La prolifération des formes de l'écriture historiographique est une des caractéristiques de la fin du Moyen Age. Elle s'explique par des conditions culturelles de production et de diffusion qui sont propres à l'historiographie de cette époque : affaiblissement de l'institution dionysienne, mise en place d'une historiographie officielle avec des chroniqueurs parfois stipendiés, multiplication des chroniques locales avec l'extension de la société urbaine, développement (à l'extrême fin du Moyen Age) d'une écriture humaniste de l'histoire qui renoue avec la tradition antique.
Les nations-États sont des « communautés politiques imaginaires », répète-t-on à l'envi depuis la publication de l'ouvrage de Benedict Anderson (1991). La production des significations culturelles et des pratiques sociales alimente, au moins depuis le 18esiècle, la construction historique des identités nationales à l'intérieur de frontières géographiques recevant une définition politique en termes de souveraineté. Et la religion, pour autant qu'on la considère comme une action rituelle générant des représentations, fut et reste l'un des principaux vecteurs de symboles pour cette construction.
Région où toutes les conditions sont réunies, l'Asie centrale est une zone de production, de transit et de consommation, Facilité par sa position géographique, par un climat favorable et s'appuyant sur des traditions culturelles, le développement des narcotiques semble ne plus avoir, depuis la fin de la période soviétique qui avait gelé son caractère géopolitique de carrefour, de limites économiques ou politiques. Conscientes de ces dangers, les autorités restent très désarmées pour y faire face, pour autant qu'elles le souhaitent toujours.
International audience ; La réflexion que nous proposons sur les relations entre sciences humaines et projet architectural est l'occasion de rappeler la capacité du sociologue à critiquer, orienter ou induire des choix spatiaux dans la production de projets architecturaux. Dans un premier temps nous identifions dans le projet architectural des aspects qui confrontent connaissance sociologique des usages et spécificité du projet. Dans un deuxième temps nous précisons l'intérêt de cette sociologie pour une critique du projet architectural en distinguant : une critique générale, sociale et culturelle, une autre plus politique pour aboutir à des propositions normatives sur les espaces habités.
«Élites européennes en formation. Les étudiants du "Collège de Bruges" et leurs études». Virginie Schnabel [33-52]. Le Collège d'Europe de Bruges, lieu central de production des élites européennes, voit ses anciens occuper des postes de responsabilité dans la sphère européenne et dans les institutions communautaires. L'analyse des processus de sélection et de formation de l'école met à jour l'existence de ressources «rares» européennes (capacités linguistiques, investissement européen, sociabilité multiculturelle) qui prédisposent les admis à l'acculturation qu'ils vont connaître au Collège. La socialisation à l'Europe menée à Bruges passe par une reformulation des connaissances acquises sous forme de savoirs pratiques (comme des jeux de rôles, forte sociabilité, interactions culturelles) reproduisant les cadres d'interaction européens.
Les recherches en sciences sociales consacrées aux technologies dans la vie courante, et celles se rapportant aux modes de vie des personnes âgées et au vieillissement ont donné lieu à des corpus de production scientifique distincts. Assez récemment se sont développées des approches croisées de problématiques relevant de ces deux champs, en particulier dans le domaine de la vie quotidienne et des services ainsi qu'à propos des évolutions sociales et culturelles générales. Cet article présente les principaux axes de ces problématiques, ainsi qu'une série de recherches sélectionnées dans le cadre d'un appel d'offres lancé conjointement par la CNAV et la MIRE, en 1996, et intitulé : « Évolutions technologiques, dynamique des âges et vieillissement de la population ».
The aim of this thesis is the study of local pottery during Late La Tène, in the Saône valley. Its first part deals with external aspects (geographical, historical, archaeological outline) and expose the study method of local pottery (criteria of analysis). The second part settles the regional documentation (material for analysis from each settlement). The third part presents a synthesis organised through several themes : major aspects of local pottery, evolution of local coarse wares, influences of mediterranean contacts, pottery industry, local and regional trades, cultural, economical and political relations. ; Le but de cette thèse est d'étudier sous l'aspect culturel la céramique gauloise (IIIe- Ier siècles avant notre ère) mise au jour sur les sites de la moyenne vallée de la Saône (entre Mâcon et Mirebeau-sur-Bèze). Une première partie expose le cadre de l'étude (contexte géographique et historique), ainsi que les contraintes liées aux contextes de découvertes et à l'historique des recherches. La méthode d'étude des céramiques mise en oeuvre découle de ce faisceau de données et des objectifs fixés dans l'introduction. La seconde partie est constituée par un corpus des ensembles mobiliers, par site (types de production, répertoire des formes, données statistiques). La documentation disponible à l'échelon régional (Bourgogne essentiellement) se trouve ainsi rassemblée sous une forme cohérente. La dernière partie présente une synthèse des données, organisée suivant plusieurs thèmes : caractérisation des productions indigènes, évolution des productions et du répertoire, tradition protohistorique et influences méditerranéennes, économie de l'artisanat céramique (production, diffusion), définition de faciès locaux ou micro-régionaux correspondant à des entités culturelles et économiques.
The aim of this thesis is the study of local pottery during Late La Tène, in the Saône valley. Its first part deals with external aspects (geographical, historical, archaeological outline) and expose the study method of local pottery (criteria of analysis). The second part settles the regional documentation (material for analysis from each settlement). The third part presents a synthesis organised through several themes : major aspects of local pottery, evolution of local coarse wares, influences of mediterranean contacts, pottery industry, local and regional trades, cultural, economical and political relations. ; Le but de cette thèse est d'étudier sous l'aspect culturel la céramique gauloise (IIIe- Ier siècles avant notre ère) mise au jour sur les sites de la moyenne vallée de la Saône (entre Mâcon et Mirebeau-sur-Bèze). Une première partie expose le cadre de l'étude (contexte géographique et historique), ainsi que les contraintes liées aux contextes de découvertes et à l'historique des recherches. La méthode d'étude des céramiques mise en oeuvre découle de ce faisceau de données et des objectifs fixés dans l'introduction. La seconde partie est constituée par un corpus des ensembles mobiliers, par site (types de production, répertoire des formes, données statistiques). La documentation disponible à l'échelon régional (Bourgogne essentiellement) se trouve ainsi rassemblée sous une forme cohérente. La dernière partie présente une synthèse des données, organisée suivant plusieurs thèmes : caractérisation des productions indigènes, évolution des productions et du répertoire, tradition protohistorique et influences méditerranéennes, économie de l'artisanat céramique (production, diffusion), définition de faciès locaux ou micro-régionaux correspondant à des entités culturelles et économiques.
La compréhension des contraintes sociales et matérielles, ainsi que la réflexion sur les logiques suivies par les villageois constituent deux éléments importants pour définir un programme de développement rural intégré. Les données sur lesquelles se base l'article ont été recueillies par des interviews réalisés dans un village. Elles montrent que la participation au reboisement a été principalement motivée par l'envie d'accéder à la propriété foncière et de produire du bois. Les paysans perçoivent la plantation d'arbres dans une optique à long terme (ils pensent que ce sont leurs enfants qui bénéficieront du bois) d'autosubsistance (elle permettra d'éviter les dépenses). Ils disent que la plantation d'arbres, conçue comme complément à l'agriculture à laquelle les meilleurs sols sont attribués, pourra leur rapporter gros. Les paysans pensent le reboisement d'un point de vue déterminé par leur situation fondamentale culturelle, socio-économique et écologique
Les nouveaux éditeurs russes. Depuis la disparition du monopole étatique et la levée de la censure, des changements radicaux ont affecté l'édition russe. De nombreuses maisons d'édition privées ont été créées. Les nouveaux éditeurs russes sont en majorité des individus dotés d'un fort capital culturel qu'ils tentent de réinvestir dans la configuration sociale et économique chaotique qui caractérise la Russie actuelle. La production de livres, désormais dépendante des possibilités de vente à très court terme, a été profondément modifiée, quantitativement (baisse globale, mais inégale selon les genres, des tirages) et qualitativement. De nouveaux genres sont apparus (ouvrages religieux, par exemple) ou se sont considérablement développés (roman populaire) alors que les publications scientifiques ou à forte valeur culturelle sont en déclin. Si la politique éditoriale des différentes maisons a été déterminée dans une première phase par la nécessité de constituer par tous les moyens possibles un capital économique, une certaine polarisation du secteur éditorial se dessine, qui oppose en ses extrémités l'édition dite commerciale (romans à grosse vente) et la production pour producteurs. L'absence de véritables structures de distribution, l'appauvrissement de la majeure partie de la population, les problèmes de financement des bibliothèques publiques fragilisent l'édition. L'espace de production et de diffusion des livres se restreint de plus en plus aux deux principales villes russes.
La définition des Hauts de la Réunion en temps que territoire de développement laisse possibles la contribution de toutes les compétences et l'implication de toutes les filières agricoles, tant il est vrai que les systèmes viables des Hauts sont souvent à la fois horticoles, fruitiers, canniers, d'élevage. Les systèmes de production des Hauts sont très divers. Les conditions sociales et culturelles, les équipements et infrastuctures, les conditions d'accès aux marchés, l'enclavement, le niveau de formation, les statuts fonciers, les contraintes du milieu physique. constituent souvent des handicaps spécifiques. Ainsi, si certaines zones sont insérées dans des dynamiques de filières, les exploitations de polyculture et petit élevage sont très hétérogènes et subissent actuellement de fortes mutations. Ce document tente de souligner ces mutations dans deux situations différentes des Hauts : l'Ouest et l'Est
This paper examines the systems of social relations underpinning the late 1980s' office boom in São Paulo, Brazil. Using 'institutionalist' approaches to provide an empirical examination of these systems, it focuses on the nature of the dominant agents and their strategies, the linkages that allow them to perform their functions, and the relative position and power of the agents in the production and use of built structures. The paper tries to situate these systems in their economic and social environment and to point to the connections between socially constructed property markets, their environment, and the characteristics and outcomes of the property boom. In doing so, it aims to cast some light on the processes through which a mix of economic, social and cultural impulses, of global and ã local origins, are related to the structures of provision of offices in the context of So Paulo and lead to the production of specific forms of built environment.—Cet article examine les sytèmes de relations sociales qui a soutenu le boom des bureaux à S ão Paulo à la fin les années quatre‐vingt. Utilisant des approches 'institutionnalistes' afin de fournir une examination empirique de ces systèmes, il se concentre sur la nature des agents principaux et sur leurs stratègies, sur les liens qui leur permettent d'assurer leurs fonctions, et sur la position de pouvoir relatif de ces agents dans la production et l'utilisation des structures bâties. Cet article essaie de situer ces sytèmes dans leur environnement social et économique, et de montrer les rapports entre les marchés immobiliers construits socialement, leur environnement et les caractéristiques et résultats de l'essor immobilier. Ce faisant, il entend éclaicir les processus par lesquels un mélange d'impulsions économiques, sociales et culturelles d'origine locale et globale est lié aux structures de construction des bureaux dans le contexte de S ão Paulo et conduit à la production de formes spécifiques d'environnement construit.
In: Revue juridique et politique: indépendance et coopération ; organe de l'Institut de Droit ; organe de l'Institut International de Droit d'Expression Français, Band 47, Heft 3, S. 392-411
L'auteur pense que l'etude de la philatelie des pays de l'Afrique noire independante montre dans quelle mesure ceux-ci ont su preserver leur authenticite nationale meme s'ils sacrifient trop souvent aux gouts et aux exigences des consommateurs etrangers; celle-ci demeure l'expression culturelle et artistique d'un pays. Il analyse dans quelles mesures les timbres poste restent le symbole de la souverainete des Etats tout etant des objets utilitaires soumis aux lois de l'offre et de la demande et dependant des techniques etrangeres. Il recapitule l'histoire des organismes postaux et le role joue par les collectionneurs, nostalgiques des empires perdus. Il etudie le sens et l'origine de la panoplie d'allegories et de symboles que l'on retrouve sur les timbres, essentiellement des pays de l'Afrique francophone, et tente de mettre en exergue les realites de l'Afrique derriere les placages qui sur meme sur les timbres, reste ecartelee tout en cherchant a forger son unite. L'auteur termine son article par un tableau representant la production philatelique par pays. (DÜI-Mfg)
Over the past two decades, converted loft spaces have emerged as an important element of the North American inner‐city landscape. Originating within the specific social and economic conditions of Manhattan's SoHo (South of Houston) District in the 1970s, lofts have come to exemplify a conjunction between culture and economy in the restructuring of the contemporary city. In the gentrification literature, however, the idea of 'culture' and its role in urban change remains weakly conceptualized as 'arts‐related investment' and 'heritage preservation'. In this paper I untangle this relationship and realign the cultural with socio‐spatial practice to examine the production of a loft landscape in inner‐city Montréal. This case study illustrates the weak role played by capital accumulation strategies in the production of this landscape in Montréal and highlights the importance of a North‐America‐wide cultural construction of the SoHo loft and its reproduction in other cities. I argue that the media serves as a site and agent in the re‐coding of inner city industrial landscapes by repeatedly representing lofts as the 'authentic' domain of the avant‐garde. In the case of Montréal, the reconstruction of a loft landscape further depends on local cultural forms that map and translate the loft lifestyle and aesthetic in the local material environment and build relationships between local conditions and identities, and SoHo. Finally, drawing on interviews with Montréal loft tenants, I illustrate how inner‐city identities are constructed through socio‐spatial practices.Durant les deux dernières décennies, les espaces de lofts aménagés sont devenus un élément important du paysage des centres‐villes d'Amérique du Nord. Ayant leur origine dans les conditions économiques et sociales spécifiques au district de SoHo à Manhattan (au Sud de Houston) dans les années 1970, les lofts en sont venus à exemplifier une conjonction entre la culture et l'économie dans la restructuration de la ville contemporaine. Cependant, dans la littérature sur l'embourgeoisement, l'idée de 'culture' et son rôle dans le changement urbain ne sont que peu théorisés en tant que 'investissement qui se rapporte aux arts' et 'préservation du patrimoine'. Dans cet article, j'éclaircis ce rapport et réaligne le cultural à la pratique socio‐spatiale afin d'examiner la production d'un paysage de lofts dans le centre de la ville de Montréal. Ce cas d'étude illustre le rôle minime des stratégies d'accumulation du capital dans la production de ce paysage à Montréal et souligne l'importance d'une construction culturelle du loft de SoHo, connue dans toute l'Amérique du Nord, et de sa reproduction dans d'autres villes. Je soutiens que les médias servent de lieu et d'agent de recodification des paysages industriels des centres‐villes en représentant régulièrement les lofts comme le domaine 'authentique' de l'avant‐garde. Dans le cas de Montréal, la reconstruction d'un paysage de lofts dépend aussi des formes culturelles locales qui tracent et traduisent le mode de vie et l'esthétique du loft dans l'environnement matériel local et qui construisent des rapports entre les conditions et identités locales et SoHo. Finalement, me basant sur des entrevues avec des occupants de loft à Montréal, je montre comment les identités du centre‐ville sont construites par les pratiques socio‐spatiales.
La « Synthèse » articule trois éléments : une réflexion sur le parcours professionnel, une analyse des référents conceptuels et un essai théorique. Le parcours présente une dimension interdisciplinaire et internationale, à cheval entre la France et les Amériques, d'une part, et la géographie et les autres sciences humaines et sociales, d'autre part. A une professionnalisation comme enseignant en géographie en France (agrégation; maître de conférences), répond une intégration comme chercheur dans des institutions pluridisciplinaires des deux côtés de l'Atlantique : Centre français d'études mexicaines et centraméricaines (Mexico), Groupe de recherche sur l'Amérique latine (Toulouse), Getty Research Institute (Los Angeles), Institut universitaire de France. Les références ont été puisées à des sources ayant trait au territoire, au pouvoir, à l'identité, à la communication et, surtout, à la dialectique représentation-action : la géographie culturelle et politique en premier lieu, mais aussi l'histoire des idées et des mentalités, la sémiologie, l'anthropologie de l'espace, la sociologie urbaine, etc. Par contraste avec des courants qui conceptualisent la relation entre la représentation du monde (comme milieu, environnement, espace, territoire) et l'action sur le monde en termes d'illusion platonicienne (la représentation opposée à la réalité) ou de manipulation (la représentation comme discours masquant/révélant des stratégies d'acteurs), j'explore les implications du postulat que la réalité humaine est dans cette relation (et non dans un seul de ses termes) et que tout aménagement de l'espace résulte d'une représentation du monde et en constitue une à son tour. Dans la perspective relativiste d'une géographie de la relation au monde, l'aménagement est toute action, individuelle ou collective, qui organise la matière dans l'espace à n'importe quelle échelle ; le monde est toute extériorité identifiée par un sujet, qui s'identifie lui-même dans le processus. Un individu naît à lui-même en même temps qu'il naît au monde ; une collectivité est consciente d'elle-même quand elle se donne des objets communs et se reconnaît dans ces objets (des espaces partagés imaginairement et/ou concrètement, des valeurs, des moyens de communication, etc.). Ces processus d'identification, en fonction desquels les sujets (s')attribuent des identités, sont structurés par les catégorisations sociales de l'humanité et de l'environnement (ville, campagne, nature, classe, etc.). La notion d'interprétation, au double sens du terme, rend compte de la rétro-détermination entre aménagement de l'espace et représentation du monde. Au sens passif, tous les sujets ont à interpréter, c'est-à-dire à reconnaître, à comprendre et à re-traiter, les aménagements et les représentations qui leur préexistent. Au sens actif, ces sujets, en agissant selon leur interprétation du monde, produisent et réalisent cette interprétation et le monde lui-même. Ces propositions théoriques guident ma recherche sur les grandes métropoles, dont la complexité et la fragmentation posent des problèmes particuliers de représentation, d'aménagement et d'identification (des espaces comme des sujets). Elles soulèvent des questions sur les mécanismes de l'orientation spatiale, sur le rôle des savoirs vernaculaires et sur l'échelle individuelle d'observation géographique. La comparaison de Mexico et Los Angeles a pour objet d'identifier non seulement les variables qui jouent différemment dans la relation des habitants ou des autorités à chacune des deux villes, mais aussi comment l'évolution de la pensée occidentale moderne a affecté la production des milieux et des territoires dans le monde américain.