International audience ; L'article aborde les fondements de l'absolutisme pontifical tels qu'ils furent élaborés par Innocent III dans le cadre de ses relations avec les évêques. Ces dernières furent l'occasion d'une redéfinition de la notion de "plenitudo potestatis" et d'une divinisation de l'office pontifical dont les conséquences dépassèrent amplement le cadre du gouvernement interne de l'Eglise. Toute opposition à l'autorité du pape devenait en effet susceptible d'une assimilation à la "lèse-majesté divine", c'est-à-dire au crime d'hérésie.
Malgré son origine philosophique et son indépassable indétermination, la dignité est incontestablement devenue une notion phare du droit international des droits humains. S'il existe de nombreuses et excellentes études juridiques sur la notion de dignité, aucune n'a, jusqu'à présent, analysé celle-ci dans le contexte spécifique de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples. Telle est l'ambition de cet ouvrage.00Adoptée en 1981, la Charte africaine est le traité fondateur du droit africain des droits humains. Au-delà des droits et des devoirs qu'elle énonce, elle reflète également l'histoire du continent et traduit un combat politique pour l'émancipation et l'affirmation d'une philosophie et d'une anthropologie singulières.00Le devenir juridique de la dignité dans la Charte africaine s'inscrit dans cette historicité propre. Sa place et sa signification dans l'économie générale du texte de 1981 se démarquent ainsi fortement de celles que lui accordent les autres traités de protection des droits humains.
Lecture empirique de la société, la sociologie n'a pu apparaître, comme les autres sciences de l'homme, qu'au stade où le mode de connaissance scientifique avait déjà prouvé sa validité dans ses explorations de l'univers physique. Les sciences de la culture ont suivi les sciences de la nature. Quelle que soit la justesse de la loi des trois états de Comte, force est de reconnaître que ces sciences de la culture, au moment où elles se manifestent, entrent en conflit avec les théologies et les philosophies auxquelles elles cherchent à se substituer. Plus qu'aucune autre des sciences de l'homme toutefois la sociologie n'a cessé de poursuivre une sorte de quête pirandellienne d'elle-même, de s'interroger sur sa nature et sur le degré d'extension de son objet, le social. Auto-interrogation et auto-justification semblent irrévocablement associées à la trame de sa réflexion. Science des phénomènes sociaux, la sociologie est aussi conscience de la société. Elle est réponse à des questions, à des défis posés par la société. Dans la mesure où elle est apparue, au début du XIXe siècle, après" que les sociétés occidentales eurent acquis un certain développement technique et des structures capitalistes, elle a été une prise de conscience de la modernisation de la société2. Prise de conscience aussi des décalages entre les idéaux professés et les conditions concrètes de l'existence collective. Aussi bien, la sociologie n'a pu manquer de manifester des caractéristiques spécifiques selon les sociétés particulières où elle a été pratiquée. Entremêlées à l'ambition de créer une science générale de la société, se sont élaborées des sociologies « nationales » : française, allemande, anglaise, américaine, russe, etc., — c'est-à-dire, des orientations de l'inquisition sociologique correspondant aux questions proposées par l'évolution de chaque société particulière, correspondant aussi aux caractères dominants de la pensée scientifique et aux modes selon lesquels chacune de ces sociétés la transmettait par son système d'enseignement. sont là des truismes. Ils devraient cependant jalonner l'ambition de quiconque entreprendrait de mettre en complète lumière la naissance et 'évolution de la sociologie au Québec : rappeler les traits marquants des états de notre société qui ont précédé et accompagné cette naissance, conditionné cette évolution ; évoquer l'histoire des idées et des mentalités ; dégager les circonstances dans lesquelles se sont manifestées les recherches scientifiques et, en particulier, celles des sciences sociales; reconstituer les transformations de l'enseignement supérieur qu'elles ont entraînées ou qui les ont rendues possibles ; retracer enfin les influences internes ou externes, directes ou indirectes qui ont joué sur les premières manifestations de la sociologie. Un volume entier suffirait à peine à réaliser un tel programme. Notre dessein est plus restreint et, tout en ne perdant pas de vue ces questions essentielles, nous tenterons plus simplement de cerner quelques-uns des facteurs qui semblent avoir été décisifs dans les étapes qu'a franchies la sociologie au Québec et de noter sa physionomie particulière à chacune de ces étapes. Précisons, si besoin en est, que nous nouslimiterons au Québec de langue française.
This book presents a comprehensive overview of religious policy in Russia since the end of the communist regime, exposing many of the ambiguities and uncertainties about the position of religion in Russian life. It reveals how religious freedom in Russia has, contrary to the widely held view, a long tradition, and how the leading religious institutions in Russia today, including especially the Russian Orthodox Church but also Muslim, Jewish and Buddhist establishments, owe a great deal of their special positions to the relationship they had with the former Soviet regime. It examines the resurgence of religious freedom in the years immediately after the end of the Soviet Union, showing how this was subsequently curtailed, but only partially, by the important law of 1997. It discusses the pursuit of privilege for the Russian Orthodox Church and other 'traditional' beliefs under presidents Putin and Medvedev, and assesses how far Russian Orthodox Christianity is related to Russian national culture, demonstrating the unresolved nature of the key question, 'Is Russia to be an Orthodox country with religious minorities or a multi-confessional state?' It concludes that Russian society's continuing failure to reach a consensus on the role of religion in public life is destabilising the nation.
International audience ; This essay considers dissensus as the starting point for the construction of a common epistemic space rather than as the acknowledgement of an irreducible disagreement. In the argumentative confrontation and disagreements, we do not want to identify a process which might lead to agreement through rational debate. The aim of this essay is rather to understand how dissensus leads to the constitution of plural communities. It discusses a certain number of texts of political philosophy (Habermas, Mouffe, etc.), where the notion of agreement is crucial to an analysis of argumentative confrontations. This essay uses the hypothesis to analyse the circulation of Leibniz's dynamics in his correspondence with De Volder. This perspective shows eventually that dissensus is not an obstacle but the basis on which multiple circulations of theories are possible. ; Cet article propose de concevoir le dissensus moins comme le constat d'un désaccord irréductible que comme le point de départ d'un processus visant à élaborer un territoire épistémique commun. Dans le travail argumentatif de confrontation des désaccords, il ne s'agit pas d'identifier le dispositif qui conduit à un accord via la déli-bération rationnelle. Il s'agit plutôt de comprendre comment le dissensus permet de construire des communautés plurielles. Il discute certains textes de philosophie poli-tique (Habermas, Mouffe, etc.), où semble centrale la question de l'accord comme horizon d'attente des confrontations argumentatives. L'article utilise cette hypothèse pour analyser la diffusion de la dynamique de Leibniz dans sa correspondance avec De Volder. Cette analyse permet de montrer que le dissensus n'est pas un obstacle mais le socle à partir duquel de multiples diffusions sont possibles. ; Quest'articolo propone di concepire il dissenso meno come constatazionedi un disaccordo irriducibile che come punto di partenza di un processomirando a elaborare un territorio epistemologico comune. Nel lavoro argomentativodi confrontazione dei disaccordi, non si tratta di identificare il dispositivo che conducea un accordo via una deliberazione razionale. Si tratta piuttosto di capire come ildissenso permette di costruire identità multiple. Quest'articolo tratta certi testi difilosofia politica (Habermas, Mouffe.) dove la domanda centrale sembra di esserequella dell'accordo come orizzonte di attesa della confrontazione argomentativa.L'articolo utilizza questa ipotesi per analizzare la diffusione dinamica di Leibniz nellasua corrispondenza con De Volder. Quest'analisi permette di mostrare che il dissensonon è un ostacolo ma la base che rende possibili molteplici diffusioni.
Le non(m)-dit comme source vivante du texte et de son sens. Les blancs dans les textes révélés ne constituent-ils pas la condition herméneutique d'un véritable dialogue interreligieux ? Le fondamentalisme-ou le littéralisme-supposent un texte plein, une communication directe, immédiate et plénière entre dieu(x) et hommes. Comme si tout pouvait être dit et transmis dans le texte, y compris l'absolu, le divin, la Vérité. Tout texte peut en effet aisément fasciner, se voir entouré d'une aura quasi magique ou surnaturelle, en donnant à croire qu'il contient tout en lui, qu'il a tout dit, qu'il a enserré la réalité dans une signification qui en rend compte pleinement, de a à z, de l'alpha à l'oméga : n'est-il pas la plénitude du sens ? Cela est vrai en philosophie, mais aussi en sciences, et bien sûr dans les religions ou dans certaines idéologies politiques. Tout cela s'effondre s'il s'avère que le texte n'est pas total-porté par une évidence parfaite et apodictique ou apocalyptique 1-, mais qu'il reste lacunaire, traversé de vides et de blancs qui mettent son sens en attente-et le rendent ainsi discutable, ouvert à la discussion. Or la médiation d'un texte comme support de révélation suppose toujours des blancs : le blanc borde et porte le texte comme la mer borde et porte un navire. Pas de signe possible en effet sans un fond(s) sur lequel il se détache et qui lui permet de faire sens, alors que lui-même n'a pas a priori de sens : il permet l'émergence du sens par contraste, sans jamais se réduire à lui ou se fondre en lui. Le littéralisme vise donc en fait à détruire le texte et son mode propre de fonctionnement et d'invitation au sens-ce que la tradition juive appelle le midrach-, pour le dépasser en le réduisant à une évidence totale, apocalyptique, où le blanc se voit totalement capté par le texte et sa stratégie de sens. Une telle évidence totale ne respecte pas le texte et sa complexité interne, puisqu'elle cherche à remplacer son invitation au travail du sens par une vision définitive censée amener à une ...
On s'intéresse dans cet article à la transition vers de nouvelles formes d'union et aux déterminants culturels et structurels ayant conduit à ce processus dans trois pays : la France, la Lituanie et la Russie. Chacun a connu des évolutions très différentes au cours du XXe siècle : la transition a été régulière en France, retardée en Lituanie et distordue en Russie. Aujourd'hui, un seul facteur explicatif de l'union libre subsiste en France, la religion. En Lituanie et en Russie, où les nouvelles formes d'union se sont répandues plus tardivement, la transition est encore à l'oeuvre, et les « précurseurs » de ces nouveaux comportements maritaux se caractérisent par des spécificités à la fois culturelles et structurelles.
This book presents a selection of articles written by Israeli scholars who are part of a research group on early Christianity and its interaction with Judaism. The book discusses key issues in the field today: typological figures for Jesus (John the Baptist, Jeremiah and Moses), the identity of early Jewish-Christians, the interaction between Christianity and the Rabbis, and early Christian communities.The book does not speak in a monolithic voice. Rather, it expresses different standpoints and various methods that reflect the diversity of Israeli research. It is well known that any historian is not detached from the place where he lives, the time and his religious and national identity. The fact that this book was written by Israeli scholars poses the question if there is something unique which characterizes Israeli research in comparison to non-Israeli research?The Israeli voice, we are certain, has something to contribute to the debate on issues that currently occupy early Christianity research. Whether it is indeed distinguished by uniqueness, let the educated reader be the judge
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