International audience ; Cet article aborde la manière dont l'économie islamique peut apporter des remèdes aux crises environnementales et financières. La première partie de l'article traite de la question des crises environnementales et financières (1). Les crises environnementales sont analysées à travers les questions du réchauffement climatique, de la déforestation et de la pollution maritime, ainsi que de la perte de biodiversité (1.1). Les crises financières sont étudiées à travers l'endettement, en tant que cause et conséquence des dépressions, dans un contexte alimentant la spéculation où, les marchés financiers malades sont perfusés à la liquidité (1.2). Cette première partie présente un constat permettant d'établir un diagnostic. La seconde partie fait office de prescription et se consacre aux remèdes offerts par l'économie islamique : l'abandon de l'usure et de la spéculation ; l'attachement aux principes de justice, de compassion, de recherche de bien commun, ainsi que de responsabilité ; mais également le devoir de partage des richesses et de modération (2.1). La mise en oeuvre des principes de l'économie islamique est exposée à travers les apports de la finance islamique à la stabilité financière et les exemples des mécanismes de la zakāh et du waqf qui répondent à l'adoption des valeurs de partage et de durabilité, pour être profitable à l'humanité et à l'environnement (2.2). Ainsi, grâce à un mécanisme de prélèvement comme la zakāh et un instrument de distribution comme le waqf, l'économie islamique offre des remèdes permettant de financer intégralement les objectifs de développement durable (ODD) sans avoir à recourir à plus d'endettement.
International audience ; Cet article aborde la manière dont l'économie islamique peut apporter des remèdes aux crises environnementales et financières. La première partie de l'article traite de la question des crises environnementales et financières (1). Les crises environnementales sont analysées à travers les questions du réchauffement climatique, de la déforestation et de la pollution maritime, ainsi que de la perte de biodiversité (1.1). Les crises financières sont étudiées à travers l'endettement, en tant que cause et conséquence des dépressions, dans un contexte alimentant la spéculation où, les marchés financiers malades sont perfusés à la liquidité (1.2). Cette première partie présente un constat permettant d'établir un diagnostic. La seconde partie fait office de prescription et se consacre aux remèdes offerts par l'économie islamique : l'abandon de l'usure et de la spéculation ; l'attachement aux principes de justice, de compassion, de recherche de bien commun, ainsi que de responsabilité ; mais également le devoir de partage des richesses et de modération (2.1). La mise en oeuvre des principes de l'économie islamique est exposée à travers les apports de la finance islamique à la stabilité financière et les exemples des mécanismes de la zakāh et du waqf qui répondent à l'adoption des valeurs de partage et de durabilité, pour être profitable à l'humanité et à l'environnement (2.2). Ainsi, grâce à un mécanisme de prélèvement comme la zakāh et un instrument de distribution comme le waqf, l'économie islamique offre des remèdes permettant de financer intégralement les objectifs de développement durable (ODD) sans avoir à recourir à plus d'endettement.
Désormais, la plupart des descriptions des SHS repose moins sur un schéma présentant quelques grandes orientations en conflit, que sur les objets traités et les choix théoriques non limités aux frontières des disciplines premières. Le choix politique d'encourager la recherche française à s'investir dans le programme européen « Horizon 2020 », mobilise sans difficulté les SHS, qui retrouvent dans les thématiques communes des objets familiers et suscite aussi de nombreuses réflexions projectives de la communauté scientifique à partir desquelles l'Alliance Athéna a travaillé. Le présent document entend sur la base d'une explicitation du régime de connaissances propre aux SHS, montrer l'ampleur de leur implication potentielle dans les mobilisations de la connaissance qui concernent toutes les sciences. Une première analyse globale des forces du domaine permet d'émettre des propositions propres à améliorer la capacité des SHS à s'impliquer dans les défis actuels. Ce rapport est à l'image de ce qu'exige le futur : il s'inscrit dans un processus d'intelligence collective qui privilégie la coopération, la complémentarité des compétences et l'appropriation des résultats de la recherche3, il se veut une contribution à l'effort pour surmonter la crise actuelle.Rapport dirigé par Jacques Commaille et Françoise Thibault.
International audience ; The Jews of Algeria, who had been full French citizens since the « Crémieux decree » of October 24, 1870, were brutally relegated to the condition of simple "French subjects" by the Vichy regime's law of October 7, 1940 which repealed the decree which had originally collectively awarded them full citizenship. The Jews who were natives of the three districts of Algeria (the « departments » of Algiers, Oran and Constantine) remained French subjects whose civil rights, and effective and personal statuses remained dependent on French law But stripped of their French citizenship, their political rights were aligned on the lower status of Algerian Muslim natives. Those who resided in metropolitan France in 1940 were moreover victims of German decrees of exclusion in the directly German-administered areas of northern France, and of Vichy edicts in both the north and south of the country, aimed at excluding Jews from the national community. The measures of anti-Jewish legislation included a specific census of Jews, the special marking of their identity and rationing documents economic spoliation, the compulsory wearing of yellow stars, arrests, round-ups and internment. It is thus that Algerian Jews who had resided in metropolitan France for years, and sometimes for decades, or were simply caught up passing through there at the time, were among the six million Jews killed during the Shoah.According the historian Serge Klarsfeld, nearly 76,000 Jews then in France were deported, mostly to Auschwitz death camp. Only 3,860 survived. One should add that a further 3,000 Jews died in internment camps in France itself. Among these 80,000 victims, S. Klarsfeld estimated that there were 24,500 French Jews or French Jewish subjects, the rest being of other nationalities. Among the 24,500, there were about 1,500 natives of Algeria. Ever since the very first deportation convoy of March 27, 1942, French Jews and immigrants of other nationalities found themselves side-by-side in the same railway carriages. Among the internment records opened in their names in the "Fichiers juif" (listings of Jews), or on the lists of deportees, French Jews appear as "French subjects" (SF) or "Of French origin" (FO), or sometimes, as "French protégés." In Marseilles, many Jews were arrested during « Aktion Tiger », the code name given to the round-up carried out in the "old harbor" area of the city in January 1943. These Jews made up a majority (780 among 994 deportees) of the deportees sent by convoy number 52 to Sobibor death camp on March 23, 1943. Some 571 of these deportees held one of the multiple forms of legal attachment to French nationality: They were either born French or had opted to become French, or were French by marriage, or were naturalized or declared French, or were French protégés or French subjects. Some 212 of them, including 198 who were resident of, or refugees in, Marseille, were originally from Algeria. There were no survivors from this convoy.The total number of Jews deported who were from the Constantine district, ie the subject of this study, was 218 including 139 men, 58 women and 21 minors aged under 18 including some very young children. The highest number of deportees (86) was from the city of Constantine itself; 45 men, 30 women and 11 children. Just 13 survived. The number from other cities in the Constantine district were 30 from the city of Bône, 17 from Bougie, 12 from Sétif and 11 each from the towns of Aïn Beïda and Guelma. There were ten deportees each from the cities of Batna and Philippeville. Many individual records from the "listings of Jews" kept by the French National Archives at the Paris Shoah Memorial show that in a way, the victims sought to resist their fate: One sometimes reads "CA" (Married to an Aryan), "half-Jews," "says he (or she) is not Jewish", (Christian) "Orthodox", "Copt," "Muslim," "Ward of the Nation" or even "Spanish subject". All these self-descriptions concerning other nationalities or religions were aimed at avoiding deportation. Right to the end, the Jews of Constantine, of Algeria and of elsewhere did all they could, alas often without success, to defeat the exterminating logic of the Third Reich which was largely helped by the zealous leaders of the French (Vichy) state. Alas, only very few of the individual records carry at the top of them the word: "Escaped." ; Citoyens français depuis près d'un siècle, en vertu du décret Crémieux du 24 octobre 1870, les Juifs d'Algérie, où qu'ils vivent, se voient brutalement relégués à la condition de simples « sujets français » par la loi du 7 octobre 1940 qui abroge le décret de naturalisation collective. Les Juifs indigènes des trois départements restent des sujets français dont les droits civils, le statut réel ainsi que le statut personnel demeurent réglés par la loi française. Mais, déchus de leur citoyenneté française, leurs droits politiques sont désormais alignés sur ceux des indigènes musulmans algériens. Ceux d'entre eux qui vivent en France métropolitaine en 1940 ont, au surplus, été victimes, des mesures d'exclusion allemandes (en zone nord) et vichyssoises (dans les deux zones) visant à éliminer les Juifs de la communauté nationale : législation antijuive, recensement, marquage des papiers d'identité et d'alimentation, exclusions professionnelles, spoliation économique, port de l'étoile jaune, arrestations, rafles et internement. C'est ainsi qu'établis en France depuis plusieurs années, voire des décennies, ou simplement de passage, des Juifs d'Algérie s'inscrivent parmi les six millions de morts de la Shoah.Suivant les recherches entreprises par l'historien Serge Klarsfeld, près de 76 000 Juifs de France furent déportés, la plupart vers Auschwitz ; seuls 3 860 d'entre eux environ survécurent. Il faut y ajouter quelque 3 000 Juifs qui moururent dans les camps d'internement en France. Sur ces 80 000 victimes au total, S. Klarsfeld dénombre environ 24 500 Juifs français ou sujets français, dont environ 1 500 natifs d'Algérie. Dès le premier convoi de déportation, le 27 mars 1942, des Juifs français et immigrés se sont côtoyés dans les mêmes wagons. Sur les fiches d'internement établies à leurs noms dans les « Fichiers juifs » ou encore sur les listes de déportation, ils figurent comme « sujets français » (SF), « Français d'origine » (FO) ou parfois, « protégés français ». À Marseille, de nombreux Juifs sont arrêtés au cours de l'« Aktion Tiger », nom de code donné à la rafle du Vieux-Port de la fin janvier 1943. Ils constituent la grande majorité des déportés du convoi n° 52 parti le 23 mars 1943 vers le camp de Sobibór (780 sur 994). La plupart des déportés, soit 571, possédaient l'une des multiples formes juridiques de rattachement à la nationalité française : Français d'origine, Français par option, Français par mariage, Français naturalisé, Français par déclaration, protégé français, ou encore sujet français. 212 d'entre eux étaient natifs d'Algérie, dont 198 domiciliés ou réfugiés à Marseille. Aucun déporté de ce convoi n'est revenu.Le bilan de la déportation des Juifs originaires du Constantinois – objet de cette étude –, se monte à 218 personnes : 139 hommes, 58 femmes et 21 enfants de moins de 18 ans, parmi lesquels de très jeunes enfants. Le nombre de déportés (86) est le plus élevé pour Constantine-même : 45 hommes, 30 femmes et 11 enfants. Seuls 13 d'entre eux survécurent. Suivent les villes de Bône (30 déportés), de Bougie (17 déportés), de Sétif (12 déportés) puis les deux localités d'Aïn Beïda et de Guelma, avec chacune 11 déportés. Les villes de Batna et de Philippeville enregistrent respectivement 10 déportés. Nombreuses sont les fiches des « Fichiers juifs », conservées par les Archives nationales au Mémorial de la Shoah qui témoignent, à leur façon, de leurs tentatives de résistance : on y lit parfois sur leurs en-têtes, des mentions telles que "CA" (conjoint d'aryen), "demi Juif", "se dit non Juif(ve)", "orthodoxe", "copte", "musulman", ou "pupille de la nation", ou encore "citoyen espagnol" – autant de situations, autant de nationalités ou de confessions, censées les épargner de la déportation. Jusqu'au bout, les Juifs de Constantine, d'Algérie et d'ailleurs ont tout fait pour déjouer la logique exterminatrice impulsée par le Troisième Reich à laquelle ont largement collaboré les dirigeants zélés de l'État français, trop souvent, hélas, sans y réussir. Sur peu, trop peu de fiches, figure en en-tête, la mention "évadé".
International audience ; Under Article 156.II.2 of the French Tax Code, introduced by the Budget Bill of 1959, tax authorities, approved by the Conseil d'État (French administrative supreme court), refuse to deduct, from the personal income tax base, alimonies whose payment is not required by Articles 205 to 211 of the French Civil Code. Such an interpretation creates social misery and glaring injustice. Since 1960, there have been around 50 official questions to the Government by French members of Parliament on the subject, often emphasizing the injustice of the situation. Yet, this clause of the French Tax Code should be interpreted differently. Indeed, Civil Law provides that natural maintenance obligations become civil ones when they are acknowledged (the payment implying an acknowledgment). Therefore, once they are acknowledged, they should be deducted. In reality, the provision was originally more or less imposed on Parliament, in the context of the last huge reform of personal income tax law, which was largely approved in principle. The Parliament did not trust the tax administration with this provision however, so the relevant commission removed it, but the Government required that this provision would be voted in alongside the entire law, and guaranteed that the administration would interpret it in a way which would be highly advantageous for taxpayers, reaching beyond the cases that are our concern here. Yet, not only did the administration act in a directly contradictory way to this, it has also misinformed members of Parliament, in particular by telling them that reform would not be technically possible. Meanwhile, many taxpayers, sometimes in wretched situations, were unjustly affected and were pressured into not helping their dependents, and into relying on social welfare instead, which increased public spending. This is therefore a legal tragedy since the rule applied by tax authorities is against material and moral interests of taxpayers and against those of society.Parliament should assert its ...
National audience ; L'Annexion de 1860 est-elle un événement religieux ? Cette interrogation est le fil rouge des textes réunis dans ce volume qui reproduit les communications données lors de la journée d'étude chambérienne du 26 mai 2010. Les auteurs abordent tour à tour les enjeux pastoraux et les débats politiques, le rôle des personnalités et les singularités géographiques, les aspects juridiques et les représentations collectives. Ils contribuent ainsi à éclairer les évènements de l'année 1860 et à comprendre les choix de la société savoyarde, marquée par le catholicisme, mais aussi parcourue par les courants du siècle qui remettent en cause les valeurs religieuses. Avec les contributions de Monseigneur Philippe Ballot, Christian Sorrel, Robert Soldo, Jean-Marc Ticchi, Franck Roubeau, Esther Deloche, Bruno Berthier et Philippe Boutry. ; L'Annessione del 1860 è un avvenimento religioso? Questa interrogazione è il filo rosso dei testi riuniti in questo volume che riproduce le comunicazioni date all'epoca della giornata di studio di Chambéy del 26 maggio 2010. Gli autori abbordano uno dopo l'altro le poste pastorali ed i dibattimenti politici, il ruolo delle personalità e le singolarità geografiche, gli aspetti giuridici e le rappresentazioni collettive. Contribuiscono così ad illuminare i avvenimenti dell'anno 1860 ed a comprendere le scelte della società savoiarda, contrassegnata per il cattolicesimo, ma percorsa anche dalle correnti del secolo che rimettono in causa i valori religiosi. Coi contributi del Monsignore Philippe Ballot, Christian Sorrel, Robert Soldo, Jean-Marc Ticchi, Franck Roubeau, Esther Deloche, Bruno Berthier e Philippe Boutry.
National audience ; L'Annexion de 1860 est-elle un événement religieux ? Cette interrogation est le fil rouge des textes réunis dans ce volume qui reproduit les communications données lors de la journée d'étude chambérienne du 26 mai 2010. Les auteurs abordent tour à tour les enjeux pastoraux et les débats politiques, le rôle des personnalités et les singularités géographiques, les aspects juridiques et les représentations collectives. Ils contribuent ainsi à éclairer les évènements de l'année 1860 et à comprendre les choix de la société savoyarde, marquée par le catholicisme, mais aussi parcourue par les courants du siècle qui remettent en cause les valeurs religieuses. Avec les contributions de Monseigneur Philippe Ballot, Christian Sorrel, Robert Soldo, Jean-Marc Ticchi, Franck Roubeau, Esther Deloche, Bruno Berthier et Philippe Boutry. ; L'Annessione del 1860 è un avvenimento religioso? Questa interrogazione è il filo rosso dei testi riuniti in questo volume che riproduce le comunicazioni date all'epoca della giornata di studio di Chambéy del 26 maggio 2010. Gli autori abbordano uno dopo l'altro le poste pastorali ed i dibattimenti politici, il ruolo delle personalità e le singolarità geografiche, gli aspetti giuridici e le rappresentazioni collettive. Contribuiscono così ad illuminare i avvenimenti dell'anno 1860 ed a comprendere le scelte della società savoiarda, contrassegnata per il cattolicesimo, ma percorsa anche dalle correnti del secolo che rimettono in causa i valori religiosi. Coi contributi del Monsignore Philippe Ballot, Christian Sorrel, Robert Soldo, Jean-Marc Ticchi, Franck Roubeau, Esther Deloche, Bruno Berthier e Philippe Boutry.
National audience ; L'Annexion de 1860 est-elle un événement religieux ? Cette interrogation est le fil rouge des textes réunis dans ce volume qui reproduit les communications données lors de la journée d'étude chambérienne du 26 mai 2010. Les auteurs abordent tour à tour les enjeux pastoraux et les débats politiques, le rôle des personnalités et les singularités géographiques, les aspects juridiques et les représentations collectives. Ils contribuent ainsi à éclairer les évènements de l'année 1860 et à comprendre les choix de la société savoyarde, marquée par le catholicisme, mais aussi parcourue par les courants du siècle qui remettent en cause les valeurs religieuses. Avec les contributions de Monseigneur Philippe Ballot, Christian Sorrel, Robert Soldo, Jean-Marc Ticchi, Franck Roubeau, Esther Deloche, Bruno Berthier et Philippe Boutry. ; L'Annessione del 1860 è un avvenimento religioso? Questa interrogazione è il filo rosso dei testi riuniti in questo volume che riproduce le comunicazioni date all'epoca della giornata di studio di Chambéy del 26 maggio 2010. Gli autori abbordano uno dopo l'altro le poste pastorali ed i dibattimenti politici, il ruolo delle personalità e le singolarità geografiche, gli aspetti giuridici e le rappresentazioni collettive. Contribuiscono così ad illuminare i avvenimenti dell'anno 1860 ed a comprendere le scelte della società savoiarda, contrassegnata per il cattolicesimo, ma percorsa anche dalle correnti del secolo che rimettono in causa i valori religiosi. Coi contributi del Monsignore Philippe Ballot, Christian Sorrel, Robert Soldo, Jean-Marc Ticchi, Franck Roubeau, Esther Deloche, Bruno Berthier e Philippe Boutry.
National audience ; L'Annexion de 1860 est-elle un événement religieux ? Cette interrogation est le fil rouge des textes réunis dans ce volume qui reproduit les communications données lors de la journée d'étude chambérienne du 26 mai 2010. Les auteurs abordent tour à tour les enjeux pastoraux et les débats politiques, le rôle des personnalités et les singularités géographiques, les aspects juridiques et les représentations collectives. Ils contribuent ainsi à éclairer les évènements de l'année 1860 et à comprendre les choix de la société savoyarde, marquée par le catholicisme, mais aussi parcourue par les courants du siècle qui remettent en cause les valeurs religieuses. Avec les contributions de Monseigneur Philippe Ballot, Christian Sorrel, Robert Soldo, Jean-Marc Ticchi, Franck Roubeau, Esther Deloche, Bruno Berthier et Philippe Boutry. ; L'Annessione del 1860 è un avvenimento religioso? Questa interrogazione è il filo rosso dei testi riuniti in questo volume che riproduce le comunicazioni date all'epoca della giornata di studio di Chambéy del 26 maggio 2010. Gli autori abbordano uno dopo l'altro le poste pastorali ed i dibattimenti politici, il ruolo delle personalità e le singolarità geografiche, gli aspetti giuridici e le rappresentazioni collettive. Contribuiscono così ad illuminare i avvenimenti dell'anno 1860 ed a comprendere le scelte della società savoiarda, contrassegnata per il cattolicesimo, ma percorsa anche dalle correnti del secolo che rimettono in causa i valori religiosi. Coi contributi del Monsignore Philippe Ballot, Christian Sorrel, Robert Soldo, Jean-Marc Ticchi, Franck Roubeau, Esther Deloche, Bruno Berthier e Philippe Boutry.
National audience ; L'Annexion de 1860 est-elle un événement religieux ? Cette interrogation est le fil rouge des textes réunis dans ce volume qui reproduit les communications données lors de la journée d'étude chambérienne du 26 mai 2010. Les auteurs abordent tour à tour les enjeux pastoraux et les débats politiques, le rôle des personnalités et les singularités géographiques, les aspects juridiques et les représentations collectives. Ils contribuent ainsi à éclairer les évènements de l'année 1860 et à comprendre les choix de la société savoyarde, marquée par le catholicisme, mais aussi parcourue par les courants du siècle qui remettent en cause les valeurs religieuses. Avec les contributions de Monseigneur Philippe Ballot, Christian Sorrel, Robert Soldo, Jean-Marc Ticchi, Franck Roubeau, Esther Deloche, Bruno Berthier et Philippe Boutry. ; L'Annessione del 1860 è un avvenimento religioso? Questa interrogazione è il filo rosso dei testi riuniti in questo volume che riproduce le comunicazioni date all'epoca della giornata di studio di Chambéy del 26 maggio 2010. Gli autori abbordano uno dopo l'altro le poste pastorali ed i dibattimenti politici, il ruolo delle personalità e le singolarità geografiche, gli aspetti giuridici e le rappresentazioni collettive. Contribuiscono così ad illuminare i avvenimenti dell'anno 1860 ed a comprendere le scelte della società savoiarda, contrassegnata per il cattolicesimo, ma percorsa anche dalle correnti del secolo che rimettono in causa i valori religiosi. Coi contributi del Monsignore Philippe Ballot, Christian Sorrel, Robert Soldo, Jean-Marc Ticchi, Franck Roubeau, Esther Deloche, Bruno Berthier e Philippe Boutry.
Désormais, la plupart des descriptions des SHS repose moins sur un schéma présentant quelques grandes orientations en conflit, que sur les objets traités et les choix théoriques non limités aux frontières des disciplines premières. Le choix politique d'encourager la recherche française à s'investir dans le programme européen « Horizon 2020 », mobilise sans difficulté les SHS, qui retrouvent dans les thématiques communes des objets familiers et suscite aussi de nombreuses réflexions projectives de la communauté scientifique à partir desquelles l'Alliance Athéna a travaillé. Le présent document entend sur la base d'une explicitation du régime de connaissances propre aux SHS, montrer l'ampleur de leur implication potentielle dans les mobilisations de la connaissance qui concernent toutes les sciences. Une première analyse globale des forces du domaine permet d'émettre des propositions propres à améliorer la capacité des SHS à s'impliquer dans les défis actuels. Ce rapport est à l'image de ce qu'exige le futur : il s'inscrit dans un processus d'intelligence collective qui privilégie la coopération, la complémentarité des compétences et l'appropriation des résultats de la recherche3, il se veut une contribution à l'effort pour surmonter la crise actuelle.Rapport dirigé par Jacques Commaille et Françoise Thibault.
Dans un contexte de profond renouvellement du système de recherche et d'enseignement supérieur, les opérateurs pertinent du domaine des sciences humaines et sociales, ensemble disciplinaire que l'on dit souvent insuffisamment organisé tant la tradition du travail individuel y est ancrée, ont en particulier à réfléchir sur les questions de structuration des SHS. On peut observer cette structuration et ses effets à divers niveaux : les personnes, les projets, les équipes, les institutions, et les réseaux. Pour ce faire, l'Alliance Athéna a mis en place un groupe « structuration des sciences de l'homme et de la société (SHS) », qui devait plus particulièrement travailler sur les questions suivantes : a) Mécanismes institutionnels de la concertation entre les acteurs pertinents pour la structuration de la recherche en SHS, b) Interfaces de la recherche SHS (SDV Sciences de la vie, Maths/STIC technologie de l'information et de la communication, Sciences de la terre.), c) Emploi scientifique SHS (gestion de l'emploi et des carrières par les opérateurs concernés) ; d) Politique des réseaux de recherche (en France, à l'échelle européenne, à l'échelle internationale), e) Rôle des MSH sur les sites (rapports avec la gouvernance de chaque site), à l'échelle nationale et internationale. Au fil de l'examen des différents thèmes, le groupe Structuration de l'alliance Athéna s'est emparé de la question d'équilibre entre une polarisation inéluctable du système de recherche et d'enseignement supérieur et le principe de développement partagé dont les universités implantées sur l'ensemble du territoire sont porteuses. Rapport dirigé par François Weil et Chantal Cases.
Longtemps considérées en France comme des sciences pouvant fonctionner avec peu de moyens, les SHS ont été absentes des grands plans d'équipements pour la recherche. La question des infrastructures a été présentée dans les différents rapports consacrés aux SHS comme une difficulté jamais réellement surmontée. Les constats de pénurie ont concerné les bibliothèques de recherche puis les outils informatiques nécessaires aux sciences sociales. Des réalisations notables mais éparses ont cependant vu le jour sans pouvoir répondre à tous les besoins des chercheurs. La publication, en décembre 2008, de la première feuille de route nationale sur les infrastructures de recherche constitue un tournant dans la politique même si cette dernière n'a pas été immédiatement suivie d'effets sur le terrain. A l'instar de tous les grands domaines scientifiques, des très grandes infrastructures de recherche (TGIR) y étaient identifiées et reconnues comme stratégiques pour le développement des sciences humaines et sociales, toutes étant étroitement liées au développement des sciences et technologies de l'information et de la communication. En effet, si pendant de nombreuses années, la bibliothèque a constitué le principal grand instrument pour de nombreuses disciplines du domaine, il n'est plus de pratique scientifique qui puisse se dispenser des ressources et services apparus avec les STIC. Archives et bibliothèques numériques, bases bibliographiques et enquêtes sociologiques accessibles en ligne, les documents concernés sont très divers allant des plus traditionnels jusqu'aux plus expérimentaux comme les épi-journaux ou les « revues-blogs ». Plus fragiles que par le passé, ces données et documents numériques imposent pour être accessibles de façon pérenne, un ensemble de traitements qui tiennent compte à la fois du travail scientifique lui-même et des évolutions techniques.La réflexion lancée par le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche au début de l'année 2011 pour l'élaboration de la stratégie nationale ...
Minority and community are concepts that have dominated the analysis of Christians in the Arab world, leading to a perception of Middle-Eastern societies as confessional or sectarian mosaics. This paradigm posits that religious and political identities and dynamics are closely intertwined in countries where the dominant culture is Islam, and that religious and ethnic groups live side by side, maintaining limited interactions while their immutable identities offer a strong potential for conflict. This work questions the paradigm of the mosaic by focusing on identity formation and interaction across religious boundaries over a period that extends from the later decades of Ottoman rule in Transjordan (1870) to present Jordan (1997). It asks whether confessionnal identities are by nature conflictual and if the 'minority' concept is the only relevant one to evaluate the degree of social, political and economic participation of non-Moslems in countries where Islam is the dominant culture. The approach is inductive and historical but mobilises concepts from the disciplines of social and political anthropology and political sociology. The dissertation comprises of 10 chapters set chronologically and covering the period 1870 to 1997. Taking a historical approach, it focuses on the modalities of exchanges, transactions, cooperation and communication (looking at kinship, mariage patterns, the role of women, economic cooperation, and various aspects of local and national politics) between Christians and Moslems and between several Christian denominations in Jordan (Orthodox and Roman Catholic, or Latin, in particular), more particularly in the town of Madaba however set within a broader national and international context. These broader contexts (that encompass the politics of states and of transnational Church actors over time) allow to bridge between the local and other levels to document how institutions regulate identity formation and cross-communal interactions. Over a century, Madaba provides the background, widely open to the rest of the country and the world, of a social, religious and political history of Arab Christian families. The work combines historical and anthropological approches and sources (in particular so far unexploited parish and Vatican archives, together with other archival sources). It questions the nature and the maintenance of the social and political link between Christians and Moslems in Madaba and in Jordan, and the changes that have affected identity boundaries between groups: both as Christians and Moslems, but equally as members of different Christian denominations, particularly in the context of missionary activities. The thesis defended here is that it is time to 'break the mosaic' so as to cast light from the inside on the societies and polities within which Christians in the Arab world are inserted. The title of the dissertation refers both to this paradigm and to the Byzantine mosaics that have made Madaba famous as an archaeological site. In place of the static image of the mosaic, the dissertation offers successive episodes of a moving picture where political powers, Churches (missionary or not), those local families that transfer their assets to Amman, the Jordanian capital, and the national arena, negotiate the organisation of local social interactions. One important contribution of the dissertation is to document how the tribe, over more than a century, remains a central social form to express identities, regulate economic and political interactions, and manage conflict both between Christians and between Christians and Moslems. Communal identities, however central they have become since the inception of the modern state, do not appear to threaten the cohesion of the society and the polity, either at the local or national levels. The maintenance of tribal identities is dealt with throughout the dissertation as a dynamic process in which both successive states, regimes, social actors at the national and local levels play a part, in particular in the historical context of the arrival of the Palestinians in Jordan and in the town of Madaba. At another level, the dissertation deals extensively with the institutional relations between the Greek Orthodox and the Roman Catholic Churches and the Jordanian state, bringing a new insight into a previously under-studied domain. Finally, this work offers an argument about the relationships between state and society in contemporary Jordan by interrogating the changing nature of the social pact between the Hashemite regime and local constituencies, more specifically with non-Moslems but also with Transjordanians as opposed to Palestinians. This work is therefore not a mere monograph about Christians in the town of Madaba: looking at a 'marginal' and local phenomenon, it enlightens broader social, political and historical dynamics. ; En partant d'un phénomène observé 'à la marge' afin de mieux illustrer ce qui se passe au centre, ce travail aborde des questions fondamentales pour la compréhension des sociétés du Moyen-Orient en déconstruisant notamment la catégorie de 'minorité', en s'interrogeant sur la nature du lien social entre chrétiens et musulmans dans l'agglomération de Madaba et au-delà dans la Jordanie contemporaine et en analysant la construction des identités collectives sur plus d'un siècle (1870-1997). Sont proposés d'autres paradigmes que ceux des traditions orientaliste et développementaliste pour l'analyse des minorités en pays musulmans. Ces traditions postulent la primauté du facteur religieux dans la formation et l'expression des identités sociales et envisagent les sociétés arabes comme des 'mosaïques' formées de groupes ethnoconfessionnels homogènes, relativement hermétiques les uns aux autres et inscrits dans une hiérarchie de statuts. On s'est plutôt inspiré ici de l'approche sur les frontières et les interactions entre groupes ethniques proposée par F. Barth en lui adjoignant une certaine profondeur historique et en intégrant une analyse des rapports entre le pouvoir politique et les groupes sociaux. Il s'agit de poser les affiliation religieuses et confessionnelles comme des constructions sociales et historiques dont on peut étudier le développement, les méandres et les interactions avec d'autres types d'affiliation. S'inspirant de tous les travaux récents portant sur la construction des identités collectives, qu'il s'agisse de nations ou d'ethnies, l'approche choisie défend une conception plurielle et mouvante des identités décrites en termes de processus dynamiques et interactionnels en s'interrogeant sur les temporalités et les facteurs de continuité/changement et en montrant des continuité beaucoup plus longues que celles qui posent la période coloniale comme période charnière de fixation des identités collectives. En plus d'une méthodologie d'observation anthropologique du terrain et des acteurs, quatre types principaux de sources ont été exploités : la littérature des voyageurs occidentaux, les archives paroissiales et missionnaires (en particulier celles de la Propaganda Fide à Rome), les témoignages oraux, la littérature d'histoire locale produite à Madaba. On a adopté un plan chronologique découpé en trois périodes principales. A l'intérieur de chaque partie, l'analyse thématique a été privilégiée en suivant, dans l'agglomération de Madaba depuis sa fondation en 1880, les alliances matrimoniales, politiques et économiques entre chrétiens et musulmans et entre groupes de différents rites chrétiens (essentiellement orthodoxes et latins) afin de déterminer où passent les frontières de l'identité et comment elles changent. Une variété d'acteurs institutionnels et individuels, dont certains apparaissent à un moment historique donné, influent sur la forme de ces frontières : les administrations des États qui se succèdent et leur personnel, les hiérarchies ecclésiastiques, les prêtres, les Grandes Puissances occidentales et leurs représentants locaux, les intellectuels de formation moderne, les partis politiques, les notables traditionnels et modernes, les organisations de la société civile, les émigrés et les immigrés, les tribus et leurs membres. Centré sur l'agglomération de Kérak, dont sont issus les chrétiens qui fondent Madaba en 1880, le prologue fait apparaître que, dans la Syrie du Sud (Transjordanie) du milieu du XIXe siècle, les institutions ecclésiastiques (grecques orthodoxes) et impériales (ottomanes) n'ont que très peu d'influence sur ce territoire situé à l'extrême périphérie de l'empire. Minoritaires sur le plan démographique et dispersés sur le territoire, les chrétiens ne sont pas marginalisés du fait de leur appartenance religieuse car l'ordre tribal des relations sociales assure différents niveaux d'intégration sociale et de coopération politique et économique entre lignages chrétiens et musulmans en fonction d'autres critères que ceux de l'appartenance religieuse. Les chrétiens sont fragmentés en plusieurs clans et tribus sans que l'on puisse repérer de cohésion confessionnelle. Sur le plan de la pratique religieuse, c'est une forme de syncrétisme qui prévaut. L'impossibilité des échanges matrimoniaux entre chrétiens et musulmans n'est pas nécessairement perçue comme témoignant d'un frontière religieuse infranchissable mais s'inscrit dans le contexte plus vaste des règles qui régissent les alliances matrimoniales entre tribus. L'appartenance religieuse est avant tout un marqueur d'identité tribale. La première partie analyse comment l'ordre communautaire religieux apparaît dans les dernières décennies du XIXe siècle, sous l'action conjuguée des organisations missionnaires (protestantes et catholiques) et de l'administration alors que les Ottomans entreprennent de rétablir leur autorité sur la Syrie du Sud. Autour de la fondation du village de Madaba par des lignages chrétiens immigrés de Kérak sous l'impulsion des missionnaires latins, on montre comment de nouveaux acteurs religieux et civils entreprennent d'imposer un ordre communautaire des relations sociales à travers l'éducation missionnaire, le marquage d'espaces chrétiens, le contrôle des alliances matrimoniales, de nouvelles pratiques cultuelles, l'accès aux instances de représentation administratives et juridiques ottomanes. Les modalités d'insertion des tribus chrétiennes qui fondent Madaba dans leur environnement permettent de mettre en lumière les résistances à l'ordre communautaire par l'établissement de partenariats économiques et d'alliances politiques avec les tribus musulmanes du lieu selon des logiques lignagères persistantes où les acteurs instrumentalisent à leur profit les nouvelles ressources communautaires fournies par les Églises ou les consulats européens. Au cours du XXe siècle, la Transjordanie, d'abord sous mandat britannique, accède à l'indépendance. Malgré ce changement politique, le régime monarchique se perpétue sans que les modalités d'insertion sociale des chrétiens ne soient bouleversées au niveau du pays dans son ensemble ou au sein de l'agglomération de Madaba. La deuxième partie se penche alors sur la manière dont l'État hachémite et les Églises majoritaires (grecque orthodoxe et romaine catholique) négocient les frontières des espaces communautaires à travers la législation sur les communautés confessionnelles et leurs prérogatives religieuses, éducatives et caritatives. Le traitement différencié accordé par l'État aux différentes Église en présence ainsi que des relations diverses entre les hiérarchies ecclésiastiques et les laïcs des communautés sont deux dimensions qui contribuent à empêcher la cohésion des chrétiens pris comme un ensemble. Le statut politique des chrétiens est ensuite étudié non en isolation mais en parallèle avec celui d'autres groupes sociaux, Circassiens, bédouins, réfugiés palestiniens, familles musulmanes transjordaniennes du nord et du sud, etc. afin de poser question quant à la réalité d'un statut minoritaire et à l'existence d'une majorité politique dans le royaume hachémite. Il ressort que le régime octroie aux communautés chrétiennes et aux familles chrétiennes de notables (anciens ou modernes) un espace privilégié d'expression et de représentation qui leur permet d'occuper une place centrale, et non marginale, dans la société. Dans le même temps, il est difficile d'identifier une norme identitaire autre qu'hachémite et il apparaît qu'une des modalités d'exercice du pouvoir monarchique repose sur la cooptation d'individus et de familles appartenant à tous les groupes de la société. Dans un second temps, recentrer l'analyse sur l'agglomération de Madaba permet d'observer comment les acteurs locaux relaient les efforts de l'État qui visent à maintenir une fragmentation sociale selon des clivages communautaires et lignagers afin de résister à la formation d'identités politiques transversales qui mettraient en danger sa stabilité. La modernité politique et économique n'en engendre pas moins un système de relations multiples entre chrétiens et musulmans que l'on peut repérer à travers les alliances politiques lors d'épisodes électoraux, dans les mouvements associatifs, dans les partenariats économiques, dans les partis politiques ou lors d'épisodes de conflit aigus tels celui de Septembre noir. En parallèle, les logiques tribales continuent à ordonner conflit et coopération entre groupes de religions différentes qui se définissent d'abord selon leur affiliation lignagère. C'est le cas, en particulier, dans les domaines de l'économie agricole et pastorale traditionnelle, dans les épisodes de règlement de conflits de sang ou d'honneur où prévaut encore le droit coutumier, parfois à l'encontre des prescription du droit musulman. La fragmentation des chrétiens en groupes lignagers est ainsi préservée sans que ne s'effectue une communautarisation incluant une dimension politique. De même, les valeurs qui permettent aux chrétiens de participer pleinement à l'échange social, telles l'honneur individuel ou collectif, le prestige familial, la limitation de l'autonomie des femmes, ne sont pas menacées par l'imposition de normes islamiques. A partir des années 1970, la polarisation de la population du royaume hachémite entre Jordaniens 'de souche' et Jordaniens 'd'origine palestinienne' amène un processus de différenciation identitaire dans lequel l'organisation tribale en vient à symboliser l'identité jordanienne. Dans le même temps, les islamistes deviennent la principale force d'opposition que le régime tente d'endiguer en réaffirmant son propre caractère musulman et en islamisant de nouveaux espaces de la vie publique. Ces changements de paradigmes de la société politique jordanienne touchent Madaba, ville mixte où cohabitent Jordaniens des tribus et Palestiniens réfugiés, chrétiens et musulmans. De plus, les équilibres démographiques et politiques de la ville penchent de plus en plus en faveur des musulmans. Les chrétiens, autrefois majoritaires, entreprennent alors de défendre leur position de prééminence dans la ville. Les stratégies qu'ils mettent en place pour combattre une double logique de minorisation (en tant que chrétiens et Jordaniens 'de souche') font l'objet de la dernière partie de ce travail. On montre tout d'abord comment les chrétiens résistent sur le terrain à un recul de la neutralité religieuse de l'espace public et à leur mise en minorité démographique et politique (conseil municipal) dans l'agglomération et comment ils se redéploient dans l'espace urbain, créent des réseaux de soutien financier avec les immigrés, amorcent un rapprochement entre Églises, compensent dans le champ politique national la perte de leur hégémonie locale. Dans un second temps, on se penche sur la littérature d'histoire locale que produisent les chrétiens de Madaba afin d'analyser comment ces derniers, en reformulant leur histoire ancienne et récente, se construisent à la fois des identités confessionnelles, ethniques et lignagères et comment elles sont rendues compatibles afin de lutter contre une marginalisation symbolique. Le dernier chapitre se penche sur les élections législatives de 1997 afin d'illustrer la manière dont les chrétiens utilisent leurs imaginaires identitaires comme vecteurs de mobilisation politique à l'occasion des élections législatives, nouvelle arène de compétition depuis la libéralisation de la vie politique intervenue en 1989. Malgré l'existence d'un siège chrétien réservé pour la circonscription de Madaba, ce n'est pas la mobilisation communautaire qui apparaît comme efficace mais bien plutôt le discours des solidarités tribales, éventuellement (mais non nécessairement) en conjonction avec l'appartenance partisane ou confessionnelle. On peut alors avancer que les chrétiens participent pleinement aux dynamiques de la société dans son ensemble. Tout au long de la période étudiée, la parenté joue un rôle central comme vecteur essentiel de l'identification des groupes, que ceux ci soient dans un espace rural ou urbain. Les chrétiens de Madaba mobilisent les mêmes ressources symboliques que les autres groupes avec lesquels ils sont en contact. Comme l'ensemble de la société, les chrétiens participent à une multitude d'échanges et d'interactions et se positionnent en fonction de ces interactions. Au-delà de l'étude de cas qui s'ancre dans une ville moyenne de la Jordanie centrale, ce travail s'interroge en conclusion sur le système politique jordanien et sur les modes de légitimation de sa monarchie. Les analyses en termes de construction nationale sont critiquées, le terme de 'minorité' est mis en question tout comme le présupposé classique d'une imbrication nécessairement étroite du religieux et du politique dans les pays dits, ou qui se disent, musulmans.