Open Access BASE2018

Music sciences without frontiers? Contribution to a sociology of the process of primitivisation ; Sciences de la musique sans frontières ? Contribution à une sociologie du processus de primitivisation

Abstract

In this dissertation, I analyse how, in the modern period, the different scientific domains dealing with music were divided, and how, at the same time, musical repertories were organised into a hierarchy. This research, focused on the French case, is based on a socio-historical enquiry and on several sources dating from the beginning of the seventeenth to the mid-twentieth century. Those sources are both manuscript andprinted, and range from administrative documents, scientific and museum archives, conference proceedings and other printed sources related to the Universal Exhibitions, to archives from the publishing sector and other pieces related to the collection and curating of musical instruments, songs and audio recordings. The following methods were mobilised : lexical analysis, textual sociology, databases and historicalethnography.The enquiry emphasizes a configuration of the process of making music a part of national heritage by the French State, which is also a long-term process of social differentiation through the music. Collecting and curating operations of musical objects were initiated by the Second Empire and consolidated by the Third Republic. These operations have contributed to make certain repertories anhistorical, and theserepertories, thus kept in a zone below history, were separated from a « modern » repertory, whose evolution was described first by comparative history of music and then by musicology. This separation is analysed as a symbolic domination system, which was enacted by several administrations (Public Instruction, Trading and Industry, Fine Arts, Colonies), produced and reproduced by different agents commissioned by the State (teachers and professors, academicians, curators, territorial leaders, etc.). The repertories which were « made primitive » during the second half of the nineteenth century were grouped under the generic appellation of « traditional musics » and constituted, in a second time, as objects of predilection for a particular discipline – ethnomusicology – born between 1950 and 1960.Deemed as legitimate for several decades, these learned differentiations are presently interrogated by practitioners of these domains. In this context, this dissertation historicises the emergence of the oppositional couple primitive/civilised, underlying these divisions within the sciences of music and musical repertories, and therefore its ambition is to contribute to these contemporary debates. ; Cette thèse analyse la division moderne des domaines des sciences de la musique et la hiérarchisation des répertoires musicaux qui lui est corrélative. La recherche s'appuie sur une enquête socio-historique menée à partir du cas français et sur plusieurs sources courant du début du XVIIème au milieu du XXème siècle. Elle mobilise des ressources manuscrites et imprimées (documents administratifs, archives savantes et muséales, actes de congrès et autres imprimés issus des Expositions universelles, archives du secteur de l'édition, pièces documentant la collecte et la conservation d'instruments de musique, de chansons et d'enregistrements sonores) qui sont traitées à l'aide de plusieurs méthodes (analyse lexicale, sociologie des textes, bases de données, ethnographie historique).L'enquête met en lumière une configuration de patrimonialisation de la musique pilotée par l'État-nation français, qui participe d'un processus de longue durée de différenciation du social par la musique. Des opérations de collecte et de conservation des objets de musique sont impulsées par le Second Empire et confortées par la Troisième République. Elles concourent à assigner certains répertoires, portés par des populations vivantes, à une anhistoricité – un en-deçà de l'histoire. Ceux-ci sont distingués d'un répertoire « moderne » dont l'histoire comparée de la musique puis la musicologie s'attachent à décrire les progrès. Ce partage est analysé comme un système de domination symbolique institué par plusieurs administrations (Instruction publique, Commerce et Industrie, Beaux-Arts, Colonies), produit et reproduit par différent·e·s agent·e·s mandaté·e·s par l'État (Professeur·e·s, académicien·ne·s, conservateurs et conservatrices, dirigeant·e·s territoriaux). Les répertoires primitivisés au cours de la seconde moitié du XIXème siècle sont regroupés sous l'appellation générique de « musiques de la tradition » et constitués dans un second temps en objets de prédilection d'un domaine disciplinaire – l'ethnomusicologie – qui émerge entre 1950 et 1960.Considérés comme légitimes durant plusieurs décennies, ces différenciations savantes sont aujourd'hui interrogées par les praticien·ne·s de ces domaines. En historicisant l'émergence du couple oppositionnel primitif/civilisé sous-jacent aux divisions des sciences de la musique et des répertoires musicaux, cette thèse voudrait contribuer à nourrir ces débats contemporains.

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