This article examines the concept of 'populism' in the light of its neoliberal opponents' discourse. The heuristic scope of the term, which its current political use has been devaluing, both in lay and scientific debates, is put into question. Starting from Quentin Skinner's theory, we propose a political reading of the concept and postulate that its use (and, therefore, the content assigned to it) teaches us much (or more) about the person, movement, or party using it than about the party or the person that it designates. The anti-populist discourse is at the same time a rejection of the people/ethnos (nationalism as the essence of populism), a denial of the people/démos (populism as a pathology of democracy because it establishes the tyranny of majority against the elite), an accusation of the people/pléthos (the fragile mass manipulated by a leader and the intellectuals), and a critique of the 'idolatry of State' on the part of populists who oppose economic liberalism in the name of an obsessive egalitarianism. We conclude that 'populism' is a 'kampfbegrief' (a 'battle concept'), as totalitarianism once was and it may be seen as a continuation of Cold War anticommunism. ; Este artículo examina el concepto de "populismo" a la luz del discurso de sus oponentes neoliberales. Se cuestiona el alcance heurístico del término, que su uso político actual ha ido desvalorizando, tanto en los debates profanos como en los científicos. Partiendo de la teoría de Quentin Skinner, se propone una lectura política del concepto y se postula que su uso (y el contenido por ende que se le da) nos enseña tanto (o más) sobre la persona, el movimiento o el partido que lo usa que sobre el partido o la persona que designa. El discurso antipopulista es a la vez un rechazo del pueblo/etnos (el nacionalismo como esencia del populismo), una negación del pueblo/démos (el populismo como patología de la democracia porque establece la tiranía de la mayoría en contra de la élite), una acusación al pueblo/pléthos (la masa frágil manipulada por un líder e intelectuales) y una crítica a la "estadolatría" de los populistas opuestos al liberalismo económico en nombre de un igualitarismo obsesivo. Se concluye que el "populismo" es un "kampfbegrief" (un "concepto de combate"), como lo fue otrora el totalitarismo y puede entenderse como una continuación del anticomunismo de la Guerra Fría.
International audience ; 1 "NO: Chile piensa en su futuro" (Au sujet du film de Pablo Larraín). "Seamos honestos, creemos que Chile está listo para este tipo de comunicación: Chile piensa en su futuro". ["Soyons francs. Nous croyons que le Chili est prêt pour ce type de communication. Le Chili pense à son avenir »]. C'est par cette phrase, reprise comme une antienne à trois moments clés du film, que débute NO, le troisième film du cinéaste chilien Pablo Larraín, portant sur la dictature du général Pinochet. A l'instar des autres jeunes réalisateurs du Cône Sud de l'Amérique latine, Pablo Larraín a entrepris de revisiter les années de plomb qu'a connu son pays à partir du 11 septembre 1973. A la différence des précédents (Tony Manero en 2009 et Santiago 1973 Post-Mortem en 2011), NO n'a rien de métaphorique. Il traite du référendum organisé par la junte militaire chilienne en octobre 1988 qui devait décider de la prolongation pour huit années du régime militaire et donc de la reconduction du général Pinochet à la présidence de la République pour ce lapse de temps. L'objectif de Pablo Larraín, affiché dès les premières scènes du film, est de coller au plus près de la réalité. Il limite son propos aux vingt-sept jours qui ont précédé le référendum, vint-sept jours pendant lesquels il suit l'équipe en charge des programmes télévisuels de la campagne de l'opposition. On peut même considérer que ce film est à la limite du docu-fiction, tant celle-ci est imbriquée dans les images d'archives. Ou vice versa ! Car le tour de force majeur réside dans le fait que l'on ne distingue plus les images réelles des scènes de fiction. Pour ce faire, il a fallu retrouver les couleurs et le grain des images de la télévision de la fin des années 1980 et effectuer un travail de montage absolument remarquable. Non sans clins d'oeil d'ailleurs, parce que certaines personnalités et artistes y jouent leur propre rôle comme le présentateur de télévision Patricio Bañados, ou encore l'ancien président de la République, Patricio Aylwin. A posteriori, on se dit qu'il n'aurait pas été possible de procéder autrement pour narrer ce fait historique très précis et mettre en scène tous ces hommes politiques, dont bon nombre sont encore vivants. Le film débute par la rencontre (fictive) entre José Tomás Urrutia, un des principaux responsables politiques de l'opposition, réunie quasiment au grand complet dans la Concertation des Partis politiques pour le NON, et un jeune publicitaire, chargé de campagnes de marketing au sein d'une entreprise de communication influente. Cet homme politique d'âge mur essaie de convaincre le jeune communicant qu'il connaît bien, car il est le fils d'un exilé qui a appartenu à la génération militante de l'Unité populaire, de rejoindre l'équipe de campagne. Dès cette première confrontation sont soulevées deux questions fondamentales qui se posaient aux partis d'opposition : comment s'assurer de l'inscription sur les listes électorales de sept millions de personnes privées depuis quinze années de leurs droits politiques ? Et comment gagner l'adhésion d'une jeune génération qui ne s'intéresse pas à la politique (« que no está ni ahí con la política » selon l'expression consacrée au Chili) ? A travers ce personnage central du publicitaire transparaît donc cette jeune génération majoritaire à la fin des années 1980. Dépolitisée par la force (et non par la raison), une partie-au moins-a su tirer profit du « miracle » économique, seul espace de liberté laissé par le régime. C'est d'ailleurs dans les beaux quartiers de Santiago qu'évolue cet anti-héros pusillanime mais possédant une voiture Renault Fuego, signe extérieur de richesse dans le Cône sud de l'Amérique latine de cette époque. N'ayant connu que la dictature et son discours univoque et manichéen sur l'histoire récente du pays, cette génération semble toutefois lucide et désabusée sur à l'issue sans surprise du référendum, à l'image de ce personnage qui semble glisser sur la réalité comme il glisse sur sa planche à roulettes dans les rues de la capitale.
International audience ; Les « héros fragiles » du 11 septembre chilien En ce matin du 11 septembre 1973, deux voix et deux messages se croisent sur les ondes de Santiago du Chili. La première, retransmise par une des dernières radios échappant au contrôle des militaires séditieux, est celle du président Salvador Allende. D'un ton calme mais déterminé, alors que des avions de chasse s'apprêtent à bombarder le palais présidentiel où il se trouve, Salvador Allende lègue aux générations futures son testament politique et élève son sacrifice personnel au rang de « leçon morale face à la félonie, la couardise et la trahison 1 ». La seconde voix est, à cette date, quasiment inconnue des Chiliens et le message qu'elle transmet ne leur sera révélé que vingt-cinq ans après les faits. Interceptée par un radio amateur, il s'agit de l'inimitable voix de fausset du commandant en chef des armées, le général Augusto Pinochet, dirigeant le coup d'État depuis un centre militaire à l'extérieur de la capitale. Dans un échange radio avec le vice-amiral Carvajal, il précise ses intentions au sujet de Salvador Allende : « Il faut être prêts à tout. Tuer la chienne avant qu'elle ne fasse des petits 2. » Plus loin, il confirme ses ordres : « On maintient la proposition de le faire sortir du pays… mais l'avion tombera, mon vieux, lorsqu'il sera en vol 3. » « Entendu », répondit Carvajal avant d'éclater de rire. Inestimable en ce qu'elle nous apprend des hommes qui vont gouverner le Chili pendant dix-sept années, cette deuxième source orale est reprise sur fond d'images montrant le palais présidentiel en flamme dans le documentaire Héros fragiles. Chili 1973 : affaire non classée 4 , réalisé par Emilio Pacull. Exilé en France, ce cinéaste chilien nous invite à revisiter l'une des plus sombres pages de l'histoire de son pays à partir d'une énigme. Il découvre à la fin d'un livre consacré à l'Unité populaire la photographie d'un homme, le visage ensanglanté et méconnaissable, après son suicide par arme à feu. Selon la légende, il s'agit de ...
International audience ; Les « héros fragiles » du 11 septembre chilien En ce matin du 11 septembre 1973, deux voix et deux messages se croisent sur les ondes de Santiago du Chili. La première, retransmise par une des dernières radios échappant au contrôle des militaires séditieux, est celle du président Salvador Allende. D'un ton calme mais déterminé, alors que des avions de chasse s'apprêtent à bombarder le palais présidentiel où il se trouve, Salvador Allende lègue aux générations futures son testament politique et élève son sacrifice personnel au rang de « leçon morale face à la félonie, la couardise et la trahison 1 ». La seconde voix est, à cette date, quasiment inconnue des Chiliens et le message qu'elle transmet ne leur sera révélé que vingt-cinq ans après les faits. Interceptée par un radio amateur, il s'agit de l'inimitable voix de fausset du commandant en chef des armées, le général Augusto Pinochet, dirigeant le coup d'État depuis un centre militaire à l'extérieur de la capitale. Dans un échange radio avec le vice-amiral Carvajal, il précise ses intentions au sujet de Salvador Allende : « Il faut être prêts à tout. Tuer la chienne avant qu'elle ne fasse des petits 2. » Plus loin, il confirme ses ordres : « On maintient la proposition de le faire sortir du pays… mais l'avion tombera, mon vieux, lorsqu'il sera en vol 3. » « Entendu », répondit Carvajal avant d'éclater de rire. Inestimable en ce qu'elle nous apprend des hommes qui vont gouverner le Chili pendant dix-sept années, cette deuxième source orale est reprise sur fond d'images montrant le palais présidentiel en flamme dans le documentaire Héros fragiles. Chili 1973 : affaire non classée 4 , réalisé par Emilio Pacull. Exilé en France, ce cinéaste chilien nous invite à revisiter l'une des plus sombres pages de l'histoire de son pays à partir d'une énigme. Il découvre à la fin d'un livre consacré à l'Unité populaire la photographie d'un homme, le visage ensanglanté et méconnaissable, après son suicide par arme à feu. Selon la légende, il s'agit de Salvador Allende mais Emilio Pacull croit reconnaître son beau-père, Augusto Olivares, un ami très proche du président qui s'est donné la mort quelques minutes avant lui dans le palais présidentiel. Il part alors à la recherche des survivants afin de reconstituer, sur le mode de l'enquête policière, les derniers moments de ces hommes qu'il considère comme des « héros fragiles ». Rappelant qu'il a déjà mis en scène son retour d'exil dans une oeuvre cinématographique de fiction, il assume dès les premières images la subjectivité de son propos. Oscillant toujours entre la petite et la grande histoire, il nous offre ici un travail résolument engagé qui soulève des questions quant au traitement des sources audiovisuelles comme matériau historique. Celles-ci sont d'autant plus légitimes que cette histoire chilienne s'inscrit dans l'avènement de l'ère audiovisuelle postérieure à la Seconde Guerre mondiale. Même si elle occupe un rang moindre dans la mémoire collective que la photographie christique d'Ernesto Guevara en Bolivie, celles du bombardement du palais présidentiel et de ce militaire aux lunettes noires vont néanmoins rapidement devenir des symboles planétaires : Salvador Allende va entrer dans la légende pour marquer durablement la conscience des gauches, Augusto Pinochet va incarner la tyrannie et le terrorisme d'État comme aucun autre dictateur militaire latino-américain. Au Chili aussi, la bataille des images et la lutte pour le contrôle des médias font rage pendant les mille jours du gouvernement de l'Unité populaire, et il est regrettable que le film n'approfondisse pas ce point, alors que le beaupère d'Emilio Pacull est directeur de la télévision nationale chilienne au moment du coup d'État.
Se trata de un artículo presentando la actual estado de las discusiones sobre las derechas latinoamericanas durante la guerra fría. Allí se manifiestan algunas críticas a las formas en las que han sido analizados algunos sujetos y problemas historiográficos, asi como algunas de la sposibles vías para explorar de manera novedosa estas cuestiones. ; Fil: Bohoslavsky, Ernesto Lazaro. Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas; Argentina ; Fil: Boisard, Stéphane. Universite de Paris I Pantheon - Sorbonne; Francia