relation des catégories « indigènes » (produites par les propres personnes étudiées) et analytiques, en gardant en perspective les échanges symboliques entre les « sitiantes » et les autres agents. Les solidarités et les jeux d'intérêts qui marquent les relations entre eux sont traités à partir de la théorie du don de Marcel Mauss, de la sociologie de la domination de Pierre Bourdieu et de la notion de réciprocité hiérarchique de Marcos Lanna. L'hypothèse centrale est que la participation des « sitiantes » à la production de l'offre touristique est rendue possible par des alliances internes et externes, établies sur la base de l'échange de dons, suivant le principe de la réciprocité hiérarchique. D'une part, les échanges de dons avec d'autres agents tendent à promouvoir la reconnaissance sociale et à renforcer l'estime de soi ; et, d'autre part, ils engendrent une différenciation interne et de nouvelles hiérarchies, naturalisant la subordination et la domination symbolique des employés vis-à-vis des nouveaux « patrons ». Ainsi, les luttes symboliques sont conçues comme des luttes quotidiennes pour la reconnaissance et la dignité, visant à surmonter les processus d'infériorisation et d'invisibilité auxquels sont soumis les « sitiantes », et d'autres groupes mal situés dans l'espace social,dans leurs relations avec les dominants. Longtemps « invisibilisées», ces luttes n'ont pu émerger qu'au travers de la mise en œuvre de politiques publiques visant à lutter contre la pauvreté rurale, à promouvoir l'éducation dans les milieux ruraux et les actions de développement rural qui, en outre d'améliorer les conditions de vie de la population rurale, a permis l'émergence et le renforcement du leadership local. Loin d'être un mouvement à sens unique, qui se traduit par une véritable restructuration des positions dans l'espace social, les solidarités et les luttes observées entre les agents se révèlent être un processus complexe et ambigu, rempli de contradictions, au sein duquel différents niveaux de réciprocité sont établis,que ce soit au sein du microsystème communautaire ou dans les échanges entre les« sitiantes » et les entrepreneurs de la municipalité, les organismes intermédiaires ou les consommateurs, formant ce que l'on pourrait considérer comme un réseau étendu de circulation des dons dans le marché touristique de Brejo Paraibano. ; O tema da presente tese são as lutas simbólicas entre citadinos e sitiantes, no contexto dere elaboração da ruralidade. O objetivo geral é analisar o processo de ressignificação daspráticas camponesas a partir da participação dos sitiantes no desenvolvimento do turismo nomunicípio de Areia, na Paraíba. A pesquisa qualitativa tem caráter eminentemente etnográfico, privilegiando a observação das relações sociais na Comunidade Chã de Jardim eas estratégias de reconversão dos sitiantes. Os dados foram produzidos e coletados por meioda observação e de entrevistas semidirigidas ou dirigidas, realizadas com as artesãs, ostra balhadores do Restaurante Rural Vó Maria, os membros da Adesco, os empre endedores deturismo, em Areia, e os representantes das instâncias intermediárias – papel ocupado porentidades como o Senar, o Sebrae, a PBTur, o Cooperar, a Atura, dentre outras implicadas naformatação do turismo no espaço rural. Complementarmente, realizou-se uma pesquisa exploratória junto aos clientes do Restaurante, por meio de questionários e do acompanhamento de excursões, o que permitiu traçar um perfil e identificar as demandas do público consumidor. A análise articula categorias nativas e analíticas, mantendo em perspectiva as trocas simbólicas entre os sitiantes e os outros agentes. As solidariedades e osjogos de interesse que marcam as relações entre eles são tratados a partir da teoria da dádiva,de Marcel Mauss, da sociologia da dominação, de Pierre Bourdieu, e da noção de reciprocidade hierárquica de Marcos Lanna. Defende-se a tese que a participação dos sitiantesna produção da oferta turística viabiliza-se por meio de alianças, nos planos interno e externo,estabelecidas com base na troca de dons, seguindo o princípio da reciprocidade hierárquica.Por um lado, as trocas de dádivas com outros agentes tendem a promover o reconhecimento social e elevar a autoestima dos sitiantes; e, por outro lado, tendem a gerar diferenciação interna e novas hierarquias, naturalizando a subordinação e a dominação simbólica dos empregados aos patrões. Desse modo, as lutas simbólicas são compreendidas como lutas cotidianas por reconhecimento e dignidade, que visam à superação do processo deinferiorização e invisibilidade às quais os sitiantes e outros grupos mal posicionados noespaço social são submetidos na relação com as classes dominantes. Por muito tempo "invisibilizadas", essas lutas só puderam ganhar a cena a partir da implantação de políticas públicas de enfrentamento à pobreza rural, do estímulo à educação no campo e de ações de desenvolvimento rural, que, além de elevar as condições de vida da população rural,permitiram a emergência e o fortalecimento de lideranças locais. Longe de ser um movimentoem sentido único, que resulte em uma verdadeira reestruturação das posições no espaço social, as solidariedades e lutas observadas entre os agentes revelam-se um processo complexo e ambíguo, pleno de contradições, dentro do qual se estabelecem diferentes níveisde reciprocidade, seja dentro do microssistema comunitário, sejam nas trocas entre os sitiantese os empre endedores do município, as instâncias intermediárias ou os consumidores,formando o que poderia ser considerado um circuito ampliado de circulação de dádivas nomercado turístico no Brejo Paraibano.
The Democratic Republic of Congo (DRC) has a population living mostly in rural areas (70%). Most of this rural population (80%) are agro-pastoralists. For these households, livestock farming constitutes a form of on-farm savings that can be mobilized in case of need. Endemic infectious diseases that can be prevented by vaccination regularly threaten the main domestic animal species kept by these households. Furthermore, following the evaluation of the Performance of the Veterinary Services of DRC carried out by the OIE in 2011, these diseases, in particular the Newcastle disease in chickens, the peste des petit ruminants, the foot-and-mouth disease, the contagious bovine pleuropneumonia, anthrax and blackleg in ruminants and rabies in dogs, were ranked as priorities. At the dawn of the year 2020, no systematic control measures for these diseases had been taken at the national level. The establishment of sustainable animal vaccination services in DRC is an urgent necessity. In this situation, one way of establishing effective and sustainable vaccination services would be to establish schemes for recovering costs of vaccination from the users of the services. This doctoral research investigates the appropriateness and modalities of setting up paid animal vaccination services in a rural Congolese context marked by poverty and difficult access. Semi-structured individual interviews (SSII), focus group discussions (FGD) and stated preference surveys were used across four studies to identify the requirements for the implementation of animal vaccination services based on the user-pay principle and the One Health (OH) approach. This study used the vaccination of village chickens against Newcastle disease in three provinces of the southwestern part of DRC as a case study. This vaccination used the I-2 ND vaccine produced locally by the Kinshasa Veterinary Laboratory. This vaccine is thermostable and can be administered by eye drop. To conduct a participatory evaluation of the paid vaccination campaigns of village chickens against Newcastle disease in Kongo Central province, 12 FGD and 160 SSII were organized in four sites (study 1). This participatory process led to the design of a grid for evaluating the performance of animal vaccination services. In order to analyze the demand for paid animal vaccination services, identify preferences and understand the behavior of livestock keepers, a discrete choice experiment was carried out in eight sites out of 320 livestock keepers (study 2). To carry out a participatory evaluation of the value of OH approaches in the development of animal health services in DRC, 15 FGD and 100 SSII were conducted among professionals from Environmental Services (ES), Veterinary Services (VS) and Public Health Services (PHS) in five territories in three provinces (study 3). The expectations and benefits identified by the Congolese stakeholders were compared to the benefits of the OH approach as currently theorized in the scientific literature. This step was followed by the development of an evaluation protocol adapted from the one proposed by the Network for Evaluation of One Health (NEOH). In order to evaluate the synergy between village chicken vaccination networks and public health vaccination networks, 12 FGD and 288 SSII were conducted in six public health zones in three selected territories (study 4). The evaluations of 15 vaccination networks run by Community-Based Health Workers (CBHW) and 15 networks run by public veterinarians were carried out separately on the basis of the evaluation grid proposed by study 1. The results of the two evaluations were then compared. The assessment grid highlighted four strengths in favor of the sustainability of the paid vaccination service for village chickens organized by the Centre Agronomique et Vétérinaire Tropical de Kinshasa (CAVTK) in Kongo Central province. These were the interest expressed by chicken keepers, the perceived efficacy of the vaccine, the availability of the vaccine and the ease of vaccine use. Two weaknesses were identified, namely the poor access of chicken keepers to information and the low motivation of vaccinators. According to the assessment grid developed in this study, the paid vaccination campaign for village chickens in Kongo Central province obtained a performance score of 62.8%, with a diversity of scores between zones (study 1). Farmers preferred a paid vaccination service for village chickens, carried out according to an imposed calendar and administered by a public veterinarian (study 2). SV, SE and PHS professionals in DRC identified four of the eight benefits of the OH approach as described in the literature. Application of the adapted protocol for evaluating the OH approach showed that in DRC, there is a strong implantation of OH thinking and the OH sharing spirit, but a low level of OH learning, OH planning and OH working in the field (study 3). CBHW and veterinarians encountered the same difficulties in the field. CBHW felt that their involvement in the vaccination of village chickens had changed the collaborative relationship between the VS, ES and PHS. In general, according to the assessment grid established here, CBHW scored better (84±3%) than public veterinarians (76±8%). However, only vaccine efficacy criterion showed a significant difference. Furthermore, CBHW teams had achieved an average activity radius of 43.5±30.5 km and public veterinarians an average activity radius of 6.6±4.0 km. The priorities for improving the animal vaccination service seem to be awareness raising among animal keepers and increasing the motivation of vaccinators. The profile of paid animal vaccination service should be adapted to the expectations of farmers while meeting the technical requirements of vaccination. The public veterinarian will supervise the vaccination activities, which will be implemented by trained CBHW, through collective campaigns at fixed periods of the year. The acceptable price would allow the service to be fixed on a sustainable basis and could be increased if confidence in the service provided increases. In the DRC, the professionals of the VS, ES and PHS were willing to work together to reinforce each other and to achieve their common ideal, which is the well-being of the communities they serve. The success of such an approach would require the rejuvenation of veterinary staff in rural areas and the assignment of qualified veterinary professionals capable of designing and co-managing joint activities with the managers of ES and PHS. The results of this thesis showed that village chicken keepers in these three provinces have adopted the user-pay principle for organizing the vaccination of their chickens. The amount collected by the vaccination services could contribute to the partial financing of vaccination activities. It will be used on the one hand to renew vaccine stocks and on the other hand to pay the vaccinators. The performance achieved by CBHW in vaccinating village chickens is proof that the OH approach can help VS to set up sustainable animal vaccination services in DRC. It will be able to solve the problem of sensitization among animal keepers, motivating vaccinators and the lack of human resources. It will provide a partial solution to the cold chain problem. The financial and material resources provided by the CAVTK and the research funds of this thesis have shown that DRC's veterinary services need to develop a public-private partnership (PPP) for the implementation of activities in favor of animal health. Such a partnership could help these services to boost animal vaccination by making vaccines and cold chains available at the local VS. The failures of vaccination of village chickens observed in some places have shown that the implementation of sustainable animal vaccination services in DRC must not only face organizational, logistical and financial obstacles but must also prevent biological causes of vaccination failures. These failures will have an impact on animal keepers' appreciation of the vaccine's effectiveness and will reduce the rate of adoption of vaccination by them. On the organizational, logistical and financial level, this study showed that three pillars, namely user-pays principle, One Health approach and public-private partnership, could ensure the financing, sustainability and logistics of these services as well as the accessibility of these services to a significant number of animal keepers in the country. Laboratories must be involved upstream of animal vaccination in order to find appropriate vaccine strains, to determine the vaccination status of the herds to be vaccinated, to diagnose possible immunosuppressive diseases in the herds concerned and finally to develop appropriate vaccine strategies. It is also important that support programs be set up to teach animal keepers good animal husbandry practices and biosecurity measures. These are the conditions for an animal vaccination to be effective and for the proposed services to be organized in a sustainable way. ; La République démocratique du Congo (RDC) a une population vivant en grande partie (70%) en milieu rural. Une proportion estimée à 80% de cette population rurale serait agro-éleveur. L'élevage constitue pour ces ménages une épargne sur pied mobilisable en cas de besoin. Les principales espèces animales domestiques exploitées par ces paysans sont menacées régulièrement par des maladies infectieuses endémiques pourtant évitables par la vaccination. Par ailleurs, à l'issue de l'évaluation des Performances des Services Vétérinaires de la RDC réalisée par l'OIE en 2011, ces maladies, notamment la maladie de Newcastle chez la poule, la peste des petits ruminants, la fièvre aphteuse, la pleuropneumonie contagieuse bovine, le charbon bactéridien et le charbon symptomatique chez les ruminants et la rage chez le chien, étaient classées prioritaires. A l'aube de l'année 2020, aucune mesure de contrôle systématique de ces maladies n'a été prise au niveau national. La mise en place de services pérennes de vaccination animale en RDC représente une nécessité impérieuse. Dans cette situation, une voie envisagée pour mettre en place des services de vaccination de manière efficace et pérenne serait d'établir des schémas de recouvrement des coûts de la vaccination auprès des utilisateurs des services. Cette recherche doctorale investigue l'opportunité et les modalités de la mise en place de services payants de vaccination animale dans un contexte rural congolais marqué par la pauvreté et les difficultés d'accès. Des entretiens individuels semi-structurés (EISS), des groupes de discussion focalisée (GDF) et des enquêtes de préférences déclarées ont été utilisés à travers quatre études pour cerner les conditions requises à la mise en place de services payant de vaccination animale fondés sur le principe utilisateur-payeur et l'approche One Health (OH). Cette étude a pris pour cas d'application la vaccination des poules villageoises contre la maladie de Newcastle dans trois provinces de la partie Sud-Ouest de la RDC. Cette vaccination a utilisé le vaccin I-2 ND produit localement par le Laboratoire Vétérinaire de Kinshasa. Ce vaccin est thermostable et administrable par goutte oculaire. Pour réaliser une évaluation participative des campagnes de vaccination payante des poules villageoises contre la maladie de Newcastle dans la province du Kongo central, 12 GDF et 160 EISS étaient organisés dans quatre sites (étude 1). Ce processus participatif a permis la conception d'une grille d'évaluation de la performance des services de vaccination animale. Pour analyser la demande de services de vaccination animale payante, identifier les préférences et comprendre le comportement des éleveurs, une expérience de choix discret a été réalisée dans huit sites sur 320 éleveurs (étude 2). Pour réaliser l'évaluation participative de l'intérêt des approches OH dans le développement des services de santé animale en RDC, 15 GDF et 100 EISS ont été menés auprès des professionnels des services de l'environnement (ES), de ceux des services vétérinaires (SV) et de ceux de services de santé publique (SSP) dans cinq territoires de trois provinces (étude 3). Les attentes et les bénéfices identifiés par les acteurs congolais ont été comparés aux bénéfices de l'approche OH tels que théorisés actuellement dans la littérature scientifique. Cette étape a été suivie par la réalisation d'un protocole d'évaluation adapté de celui proposé par le Network for Evaluation of One Health (NEOH). Pour réaliser l'évaluation de la mise en synergie des réseaux de vaccination payante des poules villageoises avec les réseaux de vaccination de santé publique, 12 GDP et 288 EISS ont été menés dans six zones de santé publique de trois territoires sélectionnés (étude 4). Les évaluations de 15 réseaux de vaccination animés par des relais communautaires (RECO) et celle de 15 réseaux animés par des vétérinaires ont été réalisées séparément sur base de la grille d'évaluation proposée par l'étude 1. Les résultats de deux évaluations ont ensuite été comparés. La grille d'évaluation a mis en évidence quatre points forts en faveur de la durabilité du service de vaccination payante des poules villageoises organisé par le Centre Agronomique et Vétérinaire Tropical de Kinshasa (CAVTK) dans la province du Kongo Central. Il s'agissait de l'intérêt exprimé par les éleveurs de poules, l'efficacité du vaccin, la disponibilité du vaccin et la facilité d'utilisation du vaccin. Deux points faibles ont été identifiés, à savoir le faible accès des éleveurs de poules à l'information et la faible motivation des vaccinateurs. Selon la grille d'évaluation développée dans cette étude, la campagne de vaccination payante des poules villageoises au Kongo central a obtenu un score de performance de 62,8%, avec une diversité de score entre zones (étude 1). Les éleveurs ont préféré un service de vaccination payante des poules villageoises réalisée suivant un calendrier imposé et administrée par un vétérinaire public (étude 2). Les professionnels des SV, SE et SSP en RDC ont identifié quatre de huit bénéfices de l'approche OH tels que décrits dans la littérature. L'application du protocole adapté d'évaluation de l'approche OH a montré qu'en RDC, il y a une forte implantation de la pensée OH et de l'esprit de partage OH, mais un faible niveau d'apprentissage OH, de planification d'activités OH et de l'opérationnalisation de l'approche OH sur le terrain (étude 3). Les RECO et les vétérinaires ont rencontré les mêmes difficultés sur le terrain. Les RECO avaient estimé que leur participation à la vaccination des poules avait modifié les rapports de collaboration entre les SV, les SE et les SSP. D'une manière générale, selon la grille d'évaluation établie ici, les RECO ont réalisé un meilleur score (84±3%) que les vétérinaires (76±8%). Néanmoins, seul le critère d'efficacité du vaccin a présenté une différence significative. Par ailleurs, les équipes de RECO avaient réalisé un rayon d'activité moyen de 43,5±30,5 km et les vétérinaires un rayon d'activités moyen de 6,6±4,0km. Les priorités pour l'amélioration du service de vaccination animale semblent être la sensibilisation des éleveurs et l'augmentation de la motivation des vaccinateurs. Le profil de service de vaccination animale payante devrait s'adapter aux attentes des éleveurs tout en rencontrant les exigences techniques de la vaccination. Le vétérinaire public supervisera les activités de vaccination, qui seront mises en œuvre par des RECO formés, à travers des campagnes collectives à des périodes fixes dans l'année. Le prix acceptable permettrait de fixer le service de manière durable et pourrait être augmenté si la confiance dans le service fourni s'accroit. En RDC, les professionnels des SV, SE et SSP étaient prêts à travailler en collaboration afin de se renforcer mutuellement et d'atteindre leur idéal commun qui est le bien-être des communautés qu'ils ont en charge. Le succès d'une telle approche nécessiterait le rajeunissement du personnel vétérinaire en milieu rural et l'affectation de professionnels vétérinaires qualifiés capables de concevoir et de cogérer les activités conjointes avec les managers des SSP et des SE. Les résultats de cette thèse ont montré que les éleveurs de poules villageoises de ces trois provinces ont adopté le principe de l'utilisateur-payeur pour l'organisation de la vaccination de leurs poules. Le montant perçu par les services de vaccination pourra contribuer au financement partiel des activités de vaccination. Il servira d'une part à renouveler les stocks de vaccin et d'autre part permettra de rémunérer les vaccinateurs. Les performances réalisées par les RECO dans la vaccination des poules constituent une preuve selon laquelle l'approche OH peut aider les SV à mettre en place des services pérennes de vaccination animale en RDC. Elle pourra résoudre le problème de sensibilisation des éleveurs, celui de la motivation des vaccinateurs et celui de manque des ressources humaines. Elle apportera une solution partielle au problème de la chaine de froid. Les apports en ressources financières et matériels du CAVTK et des fonds de recherche de la présente thèse ont montré que les services vétérinaires de la RDC ont besoin de développer un partenariat public-privé (PPP) pour la réalisation des activités en faveur de la santé animale. Un tel partenariat pourra aider ces services à redynamiser la vaccination animale en rendant disponible les vaccins et les chaines de froid au niveau des SV locaux. Les échecs de la vaccination des poules villageoises observés en certains endroits ont montré que la mise en place de services pérennes de vaccination animale en RDC doit non seulement faire face à des obstacles d'ordre organisationnel, logistique et financier mais doit aussi prévenir les causes biologiques des échecs de la vaccination. Ces échecs auront un impact sur l'appréciation de l'efficacité du vaccin par les éleveurs et réduiront le taux d'adoption de la vaccination par ces derniers. Sur le plan organisationnel, logistique et financier, cette étude a montré que trois piliers, à savoir le principe de l'utilisateur-payeur, l'approche One Health et le partenariat public-privé, permettraient d'assurer le financement et la logistique de ces services ainsi que l'accessibilité de ces services à un nombre appréciable d'éleveurs de la RDC. Les laboratoires doivent être impliqués en amont de la vaccination animale afin de trouver les souches vaccinales appropriées, de déterminer le statut vaccinal des troupeaux à vacciner, de diagnostiquer les éventuelles maladies immunosuppressives des troupeaux concernés et enfin développer des stratégies vaccinales appropriées. Il est également important que des programmes d'encadrement des éleveurs les accompagnent afin de leur apprendre les bonnes pratiques d'élevage et les notions de biosécurité. C'est dans ces conditions que la vaccination animale pourra se montrer efficace et que les services pourront être organisés de façon pérenne.