Les débats autour de la norme linguistique sont récurrents, notamment dans le domaine scolaire. Ils tournent autour d'une double question récurrente : la norme linguistique scolaire n'est-elle qu'un instrument de domination ou représente-t-elle au contraire le moyen d'accéder à un répertoire langagier plus riche ? Pour tenter d'y répondre, il convient d'abord de sortir du face-à-face vicié entre le purisme et le relativisme culturel et d'aborder la question en la replaçant dans son contexte historique et social.
International audience ; Le multilinguisme a toujours existé. A toutes les époques et sous toutes les latitudes, d'innombrables langues ont coexisté. Dans les sociétés pré-nationales et pré-capitalistes, l'équilibre entre toutes ces langues a été globalement maintenu. Mais depuis l'apparition des États-nations puis de la mondialisation économique, cet équilibre relatif est rompu. Les grandes langues nationales ont progressivement étendu leur domination sur leurs espaces politiques respectifs et sur l'ensemble de la planète par le biais des expansions coloniales. Parmi ces langues, l'anglais, dans le courant de la mondialisation capitaliste, tend même à s'imposer à toutes les autres. Cependant, sa domination n'est pas inéluctable parce que les langues ne sont pas des forces naturelles mais des instruments que les êtres humains savent et peuvent contrôler.
International audience ; Le multilinguisme a toujours existé. A toutes les époques et sous toutes les latitudes, d'innombrables langues ont coexisté. Dans les sociétés pré-nationales et pré-capitalistes, l'équilibre entre toutes ces langues a été globalement maintenu. Mais depuis l'apparition des États-nations puis de la mondialisation économique, cet équilibre relatif est rompu. Les grandes langues nationales ont progressivement étendu leur domination sur leurs espaces politiques respectifs et sur l'ensemble de la planète par le biais des expansions coloniales. Parmi ces langues, l'anglais, dans le courant de la mondialisation capitaliste, tend même à s'imposer à toutes les autres. Cependant, sa domination n'est pas inéluctable parce que les langues ne sont pas des forces naturelles mais des instruments que les êtres humains savent et peuvent contrôler.
à paraître dans "L'intégration et la formation linguistique des migrants : état des lieux et perspectives", Arras : Artois Presses Université, 2011 ; International audience ; L'intégration des migrants est un sujet scientifique mais elle est également l'objet d'enjeux politiques très importants. Par ailleurs, les dispositifs de formation mis en place à l'intention des migrants révèlent l'extrême hétérogénéité des compétences, des acquis et des objectifs des apprenants ce qui rend les interventions didactiques très difficiles. Le processus d'intégration revêt donc un triple intérêt, social, politique et didactique et une analyse fine est nécessaire. Or, si l'on sait mieux comment se structure l'interlangue dans ce processus et si l'on possède des descriptions linguistiques précises des différents « états de développement » de l'interlangue des migrants, on sait en revanche peu de choses sur les aspects sociolangagiers de ce processus, c'est-à-dire sur les conditions sociales d'acquisition de la langue du pays d'accueil. Dans ce domaine, des notions qui posent parfois davantage de problèmes qu'elles n'en résolvent, comme culture notamment, viennent encore compliquer la bonne intelligence de la question. Cet article revient de façon critique sur un certain nombre de ces notions pour tenter d'éclairer le débat et propose une piste : analyser l'intégration linguistique sous l'angle des parcours migratoires et des biographies sociales des migrants pour sortir des généralités et aborder la question de façon plus fine.
à paraître dans "L'intégration et la formation linguistique des migrants : état des lieux et perspectives", Arras : Artois Presses Université, 2011 ; International audience ; L'intégration des migrants est un sujet scientifique mais elle est également l'objet d'enjeux politiques très importants. Par ailleurs, les dispositifs de formation mis en place à l'intention des migrants révèlent l'extrême hétérogénéité des compétences, des acquis et des objectifs des apprenants ce qui rend les interventions didactiques très difficiles. Le processus d'intégration revêt donc un triple intérêt, social, politique et didactique et une analyse fine est nécessaire. Or, si l'on sait mieux comment se structure l'interlangue dans ce processus et si l'on possède des descriptions linguistiques précises des différents « états de développement » de l'interlangue des migrants, on sait en revanche peu de choses sur les aspects sociolangagiers de ce processus, c'est-à-dire sur les conditions sociales d'acquisition de la langue du pays d'accueil. Dans ce domaine, des notions qui posent parfois davantage de problèmes qu'elles n'en résolvent, comme culture notamment, viennent encore compliquer la bonne intelligence de la question. Cet article revient de façon critique sur un certain nombre de ces notions pour tenter d'éclairer le débat et propose une piste : analyser l'intégration linguistique sous l'angle des parcours migratoires et des biographies sociales des migrants pour sortir des généralités et aborder la question de façon plus fine.