Pierre Frath, Linguistique anthropologique et référentielle: Préf. par Georges Kleiber, Reims, Sapientia Hominis, 2020, 315 pages
In: Questions de communication, Heft 37, S. 448-450
ISSN: 2259-8901
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In: Questions de communication, Heft 37, S. 448-450
ISSN: 2259-8901
International audience ; This paper aims at analysing and comparing several nominal expressions of plurality from a semantic and a discursive perspective: inhabited place names (cities, countries – la France), plural nominal syntagmas (les Français), human collective nouns (le peuple français, la population française, l'opinion française). From a denotative point of view, these expressions may be compared and may sometimes be substituted for one another, but each of them has distinctive characteristics, concerning the potential for ambiguity, the lexical meaning, the globalizing vs individualizing interpretation. By analysing mainly political discourse and basing our study on a semantico-referential approach, we will attempt in fine to grasp the discursive and rhetorical stakes involved in the use of these different nominal expressions. ; On se propose dans cette communication de mener, de manière prospective, une analyse comparée, d'un point de vue sémantique et discursif, de plusieurs types d'expressions nominales de la pluralité : noms de lieux habités (villes, pays – la France), syntagmes nominaux pluriels (les Français), noms collectifs humains (le peuple français, la population française, l'opinion française en particulier). Ces expressions sont comparables du point de vue de la dénotation et parfois substituables, mais elles ont aussi chacune des particularités sur le plan sémantico-discursif, notamment eu égard aux possibilités d'ambigüité, au sens lexical (l'opinion vs le peuple), à l'appréhension globalisante vs particularisante, à la présupposition d'existence. En privilégiant le discours politique, et en s'appuyant sur une description sémantico-référentielle, on cherchera in fine à cerner les enjeux discursifs et rhétoriques respectifs de ces expressions nominales.
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International audience ; This paper aims at analysing and comparing several nominal expressions of plurality from a semantic and a discursive perspective: inhabited place names (cities, countries – la France), plural nominal syntagmas (les Français), human collective nouns (le peuple français, la population française, l'opinion française). From a denotative point of view, these expressions may be compared and may sometimes be substituted for one another, but each of them has distinctive characteristics, concerning the potential for ambiguity, the lexical meaning, the globalizing vs individualizing interpretation. By analysing mainly political discourse and basing our study on a semantico-referential approach, we will attempt in fine to grasp the discursive and rhetorical stakes involved in the use of these different nominal expressions. ; On se propose dans cette communication de mener, de manière prospective, une analyse comparée, d'un point de vue sémantique et discursif, de plusieurs types d'expressions nominales de la pluralité : noms de lieux habités (villes, pays – la France), syntagmes nominaux pluriels (les Français), noms collectifs humains (le peuple français, la population française, l'opinion française en particulier). Ces expressions sont comparables du point de vue de la dénotation et parfois substituables, mais elles ont aussi chacune des particularités sur le plan sémantico-discursif, notamment eu égard aux possibilités d'ambigüité, au sens lexical (l'opinion vs le peuple), à l'appréhension globalisante vs particularisante, à la présupposition d'existence. En privilégiant le discours politique, et en s'appuyant sur une description sémantico-référentielle, on cherchera in fine à cerner les enjeux discursifs et rhétoriques respectifs de ces expressions nominales.
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International audience ; Der vorliegende Artikel befasst sich aus semantischer und diskursiver Sicht mit Namen bewohnter Orte im Französischen. Die Merkmale dieser linguistischen Form sowie die Vielseitigkeit ihres Gebrauchs werden in verschiedenen Sprachfeldern, insbesondere in der Mediensprache beschrieben. Die Grundform "Eigenname eines bewohnten Ortes" wird durch drei Hauptmerkmale charakterisiert, die jeweils den Raum, das Kollektive und das Politische betreffen. Diese Hauptmerkmale kommen in den Gebrauchsfällen vor oder nicht. Im Mediendiskurs kommen zu diesen Hauptzügen hergeleitete Benennungen ("institutionelle Metonymien", "ereignisabhängige Metonymien") hinzu, die von regelmässigen, diskursiven Routinen und extralinguistischen Bedingungen abhängen. Jene verschiedenen Benennungsgründe erklären das im Kontext Zusammentreffen und Überschneiden der beschriebenen Werte, das nennen wir "die Bedeutungsvielfalt" der Eigennamen bewohnter Orte. ; This paper focuses on names of inhabited places in French, adopting a semantic and discursive perspective. Through examples of the use made of these toponyms in different types of discourse, particularly those that characterize the media, we identify the special features of this type of linguistic sign and its polyvalence. The type "name of an inhabited place" possesses three principal dimensions: 'spatial', 'collective' (inhabitants), 'political', which may or may not be expressed in the occurrences. In media discourse, additional denominations produced through regular discursive practices (institutional metonymies, event metonymies) and depending on extra-linguistic conditions can be found. These different sources of meaning account for the meeting and overlapping in specific contexts of the semantic values attached to place names; we designate this feature as their "polysignifiance". ; L'article aborde les noms de lieux habités en français, d'un point de vue sémantique et discursif. À partir de l'usage qu'en font différents types de discours, notamment les médias ...
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International audience ; The article deals with desadjectival nominalizations, studying the realizations of the structure in (fr.) [le + Adjective], ("the political", the beautiful, the tragic, the digital), in which "nominalization" occurs without any form change. We designate by "Substantive Adjectives" (SA) the occurrences of adjectives embodied in this type of structure. We study these adjectives and the structure, which can be paraphrased by "what is Adjective", by means of about 900 examples of statements collected from TLFi and from contemporary texts. Starting from this semantic value, we investigate their potential nominalization, describing different types: the one corresponding to lexicalized SA which denote a domain or a category ("tragic"N, "political"N – politics); the one made up of noun lexemes (fr. un politique, "a political person" – a politician). Lastly we examine a series of ambiguous statements, structurally based on different kinds of lexemes and of semantic values due to the SA structure. ; L'article aborde les nominalisations désadjectivales par le biais de l'étude de structures en [le + Adj] (le politique, le beau, le tragique, le numérique), où la « nominalisation » se fait sans changement de forme. Nous nommons Adjectif Substantivé (AS) les réalisations des adjectifs dans cette structure, que nous étudions sur la base d'un corpus d'énoncés comportant des AS (environ 900 Adj différents collectés à partir du TLFI et de textes contemporains). Le sens de la structure correspond à 'ce qui est + Adj'. À partir de cette valeur sémantique, nous envisageons les cas de nominalisations possibles, différemment réalisées selon les adjectifs : celle correspondant à un nom de domaine ou de catégorie (le tragique, le politique), celle donnant lieu à un nom d'individu (un, le politique). L'article étudie pour finir plusieurs cas d'ambigüités discursives, structurellement basées sur différentes réalisations de lexèmes et de valeurs sémantiques issues de la structure en [le + Adj].
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International audience ; The article deals with desadjectival nominalizations, studying the realizations of the structure in (fr.) [le + Adjective], ("the political", the beautiful, the tragic, the digital), in which "nominalization" occurs without any form change. We designate by "Substantive Adjectives" (SA) the occurrences of adjectives embodied in this type of structure. We study these adjectives and the structure, which can be paraphrased by "what is Adjective", by means of about 900 examples of statements collected from TLFi and from contemporary texts. Starting from this semantic value, we investigate their potential nominalization, describing different types: the one corresponding to lexicalized SA which denote a domain or a category ("tragic"N, "political"N – politics); the one made up of noun lexemes (fr. un politique, "a political person" – a politician). Lastly we examine a series of ambiguous statements, structurally based on different kinds of lexemes and of semantic values due to the SA structure. ; L'article aborde les nominalisations désadjectivales par le biais de l'étude de structures en [le + Adj] (le politique, le beau, le tragique, le numérique), où la « nominalisation » se fait sans changement de forme. Nous nommons Adjectif Substantivé (AS) les réalisations des adjectifs dans cette structure, que nous étudions sur la base d'un corpus d'énoncés comportant des AS (environ 900 Adj différents collectés à partir du TLFI et de textes contemporains). Le sens de la structure correspond à 'ce qui est + Adj'. À partir de cette valeur sémantique, nous envisageons les cas de nominalisations possibles, différemment réalisées selon les adjectifs : celle correspondant à un nom de domaine ou de catégorie (le tragique, le politique), celle donnant lieu à un nom d'individu (un, le politique). L'article étudie pour finir plusieurs cas d'ambigüités discursives, structurellement basées sur différentes réalisations de lexèmes et de valeurs sémantiques issues de la structure en [le + Adj].
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International audience ; Der vorliegende Artikel befasst sich aus semantischer und diskursiver Sicht mit Namen bewohnter Orte im Französischen. Die Merkmale dieser linguistischen Form sowie die Vielseitigkeit ihres Gebrauchs werden in verschiedenen Sprachfeldern, insbesondere in der Mediensprache beschrieben. Die Grundform "Eigenname eines bewohnten Ortes" wird durch drei Hauptmerkmale charakterisiert, die jeweils den Raum, das Kollektive und das Politische betreffen. Diese Hauptmerkmale kommen in den Gebrauchsfällen vor oder nicht. Im Mediendiskurs kommen zu diesen Hauptzügen hergeleitete Benennungen ("institutionelle Metonymien", "ereignisabhängige Metonymien") hinzu, die von regelmässigen, diskursiven Routinen und extralinguistischen Bedingungen abhängen. Jene verschiedenen Benennungsgründe erklären das im Kontext Zusammentreffen und Überschneiden der beschriebenen Werte, das nennen wir "die Bedeutungsvielfalt" der Eigennamen bewohnter Orte. ; This paper focuses on names of inhabited places in French, adopting a semantic and discursive perspective. Through examples of the use made of these toponyms in different types of discourse, particularly those that characterize the media, we identify the special features of this type of linguistic sign and its polyvalence. The type "name of an inhabited place" possesses three principal dimensions: 'spatial', 'collective' (inhabitants), 'political', which may or may not be expressed in the occurrences. In media discourse, additional denominations produced through regular discursive practices (institutional metonymies, event metonymies) and depending on extra-linguistic conditions can be found. These different sources of meaning account for the meeting and overlapping in specific contexts of the semantic values attached to place names; we designate this feature as their "polysignifiance". ; L'article aborde les noms de lieux habités en français, d'un point de vue sémantique et discursif. À partir de l'usage qu'en font différents types de discours, notamment les médias ...
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International audience ; The theme of this paper stands at the crossroads of morphology and semantics, but also of syntax on the one hand and discourse on the other. We here consider the status and the realizations of the structure in (fr.) [le + Adjective], which can be paraphrased by "what is Adjective" – the true, the secure, the beautiful, the digital, "the political", "the humanitarian". We designate the adjectives formed in this type of structure "Substantive Adjectives" (SA). The adjectives which may be involved are numerous and diverse, a fact confirmed by the examples of statements collected from TLFi and from contemporary texts (from the media and the social sciences). We investigate the intermediate status of the SA between Adjective and Noun, and we study their potential lexicalization into nouns, describing different types: the first type of SA retains its adjectival status (the beautiful, the true); the second type is constituted of lexicalized SA which denote a domain (digitalN, nuclearN, "humanitarian"N, "political"N – politics) or a notion (the real – reality). The last type is made up of noun lexemes (fr. un humanitaire "an humanitarian" – a person working for a non governmental organization; fr. un politique, "a political person" – a politician); we postulate that these lexicalized items are derived from the [le + Adjective] structure. ; Le thème abordé se situe à l'articulation de la morphologie et de la sémantique, mais aussi de la syntaxe d'une part, du discours de l'autre. Il s'agit d'examiner le statut et les réalisations de structures en [le + Adj] qu'on peut gloser en « ce qui est Adj » – le vrai, le sûr, le beau, le numérique, le politique, l'humanitaire. Nous nommons Adjectif Substantivé (AS) les réalisations des adjectifs dans cette structure. La liste des adjectifs potentiellement concernés est importante et les adjectifs très divers, ce que confirme la collecte d'exemples d'énoncés à partir du TLFi et dans des textes contemporains (presse, textes de sciences humaines). L'article ...
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International audience ; The theme of this paper stands at the crossroads of morphology and semantics, but also of syntax on the one hand and discourse on the other. We here consider the status and the realizations of the structure in (fr.) [le + Adjective], which can be paraphrased by "what is Adjective" – the true, the secure, the beautiful, the digital, "the political", "the humanitarian". We designate the adjectives formed in this type of structure "Substantive Adjectives" (SA). The adjectives which may be involved are numerous and diverse, a fact confirmed by the examples of statements collected from TLFi and from contemporary texts (from the media and the social sciences). We investigate the intermediate status of the SA between Adjective and Noun, and we study their potential lexicalization into nouns, describing different types: the first type of SA retains its adjectival status (the beautiful, the true); the second type is constituted of lexicalized SA which denote a domain (digitalN, nuclearN, "humanitarian"N, "political"N – politics) or a notion (the real – reality). The last type is made up of noun lexemes (fr. un humanitaire "an humanitarian" – a person working for a non governmental organization; fr. un politique, "a political person" – a politician); we postulate that these lexicalized items are derived from the [le + Adjective] structure. ; Le thème abordé se situe à l'articulation de la morphologie et de la sémantique, mais aussi de la syntaxe d'une part, du discours de l'autre. Il s'agit d'examiner le statut et les réalisations de structures en [le + Adj] qu'on peut gloser en « ce qui est Adj » – le vrai, le sûr, le beau, le numérique, le politique, l'humanitaire. Nous nommons Adjectif Substantivé (AS) les réalisations des adjectifs dans cette structure. La liste des adjectifs potentiellement concernés est importante et les adjectifs très divers, ce que confirme la collecte d'exemples d'énoncés à partir du TLFi et dans des textes contemporains (presse, textes de sciences humaines). L'article ...
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National audience ; L'étude est centrée sur l'expression du sentiment linguistique " profane " (i.e. exprimé dans un cadre, et, surtout, à visée non scientifique) à propos de l'évolution, du changement, ou de la nouveauté dans le lexique et la phraséologie. Les corpus choisis sont composés de textes de presse contemporains non centrés a priori sur la langue elle-même. Ils sont sélectionnés dans une base textuelle francophone sur la base de la présence de formes supposées renvoyer au changement ou à la nouveauté, qui émerge ou qui s'installe : on dit maintenant/aujourd'hui/désormais ; néologie et sa famille morphologique ; novlangue ; glissement/changement de sens/sémantique sont certains de ces marqueurs. Ces formes, employées plus ou moins incidemment dans les textes, y sélectionnent des zones où la langue et le discours sont discutés pour eux-mêmes. Si les observations métalinguistiques des scripteurs invoquent un changement, on ne considère pas pour autant qu'il s'agit d'un changement avéré, tel que pourrait l'établir une étude scientifique. Partant, les marqueurs ne sont pas considérés directement comme des indices de changement linguistique. A partir de ce point de vue, l'étude se centre sur ce que l'expression du changement linguistique donne néanmoins à voir. Dans ces corpus médiatiques, composés principalement d'articles d'analyse, de chroniques, de commentaires de l'actualité (majoritairement politique, géopolitique et économique, mais aussi littéraire et artistique), le sentiment de la langue et ici, également, le sentiment du discours révèlent une attention particulière à l'utilisation du lexique et de la phraséologie dans leur mise en rapport au politique, à la société, à " l'air du temps ". Ainsi, à partir de l'expression du sentiment linguistique, se dessine la perception d'une intrication étroite entre une évolution des comportements et des pratiques publiques, d'une part, et une évolution du langage par les acteurs sociaux représentés dans les discours publics de l'autre. Globalement, le repérage ...
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National audience ; L'étude est centrée sur l'expression du sentiment linguistique " profane " (i.e. exprimé dans un cadre, et, surtout, à visée non scientifique) à propos de l'évolution, du changement, ou de la nouveauté dans le lexique et la phraséologie. Les corpus choisis sont composés de textes de presse contemporains non centrés a priori sur la langue elle-même. Ils sont sélectionnés dans une base textuelle francophone sur la base de la présence de formes supposées renvoyer au changement ou à la nouveauté, qui émerge ou qui s'installe : on dit maintenant/aujourd'hui/désormais ; néologie et sa famille morphologique ; novlangue ; glissement/changement de sens/sémantique sont certains de ces marqueurs. Ces formes, employées plus ou moins incidemment dans les textes, y sélectionnent des zones où la langue et le discours sont discutés pour eux-mêmes. Si les observations métalinguistiques des scripteurs invoquent un changement, on ne considère pas pour autant qu'il s'agit d'un changement avéré, tel que pourrait l'établir une étude scientifique. Partant, les marqueurs ne sont pas considérés directement comme des indices de changement linguistique. A partir de ce point de vue, l'étude se centre sur ce que l'expression du changement linguistique donne néanmoins à voir. Dans ces corpus médiatiques, composés principalement d'articles d'analyse, de chroniques, de commentaires de l'actualité (majoritairement politique, géopolitique et économique, mais aussi littéraire et artistique), le sentiment de la langue et ici, également, le sentiment du discours révèlent une attention particulière à l'utilisation du lexique et de la phraséologie dans leur mise en rapport au politique, à la société, à " l'air du temps ". Ainsi, à partir de l'expression du sentiment linguistique, se dessine la perception d'une intrication étroite entre une évolution des comportements et des pratiques publiques, d'une part, et une évolution du langage par les acteurs sociaux représentés dans les discours publics de l'autre. Globalement, le repérage ...
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In: Questions de communication, Heft 17
ISSN: 2259-8901
International audience ; Le 27 juillet 2007, lors de sa première visite en Afrique sub-saharienne, le président de la République française nouvellement élu prononce à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar un discours adressé à « l'élite de la jeunesse africaine ». Ce discours a suscité de nombreux commentaires en Afrique, mais aussi en Europe et en France, où, entre autres réactions, Bernard-Henri Levy (France Inter, 9 octobre 2007) qualifie publiquement de « raciste » Henri Guaino, rédacteur du discours, et « plume » officielle de Nicolas Sarkozy. De fait, ce discours, non dépourvu de visées politiques et stratégiques, est aussi marqué par une telle concentration d'images stéréotypées de l'Afrique et des Africains qu'il peut être considéré comme un bon spécimen de la construction-reconduction d'un ethnotype – celui de l'Africain. C'est ce que n'ont pas manqué de pointer les rédacteurs de l'ouvrage collectif L'Afrique répond à Sarkozy, cinglante réponse de chercheurs, universitaires et écrivains africains au discours de Dakar. En nous appuyant sur cet ouvrage, nous cherchons à cerner, d'un point de vue linguistique, les éléments divers et complémentaires, qui, combinés, confèrent un tel caractère, stéréotypé et désuet, au discours du président. Une phrase du discours : « Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire », peut être considérée comme un bon résumé de l'expression du stéréotype. Selon Achille Mbembe (site de la Ligue des Droits de l'Homme de Toulon http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article2183), « Henri Guaino se contente de reprendre, presque mot à mot, des passages du chapitre consacré par Hegel à l'Afrique dans son ouvrage La raison dans l'histoire », datant de 1830, selon lequel « cette partie du monde n'a, à proprement parler, pas d'histoire ». On peut ainsi relever dans le discours l'abondant vocabulaire rattachant l'Africain à l'éternel présent de la nature et du cycle des saisons, à la répétition d'une même tâche, au ressassement des mêmes rites. Le ...
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International audience ; Le 27 juillet 2007, lors de sa première visite en Afrique sub-saharienne, le président de la République française nouvellement élu prononce à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar un discours adressé à « l'élite de la jeunesse africaine ». Ce discours a suscité de nombreux commentaires en Afrique, mais aussi en Europe et en France, où, entre autres réactions, Bernard-Henri Levy (France Inter, 9 octobre 2007) qualifie publiquement de « raciste » Henri Guaino, rédacteur du discours, et « plume » officielle de Nicolas Sarkozy. De fait, ce discours, non dépourvu de visées politiques et stratégiques, est aussi marqué par une telle concentration d'images stéréotypées de l'Afrique et des Africains qu'il peut être considéré comme un bon spécimen de la construction-reconduction d'un ethnotype – celui de l'Africain. C'est ce que n'ont pas manqué de pointer les rédacteurs de l'ouvrage collectif L'Afrique répond à Sarkozy, cinglante réponse de chercheurs, universitaires et écrivains africains au discours de Dakar. En nous appuyant sur cet ouvrage, nous cherchons à cerner, d'un point de vue linguistique, les éléments divers et complémentaires, qui, combinés, confèrent un tel caractère, stéréotypé et désuet, au discours du président. Une phrase du discours : « Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire », peut être considérée comme un bon résumé de l'expression du stéréotype. Selon Achille Mbembe (site de la Ligue des Droits de l'Homme de Toulon http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article2183), « Henri Guaino se contente de reprendre, presque mot à mot, des passages du chapitre consacré par Hegel à l'Afrique dans son ouvrage La raison dans l'histoire », datant de 1830, selon lequel « cette partie du monde n'a, à proprement parler, pas d'histoire ». On peut ainsi relever dans le discours l'abondant vocabulaire rattachant l'Africain à l'éternel présent de la nature et du cycle des saisons, à la répétition d'une même tâche, au ressassement des mêmes rites. Le ...
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In: Questions de communication, Heft 13, S. 323-342
ISSN: 2259-8901