Cet article traite du rôle des chaînes de production et de valeur transnationales dans l'empreinte environnementale globale de la Chine. L'objectif est d'élargir le débat sur la justice environnementale internationale en vue d'un partage équitable des coûts, non seulement entre pays, mais aussi entre les Etats et les acteurs transnationaux privés qui structurent et dominent la production et les flux commerciaux mondiaux. La question de la justice environnementale internationale ou mondiale et d'une répartition équitable des coûts ne se limite pas aux responsabilités historiques du « Sud » et du « Nord » dans l'émission de gaz anthropogéniques depuis la Révolution industrielle, problème bien étudié qui a conduit à l'adoption du principe des responsabilités « communes mais différenciées [nationales] », dans les changements climatiques mondiaux. Il faut également tenir compte des responsabilités fondamentales des entreprises transnationales dans la production d'externalités environnementales négatives tout au long des chaînes de valeur, depuis la recherche, le développement et la conception, l'extraction des matières premières et la production et l'assemblage des composants, jusqu'à la consommation du produit fini sur le marché mondial et son recyclage. Étant donné le rôle de ces entreprises dans la production et les exportations chinoises, les défis environnementaux de la Chine et les répercussions mondiales du pays doivent être considérés non seulement comme une question nationale, mais aussi comme une question transnationale.
Jusque dans les années 1990, la politique européenne de l'eau a été définie par et pour les acteurs qui utilisent de l'eau grâce à des infrastructures en réseau : les services publics de l'eau et de l'assainissement, l'agriculture irriguée et les industries qui rejettent des effluents liquides. La directive cadre européenne de l'eau (DCE) adoptée en 2000 rompt avec cette logique de secteur qui ne prenait pas en compte les effets cumulatifs de ces usages. Elle réglemente désormais tous les milieux aquatiques continentaux. Cet article étudie les instruments de régulation et de gouvernance introduits par cette directive pour évaluer l'écologisation de la politique de l'eau. Il propose une typologie des apprentissages liés aux politiques publiques et de leur caractère plus ou moins favorable à l'écologisation dans un contexte multi-niveau. Au niveau européen, l'adoption de la DCE peut s'expliquer par des apprentissages uniquement stratégiques. Au niveau de sa mise en œuvre en revanche, le cas français permet de distinguer (1) des apprentissages stratégiques favorables à la doctrine équipementière du secteur, (2) des apprentissages conceptuels écologiques et (3) des incertitudes induites par le nouvel espace de commune mesure. Dans le cas étudié, l'écologisation procède ainsi par recyclage d'apprentissages conceptuels qui étaient marginaux au sein du secteur et du fait des incertitudes liées aux nouveaux outils et aux stratégies des autres acteurs.
Une perspective de la construction sociale sert de cadre a l'analyse des controverses sur la gestion des risques qui ont été provoquées à la suite d'un incendie majeur dans une usine de recyclage de matières plastiques à Hamilton, en Ontario. En mettant l'accent sur les processus de réclamation au cœur de l'interaction entre les représen‐tants du gouvernement, les acteurs environnementaux, les experts techniques et les résidants, il a été révélé qu'un accent trop limité aux questions d'ordre technique avait mené a l'exclusion des préoccupations fondées sur la rationalité culturelle ayant ainsi entraine un cadre d'interaction très litigieux divisant profondément. Les conséquences des conclusions empiriques de la thése de la société des risques ainsi que de la théorie sur la communication des risques sont explorées.A social construction perspective is applied in the analysis of the risk management controversies that arose in response to a large toxic fire that occurred at a Hamilton, Ontario plastics recycling facility. By focussing on the claimsmaking processes involved in the interaction of government officials, environmental movement actors, technical experts, and residents, it was found that an overly narrow focus on technical matters led to the exclusion of lay concerns based on cultural rationality, thereby resulting in a very contentious and divisive setting for interaction. Implications of the empirical findings for the risk society thesis and risk communication theory are explored.
Comment les déchets ménagers sont-ils devenus un enjeu écologique majeur ? La question peut paraître incongrue tant, aujourd'hui, ce lien entre écologie et déchets semble aller de soi. Dans les pratiques quotidiennes de mise au rebut, notamment, on trie souvent consciencieusement ses déchets pour permettre leur recyclage, leur valorisation, dans l'espoir de parvenir collectivement à juguler ce gaspillage mortifère, caractéristique d'une crise traversant l'ensemble des sociétés contemporaines. On trie aussi et surtout pour « protéger l'environnement ». En effet, dans le dernier quart du XX e siècle en Europe, à travers la mise en place d'une série de réformes des gestes du quotidien, un consensus s'est progressivement construit autour d'un credo devenu impératif catégorique : « agir local, penser global ». Or, entre le très local geste de mise au rebut ou de tri des déchets ménagers et la très globale crise écologique, un vide gigantesque semble s'être creusé tant cet espace intermédiaire – celui du méso-social, de l'action politique et économique – a été laissé à l'état de boîte noire, faisant de la crise planétaire en cours un état de fait aussi inquiétant que fédérateur, qui invite chacun à « agir pour la planète ». En « bien jetant », l'usager tend ainsi à se rapprocher d'un idéal universel. « Lorsque les hommes essaient de s'obliger les uns les autres à être de bons citoyens, l'univers tout entier est mis à contribution 1 », insistait déjà Mary Douglas.
SUMMARY Recycling by the private banking system contributed to maintaining global activity in the 1970s, but the capacity of the banks to continue this role in the 1980s is in considerable doubt. Various proposals have been advanced to provide a surrogate for the private banks. One proposal by a Commonwealth group, and another, the Gutowski/Roth plan, would attempt to link official arrangements for protecting the real value of OPEC assets with the long term financing of developing country deficits. Unfortunately, such schemes do not appear to be politically feasible. A variant which may have more chance of success would give the EEC a central role. The EEC should make a unilateral offer to provide inflation‐indexed securities to OPEC surplus subscribers provided that OPEC shows restraint in its oil price rises; in turn, OPEC should convert price rises into concessional loans to oil importing developing countries.RESUMEN Mecanismos de reciclaje. Une examen de las opciones poléticas actualesEl reciclaje del sistema bancario privado, contribuyó a mantener la actividad global en la década de 1970. Sin embargo, la capacidad de los bancos para continuar desempeñando este rol en la década de 1980, está en tela de juicio. Se han hecho varias proposiciones para proveer un substituto de los bancos privados. Una de ellas proviene de un grupo de la Commonwealth y otra del plan Gutowski/Roth, intentando ambas vincular acuerdos oficiales para proteger el valor real de los activos de la OPEP, con el financiamiento a largo plazo de los déficits de los países en desarrollo. Lamentablemente, tales programas no parecen políticamente factibles. Una variante que podría tener mayores posibilidades de éxito, consistiría en otorgar un rol central a la CEE. Esta debería hacer una oferta unilateral para proporcionar seguridades de índices inflacionarios a los suscriptores de excedentes de la OPEP, provisto que ésta demuestre moderación en las alzas de precio del petróleo. A su vez, la Organización debería convertir las alzas de precios en préstamos preferenciales a los países en desarrollo, importadores de petróleo.RÉSUMÉ Méchanismes de Recyclage — une étude des options de la politique actuelleLe recyclage par le système de banques privées contribua à maintenir une activité globale dans les années 70, mais l'aptitude de ces banques à continuer à jouer ce rôle dans les années 80 est fortement en doute. De nombreuses propositions ont été avancées pour trouver un substitut aux banques privées. Une proposition par un groupe du Commonwealth, et une autre, le plan Gutowski/Roth, tenteraient d'associer les arrangements officiels pour protéger la valeur réelle des avoirs de l'OPEP avec le financement à long‐terme des déficits des pays en voie de développement. Malheureusement, de tels projets ne semblent pas être politiquement viables. Une alternative qui aurait plus de chance de réussir donnerait à la CEE un rôle central. La CEE devrait faire une offre unilatérale pour procurer aux souscripteurs excédentaires de l'OPEP des valeurs indexées à l'inflation à la condition que l'OPEP montre une certaine retenue dans ses augmentations de prix du pétrole; en retour, l'OPEP devrait convertir les augmentations de prix en prêts concessionnels aux pays en voie de développement importateurs de pétrole.
Une perception inquiète ou même négative du parcours de nos vies n'est pas sans effet sur sa gestion sociale, de plus en plus inadaptée, coûteuse et stérile pour la société et pour chacun. Il est impératif de trouver les voies de dépassement d'un cycle de vie en trois temps, marqué par de multiples limites d'âge et par des contraintes d'une autre époque. La belle ordonnance à trois temps a fait place à un parcours de vie plus tumultueux et moins prévisible, composé en même temps de travail et de non travail, de formation permanente et de recyclages, de temps de loisir, de retrait ou de création. Dans ce nouvel « ordre » des temps sociaux de la vie, le vieillissement prend un tout autre sens. Jusque-là confondu avec un risque à prévenir, à retarder ou compenser, il tend à s'imposer, au niveau symbolique, peu à peu comme un parcours agrémenté par divers potentiels de développement jusqu'au terme et quelque soit l'âge. Le vieillissement n'est pas seulement une réalité démographique ou un « problème social » catégoriel, mais bien un enjeu de société. Loin de limiter sa gestion à une politique d'aménagement de la vie après le travail et de son terme, autrement dit à une « politique de la vieillesse » et des retraites, la société doit désormais élaborer une politique des âges et du vieillissement, à partir d'un contrat social et citoyen, délibéré entre toutes les générations. C'est le défi global que relèvent les Rendez-vous des générations initiés par nos réseaux Espaces 50+ et opérés par l'institut du Nouveau Monde.
Cet article est motivé par la divergence qui existe entre les résultats de sondages qui révèlent un souci considérable de l'environnement et les mesures minimalistes prises par la plupart des gens. Par exemple, pourquoi le mouvement de recyclage ne s'est‐il pas généraliséà d'autres comportements? Ces questions sont abordées ici en étudiant les ensembles interprétatifs utilisés par ceux qui veulent établir les programmes pour élaborer des changements au mode de vie individuel. Les résultats révèlent un maigre discours qui amoindrit énormément le projet environ‐nemental. La tâche est d'analyser le contenu et la structure de ce discours par rapport aux intérets et aux actions de tous les acteurs, les plus importants comme les moins importants. Cohérente avec le concept de consommation déformée, la majeure partie de ce discours peut être attribuée à la mobilisation des tendances par les acteurs importants. Cependant, les résultats concernant l'ensemble des petites étapes sont plus facilement attribués a l«autorité du consommateur» et indiquent que le pouvoir relatif de chaque type d'acteur peut avoir été modifié dans le temps.This paper is motivated by the discrepancy between poll results revealing high levels of environmental concern and the minimalist actions adopted by most people. Specifically, it asks why the recycling bandwagon did not generalize to other behaviours? It addresses these questions by investigating the interpretive packages used by would‐be agenda‐setters to frame individual lifestyle changes. The results reveal a stunted discourse that fatally undermines the environmental project. The analytic task of the paper is to explain the content and structure of this discourse by reference to the interests and actions of both large and small actors. Consistent with the concept of distorted consumption, much of this discourse can be attributed to the mobilization of bias by large actors. Nevertheless, the results for the small steps package are more readily ascribed to "consumer authority" and indicate that the relative power of each type of actor may have shifted over time.
SUMMARY OPEC's success in raising oil prices has very special ingredients—the high degree of producer dependence, the high cost of stock piling and limited possibilities of substitution or re‐cycling, the producers' control over cheaply exploitable reserves, their substantial foreign exchange balances and low dependence on import. Producer cartels for other commodities are unlikely to enjoy such advantages and would require a greater willingness to subordinate immediate interest for long‐term gain. The basic power imbalance between the developed and developing countries probably makes commodity agreements more hopeful than producer cartels.RESUMEN Los Prerrequisitos del Poder ProductorEl éxito de la OPEP en subir los precios del petróleo tiene ingredientes muy especiales : la alta dependencia respecto de los productores, el alto costo de almacenamiento y las reducidas posibilidades de substitución y re‐uso, el control de los productores sobre reservas de explotación barata, sus grandes reservas en moneda dura y su poca dependencia en materia de importaciones. Los carteles de productores en otros productos primarios dificilmente van a gozar de esas ventajas y requieren una mayor voluntad de subordinar los intereses inmediatos a las ganancias de largo plazo. El desequilibrio de poder básico entre los países desarrollados y en desarrollo hace que los convenios sobre productos primarios sean probablemente más promisorios que los carteles de productores.RESUME Conditions préalables à l'emprise des producteursLe succès dont jouit l'OPEP en raison de la majoration des prix pétroliers repose sur la situation très subordonnée des producteurs; le prix élevé de stockage, lié à l'insuffisance de substituts ou possibilités de recyclage; le contrôle qu'exercent les producteurs sur les exploitations à ressources peu coûteuses, leurs importantes recettes en devises étrangères, et le degré insignifiant dont ils dépendent des importations. D'autres cartels, ayant trait à d'autres produits de base, ne seraient guère aussi favorisés et seraient plutôt disposés à renoncer aux intérêts immédiats en faveur de bénéfices à long terme. Les inégalités, sur le plan du pouvoir, des pays industrialisés et en développement font paraître plus souhaitables les accords sur les produits de base que les cartels de producteurs.
SUMMARY The spirit behind Jayawardena's proposal for a new recycling mechanism is more important than the details, which can be faulted on several counts. It emphasises interdependence, the need for a unilateral gesture by the EEC during a period of soft oil prices, and the need for reciprocal action from the oil surplus countries. However, these three elements can be woven together into a different, more viable pattern. An alternative approach would be for developing countries to set up sectoral priority programmes, designed in consultation with surplus countries. These would then form a framework for private, decentralised initiatives in which risk capital from both developed and OPEC states would enter into joint ventures with local interests.RESUMEN El déficit en la inversión para el desarrollo. Un comentaio sobre la proposición de JayawardenaEl espíritu que sustenta la proposición de Jayawardena, para un nuevo mecanismo de reciclaje, es más importante que los detalles, los cuales pueden ser defectuosos en varios aspectos. La proposición enfatiza la interdependencia, la necesidad de un gesto unilateral de la CEE durante un período de bajos precios del petróleo y de una acción reciproca de los países excedentarios de petróleo. Sin embargo, estos tres elementos pueden entrelazarse en un modelo diferente, con mayor viabilidad. Un enfoque alternativo para los países en desarrollo, podría consistir eestablecer programas sectoriales prioritarios, diseñados en consulta con los países excedentarios. A su vez, éstos formarían un sistema para iniciativas privadas descentralizadas, en et cual el capital invertido, tanto de los estados desarrollados como de los de la OPEP, entraría en empresas conjuntas con intereses locales.RÉSUMÉ L'Insuffisance de l'Investìssement dans le Développement: un commentaire sur la proposition de JayawardenaL'idée derrière la proposition de Jayawardena d'un nouveau mécanisme de recyclage est plus importante que les détails, qui peuvent s'avérer faux sur plusieurs points. Elle souligne l'importance de l'interdépendance, le besoin d'une action unilatérale de la part de la CEE à une période où les prix du pétrole sont modérés, et le besoin d'une action réciproque de la part des pays excédentaires de pétrole. Toutefois, ces trois éléments peuvent être regroupés et ainsi créer un plan différent et plus viable. Une autre approche serait une mise en place par les pays en voie de développement de programmes prioritaires par secteur, élaborés en collaboration avec les pays excédentaires. Ils formeraient ainsi un encadrement pour des initiatives privées et décentralisées où les capitaux risqués à la fois par les pays développés et les pays del'OPEPseraient investis dans des projets liés aux intérêts locaux
This essay examines the nature of industrial adjustment, Canada's history in dealing with it, and some recent developments in the steel industry that point in new directions. It takes as a starting point the pressure for industrial transformation in Canada both because of declining resource prices and the prospects of free trade. Effective industrial adjustment mechanisms to ease the pain of transformation may help us to move through it with greater social cohesion.Past programs of adjustment have concentrated on industries in serious trouble such as textiles, clothing, and footwear, and were operated alongside overt protectionist policies. Canada's steel industry, while in decline due to worldwide problems of demand and supply, is not all that sick and is seeking new approaches to industrial adjustment without protectionism. Furthermore, management and labour are working together cooperatively with government support to design and implement a program aimed at worker retraining, new job creation, improved worker mobility and where necessary, golden handshakes.These new initiatives involved a good deal of risk both for labour and management, but they appear to be working. The trust and cooperation underlying them are vital ingredients for coping with the challenges of economic transformation facing Canada.RésuméCette étude examine la nature du rajustement industriel, la façon dont le Canada y a fait face historiquement et certains des developpements recents dans l'industrie sidérurgique qui suggèrent un changement de direction. Elle utilise comme point de départ la nécessité de certaines transformations industrielles au Canada on raison des prix moins élevés et de l'avènement possible du libre échange. Des mécanismes de rajustement industriel efficaces qui faciliteront un difficile processus de transformation nous permettront peut‐être de traverser cette période difficile avec une plus grande cohésion sociale.Les programmes de rajustement traditionnellemeut centrés sur des industries en sérieuse difficulté comme l'industrie de textile, du vêtement et de la chaussure out été mis en application de concert avec des politiques ouvertemetu protectioimistes. L'industrie de l'acierau Canada, bien qu'elle soit en déclin en raison de problèmes mondiaux d'offre et de demande, n'est pas du tout malade et recherche de nouveaux mécanismes de rajustement sans protectionnisme. De plus, la direction et les travailleurs coopèrent à l'aide du gouvernement pour élaboier et mettre en application un programme qui incluerait le recyclage des travailleurs, la création de nouveaux emplois, une mobilité aniéliorée pour les travailleurs et, lorsque necessaire, des gratifications de fin de service.Ces nouvelles initiatives component un risque assez élevé tant pour les travailleurs que la direction, mais elles semblent avoir du suites. La confiance et la coopération qui sous‐tendent ces initiatives constituent les ingrédients de base pour faire face au défi des tranfonnations économiques qui vout marquer le Canada.
L'administration des affaires indiennes par l'état canadien a longtemps suivi une politique de tutelle coercitive visant à accomplir la transformation sociale, économique et culturelle des peuples autochtones et de leurs communautés. En se basant sur l'idée que les autochtones étaient incapables de gérer leurs propres affaires, les autorités fédérales ont imposé des bureaucraties visant à assurer le contrôle de presque tous les aspects de leur vie, de l'éducation des enfants à la gestion des ressources matérielles. Ce système de tutelle étatique a engendré de vastes et profonds mouvements de résistance chez les peuples visés. Toutefois, certains aspects des politiques de l'état fédéral n'ayant pas été uniformément rejetés par l'ensemble de la population autochtone, l'on est en droit de se demander si une acceptation passive ou même une collaboration de la part de certains autochtones aurait un effet néfaste, direct ou indirect, sur l'avancement social des Premieres Nations. En s'appuyant sur une étude de cas, cet article examine un projet unique en son genre, celui du recyclage de l'ancien pensionnat d'une réserve indienne, et met en lumière les méthodes de manipulation et d'incitation à la collaboration qui ont été employées par les autorités fédérales pour convaincre les autochtones d'abandonner le projet. L'auteur se penche également sur l'enjeu théorique et ethnographique pour l'anthropologue, et celui, politique, pour les autochtones, dans la mesure où les incitations à la collaboration peuvent être interprétées dans le cadre d'un rapport tutelle‐resistance entre les Premières Nations et l'état fédéral.The administration of Indian affairs by the Canadian state has embodied a form of coercive tutelage designed to effect the social, economic and cultural transformation of aboriginal peoples and their communities. Working from the premise that aboriginal peoples did not know what was in their own best interests, federal officials imposed bureaucratic systems that sought to regulate almost every aspect of Indians' lives, from the rearing of children to the management of material resources. This system of state tutelage in turn generated deep and widespread resistance from aboriginal communities, which frequently served to frustrate the realization of the federal government's objectives. Nevertheless, not all aspects of federal Indian administration have been uniformly resisted by all aboriginal communities or by all members of given communities. This raises the question of whether instances of non‐resistance or even of active co‐operation on the part of some aboriginal people with certain government policies, initiatives or procedures comprise acts or habits of co‐optation that directly or indirectly compromise the attainment of social justice for the greater aboriginal population. This essay employs a case study to examine the circumstances under which a unique aboriginal initiative to transform a former Indian residential school has been undermined by co‐optative state processes. The essay considers what is at stake theoretically and ethnographically for anthropologists and politically for aboriginal communities if co‐optation is operationally defined as an associated element of relations of tutelage and resistance.
Este artigo traz resultados de pesquisa sobre trabalhadores de um call center, em Porto Alegre, buscando analisar combinadamente como se trabalha e quem trabalha em atividades de telemarketing. Os call centers são organizações empresariais de prestação de serviços de telemarketing. Seus operadores são trabalhadores com escolarização elevada, frente aos níveis do mercado de trabalho brasileiro, o que apontaria para uma profissionalização da atividade. Paradoxalmente, as condições de trabalho, caracterizadas pela intensificação do trabalho e baixa remuneração, mas com exigência de qualificação média, influenciam as estratégias e os sentidos desse emprego para jovens trabalhadores, acabando por defini-lo como "emprego trampolim", que responde apenas a uma superação transitória da condição material e simbólica e não a busca de profissionalização e estabilidade, mesmo com as exigências de conhecimentos técnicos especializados e reciclagem constante. As características do setor e a emergência desse novo tipo de trabalhador auxiliam compreender o trabalho no setor de serviços. PALAVRAS-CHAVE: Sociologia do Trabalho, call centers Porto Alegre, perfil sócio-ocupacional de trabalhadores, rotatividade do emprego, serviços. TELEMARKETING AND THE SOCIALANDOCCUPATIONAL PROFILEOFCALLCENTEREMPLOYEES Daniel Gustavo Mocelin Luís Fernando Santos Corrêa da Silva This paper brings research results on workers of a call center, in Porto Alegre, trying to analyze combinedly how one works and who works in telemarketing activities. Call centers are business organizations of telemarketing services. Their operators are workers with high education, compared to Brazilian job market levels, what would point to a professionalization of the activity. Paradoxically, work conditions, characterized by the intensification of labor and low remuneration, but with a demand of medium qualification, influence the strategies and the senses of this job for young workers, defining this as "trampoline job", that just answers to a transitory superation of material and symbolic conditions, and not the search for professionalization and stability, even with the demands of specialized technical knowledge and constant recycling. The characteristics of the sector and the emergency of this new type of worker help to understand labor in the services sector. KEYWORDS: Sociology of labor, call centers, Porto Alegre, social and occupational profile of workers, job rotation, services. LE TÉLÉMARKETINGETLEPROFILSOCIOOCCUPATIONNEL DESEMPLOYÉSDES CALL CENTERS Daniel Gustavo Mocelin Luís Fernando Santos Corrêa da Silva Cet article montre les résultats d'une recherche réalisée auprès des employés d'un call center à Porto Alegre. On essaie d'analyser en même temps comment on travaille et qui travaille dans des activités de télémarketing. Les calls centers sont des entreprises de prestations de services de télémarketing. Ses opérateurs sont des employés dont le niveau de scolarité est élevé si on le compare au niveau du marché de travail brésilien en général, ce qui indiquerait une professionnalisation de l'activité. Paradoxalement les conditions de travail, caractérisées par l'intensification du travail et par une faible rémunération mais exigeant une qualification moyenne, ont une influence sur le sens que les jeunes travailleurs donnent à cet emploi qu'ils finissent par définir comme un "emploi tremplin". Ce travail répond seulement à un besoin matériel et symbolique temporaire et non pas à la quête d'une professionnalisation et d'une stabilité, même si des exigences de connaissances techniques spécialisées et un recyclage constant sont exigés. Les caractéristiques du secteur et le surgissement de ce nouveau type d'employé aident à comprendre le travail dans le secteur de services. MOTS-CLÉS: Sociologie du Travail, call centers Porto Alegre, profil socio occupationnel des travailleurs, rotation des emplois, services. Publicação Online do Caderno CRH: http://www.cadernocrh.ufba.br
Le rapporteur s'est permis de déborder le cadre des informations recueillies — lesquelles reproduisent généralement les dispositions réglementaires, sans examiner leur application effective — pour avancer une série d'hypothèses sur des dysfunctions possibles et leurs causes probables. Le véritable travail scientifique doit donc encore commencer. La fonction publique est régie dans la plupart des pays de l'Europe de l'Ouest, par le système de la carrière. Les pays Scandinaves et les Pays-Bas ont adopté plutôt le système des « positions ». En fait, on constate partout une interpénétration plus ou moins prononcée des deux systèmes. On peut supposer que, dans un système de carrière, les procédés de sélection et de licenciement fonctionnent mal à cause : — de la stabilité de l'emploi et des affectations ; — du principe de la nomination à des grades et non à des fonctions bien déterminées ; — de l'absence de définition précise des fonctions ; — de l'état d'esprit des fonctionnaires travaillant dans ces conditions. Des défauts semblables doivent apparaître aussi dans de grandes administrations qui auraient, en principe, adopté le système des positions. Dans les cas où la sélection exerce une réelle fonction discriminante, il reste à vérifier si elle conduit vraiment à la désignation du candidat le plus apte par rapport aux fonctions à exercer. Est-elle à l'abri de l'influence politique ou syndicale, n'avantage-t-elle pas trop les candidats qui ont un comportement traditionnel ; les épreuves concordent-elles avec le profil des fonctions ? En tout cas, dans la plupart des pays, le régime juridique de la fonction publique ne permet guère de corriger ou d'adapter le système de sélection rapidement, au gré de l'expérience ou des circonstances. En matière de formation et de perfectionnement, il ressort de l'ensemble des réponses reçues que plus nulle part on ne considère que l'intelligence, la culture et quelques techniques apprises sur le tas suffisent à l'exercice efficace des fonctions publiques, même les moins spécialisées. La formation antérieure à l'entrée en fonctions, à l'origine de la carrière ou pendant les premières années de celle-ci, se développe dans tous les pays. Là où cette formation était au départ essentiellement juridique, elle porte maintenant de plus en plus sur des matières financières, économiques et sociales, sur les procédés scientifiques et techniques de gestion et sur les aspects psycho-sociaux des organisations. Là où le droit était plutôt négligé — en Grande-Bretagne par exemple — on commence à l'introduire dans les programmes de formation initiale. Cette « technicisation » des fonctionnaires généralistes s'accompagne de l'introduction d'un nombre sans cesse accru de spécialistes de tous ordres (ingénieurs, médecins, statisticiens, informaticiens, analystes, etc.). Cette tendance indique que les fonctions publiques se diversifient de plus en plus mais que la spécialisation devient telle que des tâches toujours plus nombreuses doivent tout de même être confiées à des titulaires spécifiquement recrutés ou sélectionnés à cet effet. La politique de perfectionnement en cours de carrière peut ainsi prendre plusieurs orientations selon les options retenues au niveau de la politique générale du personnel. Les activités actuelles de perfectionnement se présentent comme une gamme de possibilités, comportant parfois même des paris sur l'avenir, qu'il importe encore de valoriser par une politique d'ensemble plus cohérente. Ceci explique en partie pourquoi aucun des pays interrogés n'a établi un lien contraignant ou même étroit entre le perfectionnement et les promotions dans la carrière. Pour les niveaux supérieurs, nous remarquons depuis quelques années, dans plusieurs pays, l'expansion de la formation au management, dans le but de mieux préparer les fonctionnaires aux tâches de direction. Ces cycles, souvent résidentiels, visent certes un complément de connaissances (techniques modernes de gestion, environnement politique, social et économique) mais tendent aussi à développer des capacités concrètes (conduite des hommes, conduite de réunions, travaux d'équipe, techniques de communication, approche de problèmes complexes) et ambitionnent parfois de faire évoluer les attitudes (par exemple à réduire la résistance au changement). Une toute autre finalité préside aux opérations de recyclage et de reconversion, nécessitées par les progrès scientifiques et techniques. D'un tout autre ordre encore sont les initiatives de perfectionnement qui accompagnent la politique de promotion sociale. Ici, l'épanouissement de l'homme prend le pas sur l'intérêt immédiat du service. Une telle politique est poursuivie dans la plupart des pays ; elle s'applique au secteur public comme au secteur privé. Il reste à l'administration de la fonction publique à veiller à harmoniser au mieux cette forme de perfectionnement personnel avec ses propres objectifs de perfectionnement et avec les disponibilités en temps dont disposent les agents pour suivre l'un et/ou l'autre de ces enseignements. De toutes façons, des enquêtes plus fouillées s'imposent, notamment sur les programmes et leur efficacité, sur les motivations des fonctionnaires, sur les corrections à apporter au système de la carrière pour favoriser le perfectionnement dans des spécialités non durables et sur la part du temps qui doit économiquement être consacré au perfectionnement plutôt qu'au travail.