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La question des soins ordonnés par la justice fait débat chez les psychologues et les médecins amenés à recevoir des patients sortant de prison. Elle soulève des interrogations quant à la validité et à l'efficacité de ce type de prise en charge qui ne suppose pas le consentement du sujet traité. Quels sont les effets sur le transfert ? La logique du jugement s'accorde-t-elle à celle du soin ? Nous explorerons ces questions au travers d'une vignette clinique.

Comment le temps technique rencontre-t-il le temps médical, et notamment cette somme obscure d'actes et d'attitudes que résume la notion de « soin » ? Et comment cette notion, à son tour, sous le terme anglais de care , a-t-elle débordé ce contexte pour instituer un « paradigme » majeur des sciences sociales ? Philosophe du soin, Frédéric Worms précise ici quelques enjeux et difficultés de cette approche transdisciplinaire.

Résumé Il y a deux sortes de soins, le soin « portage » global, celui qui porte attention à la globalité du sujet, et le soin psychique. Ce dernier ne prend son sens que parce qu'il y a le soin global. Prendre soin d'un enfant en institution, c'est porter une attention particulière à un sujet, qui le contienne, le porte, l'étaye. C'est l'accueillir dans un espace et un temps afin de lui permettre d'y occuper une place où la souffrance ne le submerge pas. Le soin psychique répond à une demande d'écoute et de travail psychique dans un cadre, espace-temps régulier centré sur la dynamique du sujet.

Les migrantes du pays réputé le plus pauvre du monde suppléent de plus en plus aux failles du soin dans l'hémisphère nord. Une voie « toute tracée » vers la domesticité, conséquence de la mondialisation et d'une cynique logique d'import-export.

zLe bénévolat s'inscrit et se définit dans un esprit de solidarité. Il exige un engagement de la discrétion, le respect du malade et de ses proches, l'observation du secret professionnel, de l'empathie, de l'écoute, une capacité de travail en équipe. L'auteur aborde la formation des bénévoles et le rapport avec les professionnels.

En France, la question du non-recours apparaît particulièrement dans le domaine des soins. Un consensus s'esquisse autour de la nécessaire prise en compte des populations davantage « éloignées » du système de santé et qui n'expriment pas de demande de soins, à savoir les populations qualifiées de précaires. Toutefois, ce consensus n'est qu'apparent étant donné que cette problématique du non-recours aux soins émerge avec des significations différentes. Elle témoigne à la fois des préoccupations pour un droit aux soins effectif et de la montée des appels aux devoirs de soins. En cela, elle dessine un rapport renouvelé à l'individu, mis sous responsabilités.