Résumé Différents travaux recourent à la théorie des représentations sociales pour étayer des approches des pratiques dans le champ de la protection de l'enfance. Ceci n'est pas sans poser problème. L'article examine ceux-ci du point de vue des simplifications théoriques à l'œuvre, du point de vue du lien entre pratiques et représentations et du point de vue méthodologique.
Les caractéristiques communes aux représentations sociales et à la mémoire collective les situent dans la problématique du lien social et de la construction symbolique de la réalité. Cependant, ces caractéristiques n'épuisant pas les relations entre les deux champs d'étude, trois articulations sont alors envisagées. La première considère que les représentations sociales se constituent comme des actualisations d'un passé plus ou moins ancien dans la lignée des travaux sur l'ancrage et les thêmata. La seconde articule la représentation du passé comme produit du travail de l'historien avec les représentations sociales comme représentations de la science historique. Enfin, la troisième articulation introduit un tiers terme, celui des pratiques de mémoire, visant à saisir le travail opéré par certains groupes sociaux sur la mémoire. Ces différentes articulations sont sous-ten-dues par la question de la position du chercheur dans l'étude et interrogent la possibilité de constituer la mémoire collective en objet d'étude.
■ Marie-France Garcia-Parpet: Représentations savantes et pratiques marchandes Dans le cadre du débat qui anime les sciences sociales à propos du rapport entre l'économie, la sociologie et l'histoire, l'auteur réfléchit sur le rôle que jouent les représentations sociales de l'économie, notamment les représentations savantes, et montre que loin d'être neutres, celles-ci jouent un rôle actif sur l'existence même des institutions économiques. Elle s'appuie sur des recherches menées dans des contextes géographiques et historiques différents, en France et au Brésil, pour analyser comment, dans des configurations particulières, les modèles mis en œuvre pour saisir les pratiques des différents agents peuvent contribuer à les consacrer ou au contraire à les discréditer.
International audience ; La place et le rôle des représentations sociales (ou RS) dans un processus d'intervention sociologique ou psychosociologique interrogent l'épistémologue autant que le praticien car ils renvoient à un point aveugle 1 : celui des « savoirs d'acteurs » sur lesquels on prétend s'appuyer pour énoncer un certain nombre de diagnostics, d'avis ou recommandations, soumis, sous la forme de rapports, à une assemblée plus ou moins représentative-démocrate-délibérative, élargie ou en cercle restreint, comprenant ou non des salariés, des dirigeants, des cadres des membres d'une organisation publique ou des actionnaires. On se retrouve ainsi face au vieux problème de droit public et de philosophie politique : celui de la valeur, de la fonction et du sens de la mise en référence au « peuple », à la « communauté » ou à ses représentants. Le but de ce texte n'est surtout pas de commenter les conceptions romantiques, populistes, intellectualistes ou rationalistes de la notion de peuple ni d'édifier des analyses sociologiques nouvelles sur les différents modèles de droit constitutionnel. Nous voulons juste aider à comprendre comment des spécialistes des sciences humaines peuvent être amenés à exercer parfois l'art fameux du ventriloque pour « faire parler » les gens et les acteurs, sans que ceux-ci ne s'y reconnaissent ou, au contraire, comment ils réussissent à s'approcher d'un travail pertinent de description des savoirs pratiques et des cultures (donc des RS) de ceux dont ils tentent de faire émerger et synthétiser les discours. 1 Le point aveugle est le seul espace de l'oeil et de la rétine où s'insère le nerf optique d'où l'on ne voit pas. Pour être exact, concernant notre argumentation sur la polymorphie sémantique de la notion de représentation, on devrait complémentairement parler de « miroir déformant » et de « regard biaisé » ou « en prisme ». Certes, un point aveugle peut devenir, par une action géométrique de retournement, un espace d'où peuvent être opérés un éclairage et un visionnement du « ...
International audience ; La place et le rôle des représentations sociales (ou RS) dans un processus d'intervention sociologique ou psychosociologique interrogent l'épistémologue autant que le praticien car ils renvoient à un point aveugle 1 : celui des « savoirs d'acteurs » sur lesquels on prétend s'appuyer pour énoncer un certain nombre de diagnostics, d'avis ou recommandations, soumis, sous la forme de rapports, à une assemblée plus ou moins représentative-démocrate-délibérative, élargie ou en cercle restreint, comprenant ou non des salariés, des dirigeants, des cadres des membres d'une organisation publique ou des actionnaires. On se retrouve ainsi face au vieux problème de droit public et de philosophie politique : celui de la valeur, de la fonction et du sens de la mise en référence au « peuple », à la « communauté » ou à ses représentants. Le but de ce texte n'est surtout pas de commenter les conceptions romantiques, populistes, intellectualistes ou rationalistes de la notion de peuple ni d'édifier des analyses sociologiques nouvelles sur les différents modèles de droit constitutionnel. Nous voulons juste aider à comprendre comment des spécialistes des sciences humaines peuvent être amenés à exercer parfois l'art fameux du ventriloque pour « faire parler » les gens et les acteurs, sans que ceux-ci ne s'y reconnaissent ou, au contraire, comment ils réussissent à s'approcher d'un travail pertinent de description des savoirs pratiques et des cultures (donc des RS) de ceux dont ils tentent de faire émerger et synthétiser les discours. 1 Le point aveugle est le seul espace de l'oeil et de la rétine où s'insère le nerf optique d'où l'on ne voit pas. Pour être exact, concernant notre argumentation sur la polymorphie sémantique de la notion de représentation, on devrait complémentairement parler de « miroir déformant » et de « regard biaisé » ou « en prisme ». Certes, un point aveugle peut devenir, par une action géométrique de retournement, un espace d'où peuvent être opérés un éclairage et un visionnement du « ...
Aux « marchés émergents » des années 1980, enjeux de conquête pour les entreprises occidentales, ont succédé, dans le vocabulaire des médias et des experts comme dans les pratiques des investisseurs, des « émergents » dont on scrute autant les capacités politiques que les performances économiques. Bien que la littérature en relations internationales soit de plus en plus abondante sur cet ensemble d'acteurs hétérogènes, la catégorie de « pays émergent » est utilisée avec précaution, souvent d'un point de vue critique , notamment parce qu'elle est perçue comme un produit de la presse économique et du monde de l'expertise politique, à l'instar des sous-catégories d'émergents « très émergés » que sont les BRICs ou le E7 (termes respectivement proposés par la banque d'investissement Goldman and Sachs et par Pricewaterhouse Coopers). De fait, elle est largement utilisée par les acteurs économiques (fonds d'investissement, organisations économiques internationales et banques de développement), sans que le flou sémantique qui la caractérise ne semble hypothéquer son efficacité . [Premier paragraphe]
Aux « marchés émergents » des années 1980, enjeux de conquête pour les entreprises occidentales, ont succédé, dans le vocabulaire des médias et des experts comme dans les pratiques des investisseurs, des « émergents » dont on scrute autant les capacités politiques que les performances économiques. Bien que la littérature en relations internationales soit de plus en plus abondante sur cet ensemble d'acteurs hétérogènes, la catégorie de « pays émergent » est utilisée avec précaution, souvent d'un point de vue critique , notamment parce qu'elle est perçue comme un produit de la presse économique et du monde de l'expertise politique, à l'instar des sous-catégories d'émergents « très émergés » que sont les BRICs ou le E7 (termes respectivement proposés par la banque d'investissement Goldman and Sachs et par Pricewaterhouse Coopers). De fait, elle est largement utilisée par les acteurs économiques (fonds d'investissement, organisations économiques internationales et banques de développement), sans que le flou sémantique qui la caractérise ne semble hypothéquer son efficacité . [Premier paragraphe]