C'est au milieu du XVIII e siècle que l'on assiste à la formation d'entreprises théâtrales sur le boulevard du Temple. En marge des monopoles octroyés aux théâtres royaux, ces spectacles, issus des foires parisiennes, jouissent d'une certaine tolérance de la Couronne. Tournées vers le profit, ces entreprises ont pour fonction de divertir un public sans cesse plus important au cours du siècle. En procédant à une analyse des relations entre le directeur et ses acteurs, nous avons pu mettre au jour une nouvelle forme de liens sociaux basés sur un rapport qui se définit non pas comme maître-domestique, comme dans le cas des corporations, mais plutôt comme entrepreneur-employé. À l'aide de structures disciplinaires visant à assurer le respect de sa personne face à ses acteurs, le directeur confirme que l'entreprise théâtrale est avant tout un établissement visant à faire de l'argent. Les rapports qu'il entretient avec ses contractants, mis en lumière grâce à trois types de délinquance (l'alcoolisation, le manquement au service et l'insubordination), démontrent que si le directeur envoie ses acteurs en prison, c'est avant tout pour maintenir un régime disciplinaire strict, mais surtout afin de construire des bases solides d'un divertissement populaire où le profit est l'unique source de réussite.
Se promener, c'est-à-dire se déplacer d'un lieu à un autre pour le plaisir, est une pratique qui, en Europe, se développe surtout à partir du XVIIIe siècle. L'essor de la promenade est un phénomène culturel qui est à la fois lié à l'évolution des modes de déplacement, au développement des loisirs, à la demande de nouveaux modes de sociabilité, à l'essor économique et scientifique, ainsi qu'aux grands chantiers d'embellissement des villes. Cet ouvrage a pour objectif d'explorer cette histoire de la pratique de la promenade au tournant des XVIIIe et XIXe siècles en Belgique, en France, en Angleterre et en Allemagne.