Open Access BASE2016

Loménie de Brienne contre les mauvais livres : vers une union des deux puissances

Abstract

Le rôle d'Étienne-Charles Loménie de Brienne dans les Assemblées du clergé entre 1762 et 1780 fut déterminant. Son action s'y exerça sur deux terrains : la défense, contre les Parlements, des prérogatives de l'Église (notamment sur les sacrements et sur l'application du décret Unigenitus) d'une part ; la lutte contre les « mauvais livres » d'autre part. Ces deux combats n'en furent-ils pas en réalité un seul et unique ? Nous souhaitons montrer qu'en dénonçant les publications contraires à la religion et à l'État, Loménie prétend faire cause commune avec le Parlement de Paris, et ainsi parvenir à l'accord auquel il n'avait pu jusque-là aboutir. Il donne aussi par là une illustration concrète de la maxime qui dans ces années guide son action politique (« La cause de Dieu est aussi celle du Roi »), selon laquelle les deux puissances sont unies par un lien organique. La menace extérieure que représentent les doctrines déistes et matérialistes lui permet de justifier la nécessité de réaffirmer les liens d'unité et d'intérêt entre l'Église et l'état. Les philosophes, et les ouvrages qui les font condamner, ne tiennent dans le jeu du cardinal qu'un rôle secondaire. Loménie ne s'oppose pas aux philosophes, il s'en sert comme d'un terme auxiliaire pour tenter une conciliation avec les Parlements, ultime tentative vouée à l'échec, mais qui prouve les talents de stratège du futur principal ministre.

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