Search results

International audience ; Cet éditorial à un numéro spécial consacré à un numéro thématique consacré à la dimension foncière des changements agraires propose de relier trois grands « défis » contemporains du développement. Le premier est celui de l'évolution atypique des agricultures de l'Afrique au Sud du Sahara. Les deux autres sont également en relation étroite avec « l'exception africaine ». D'une part, la question démographique et la transition de sociétés à dominante agraire à des sociétés à dominante urbaine ; d'autre part, la question foncière et l'évolution des régimes dits coutumiers face aux enjeux contemporains du développement rural. Un point de vue rétrospectif sur la littérature montre qu'en fin de compte, les analyses n'ont pas profondément changé durant les dernières décennies. Elles continuent d'opposer deux approches, l'approche quantitative en termes de performance et l'approche qualitative et compréhensive en termes de processus, alors qu'il conviendrait plutôt de les combiner. Mais il est plus facile de le dire que de le faire. Une façon de répondre à cette difficulté est d'inverser la tendance des dispositifs de développement à « trouver des problèmes aux solutions », de rendre compte pour eux-mêmes des systèmes agraires existants et d'évaluer les performances des sociétés agraires africaines en termes de processus.

International audience ; Cet éditorial à un numéro spécial consacré à un numéro thématique consacré à la dimension foncière des changements agraires propose de relier trois grands « défis » contemporains du développement. Le premier est celui de l'évolution atypique des agricultures de l'Afrique au Sud du Sahara. Les deux autres sont également en relation étroite avec « l'exception africaine ». D'une part, la question démographique et la transition de sociétés à dominante agraire à des sociétés à dominante urbaine ; d'autre part, la question foncière et l'évolution des régimes dits coutumiers face aux enjeux contemporains du développement rural. Un point de vue rétrospectif sur la littérature montre qu'en fin de compte, les analyses n'ont pas profondément changé durant les dernières décennies. Elles continuent d'opposer deux approches, l'approche quantitative en termes de performance et l'approche qualitative et compréhensive en termes de processus, alors qu'il conviendrait plutôt de les combiner. Mais il est plus facile de le dire que de le faire. Une façon de répondre à cette difficulté est d'inverser la tendance des dispositifs de développement à « trouver des problèmes aux solutions », de rendre compte pour eux-mêmes des systèmes agraires existants et d'évaluer les performances des sociétés agraires africaines en termes de processus.

Résumé Cet article montre que l'organisation sociale gban des rapports entre générations est enchâssée dans de profondes mutations intervenues depuis la période coloniale et que l'implication des jeunes dans le conflit actuel prend tout son sens par rapport à cette trajectoire historique dans un contexte spécifiquement ivoirien. Loin d'être exceptionnel, l'activisme conflictuel des jeunes gens gban se retrouve de manière récurrente dans des épisodes antérieurs de fort changement économique, politique et social, depuis l'instauration de l'ordre colonial et du travail forcé à partir de 1907 jusqu'à l'écroulement de l'hégémonie du PDCI durant les années 90. Aujourd'hui comme hier, l'activisme des jeunes gban n'est pas seulement motivé par la difficulté d'accéder aux ressources foncières, mais également par des revendications portant sur le choix de leurs projets de vie et sur le mode de gouvernementalité locale.

Dans un contexte de mobilisation politicienne de l'ivoirité et de mise en place d'un nouveau code foncier « nationaliste », les zones rurales ont vu, ces dernières années, s'accroître la violence autour de conflits locaux mettant en jeu les rapports entre « autochtones » et « allochtones ». Cet article montre que ces tensions s'inscrivent dans l'histoire des mouvements de colonisation agraire ; elles s'expliquent par l'érosion des compromis de « l'État paysan » et la crise des « institutions de la frontière ».

In Zusammenhang mit der Staatsangehörigkeitsdiskussion in Cote d'Ivoire und der Verabschiedung eines neuen Bodenrechts haben gewaltsame Konflikte zugenommen, bei denen sich die einheimische Bevölkerung und Zugewanderte gegenüberstehen. Der Artikel zeichnet nach, wie diese Konflikte mit der Landwirtschafts- und Kolonisierungspolitik im ländlichen Raum zusammenhängen. Ursache ist die zunehmende Erosion der Autorität staatlicher Institutionen. (DÜI-Wgm)

Histoire de l'économie de plantation (café, cacao) en Côte d'Ivoire depuis ses origines jusqu'aux structures actuelles. Il ressort de cette étude que l'économie de plantation villageoise s'est développée dans la mesure où les paysans se sont appropriés ce secteur contre les plans et projets de l'Administration, systématiquement détournés de leurs objectifs. Les moyens de cette réussite furent l'auto-transformation sociale et une méthode de culture extensive. Cependant, à l'heure actuelle, les limites de ce système commencent à être atteintes. L'intensification et la rationalisation du système ne pourrait se faire qu'à l'aide d'une intervention extérieure à laquelle s'oppose la masse des planteurs

The Future of an Illusion: the History of Food Crop Production and Policies in the
Ivory Coast.

The history of food crops in the Ivory Coast during the colonial period reveals large-scale transformations with a quantitative increase that are usually overlooked. The history of economic policies also shows the precocity and permanency of concern with the food problem as well as the repetititveness of applied measures and, in general, of their failure.
Dominant discourse about the "native" (now called "informal") sector formed a "paradigm" perpetuated as a system of ideological and symbolic concepts. This paradigm, which does not take into account the efficiency and complexity of the system of production, is based upon an evolutionary model that historical reconstruction has invalidated. This nonanalysis of the food-producing sector in processes of global transformation makes it possible for State agencies to act without worrying about meeting up with "reality".