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Dans un contexte migratoire en pleine mutation, mais dotée de politiques publiques en partie obsolètes, l'Afrique du Sud a connu en 2008 une série d'émeutes d'une violence et d'une ampleur sans précédent visant majoritairement les étrangers africains. Ancré dans une histoire longue de recours à la violence dans la gestion des conflits politiques et sociaux, le phénomène présente toutefois une singularité dans son terreau idéologique comme dans ses modes opératoires. La gestion problématique de cette « crise » par l'État a provoqué un repositionnement des principaux acteurs du référentiel sud-africain sur l'immigration et l'émergence de nouveaux acteurs associatifs. Elle a également ouvert une réflexion trop longtemps différée sur l'intégration durable des migrants à la société sud-africaine.

Volume entitled: Ten Years of Democratic South Africa. Transition Accomplished? edited by Aurelia Wa Kabwe-Segatti, Nicolas Péjout and Philippe Guillaume ; While socio-political and institutional transformations have been extremely rapid over the past ten years, the reform of the South African immigration policy and legislation has been delayed for almost a decade. Looking back at the system in place when the ANC took office in 1994, the author describes the successive management of migration by the De Klerk, Mandela and Mbeki administrations. Observing the legislative debate that led to the 2002 Immigration Act not only unveils fault lines within the Tripartite Alliance but also reveals transversal party positioning and discourses. ; Tandis que les transformations socio-politiques et institutionnelles ont été extrêmement rapides ces dix dernières années, la réforme de la politique d'immigration sud-africaine et de sa législation ont été retardées pendant près de dix ans. En revenant sur le système en place à l'arrivée au pouvoir de l'ANC en 1994, l'auteur décrit les types de gestion successifs des migrations des administrations De Klerk, Mandela et Mbeki. L'observation du débat législatif qui a mené à l'adoption de l'Immigration Act de 2002 ne révèle pas seulement les lignes de fracture au sein de la Triple Alliance mais également les prises de position et les discours au-delà des clivages partisans.

De 1994 à 1996, le HCR et le gouvernement sud-africain organisèrent le rapatriement volontaire de 31 589 réfugiés mozambicains. Dans le même temps, des centaines de milliers de personnes étaient expulsées d'Afrique du Sud vers le Mozambique en tant que « clandestins ». L'exemple des réfugiés mozambicains en Afrique du Sud illustre l'une des limites du système international de protection des réfugiés, impuissant devant des politiques d'immigration coercitives qui constituent, dans ce cas, une forme originale de migrations forcées « à rebours ».