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Cet article propose de discuter, à partir de la muséologie sociale, comment les actrices et les acteurs sociaux s'organisent pour revendiquer le droit à la mémoire des populations subalternisées. Dans un premier temps, nous analysons l'émergence du champ disciplinaire reconnu comme la « muséologie sociale » à partir de son projet en Europe et aux Amériques, notamment au Brésil. Il s'agit d'interroger dans quelle mesure la muséologie sociale se présente comme une méthodologie de rupture avec les paradigmes eurocentrés, colonialistes, hiérarchiques, pour proposer un autre « droit à la mémoire et à la culture » populaire, horizontal et, d'une certaine manière, décolonial ou contre-colonial. Dans un deuxième temps, nous présentons trois projets de musées sociaux au Brésil, qui ont vu le jour dans différentes villes et qui correspondent à différentes attentes : le cas d'un collectif de musées « communautaires » de l'État du Céara, dans le Nord-est du Brésil ; le cas du musée MUQUIFU (Musée des Quilombos et des Favelas Urbains), fondé en 2012 et situé à l'entrée de la Villa de l'Estrela (Aglomerado Santa Lúcia) à Belo Horizonte ; puis, nous analysons le combat mené pour le projet de « Musée Marin João Cândido », toujours en cours à São João de Meriti, banlieue populaire de Rio de Janeiro. Dans ces trois dynamiques, les actrices et les acteurs sociaux sont en étroite relation avec les pouvoirs publics, et utilisent leur potentiel de résistance comme argument politique.muséologie sociale, Brésil, mémoire, contre-mémoire, mots et objets déclencheurs

RésuméCet article applique à la Grèce antique une approche développée par Pierre Rosanvallon : l'intégration des textes philosophiques aux documents du quotidien pour mieux saisir la compréhension qu'une société a de sa vie politique. Ici, cela nécessite de se concentrer sur les sources plus pragmatiques que sont les inscriptions des villes, notamment celles portant sur les décisions civiques. Nous nous penchons sur l'évolution des idées sur la nature de la vie politique et privée, et surtout sur l'espace qui les sépare. Avec une influence considérable, les démocrates et les philosophes de l'Athènes classique ont eu tendance à insister sur une distinction binaire nette entre vie publique/politique et vie privée, laissant peu de place à la notion d'un troisième espace intermédiaire de la vie de la polis, semblable à une « sphère sociale » ou à une « société civile ». Ce modèle est resté dominant pendant les périodes hellénistique et romaine, mais, surtout après 150 av. J.-C. environ, certains citoyens et intellectuels grecs ont développé, principalement dans les inscriptions, une notion beaucoup plus explicite, complexe et subtile de « vie sociale », entre la politique et la vie privée. L'article s'interroge finalement sur ce que les différents concepts antiques discutés peuvent apporter aux débats historiographiques actuels sur la nature de la cité grecque après 150 av. J.-C., en particulier sur la manière de dépasser l'image traditionnelle de la « dépolitisation », et remet également en question le récit orthodoxe du développement des idées du « social » sur plusieurs siècles jusqu'à aujourd'hui.

Dans Requiem pour un père. Roppongi , Josef Winkler dit adieu à son vieux père depuis Roppongi, un quartier de Tokyo. Le père apparaît à l'écrivain dans la figure d'un héron qui se pose dans un jardin japonais. Un certain apaisement s'exprime dans cette représentation. Cette absence du fils à l'enterrement apparaît à la fois comme la réalisation d'une malédiction du père qui ne souhaitait pas que son fils soit présent à son enterrement, et comme un soulagement pour le narrateur. Des extraits de la Chanson de Narayama accompagnent cet adieu au père. Cette nouvelle japonaise met en scène une coutume qui veut que les vieux à soixante-dix ans quittent le village et aillent mourir au sommet de la montagne, portés par leur fils. Cette histoire qui est citée, par sa violence, semble contredire l'apaisement exprimé par cette image du héron. La nouvelle de Winkler nous fait aussi voyager en Inde, à Varanasi, ville sacrée de l'hindouisme et il décrit les rites de crémation. Ainsi Winkler confronte différentes cultures et différents rituels autour de la mort. Mais si Winkler nous fait voyager en Inde et au Japon, c'est toujours pour mieux revenir en Autriche, dans sa région de Carinthie et dans son village de Kamering. La haine pour le père est transposée sur la nouvelle génération, en particulier vers son frère, Bruno Miklau, héritier de la ferme paternelle. Face à ce nouveau patriarche, Winkler se met en scène comme écrivain reconnu et comme père de famille.

Basé sur une enquête ethnographique et archivistique menée sur une commune d'Île-de-France, cet article s'intéresse aux liens entre deux domaines de l'action municipale envers des populations émigrées et d'enfants d'immigrés : la sécurité d'un quartier de grands ensembles et le développement des pays d'origine de certains de ses habitants. La rencontre de ces deux secteurs d'intervention, qui montre l'existence de connexions entre des politiques répressives et des politiques sociales, est restituée à travers l'analyse de la circulation des discours, des dispositifs et des réseaux d'acteurs qui leur sont respectivement associés. Ces deux secteurs ont procédé chacun à un traitement ethnicisé de certains problèmes – au sens où ceux-ci ont été appréhendés au prisme de l'origine géographique ou culturelle des populations du quartier – et se sont appuyés sur la mobilisation de membres de groupes minoritaires subsahariens comme partenaires des politiques publiques. Les liens que les émigrés entretiennent entre pairs, ainsi qu'avec leur pays d'origine, ont ainsi fait l'objet de différents usages institutionnels : la réalisation de « projets de développement » devenant peu à peu une occasion d'encourager un encadrement renouvelé de certains jeunes, identifiés comme des délinquants potentiels, par des émigrés hommes et adultes du quartier. Pour en rendre compte, l'article revient sur l'apparition des politiques de la ville et sur le renforcement d'un agenda sécuritaire. Il présente les transformations des politiques municipales de développement, en lien avec les changements des projets migratoires en provenance de la vallée du fleuve Sénégal depuis les années 1970, et il analyse la structuration interne des réseaux communautaires.

I kjølvannet av terrorangrepene 11. september utviklet det seg et partnerskap mellom USA og Putins Russland. I dag synes det selvfølgelig at partnerskapet ikke ville vare. Men hvorfor sprakk det egentlig? Russland forkaster partnerskapet fordi det ikke møter Kremls forventninger om gjensidighet. Dessuten har Russland en helt annen oppfatning av hva årsakene til internasjonal terrorisme er og hvordan krigen mot terror skal utkjempes. Russlands gjenreisning under Putin er en underliggende faktor og innebærer at terrortrusselen etter hvert underordnes den mer tradisjonelle frykten for amerikansk militærmakt og dominans. Selv om en felles kamp mot terror stadig foreslås som bindemiddel for dårlige relasjoner, kan det neppe fungere som det i dagens nye kalde krig.
Abstract in English:The Unsustainable Russia-US Partnership in the War on TerrorRussia and the USA forged a strategic partnership following the 9/11 terrorist attacks. Today it seems obvious that such a partnership would not last. But why did it break? The article argues that the Kremlin leaves the partnership because its expectations of mutuality were not met. Russia also fundamentally disagreed with the USA on the sources of international terrorism and how best to conduct GWOT. Russia's revival under Putin's leadership is an underlying cause and implies that the terrorist threat is overshadowed be the traditional fear of NATO and US dominance. Albeit still figuring among the issue-areas suggested for US-Russian collaboration, the common fight against international terrorism will not function as a vehicle for rapprochement in the current cold war climate.

International audience ; Tandis que la pandémie de coronavirus perdure, la crise semble nouvelle et d'une ampleur jamais égalée. Sa gestion – caractérisée par l'arrêt brutal des activités de production et d'acheminement, la fermeture des frontières nationales, l'interruption du trafic aérien et le confinement de milliards de personnes – est effectivement une première dans l'histoire de l'humanité. Les questionnements eschatologiques qui surgissent actuellement reviennent de façon cyclique. De nos jours, aux catastrophes climatiques et environnementales, se surimpose une angoisse sanitaire ; les discours sur la nécessité de revenir à des modes de consommation et de production plus traditionnels se multiplient, des politiques comme des chercheurs en appelant à un retour au local. Là encore, ces propositions évoquent les réflexions passées.De fait, la crise sanitaire interroge la capacité des systèmes de production, notamment agricoles et industriels, à faire face à des catastrophes. Les mesures de protection mises en place à l'échelon étatique incitent à un retour au local. Dans une perspective résiliente, nous développerons un exemple d'agriculture urbaine, au travers du jardin collectif mis en place par les étudiants de la résidence universitaire de Polynésie française. Cette parcelle de nature en ville apparaît comme une réponse à l'augmentation des prix constatée depuis le début de la crise sanitaire. Après quelques mois, les étudiants, isolés et éloignés de leurs familles, constatent en outre que le travail de la terre crée du lien social dans la résidence. Il améliore leur cadre de vie et leur offre une occupation vécue comme apaisante, que certains relient à leur identité polynésienne, en invoquant la pratique du fa'a'apu.

International audience ; Tandis que la pandémie de coronavirus perdure, la crise semble nouvelle et d'une ampleur jamais égalée. Sa gestion – caractérisée par l'arrêt brutal des activités de production et d'acheminement, la fermeture des frontières nationales, l'interruption du trafic aérien et le confinement de milliards de personnes – est effectivement une première dans l'histoire de l'humanité. Les questionnements eschatologiques qui surgissent actuellement reviennent de façon cyclique. De nos jours, aux catastrophes climatiques et environnementales, se surimpose une angoisse sanitaire ; les discours sur la nécessité de revenir à des modes de consommation et de production plus traditionnels se multiplient, des politiques comme des chercheurs en appelant à un retour au local. Là encore, ces propositions évoquent les réflexions passées.De fait, la crise sanitaire interroge la capacité des systèmes de production, notamment agricoles et industriels, à faire face à des catastrophes. Les mesures de protection mises en place à l'échelon étatique incitent à un retour au local. Dans une perspective résiliente, nous développerons un exemple d'agriculture urbaine, au travers du jardin collectif mis en place par les étudiants de la résidence universitaire de Polynésie française. Cette parcelle de nature en ville apparaît comme une réponse à l'augmentation des prix constatée depuis le début de la crise sanitaire. Après quelques mois, les étudiants, isolés et éloignés de leurs familles, constatent en outre que le travail de la terre crée du lien social dans la résidence. Il améliore leur cadre de vie et leur offre une occupation vécue comme apaisante, que certains relient à leur identité polynésienne, en invoquant la pratique du fa'a'apu.

International audience ; Tandis que la pandémie de coronavirus perdure, la crise semble nouvelle et d'une ampleur jamais égalée. Sa gestion – caractérisée par l'arrêt brutal des activités de production et d'acheminement, la fermeture des frontières nationales, l'interruption du trafic aérien et le confinement de milliards de personnes – est effectivement une première dans l'histoire de l'humanité. Les questionnements eschatologiques qui surgissent actuellement reviennent de façon cyclique. De nos jours, aux catastrophes climatiques et environnementales, se surimpose une angoisse sanitaire ; les discours sur la nécessité de revenir à des modes de consommation et de production plus traditionnels se multiplient, des politiques comme des chercheurs en appelant à un retour au local. Là encore, ces propositions évoquent les réflexions passées.De fait, la crise sanitaire interroge la capacité des systèmes de production, notamment agricoles et industriels, à faire face à des catastrophes. Les mesures de protection mises en place à l'échelon étatique incitent à un retour au local. Dans une perspective résiliente, nous développerons un exemple d'agriculture urbaine, au travers du jardin collectif mis en place par les étudiants de la résidence universitaire de Polynésie française. Cette parcelle de nature en ville apparaît comme une réponse à l'augmentation des prix constatée depuis le début de la crise sanitaire. Après quelques mois, les étudiants, isolés et éloignés de leurs familles, constatent en outre que le travail de la terre crée du lien social dans la résidence. Il améliore leur cadre de vie et leur offre une occupation vécue comme apaisante, que certains relient à leur identité polynésienne, en invoquant la pratique du fa'a'apu.

International audience ; Tandis que la pandémie de coronavirus perdure, la crise semble nouvelle et d'une ampleur jamais égalée. Sa gestion – caractérisée par l'arrêt brutal des activités de production et d'acheminement, la fermeture des frontières nationales, l'interruption du trafic aérien et le confinement de milliards de personnes – est effectivement une première dans l'histoire de l'humanité. Les questionnements eschatologiques qui surgissent actuellement reviennent de façon cyclique. De nos jours, aux catastrophes climatiques et environnementales, se surimpose une angoisse sanitaire ; les discours sur la nécessité de revenir à des modes de consommation et de production plus traditionnels se multiplient, des politiques comme des chercheurs en appelant à un retour au local. Là encore, ces propositions évoquent les réflexions passées.De fait, la crise sanitaire interroge la capacité des systèmes de production, notamment agricoles et industriels, à faire face à des catastrophes. Les mesures de protection mises en place à l'échelon étatique incitent à un retour au local. Dans une perspective résiliente, nous développerons un exemple d'agriculture urbaine, au travers du jardin collectif mis en place par les étudiants de la résidence universitaire de Polynésie française. Cette parcelle de nature en ville apparaît comme une réponse à l'augmentation des prix constatée depuis le début de la crise sanitaire. Après quelques mois, les étudiants, isolés et éloignés de leurs familles, constatent en outre que le travail de la terre crée du lien social dans la résidence. Il améliore leur cadre de vie et leur offre une occupation vécue comme apaisante, que certains relient à leur identité polynésienne, en invoquant la pratique du fa'a'apu.

La réalisation de ce mémoire s'inscrit dans un contexte de confinement lié à un état d'urgence sanitaire qui aura duré du 17 mars 2020 au 11 mai 2020. Confinés à neufs dans une maison de campagne, un groupe d'individus sera au centre d'une étude employant l'observation participante comme méthodologie. Une des hypothèses de départ est de dire que la pratique individuelle des espaces de l'habitat, est impactée par une pratique collective des mêmes espaces. Il s'agit donc de questionner la place de l'individu au sein d'un collectif conditionné par les mesures de l'état d'urgence sanitaire, qui se caractérise par : une réduction des flux entre l'intérieur et l'extérieur de l'habitat, une occupation des lieux permanente, et une perspective de projection à court terme. On utilisera comme problématique la question suivante : quels sont les mécanismes d'usage collectif de l'espace domestique en contexte de confinement ? L'étude s'articule autour de 4 axes qui traitent de l'importance de demeurer, de la construction historique et politique de l'espace domestique, de l'appropriation dans l'acte d'habiter le chez-soi, et enfin des mécanismes pour repenser l'habiter en confinement. Ce dernier axe permet l'exploration de différents thèmes caractéristiques de l'expérience de cohabitation ici explorée, à savoir la notion d'habitat en ville ou à la campagne, le travail et son usage, l'organisation collective, le rapport à l'aménagement des espaces, et les espaces à soi. Seront abordés ici les notions d'habiter, du privé, du commun, de l'intimité, de l'appropriation, du demeurer, du vivre ensemble, de l'espace domestique.

La place Baquedano est au cœur des événements politiques, sociaux et culturels qui se déroulent depuis octobre 2019 à Santiago, dans le contexte de l'explosion sociale au Chili. Nous voulons situer le lieu géographiquement et aborder son histoire et celle de son monument central éponyme, qui est liée à celle de la ville et du pays. Cette place, également appelée place d'Italie, sera rebaptisée place de la Dignité par les manifestants. Nous tenterons d'adopter une perspective culturaliste pour traiter les manifestations et expressions dans cet espace public et dans la rue, qui ont été d'une ampleur et d'une créativité sans précédent. La crise a donné lieu à un moment politique de premier ordre dans l'histoire du Chili : la rédaction d'une nouvelle Constitution pour enfin remplacer le texte constitutionnel promulgué par la dictature militaire en 1980. Nous approfondirons les causes de l'explosion, notamment les inégalités, ainsi que la composante ethnique, et les conséquences de cette période historique, y compris d'une perspective constitutionnelle. Nous nous arrêterons ensuite sur certains concepts qui découlent de ces thèmes, d'abord l'idée d'espace public, en considérant la qualité de la place, et cette idée nous conduira à sa relation avec l'habiter ; le principe de dignité en tant que revendication centrale du mouvement social, qui est liée à la notion d'identités culturelles. Enfin, nous reviendrons sur la place et son monument pour explorer la dimension symbolique du conflit et les images et l'art que la révolte laisse.

International audience ; Tandis que la pandémie de coronavirus perdure, la crise semble nouvelle et d'une ampleur jamais égalée. Sa gestion – caractérisée par l'arrêt brutal des activités de production et d'acheminement, la fermeture des frontières nationales, l'interruption du trafic aérien et le confinement de milliards de personnes – est effectivement une première dans l'histoire de l'humanité. Les questionnements eschatologiques qui surgissent actuellement reviennent de façon cyclique. De nos jours, aux catastrophes climatiques et environnementales, se surimpose une angoisse sanitaire ; les discours sur la nécessité de revenir à des modes de consommation et de production plus traditionnels se multiplient, des politiques comme des chercheurs en appelant à un retour au local. Là encore, ces propositions évoquent les réflexions passées.De fait, la crise sanitaire interroge la capacité des systèmes de production, notamment agricoles et industriels, à faire face à des catastrophes. Les mesures de protection mises en place à l'échelon étatique incitent à un retour au local. Dans une perspective résiliente, nous développerons un exemple d'agriculture urbaine, au travers du jardin collectif mis en place par les étudiants de la résidence universitaire de Polynésie française. Cette parcelle de nature en ville apparaît comme une réponse à l'augmentation des prix constatée depuis le début de la crise sanitaire. Après quelques mois, les étudiants, isolés et éloignés de leurs familles, constatent en outre que le travail de la terre crée du lien social dans la résidence. Il améliore leur cadre de vie et leur offre une occupation vécue comme apaisante, que certains relient à leur identité polynésienne, en invoquant la pratique du fa'a'apu.

International audience ; Tandis que la pandémie de coronavirus perdure, la crise semble nouvelle et d'une ampleur jamais égalée. Sa gestion – caractérisée par l'arrêt brutal des activités de production et d'acheminement, la fermeture des frontières nationales, l'interruption du trafic aérien et le confinement de milliards de personnes – est effectivement une première dans l'histoire de l'humanité. Les questionnements eschatologiques qui surgissent actuellement reviennent de façon cyclique. De nos jours, aux catastrophes climatiques et environnementales, se surimpose une angoisse sanitaire ; les discours sur la nécessité de revenir à des modes de consommation et de production plus traditionnels se multiplient, des politiques comme des chercheurs en appelant à un retour au local. Là encore, ces propositions évoquent les réflexions passées.De fait, la crise sanitaire interroge la capacité des systèmes de production, notamment agricoles et industriels, à faire face à des catastrophes. Les mesures de protection mises en place à l'échelon étatique incitent à un retour au local. Dans une perspective résiliente, nous développerons un exemple d'agriculture urbaine, au travers du jardin collectif mis en place par les étudiants de la résidence universitaire de Polynésie française. Cette parcelle de nature en ville apparaît comme une réponse à l'augmentation des prix constatée depuis le début de la crise sanitaire. Après quelques mois, les étudiants, isolés et éloignés de leurs familles, constatent en outre que le travail de la terre crée du lien social dans la résidence. Il améliore leur cadre de vie et leur offre une occupation vécue comme apaisante, que certains relient à leur identité polynésienne, en invoquant la pratique du fa'a'apu.

La place Baquedano est au cœur des événements politiques, sociaux et culturels qui se déroulent depuis octobre 2019 à Santiago, dans le contexte de l'explosion sociale au Chili. Nous voulons situer le lieu géographiquement et aborder son histoire et celle de son monument central éponyme, qui est liée à celle de la ville et du pays. Cette place, également appelée place d'Italie, sera rebaptisée place de la Dignité par les manifestants. Nous tenterons d'adopter une perspective culturaliste pour traiter les manifestations et expressions dans cet espace public et dans la rue, qui ont été d'une ampleur et d'une créativité sans précédent. La crise a donné lieu à un moment politique de premier ordre dans l'histoire du Chili : la rédaction d'une nouvelle Constitution pour enfin remplacer le texte constitutionnel promulgué par la dictature militaire en 1980. Nous approfondirons les causes de l'explosion, notamment les inégalités, ainsi que la composante ethnique, et les conséquences de cette période historique, y compris d'une perspective constitutionnelle. Nous nous arrêterons ensuite sur certains concepts qui découlent de ces thèmes, d'abord l'idée d'espace public, en considérant la qualité de la place, et cette idée nous conduira à sa relation avec l'habiter ; le principe de dignité en tant que revendication centrale du mouvement social, qui est liée à la notion d'identités culturelles. Enfin, nous reviendrons sur la place et son monument pour explorer la dimension symbolique du conflit et les images et l'art que la révolte laisse.

La réalisation de ce mémoire s'inscrit dans un contexte de confinement lié à un état d'urgence sanitaire qui aura duré du 17 mars 2020 au 11 mai 2020. Confinés à neufs dans une maison de campagne, un groupe d'individus sera au centre d'une étude employant l'observation participante comme méthodologie. Une des hypothèses de départ est de dire que la pratique individuelle des espaces de l'habitat, est impactée par une pratique collective des mêmes espaces. Il s'agit donc de questionner la place de l'individu au sein d'un collectif conditionné par les mesures de l'état d'urgence sanitaire, qui se caractérise par : une réduction des flux entre l'intérieur et l'extérieur de l'habitat, une occupation des lieux permanente, et une perspective de projection à court terme. On utilisera comme problématique la question suivante : quels sont les mécanismes d'usage collectif de l'espace domestique en contexte de confinement ? L'étude s'articule autour de 4 axes qui traitent de l'importance de demeurer, de la construction historique et politique de l'espace domestique, de l'appropriation dans l'acte d'habiter le chez-soi, et enfin des mécanismes pour repenser l'habiter en confinement. Ce dernier axe permet l'exploration de différents thèmes caractéristiques de l'expérience de cohabitation ici explorée, à savoir la notion d'habitat en ville ou à la campagne, le travail et son usage, l'organisation collective, le rapport à l'aménagement des espaces, et les espaces à soi. Seront abordés ici les notions d'habiter, du privé, du commun, de l'intimité, de l'appropriation, du demeurer, du vivre ensemble, de l'espace domestique.