Poussière, ô poussière!: la cité-état sama du pays dogon, Mali
In: Mémoires de la Société d'ethnologie 6
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In: Mémoires de la Société d'ethnologie 6
In: Afrique contemporaine: la revue de l'Afrique et du développement, Band 276, Heft 2, S. 221-244
ISSN: 1782-138X
Le texte confronte le paradigme des « droits humains pour la sécurité des populations » à une dimension peu invoquée du conflit hybride qui s'est développé au centre du Mali depuis 2015 : l'esclavage et plus largement les rapports de domination historiquement constitués. Les ressorts de ce conflit passent par un retour sur les djihads des XVIII e et XIX e siècles portés par des communautés peules marginalisées, à l'issue desquels une série d'États islamiques ont été mis en place, assortis d'une économie esclavagiste fondée sur une distinction interne entre maîtres et esclaves. Finalement, le conflit articule un continuum contemporain : démocratisation politique, décentralisation économique et « fonciarisation » des terres ; à un continuum historique : domination sociale, concussion économique et émancipation par le djihad.
Through the notion of "religious public sphere", PUBLISLAM project aimed at identifying the political work of Islam in Senegal, Mali, Burkina Faso, Niger and Ivory Coast by adopting a new approach, in this particular case by the public sphere. In these five countries, where the political analysts rightly described a release of politics by societies, PUBLISLAM project identifies a phenomenon of re-politicization by transfer towards the religious sphere. Actually, if the notion of "religious public sphere" which we had required aimed initially at qualifying the new places of visibility of Islam and describing its social and cultural activity within the national public spheres, our results tend to show that it is the nature of the public sphere itself that is questioned by Islam, without ending in a political Islam or an Islamization of politics.The political work of Islam in West Africa depends on the social dynamics of the re-Islamization, civic engagement and new nationalism which is conjugated with a double perspective of reaffirmation par le bas of African values and contesting of the personal uses of the State. But at the same time, because it is based on a certain bankruptcy of the model of the Nation-State and a denial of the politics as a mode of action, the re-politicization by transfer is defined in terms of "populist reason". If the political class and a large part of the social elites still conceive this populism like a vote-catching or clientelist practises, for societies, it consists rather in (re)making of the people to rethink both the State and the Nation. It is this populist reason which puts all the political dimension of the work of the Islam in the West-African public spheres, a religious populism thus, which expects new approaches of politics in Africa and beyond.To obtain these results, we set up a device of research based on three prospective thematic axes: Senegal, towards a brotherhood nation?; Mali, Niger: the re-Islamization as a resource of the nation?; Citizen and religious stakes: the issue of the Muslim citizenship in the Burkina Faso and Ivory Coast. Five research teams were constituted to account each of the countries of the study. 40 months of field studies were cumulated by mobilizing in fine 23 researchers, 11 of from originated from the African countries studied as well as from Gabon. At the same time, we organized a device of collegiality with the aim of integrating the works of a team disseminated between Africa, Europe and Canada: 4 seminars at Bamako, Ouagadougou, Niamey and Paris cumulating 27 sessions; 2 workshops in Paris in 2009 and 2010; 1 mid-term international symposium in Bamako in January 2010 involving 66 participants; 1 end-term international workshop in Paris in March 2012 involving 42 participants; 1 Website, publislam.net. We shall also indicate the support of young researchers who were integrated into the project, in this case 3 PhD students and 2 post-doctoral researchers.From this device, the PUBLISLAM members presented 78 papers (47 in international congresses, symposiums and workshops; 25 in seminars; 6 in workshops). A large part of these presentations succeeded in 87 scientific publications (48 articles in refereed journals; 25 book chapters; 10 edited books or journal issues; 4 books; 1 higher PhD ("thèse d'État")Finally, beyond the scattering of our results in the international scientific community, PUBLISLAM has generated: 1 Franco-Malian Project MAEE/IRD/ISH, Patrimonialization and memorial strategies of the religious sphere in Mali (2010-2013); 1 Young Researchers Project, ANR PRIVEREL – Religious private sphere: Individuals, ordinary experiences and religious dynamics in West-Africa (2012-2015); the project preparation of a research unit in HSS at the University of Bamako involving Mali, Senegal, Burkina Faso, Ivory Coast and France. ; À travers la notion d'« espace public religieux », l'objectif de PUBLISLAM visait à identifier le travail politique de l'islam au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso, au Niger et en Côte d'Ivoire en adoptant une approche inédite, en l'occurrence par l'espace public. Dans ces cinq pays, où les politologues ont décrit à juste titre une sortie du politique des sociétés, le projet PUBLISLAM relève un phénomène de repolitisation par transfert vers la sphère religieuse. De fait, si la notion d'« espace public religieux » que nous avions requise visait initialement à qualifier les nouveaux lieux de visibilité de l'islam et décrire son activité sociale et culturelle au sein des espaces publics nationaux, les résultats tendent à montrer que c'est la nature même de l'espace public qui est reposée par l'islam, sans pour autant aboutir à un islam politique ou à une islamisation du politique.Le travail politique de l'islam en Afrique de l'ouest tient aux dynamiques sociales de la réislamisation, de l'engagement citoyen et d'un nouveau nationalisme qui se conjuguent dans une double perspective de réaffirmation par le bas des valeurs africaines et de contestation des usages personnels de l'État. Mais dans le même temps, parce qu'elle s'appuie sur une certaine faillite du modèle de l'État-nation et se nourrit d'un déni du politique comme mode d'action sur la cité, la repolitisation par transfert prend effet à travers une « raison populiste ». Si la classe politique et une majeure partie des élites sociales continuent à concevoir ce populisme dans sa version électoraliste ou clientéliste, pour les sociétés, il consiste plutôt à (re)faire du peuple pour repenser à la fois l'État et la nation. C'est cette raison populiste qui pose toute la dimension politique du travail de l'islam dans les espaces publics ouest-africains, un populisme religieux donc, qui augure de nouvelles approches du politique en Afrique et au-delà.Pour aboutir à ces résultats, nous avons mis en place un dispositif de recherche qui reposait sur trois grands axes thématiques prospectifs : 1/ Sénégal : vers une nation confrérique ? ; 2/ Mali, Niger : la réislamisation comme ressource de la nation ? ; 3/ Enjeux citoyens et enjeux religieux : la question de la citoyenneté musulmane au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire. Cinq équipes de recherche ont été constituées pour appréhender chacun des pays de l'étude. Elles ont réalisé 40 mois d'enquêtes de terrain cumulées en mobilisant in fine 23 chercheurs, dont 11 issus des cinq pays africains étudiés ainsi que du Gabon. Parallèlement, nous avons organisé un dispositif de collégialité dans le but d'intégrer les travaux d'une équipe partagée entre l'Afrique, l'Europe et le Canada : 4 Séminaires à Bamako, Ouagadougou, Niamey et Paris qui ont cumulé 27 séances de travail ; 2 Journées d'études à Paris en 2009 et 2010 ; 1 Colloque International à mi-parcours, qui s'est tenu à Bamako en janvier 2010 et auquel ont participé 66 chercheurs ; 1 Workshop International de clôture à Paris en mars 2012, auquel ont participé 42 chercheurs ; 1 site Internet intitulé publislam.net. On signalera également le soutien à des jeunes chercheurs qui ont été intégrés au projet, soit 3 doctorants et 2 post-doctorants sous contrat.A partir de ce dispositif, les membres de PUBLISLAM ont présenté 78 communications, soit 47 dans des congrès, colloques et workshops internationaux, 25 dans des séminaires et 6 dans des Journées d'études. Une large partie de ces communications ont abouti à la production de 87 publications, soit 48 articles de revue avec CL, 25 chapitres d'ouvrage, 10 directions d'ouvrage ou de numéro de revue et 4 ouvrages, auxquels ont doit ajouter la soutenance d'une thèse d'État.Enfin, au-delà de la dissémination de nos résultats dans la communauté scientifique internationale, PUBLISLAM a généré : 1/ un projet franco-malien MAEE/IRD/ISH intitulé Patrimonialisation et stratégies mémorielles du religieux au Mali (2010-2013) ; 2/ un projet ANR Jeunes chercheurs intitulé PRIVEREL – Espaces privé religieux : individus, expériences ordinaires et dynamiques religieuses en Afrique de l'ouest (2012-2015) ; 3/ la préparation d'un projet de création d'un Laboratoire Mixte de Recherche en SHS à l'université de Bamako, qui implique le Mali, le Sénégal, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et la France.
BASE
Through the notion of "religious public sphere", PUBLISLAM project aimed at identifying the political work of Islam in Senegal, Mali, Burkina Faso, Niger and Ivory Coast by adopting a new approach, in this particular case by the public sphere. In these five countries, where the political analysts rightly described a release of politics by societies, PUBLISLAM project identifies a phenomenon of re-politicization by transfer towards the religious sphere. Actually, if the notion of "religious public sphere" which we had required aimed initially at qualifying the new places of visibility of Islam and describing its social and cultural activity within the national public spheres, our results tend to show that it is the nature of the public sphere itself that is questioned by Islam, without ending in a political Islam or an Islamization of politics.The political work of Islam in West Africa depends on the social dynamics of the re-Islamization, civic engagement and new nationalism which is conjugated with a double perspective of reaffirmation par le bas of African values and contesting of the personal uses of the State. But at the same time, because it is based on a certain bankruptcy of the model of the Nation-State and a denial of the politics as a mode of action, the re-politicization by transfer is defined in terms of "populist reason". If the political class and a large part of the social elites still conceive this populism like a vote-catching or clientelist practises, for societies, it consists rather in (re)making of the people to rethink both the State and the Nation. It is this populist reason which puts all the political dimension of the work of the Islam in the West-African public spheres, a religious populism thus, which expects new approaches of politics in Africa and beyond.To obtain these results, we set up a device of research based on three prospective thematic axes: Senegal, towards a brotherhood nation?; Mali, Niger: the re-Islamization as a resource of the nation?; Citizen and religious stakes: the issue of the Muslim citizenship in the Burkina Faso and Ivory Coast. Five research teams were constituted to account each of the countries of the study. 40 months of field studies were cumulated by mobilizing in fine 23 researchers, 11 of from originated from the African countries studied as well as from Gabon. At the same time, we organized a device of collegiality with the aim of integrating the works of a team disseminated between Africa, Europe and Canada: 4 seminars at Bamako, Ouagadougou, Niamey and Paris cumulating 27 sessions; 2 workshops in Paris in 2009 and 2010; 1 mid-term international symposium in Bamako in January 2010 involving 66 participants; 1 end-term international workshop in Paris in March 2012 involving 42 participants; 1 Website, publislam.net. We shall also indicate the support of young researchers who were integrated into the project, in this case 3 PhD students and 2 post-doctoral researchers.From this device, the PUBLISLAM members presented 78 papers (47 in international congresses, symposiums and workshops; 25 in seminars; 6 in workshops). A large part of these presentations succeeded in 87 scientific publications (48 articles in refereed journals; 25 book chapters; 10 edited books or journal issues; 4 books; 1 higher PhD ("thèse d'État")Finally, beyond the scattering of our results in the international scientific community, PUBLISLAM has generated: 1 Franco-Malian Project MAEE/IRD/ISH, Patrimonialization and memorial strategies of the religious sphere in Mali (2010-2013); 1 Young Researchers Project, ANR PRIVEREL – Religious private sphere: Individuals, ordinary experiences and religious dynamics in West-Africa (2012-2015); the project preparation of a research unit in HSS at the University of Bamako involving Mali, Senegal, Burkina Faso, Ivory Coast and France. ; À travers la notion d'« espace public religieux », l'objectif de PUBLISLAM visait à identifier le travail politique de l'islam au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso, au Niger et en Côte d'Ivoire en adoptant une approche inédite, en l'occurrence par l'espace public. Dans ces cinq pays, où les politologues ont décrit à juste titre une sortie du politique des sociétés, le projet PUBLISLAM relève un phénomène de repolitisation par transfert vers la sphère religieuse. De fait, si la notion d'« espace public religieux » que nous avions requise visait initialement à qualifier les nouveaux lieux de visibilité de l'islam et décrire son activité sociale et culturelle au sein des espaces publics nationaux, les résultats tendent à montrer que c'est la nature même de l'espace public qui est reposée par l'islam, sans pour autant aboutir à un islam politique ou à une islamisation du politique.Le travail politique de l'islam en Afrique de l'ouest tient aux dynamiques sociales de la réislamisation, de l'engagement citoyen et d'un nouveau nationalisme qui se conjuguent dans une double perspective de réaffirmation par le bas des valeurs africaines et de contestation des usages personnels de l'État. Mais dans le même temps, parce qu'elle s'appuie sur une certaine faillite du modèle de l'État-nation et se nourrit d'un déni du politique comme mode d'action sur la cité, la repolitisation par transfert prend effet à travers une « raison populiste ». Si la classe politique et une majeure partie des élites sociales continuent à concevoir ce populisme dans sa version électoraliste ou clientéliste, pour les sociétés, il consiste plutôt à (re)faire du peuple pour repenser à la fois l'État et la nation. C'est cette raison populiste qui pose toute la dimension politique du travail de l'islam dans les espaces publics ouest-africains, un populisme religieux donc, qui augure de nouvelles approches du politique en Afrique et au-delà.Pour aboutir à ces résultats, nous avons mis en place un dispositif de recherche qui reposait sur trois grands axes thématiques prospectifs : 1/ Sénégal : vers une nation confrérique ? ; 2/ Mali, Niger : la réislamisation comme ressource de la nation ? ; 3/ Enjeux citoyens et enjeux religieux : la question de la citoyenneté musulmane au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire. Cinq équipes de recherche ont été constituées pour appréhender chacun des pays de l'étude. Elles ont réalisé 40 mois d'enquêtes de terrain cumulées en mobilisant in fine 23 chercheurs, dont 11 issus des cinq pays africains étudiés ainsi que du Gabon. Parallèlement, nous avons organisé un dispositif de collégialité dans le but d'intégrer les travaux d'une équipe partagée entre l'Afrique, l'Europe et le Canada : 4 Séminaires à Bamako, Ouagadougou, Niamey et Paris qui ont cumulé 27 séances de travail ; 2 Journées d'études à Paris en 2009 et 2010 ; 1 Colloque International à mi-parcours, qui s'est tenu à Bamako en janvier 2010 et auquel ont participé 66 chercheurs ; 1 Workshop International de clôture à Paris en mars 2012, auquel ont participé 42 chercheurs ; 1 site Internet intitulé publislam.net. On signalera également le soutien à des jeunes chercheurs qui ont été intégrés au projet, soit 3 doctorants et 2 post-doctorants sous contrat.A partir de ce dispositif, les membres de PUBLISLAM ont présenté 78 communications, soit 47 dans des congrès, colloques et workshops internationaux, 25 dans des séminaires et 6 dans des Journées d'études. Une large partie de ces communications ont abouti à la production de 87 publications, soit 48 articles de revue avec CL, 25 chapitres d'ouvrage, 10 directions d'ouvrage ou de numéro de revue et 4 ouvrages, auxquels ont doit ajouter la soutenance d'une thèse d'État.Enfin, au-delà de la dissémination de nos résultats dans la communauté scientifique internationale, PUBLISLAM a généré : 1/ un projet franco-malien MAEE/IRD/ISH intitulé Patrimonialisation et stratégies mémorielles du religieux au Mali (2010-2013) ; 2/ un projet ANR Jeunes chercheurs intitulé PRIVEREL – Espaces privé religieux : individus, expériences ordinaires et dynamiques religieuses en Afrique de l'ouest (2012-2015) ; 3/ la préparation d'un projet de création d'un Laboratoire Mixte de Recherche en SHS à l'université de Bamako, qui implique le Mali, le Sénégal, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et la France.
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Through the notion of "religious public sphere", PUBLISLAM project aimed at identifying the political work of Islam in Senegal, Mali, Burkina Faso, Niger and Ivory Coast by adopting a new approach, in this particular case by the public sphere. In these five countries, where the political analysts rightly described a release of politics by societies, PUBLISLAM project identifies a phenomenon of re-politicization by transfer towards the religious sphere. Actually, if the notion of "religious public sphere" which we had required aimed initially at qualifying the new places of visibility of Islam and describing its social and cultural activity within the national public spheres, our results tend to show that it is the nature of the public sphere itself that is questioned by Islam, without ending in a political Islam or an Islamization of politics.The political work of Islam in West Africa depends on the social dynamics of the re-Islamization, civic engagement and new nationalism which is conjugated with a double perspective of reaffirmation par le bas of African values and contesting of the personal uses of the State. But at the same time, because it is based on a certain bankruptcy of the model of the Nation-State and a denial of the politics as a mode of action, the re-politicization by transfer is defined in terms of "populist reason". If the political class and a large part of the social elites still conceive this populism like a vote-catching or clientelist practises, for societies, it consists rather in (re)making of the people to rethink both the State and the Nation. It is this populist reason which puts all the political dimension of the work of the Islam in the West-African public spheres, a religious populism thus, which expects new approaches of politics in Africa and beyond.To obtain these results, we set up a device of research based on three prospective thematic axes: Senegal, towards a brotherhood nation?; Mali, Niger: the re-Islamization as a resource of the nation?; Citizen and religious stakes: ...
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Through the notion of "religious public sphere", PUBLISLAM project aimed at identifying the political work of Islam in Senegal, Mali, Burkina Faso, Niger and Ivory Coast by adopting a new approach, in this particular case by the public sphere. In these five countries, where the political analysts rightly described a release of politics by societies, PUBLISLAM project identifies a phenomenon of re-politicization by transfer towards the religious sphere. Actually, if the notion of "religious public sphere" which we had required aimed initially at qualifying the new places of visibility of Islam and describing its social and cultural activity within the national public spheres, our results tend to show that it is the nature of the public sphere itself that is questioned by Islam, without ending in a political Islam or an Islamization of politics.The political work of Islam in West Africa depends on the social dynamics of the re-Islamization, civic engagement and new nationalism which is conjugated with a double perspective of reaffirmation par le bas of African values and contesting of the personal uses of the State. But at the same time, because it is based on a certain bankruptcy of the model of the Nation-State and a denial of the politics as a mode of action, the re-politicization by transfer is defined in terms of "populist reason". If the political class and a large part of the social elites still conceive this populism like a vote-catching or clientelist practises, for societies, it consists rather in (re)making of the people to rethink both the State and the Nation. It is this populist reason which puts all the political dimension of the work of the Islam in the West-African public spheres, a religious populism thus, which expects new approaches of politics in Africa and beyond.To obtain these results, we set up a device of research based on three prospective thematic axes: Senegal, towards a brotherhood nation?; Mali, Niger: the re-Islamization as a resource of the nation?; Citizen and religious stakes: the issue of the Muslim citizenship in the Burkina Faso and Ivory Coast. Five research teams were constituted to account each of the countries of the study. 40 months of field studies were cumulated by mobilizing in fine 23 researchers, 11 of from originated from the African countries studied as well as from Gabon. At the same time, we organized a device of collegiality with the aim of integrating the works of a team disseminated between Africa, Europe and Canada: 4 seminars at Bamako, Ouagadougou, Niamey and Paris cumulating 27 sessions; 2 workshops in Paris in 2009 and 2010; 1 mid-term international symposium in Bamako in January 2010 involving 66 participants; 1 end-term international workshop in Paris in March 2012 involving 42 participants; 1 Website, publislam.net. We shall also indicate the support of young researchers who were integrated into the project, in this case 3 PhD students and 2 post-doctoral researchers.From this device, the PUBLISLAM members presented 78 papers (47 in international congresses, symposiums and workshops; 25 in seminars; 6 in workshops). A large part of these presentations succeeded in 87 scientific publications (48 articles in refereed journals; 25 book chapters; 10 edited books or journal issues; 4 books; 1 higher PhD ("thèse d'État")Finally, beyond the scattering of our results in the international scientific community, PUBLISLAM has generated: 1 Franco-Malian Project MAEE/IRD/ISH, Patrimonialization and memorial strategies of the religious sphere in Mali (2010-2013); 1 Young Researchers Project, ANR PRIVEREL – Religious private sphere: Individuals, ordinary experiences and religious dynamics in West-Africa (2012-2015); the project preparation of a research unit in HSS at the University of Bamako involving Mali, Senegal, Burkina Faso, Ivory Coast and France. ; À travers la notion d'« espace public religieux », l'objectif de PUBLISLAM visait à identifier le travail politique de l'islam au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso, au Niger et en Côte d'Ivoire en adoptant une approche inédite, en l'occurrence par l'espace public. Dans ces cinq pays, où les politologues ont décrit à juste titre une sortie du politique des sociétés, le projet PUBLISLAM relève un phénomène de repolitisation par transfert vers la sphère religieuse. De fait, si la notion d'« espace public religieux » que nous avions requise visait initialement à qualifier les nouveaux lieux de visibilité de l'islam et décrire son activité sociale et culturelle au sein des espaces publics nationaux, les résultats tendent à montrer que c'est la nature même de l'espace public qui est reposée par l'islam, sans pour autant aboutir à un islam politique ou à une islamisation du politique.Le travail politique de l'islam en Afrique de l'ouest tient aux dynamiques sociales de la réislamisation, de l'engagement citoyen et d'un nouveau nationalisme qui se conjuguent dans une double perspective de réaffirmation par le bas des valeurs africaines et de contestation des usages personnels de l'État. Mais dans le même temps, parce qu'elle s'appuie sur une certaine faillite du modèle de l'État-nation et se nourrit d'un déni du politique comme mode d'action sur la cité, la repolitisation par transfert prend effet à travers une « raison populiste ». Si la classe politique et une majeure partie des élites sociales continuent à concevoir ce populisme dans sa version électoraliste ou clientéliste, pour les sociétés, il consiste plutôt à (re)faire du peuple pour repenser à la fois l'État et la nation. C'est cette raison populiste qui pose toute la dimension politique du travail de l'islam dans les espaces publics ouest-africains, un populisme religieux donc, qui augure de nouvelles approches du politique en Afrique et au-delà.Pour aboutir à ces résultats, nous avons mis en place un dispositif de recherche qui reposait sur trois grands axes thématiques prospectifs : 1/ Sénégal : vers une nation confrérique ? ; 2/ Mali, Niger : la réislamisation comme ressource de la nation ? ; 3/ Enjeux citoyens et enjeux religieux : la question de la citoyenneté musulmane au Burkina Faso et en Côte d'Ivoire. Cinq équipes de recherche ont été constituées pour appréhender chacun des pays de l'étude. Elles ont réalisé 40 mois d'enquêtes de terrain cumulées en mobilisant in fine 23 chercheurs, dont 11 issus des cinq pays africains étudiés ainsi que du Gabon. Parallèlement, nous avons organisé un dispositif de collégialité dans le but d'intégrer les travaux d'une équipe partagée entre l'Afrique, l'Europe et le Canada : 4 Séminaires à Bamako, Ouagadougou, Niamey et Paris qui ont cumulé 27 séances de travail ; 2 Journées d'études à Paris en 2009 et 2010 ; 1 Colloque International à mi-parcours, qui s'est tenu à Bamako en janvier 2010 et auquel ont participé 66 chercheurs ; 1 Workshop International de clôture à Paris en mars 2012, auquel ont participé 42 chercheurs ; 1 site Internet intitulé publislam.net. On signalera également le soutien à des jeunes chercheurs qui ont été intégrés au projet, soit 3 doctorants et 2 post-doctorants sous contrat.A partir de ce dispositif, les membres de PUBLISLAM ont présenté 78 communications, soit 47 dans des congrès, colloques et workshops internationaux, 25 dans des séminaires et 6 dans des Journées d'études. Une large partie de ces communications ont abouti à la production de 87 publications, soit 48 articles de revue avec CL, 25 chapitres d'ouvrage, 10 directions d'ouvrage ou de numéro de revue et 4 ouvrages, auxquels ont doit ajouter la soutenance d'une thèse d'État.Enfin, au-delà de la dissémination de nos résultats dans la communauté scientifique internationale, PUBLISLAM a généré : 1/ un projet franco-malien MAEE/IRD/ISH intitulé Patrimonialisation et stratégies mémorielles du religieux au Mali (2010-2013) ; 2/ un projet ANR Jeunes chercheurs intitulé PRIVEREL – Espaces privé religieux : individus, expériences ordinaires et dynamiques religieuses en Afrique de l'ouest (2012-2015) ; 3/ la préparation d'un projet de création d'un Laboratoire Mixte de Recherche en SHS à l'université de Bamako, qui implique le Mali, le Sénégal, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et la France.
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In: Collection "L'Afrique se raconte
Partie I - Généalogie des lai͏̈cités: manières de penser, manières de dire. - Penser la lai͏̈cité dans l'islam?/Rachid Id Yassine. - La diabolisation de la lai͏̈cité, une ressource islamique actuelle/Jean-Louis Triaud. - Dieu et état de droit au Mali: droits à l'homme, droits de l'homme et droit de Dieu/Hamidou Magassa. - Islam, état et lai͏̈cité en Afrique. De l'utilité heuristique de la notion d'"enclaves" (sécularisées ou pas)/René Otayek. - Espace public et sujet politique au Sénégal: de l'espace confrérique à la communauté politique/Blondin Cissé. - Partie II - Les greffes de la lai͏̈cité: compatibilité, rejet ou mutation?. - La lai͏̈cité paradoxale ou la sécularisation par effet de champ: le cas du Maroc contemporain et de ses islamistes légalistes/Haoues Seniguer. - De la réception-réappropriation du concept de la lai͏̈cité au Sénégal, ou la spécificité d'une lai͏̈cité de collaboration entre le politique et le religieux/Maurice Soudieck Dione. - Enseignement confessionnel musulman et lai͏̈cité au Burkina Faso/Issa Cissé. - L'organisation et la gestion des pèlerinages religieux en Côte d'Ivoire: les paradoxes de la lai͏̈cité ivoirienne/Mathias Boukary Savadogo. - Le rap prédicateur et les nouvelles "voix" de l'islam au Sénégal: une intrusion du lai͏̈c dans le religieux ou du religieux dans le lai͏̈c?/Abdoulaye Niang. - Partie III - Islam et lai͏̈cités. - L'État, la nation et la lai͏̈cité au Sénégal: des luttes de légitimité du politique et du religieux dans la structuration du débat et de l'espace publics sénégalais/Jean-François Havard. - La concurrence islamique comme enjeu de lai͏̈cité de l'état. Exemples comparés du Sénégal et du Burkina Faso/Fabienne Samson. - Dieu a dit que l'arrangement est mieux que la shari'a: autour du mariage civil au Burkina Faso/Maud Saint-Lary. - Islam et lai͏̈cité: le paysage nigérien/Seyni Moumouni. - L'Islam au Gabon: individuation d'une religion minoritaire dans un contexte lai͏̈que/Doris Ehazoumbela. - Réislamisation, lai͏̈cité et sécularisation au Bénin/Deni
World Affairs Online
In: Hommes et sociétés
En Afrique, depuis une trentaine d'années, les organisations musulmanes ont pris pied dans l'espace public et sont parvenues à faire émerger un nouveau champ politique qui se définit moins sur un plan institutionnel que par ce que font politiquement les gens. Alors que les pouvoirs d'État, convertis au libéralisme, opèrent une sorte de transfert de la raison politique vers la sphère économique, les sociétés procèdent en parallèle au transfert de cette même raison vers une sphère religieuse, où chacun peut agir politiquement sans que cela soit perçu comme tel. La redéfinition en cours des espaces de l'agir public à travers une éthique islamique est précisément ce dont traite cet ouvrage. D'un réenchantement à l'autre, de celui du religieux à celui du politique, l'islam comme espace d'affirmation d'une identité africaine permet de relire les mémoires, les réveils et les populismes du continent. Entre conservatisme et postmodernité, foi et citoyenneté, éthique et action publique, islam politique et islamisation du politique, les politiques de l'islam en Afrique proposent de mettre en place une guidance démocratique de l'État et de la société, sous l'égide du gouvernement d'Allah.-- Résumé de l'éditeur
World Affairs Online