La parole donnée: le contrat comme représentation collective
In: Bibliothèque de la pensée juridique 9
5 Ergebnisse
Sortierung:
In: Bibliothèque de la pensée juridique 9
In: Raisons politiques: études de pensée politique, Band 66, Heft 2, S. 59-74
ISSN: 1950-6708
Résumé Le contrat, réel ou idéal, ponctuel ou à renouveler indéfiniment, privé ou social, est conçu comme le moyen normativement privilégié pour deux individus d'instituer une entité collective qui respecte la liberté des contractants. Le but de l'article est de reprendre à nouveaux frais l'analyse de cette institution volontariste du collectif en partant de la notion de contrat. Or, il est tentant de considérer le contrat comme un échange de promesses unilatérales, c'est-à-dire comme une agrégation d'obligations inconditionnelles que chacune des parties au contrat s'impose l'une à part l'autre. Pourtant, une telle conception entre en contradiction avec une propriété que l'on reconnaît traditionnelement au contrat : les obligations qu'il impose sont conditionnelles ; si l'une des parties ne remplit pas ses obligations, l'autre est relevé de celles qu'il a contractées. Comment penser cette interdépendance des obligations ? L'auteur montre que le modèle des « promesses croisées » doit céder la place au modèle du « corps collectif » : les actes de promesses constituent les deux face d'une seul et unique et opération. On montre que l'unité de ces opérations présuppose que les individus se pensent comme corps collectif et que la condition pour qu'ils puissent se penser comme tels est leur participation à une institution commune qui est précisément celle du contrat, de sorte que le contrat présuppose le collectif, plutôt qu'il ne l'engendre.
Introduction / Bruno Gnassounou and Max Kistler -- Part I: The metaphysics of dispositions and causal powers -- Dispositions and counterfactuals : from Carnap to Goodman's children and grandchildren / François Schmitz -- Filled in space / Stephen Mumford -- Dispositions and essences / Claudine Tiercelin -- The causal efficacy of macroscopic dispositional properties / Max Kistler -- Opium's virtue dormitive / Cyrille Michon -- Conditional possibility / Bruno Gnassounou -- On ascribing dispositions / Ludger Jansen -- Part II: Dispositions and causal powers in science -- An extended semantic field of dispositions and the grounding role of causal powers / Rom Harré -- What makes a capacity a disposition? / Nancy Cartwright -- Causation, laws and dispositions / Andreas Hüttemann -- Can capacities rescue us from Ceteris Paribus laws? / Markus Schrenk -- Dispositions, relational properties and the quantum world / Mauro Dorato -- Are specific heats dispositions? / Anouk Barberousse
In: Raisons politiques: études de pensée politique, Band 66, Heft 2, S. 187-209
ISSN: 1950-6708
Pufendorf ouvre son maître ouvrage par chapitre sur la nature des entités morales, auxquelles il confère le statut ontologique de modes. Ces derniers se distinguent des modes naturels par le fait qu'ils ont été surajoutés aux êtres naturels par un acte intellectuel d'imposition, de nature divine ou humaine, et sont donc de nature fondamentalement conventionnels. C'est par un tel acte de volonté qu'une entité naturelle reçoit une dimension normative (dotation de droits et devoirs entre autres) dont elle est intrinsèquement dépourvue. Et c'est aussi par un tel acte qu'elle cesse d'exister sans que pour autant ne soit affectée par cette disparition l'entité naturelle qui la portait jusque là. Pufendorf divise les entités morales en quatre catégories : les états (status) (principaux, comme l'état de nature, ou accessoires, le fait d'être marié), les analogues des substances (dont les personnes), les modes en un sens plus strict que sont d'une part les les qualités morales (pouvoir, droit, obligation) et d'autre part les quantités morales (prix, estime). C'est dans les sections 12 et 13 de ce premier chapitre que Pufendorf propose de multiples définitions de la personnalité morale. Elles se distinguent parmi les êtres moraux par le fait que, quoique n'étant pas des substances, on les conçoit comme analogues à des substances, c'est-à-dire comme capables d'action et de passion. Les personnes morales sont simples (magistrats, officiers, etc.) ou composées (Eglise, Sénat, République, etc.), publiques ou privées, supérieures et inférieures. Il est manifeste que Pufendorf se démarque de tous ceux qui voudraient opposer personne naturelle individuelle et personne collective fictive, car réductible aux individus naturels qui les composent. Les personnes simples, même en dehors de tout lien de représentation, sont elles aussi produit d'une imposition et donc d'ordre institutionnel. Ces personnes morales définissent largement ce que l'on pourrait appeler aujourd'hui des « statuts ». Notons que Pufendorf estime que la conventionnalité dans l'attribution de statuts (au sens contemporain) ne semble pas absolue, puisqu'il fait remarquer que l'entité qui en sera revêtue doit posséder certaines qualités naturelles (de sorte que Caligula « délirait » en faisant de son cheval un chef de famille) pour que l'attribution soit possible.