Cette présentation s'insère dans le panel "normes et sureté; vers un changement de doctrine?" Les questions posées en filigrane de cette présentation sont les suivantes: Devons-nous partir de ce que nous savons (connaissances scientifiques produites et stabilisées) ou de ce que nous ne savons pas pour envisager la sureté nucléaire? Devons-nous accorder une place plus importante à la non-connaissance (non knowledge), à l'incertitude (uncertainty) à l'ignorance (ignorance)? Et si oui, à quelles conditions? Ces questions permettent aussi de partager un retour expérience supplémentaire en matière de scénarisation de la sureté. La présentation se divise en quatre temps. (1) Dans quel contexte les normes sont-elles produites et surtout reçues? Ce sont des éléments avec lesquels les autorités de sureté et leur appui technique doivent composer. (2) Retours sur la proposition d'un jeu sérieux (le Pathways Evolution Process - PEP serious game @SITEX) pour discuter, débattre des incertitudes associées à un projet de long terme. (3) Evaluation du Pep serious Game: Qu'est-ce que le jeu a permis? Qu'est-ce que les experts, les joueurs, les chercheurs-facilitateurs ont appris? (4) Le jeu révèle-t-il les vertus de l'ignorance? Lesquelles? ; Peer reviewed
Qu'est-ce qui fait la légitimité d'une politique publique particulièrement sensible dans un régime démocratique ? La question est centrale dans des domaines technologiques hautement controversés comme les nanotechnologies, les biotechnologies, les OGM ou encore le nucléaire. Le concept de légitimité est souvent le point d'entrée qui permet de réexaminer les systèmes de gouvernance, des politiques publiques et les technologies de gouvernement qui y sont développées. Ces technologies façonnent l'ordre social autant qu'elles sont façonnées par ce dernier (Jasanoff 2004). Cet article analyse la trajectoire de la politique publique de gestion des déchets hautement radioactifs à partir d'une étude de cas unique : celle du Canada. Il interroge l'évolution de 1950 à nos jours des approches stratégiques et institutionnelles qui permettent à un projet de gestion à long terme controversé, porteur d'incertitudes radicales, d'acquérir et maintenir sa légitimité démocratique. Cette étude de cas, comme celles de la Finlande ou de la Suède, est considérée comme particulièrement innovante en ce que les pratiques managériales de gouvernement reconnues comme légitimes ont été fondamentalement modifiées au fil des années (Fallon et al. 2012; Parotte 2018; Ramana 2013). ; Peer reviewed
In 2010, Solomon et al. published "Three Decades of Social Science Research on High-Level Nuclear Waste: Achievements and Future Challenges." Ten years later, Hietala and Geysmans (2020) once again assessed the added value and limitations of social science thinking on radioactive waste management (RWM). STS researchers engaged in multiple ways (critical thinker, translator, participant observer) and provided many concepts that they considered useful for conceptualizing or critiquing such sensitive sociotechnical processes. In short, they have also experimented with how their theoretical (and even pragmatic) suggestions have been understood, received, rejected, or ignored by different audiences engaged in and outside the nuclear world. In this presentation, I take a pragmatic and reflexive stance to ask: how do social scientists and STS researchers contribute to the design and evaluation of radioactive waste management processes and for what consequences? Following the key challenges that Belgian radioactive waste management actors have identified for the future of radioactive waste management and spent fuel programs (Parotte and Fallon 2020), the arguments of the presentation will develop as follows: For each challenge, I will first highlight some STS concepts that have already been suggested to RWM practitioners in Belgium and elsewhere. Then, I will critically evaluate how and why these STS concepts have received limited attention from RW practitioners. I emphasize that in some cases, STS specialists may be lost in translation, unable to reach particular audiences or to integrate contextual constraints and understand other languages. Based on concrete examples, I will highlight how STS concepts travel politely around the world or can be superficially instrumentalized to serve particular interests with limited consequences. Are these attempts missed opportunities? In any case, this is the perfect opportunity for us STS researchers to clearly identify and assume the kind of worlds we wish to live in and to ask the sensitive and provocative questions we like to ask of others: who am I willing to live with? What are the means or pathways I refuse to take?
This presentation began with two common understandings about intergenerational governance. First, we talk about governance in societies (Schröder 2016). On this topic, pro- and anti-nuclear people share concerns about the need to think about future generations: "Feelings of responsibility for our descendants seem to play an important role in the argumentation of both pro- and anti-nuclear people" (Taebi, Roeser, and Van de Poel 2012, 4) Second, NW managers and controllers face the classic planning dilemma: "Both foregoing options and introducing new technologies increase risk." (Herbold, 1995, 193). In a similar vein, Ibo Van Poel points out that "the exact impacts on society are currently largely unknown and are very difficult to predict in advance" (Van Poel, 2015,3). While there is a common agreement among people who share concerns or feel responsible for the next generations, the way in which they want to integrate them differs. This presentation focuses on four potential intergenerational tensions. Each of these tensions already exists and will continue to exist. For each tension, we ask: What do social scientists or STS researchers suggest examining? What are the very concrete issues for Sitex members? This presentation focuses on entry points that might support other ideas, highlight particular assumptions, or pose provocative questions. These STS concepts might be useful for examining NWMs or controls with other challenging perspectives.
Following the theoretical approach of Herbold (1995), Gross and Krohn (2005), and Van de Poel et al. (2017), this article argues that nuclear waste management is a real-world experiment. Based on this first assumption, we examine how radioactive waste management (RWM) organizations conceive or organize their experiments. Through three illustrative case studies in France, Belgium and Canada, we highlight how the RWM organizations obliged to participate in complex networks and unable to completely control the experimental process, adopt two different attitudes: an "open" or "closed" experimental mindset. We argue that these mindsets provide different answers to the questions: which main variables to focus on, how and who should design them, how to deal with conflicts and unexpected events, what are the justifications for participation and expert analysis, and what are the expected outputs and outcomes. The findings underline that although some RWM organizations have -at least since the participatory turn- had some 'open' mindset moments in some cases, they quickly revert to a closed mindset. We conclude by emphasizing the need for practitioners and scholars to further examine and evaluate the virtues of the open mindset when the experimenter assumes the program has a real-world ex- perimental status. This status recognizes the limits of control over experimental conditions, allows for more substantial moral considerations when making technical choices before wider audiences and allows for collective sharing of responsibility, knowledge production and trade-offs over such a long-term and controversial program. ; Peer reviewed
Pour le politologue adepte des méthodes qualitatives, la mise en place des dispositifs de collecte de données se révèle généralement statique, figée dans un lieu et une temporalité précises. La personne interviewée de manière semi-directive ou non directive, individuellement ou collectivement, fait face à son facilitateur dans un lieu prompt à la discussion ou au débat. Elle a accepté de se prêter au jeu des questions/réponses, selon le protocole préalablement établi, pendant une ou plusieurs heures. Loin des réalités éphémères, chaotiques, complexes, multiples que le chercheur vise à analyser et étudier, cette approche tend également à figer spatiotemporellement un phénomène social (Buscher, Urry, Witchger 2009). Il s'interroge : comment rendre compte de réalités sociales mouvantes ? Avec quelles méthodes et pour quels avantages et quelles limites? Pour ce faire, plus que d'inventer de nouvelles méthodes, ce papier s'intéresse théoriquement au courant « mobile method » largement transdisciplinaire qui s'inspire des expériences méthodologiques issus de la géographie, de l'urbanisme, d'anthropologie, de l'ethnographie et des science and technology studies. Nous émettons l'hypothèse que ce courant méthodologique peut offrir de nouvelles directions aux méthodologies mobilisées en sciences politiques, dans l'analyse de l'action publique et de ses modalités, en intégrant de nouvelles dimensions sous-étudiées jusqu'alors. Empiriquement, nous reviendrons de manière critique (voir Merriman 2014) sur un dispositif méthodologique qualitatif dit « mobile » déployé dans le cadre des politiques d'aménagement du territoire: la marche urbaine exploratoire. Expérimentée à trois reprises en 2015, 2017 et 2019 à Bruxelles et à Liège (Demblon 2017, Lemaire 2015, Parotte 2019) , nous verrons que ces marches proposent une autre forme de connexion au territoire (parfois déroutante pour le chercheur autant que les participants) notamment au travers d'une analyse et d'une évaluation multi-sensorielle de celui-ci.
Quels sont ces évènements de l'histoire du nucléaire belge qui vont façonner l'avenir ? Cet article adopte une approche particulière pour analyser et critiquer l'histoire du programme nucléaire belge et de ses déchets. ; Peer reviewed
How to assess the high-level radioactive waste (HLRW) controversial issue during decades? OPECST is almost the only one that had accepted to do it regularly. Following 27 years of assessments, this article highlights the different assessments and its consequences on the HLRW program and the role of the assessor. ; Comment évaluer le cas controversé des déchets hautement radioactifs des décennies ? L'OPECST est un des rares offices de TA parlementaire à traiter régulièrement de la question. Retraçant 27 années d'évaluation dans ce domaine, cet article met en évidence les différentes pratiques évaluatives remplies par l'Office et leurs conséquences sur le contenu programme de gestion des déchets hautement radioactifs et sur le rôle de l'évaluateur. ; Peer reviewed
La problématique de la gestion des déchets nucléaires est depuis longtemps reconnue comme étant un problème public compte tenu de la dangerosité du déchet pour l'homme et l'environnement et de sa durée de vie dépassant les milliers voire les millions d'années. Pour autant, la politique publique qui lui est associée (du formatage du problème à la sélection, la mise en oeuvre et l'évaluation d'un programme d'action publique – Knoepfel, Larrue, and Varone 2001) fait régulièrement l'objet de vives réactions notamment des populations locales directement affectées par celle-ci. De ce fait, et pour construire la légitimité de leur politique publique, les organes étatiques ont développé d'autres pratiques, porteuses d'un idéal participatif (Blondiaux 2008) et de nouveaux acteurs, de nouveaux registres argumentatifs ont été inclus dans le processus (Andrèn 2012). Cet article s'intéresse au cycle d'une politique publique particulièrement sensible de très long terme – la gestion des déchets hautement radioactifs et pose la question suivante : comment gérer les déchets nucléaires de manière légitime ? Plus particulièrement, nous nous intéressons aux formes hybrides de légitimité émergentes avec les pratiques participatives et sur la manière dont celles-ci redéfinissent, érodent, complètent ou renforcent la légitimité du système représentatif du Canada. Nous soutenons que le programme de gestion des déchets hautement radioactifs est propice à étudier de nouvelles procédures et des pratiques mises en place par des institutions représentatives et leurs effets sur la légitimité d'une politique publique. Suivant les effets des épreuves de contrôle et de validation à la fois concurrentes et complémentaires aux pratiques de démocratie représentative telles que décrites par Rosanvallon 2008, nous verrons que d'une part que la mise en balance de la légitimité d'établissement, de la légitimité de réflexivité et de la légitimité de proximité redéfinit à la fois les contours de l'option technique privilégiée autant que l'ordre démocratique légitime pour acter les décisions. D'autre part, nous soutenons que la légitimité de ce type particulier de politique publique de très long terme ne peut être envisagée qu'au travers de la qualité du processus mis en oeuvre compte tenu du caractère incertain du type d'acteurs à inclure et du résultat final de la politique publique. ; Peer reviewed
In most nuclear countries across the world, geological disposal appears as the main option to manage high-level radioactive waste. Many new socio-economic, technical and safety issues arise with the implementation of this option. In the process of addressing these issues, national regulatory bodies stand out as crucial actors. While descriptions of their legal responsibilities abound, studies investigating the future normative choices emerging with the governance of toxic waste are needed. What should be the roles of regulators in dealing with the very sensitive siting process? According to whom? What does it mean for the credibility of the siting process? This presentation aims at systematically comparing three different regulation regimes and infrastructures of high-level radioactive waste management, based on actual perceptions of nuclear stakeholders of how, when and on what should national regulatory bodies intervene. Collected empirical data include a combination of empirical materials—i.e. legal requirements, safety case reports, participatory observations of consultation processes, 82 semi-directive interviews with policy makers, nuclear waste agencies, nuclear regulators in France, Belgium and Canada and local actors such as members of local information and monitoring council (CLIS) and members of the community liaison committee of four volunteer collectivities (CLC). ; Peer reviewed
Siting processes of high-level radioactive wastes remain a sensitive step for nuclear waste management organizations. At this stage, radioactive wastes programs become highly visible. Such concreteness increases controversies leading to modification or temporary standstill of the program (see e.g. strong local oppositions in the 80's in Canada and in France). These controversies have often forced nuclear waste management organizations to include larger societal groups (civil society, NGO's, parliamentarians, lay people,…) and to recognize the societal dimension of such issue. The program is thus recognized as a sociotechnical one, compelling authorities to a new approach to territorial development (Leloup 2010). At the local scale, new instruments and strategies have been adopted and implemented to tackle this territorial question. One of these tools is the local information committee. Considering nuclear waste management as an art of government (Dean, 2010), this presentation focuses on the siting processes of radioactive wastes programs and analyzes the coproduction between territory and program (Jasanoff 2004). It therefore studies the influence on the programs of the local publics through their local information committee in two specific cases: the French and the Canadian high-level radioactive wastes programs. To do so, it mobilizes official documents, participatory observations, two ethnographic fieldworks (Bure – France and Manitouwadge, Ignace, Schreiber and Nipigon – Canada), and semi-structured interviews. These interviews were conducted with French and Canadian nuclear waste management organizations' member, regulators, local representatives and local consultation committee's members. In analyzing such siting processes, we first analytically describe the shift from a national radioactive waste management program to a territorialized management in France and in Canada. Second, it aims at understanding the concrete and sometimes unanticipated effects of implementing a management program at the local level by focusing on the integration of local publics and stakeholders in the decision-making of such processes. Finally, it discusses the dual relationship between program and territory in these processes. Our results highlight that the territorial development of the high-level radioactive wastes programs started within R&D programs although the program was officially presented as "placeless" (Murphy 2009). They also show that the siting processes have been designed very differently. In Canada, the siting process has been co-designed with publics while the French national Parliament has imposed a siting location for the industrial project. Third, through the (in)actions of such local committees considered as invited critics (Wynne 2007), new socio-technical adjustments has occurred in these programs. Even though, we stress that the dichotomy between expert-based and participatory is still pregnant (for different reasons) and reinforce the dichotomy between nature/experts/underground and society/publics/ground.
Comment l'art de gouverner les déchets hautement radioactifs, tel qu'il a évolué au cours des deux dernières décennies, a-t-il redéfini les enjeux sociotechniques du programme de gestion des déchets hautement radioactifs et réciproquement? Telle est la question qui traverse cette thèse. Combinant l'analytique de gouvernement (Dean 2010) à une approche co-productionniste forte (Joly 2015), trois régimes de pratiques de gouvernement, en France, en Belgique et au Canada sont scrutés et comparés. Cet écrit propose de suivre l'objet, en cinq chapitres, depuis sa définition (au travers des systèmes de classification), en passant par l'élaboration, la mise en oeuvre territoriale et l'évaluation régulière de son programme de gestion. Chemin faisant, nous cherchons à comprendre comment le dépôt géologique est resté l'option de référence clef pour la catégorie "déchet hautement radioactif". Différentes co-productions seront mises à jour révélant l'asymétrie de pouvoir entre les acteurs, la trajectoire (dis)continue du programme et le caractère expérimental de l'art de gouverner les déchets hautement radioactifs. Un art expérimental, dont nous soutenons que les formes peuvent varier, entre autres, selon l'attitude des expérimentateurs.
Short Abstract This presentation suggests a comparison between public invited critics and their integrations in Belgian, Canadian and French institutionalized processes to highlight the different combinations of opening up and closing down appraisals and commitments. This comparison reveals the closing up strategy of government to move forward with nuclear wastes. Since the 90's onwards, Canadian, Belgian and French nuclear establishment (Durant 2009) have developed several different strategies to involve the public at each constitutive steps of the siting process of nuclear wastes management. Each of them has divided the decision-making process in distinct phases to focus first on the conceptual phase (go for an option) before the operational phase (go for siting). Each country has its own dynamic managed by different actors. For example, in Canada, the nuclear waste organization (NWMO) has provided iterative and permanent experts and public consultations since 2002. In France, it is the French PTA (OPECST) and National Commission of Public Debate (CNDP) who have periodically provided punctual public consultations before every important commitment. Meanwhile in Belgium, only two important punctual debates have been provided by the nuclear waste organization (ONDRAF) and an independent foundation (FRD) and are still waiting for the "go for an option". This presentation suggests a comparison of the public invited critics (Wynne 2007) who have accepted the invitation of nuclear wastes managers, following their integrations in three different institutionalized processes (in Belgium, in France and in Canada) and the change their integrations produced in terms of closing down and opening up appraisals and commitments (Stirling 2008). It highlights how the different governments finally chosen a closing "up" commitment in order to manage the right of public to continue to shape partially the commitment as well the right of expert to continue to develop the option (geological disposal) they support since the 70's. Data used include a combination of theoretical and empirical materials – i.e. participatory observations of consultation processes, 90 semi-directive interviews with policy makers, nuclear waste agencies, nuclear regulators in France, Belgium and Canada and local actors such as members of local information and monitoring council (CLIS) and members of community liaison committee of four volunteer collectivities (CLC). Durant, Darrin. 2009. "Radwaste in Canada: a political economy of uncertainty." Journal of Risk Research 12 (7-8):897-919. doi:10.1080/13669870903126127. Stirling, Andy. 2008. ""Opening Up" and "Closing Down" Power, Participation, and Pluralism in the Social Appraisal of Technology." Science, Technology & Human Values 33:262-294. Wynne, Brian. 2007. "Public participation in science and technology: performing and obscuring a political–conceptual category mistake." East Asian Science, Technology and Society 1 (1):99-110. ; Peer reviewed
In Belgium, Nuclear Waste Management (NWM) is conducted by a Federal Agency called ONDRAF - i.e. the "National Agency for Radioactive Waste and Enriched Fissile Materials". Adhering to a largely accepted vision, NWM is considered by ONDRAF as a long-term and complex issue, consisting in technical, social, economic and ethical questions. In this respect, scientific literature invites to clarify and address those aspects in a decision-making process that could benefit from meaningful public participation (Callon, Lascoumes, and Barthes 2001). In this context, many stakeholders (e.g. citizens, researchers, industrialists, civil society organizations, the European Union. and ONDRAF itself) are in demand of a "conductor" that can organize, ensure and legitimize such a participatory decision-making process. Many questions emerge from this demand. Who can be the gatekeeper of this process? What could be his role? For which purposes? In addition to that, how should participation be organized/assessed/controlled? To that regard, the purpose of this paper is twofold. First, I elaborate a possible definition of "gatekeeping a participatory decision-making process concerning NWM in Belgium". Second, I question the possible role of Technology Assessment (TA) - as an institution as well as a set of approached - in this context. To address those questions, I rely on a combination of theoretical and empirical materials – i.e. semi directive interviews with policy makers and members of Belgian and French agencies in charge of NWM.
Depuis les années 1970, avec la multiplication des controverses scientifiques (Callon, Lascoumes et Barthe 2001), souvent liées à des mouvements pacifistes en environnementalistes ; nous assistons à la naissance d'un flux d'incertitude et de critique politico-sociale, dirigée principalement vers le monde scientifique, sa production et ses hésitations. Il est malaisé de prévoir si cela mènera à une réelle désolidarisation des notions de science, technologie et progrès, mais il reste à supposer que cette critique permettra une gestion plus réflexive des effets majeurs du développement scientifique et technologique (Schot et Rip 2009). En d'autres termes, bien que les liens entre les idéologies du progrès et de la technologie restent très souvent puissants et non remis en question, on assiste au même moment à une critique sociale des conséquences sur le processus de gestion des choix technologiques qui s'y rapportent. Cette contribution propose de s'attarder sur le cas de la gouvernance socio technique de la gestion des déchets hautement radioactifs depuis le « tournant participatif » opéré dans les années 90 en France et en Belgique. Il s'agit de poser un regard critique sur l'apparition d'un nouveau mode de gouvernance plus participatif (au travers de l'inclusion de nouveaux acteurs) et ses conséquences. Dans quelle mesure ceux-ci redéfinissent-ils les positionnements du monde scientifique au sein du processus décisionnel ? Comment le monde scientifique reçoit-il les critiques qui lui sont adressées ? Plutôt que des tendances globales, cette contestation témoigne le plus souvent d'une mosaïque d'activités critiques dynamiques, concurrentes ou complémentaires dont les effets semblent faire vaciller — ou à tout le moins mettre sous tension — l'organisation, les routines et les institutions des sociétés modernes (Delvenne 2011). Cette mosaïque reflète le dynamisme des acteurs sociaux qui propagent leurs agendas et défendent leurs intérêts à travers la négociation de concessions, l'enchevêtrement de décisions et la cristallisation de rapports de force. En d'autres termes, les avancées d'un projet comme la gestion des déchets nucléaires ne sont pas la progression inéluctable d'un processus uniformément accepté par toutes les tendances de la société. En réalité, il existe une multitude d'acteurs qui influencent sans cesse la nature de ses contours. Ces acteurs sociaux bénéficient d'espaces politiques et institutionnels divers pour exprimer leurs préférences et tenter de transformer durablement les critiques qu'ils formulent en actions politiques qui trouvent un écho plus large au sein de la société. ; Peer reviewed