Yémen : des partis politiques toujours pertinents ?
In: Confluences Méditerranée: revue trimestrielle, Band 98, Heft 3, S. 45-59
ISSN: 2102-5991
Depuis l'unification de 1990, le Yémen a été marqué par un champ partidaire dynamique et divers, donnant naissance à une formule politique originale. La phase de transition qui a suivi le soulèvement révolutionnaire de 2011 et la chute du Président Saleh a eu un effet ambivalent sur la place et le rôle des partis politiques. Elle a été marquée par une surprenante stabilité du paysage puis par une relégation apparente des formations politiques institutionnalisées, en particulier du parti al-Islah, branche yéménite des Frères musulmans. Ce processus s'est indéniablement produit au bénéfice d'acteurs armés : la rébellion houthiste, le mouvement sudiste et les jihadistes. La guerre qui a débuté en mars 2015, marquée notamment par l'implication saoudienne, semble avoir approfondi une telle dynamique de marginalisation des partis. Pourtant ce processus n'est encore une fois pas univoque. À la lumière du cas yéménite, l'objet de cet article est d'interroger le devenir et la résilience des partis dans un contexte marqué par la faillite des transitions institutionnelles, la violence et le maintien des structures autoritaires.