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L'importance de la vieillesse dans la société dépend à la fois de facteurs mesurables et de l'état des opinions. Mais celles-ci revêtent des aspects contradictoires dont l'importance respective évolue dans l'histoire. A titre d'hypothèse, cette contribution suggère que ce thème de la vieillesse, à chaque moment d'une société, se rattache aux représentations des autres âges de la vie. Ce bloc d'images, qui porte en lui des normes de conduite, est l'un des truchements par lesquels la société civile et politique obtient une certaine régulation nécessaire à sa survie. Ce propos est appuyé sur des exemples empruntés aux XVIe-XVIIIe siècles.

Le terme d'équilibre connaît depuis deux ou trois siècles une fortune impressionnante dans l'analyse des activités humaines. S'il est employé très tôt, semble-t-il, en esthétique (équilibre d'une façade, d'un tableau), il ne tarde guère à pénétrer le vocabulaire politique à la charnière des XVIIe-XVIIIe siècles : l'équilibre des États européens, bientôt l'équilibre des pouvoirs, puis celui du commerce international, l'équilibre de la balance. Au XVIIIe siècle, il conquiert le domaine psychologique, Mirabeau décrit par exemple en 1763 « l'équilibre intérieur » comme le produit de chocs opposés, ceux de l'esprit et du caractère. À peu près dans le même temps ce mot conquérant s'installe définitivement en économie. Deux auteurs français ont joué un rôle important aux origines de cette acclimatation. En dépit de ses insuffisances, leur initiative soulève des problèmes épistémologiques intéressants par leur généralité.

"Goyon reiht sich aufgrund seines Ansatzes unter die Utopisten ein. Gleichzeitig entfernt er sich von ihnen und zwar in zweifacher Hinsicht: Er beschreibt eine soziale Organisation, die nur ihm und niemandem sonst als wünschenswert erscheint und keineswegs das ruhige Eden, an dem so viele 'politische Romane' Gefallen finden. Ebenso verzichtet er auf übliche literarische Modelle: Kein wunderbarer Schiffbruch bringt ihn auf eine verlorene Insel, keine Träumerei hebt bei ihm Raum und Zeit auf. Die ökonomische Analyse legt ihm vielmehr die Vorstellung eines Entwicklungsweges nahe, der die bestehende Welt umwirft und einen sehr realen 'Staat', nämlich das französische Königreich, in einen Bienenkorb umzuwandeln geeignet erscheint, in dem hundertmillionen Wesen, zufrieden mit ihrem Los, ihren Geschäften nachgehen." (Autorenreferat)

Résumé

Comme le pèlerin de Bayreuth, le lecteur de la trilogie que Fernand Braudel voue à la civilisation matérielle, à l'économie et au capitalisme des temps modernes ne saura d'abord se déprendre des sortilèges. Le ruissellement des références, le contrepoint des graphiques, des cartes ou des images qui courent au-devant du texte, le rythme des espaces et des temps embrassés lui donneront cette légère, cette agréable ivresse dont on croit triompher soimême page après page, jusqu'aux dernières.L'illusion ne dure pas. Voici bientôt trois livres difficiles, où des explications exigeantes s'offrent, dans l'incertain, aux démentis de la matière historique. L'empiriste sans souci, l'idéologue tranquille reçoivent congé. Cette œuvre veut une lecture rigoureuse, désobéissante. A ce stade de l'investigation du moins, le projet de l'auteur semble venir en pleine lumière.

Le Tableau économique de François Quesnay présente en 1758 une des premières analyses macro-économiques de la société articulée en grands agrégats : producteurs, classe stérile, groupe des propriétaires. Un peu plus tard dans la Philosophie rurale (1763), le même auteur et le marquis de Mirabeau amplifient leur commentaire ; pour le secteur agricole, les origines micro-économiques du modèle apparaissent dorénavant en clair ; cependant les sources empiriques du schéma souffrent toujours d'obscurités. Suffit-il d'écrire — comme à l'ordinaire aujourd'hui — que les concepts utilisés dans les comptes privés inspirent à chaque époque les catégories de l'analyse globale ? Non. L'école employa des observations concrètes pour étayer sa description des producteurs. Comment les a-t-elle vérifiées et charpentées ? Quelles archives comptables peut-elle offrir à l'histoire de l'économie rurale ?

Comment ne pas donner à ce sujet la plus vaste extension et rappeler pour commencer la place privilégiée des villes dans l'observation des rapports sociaux ? Celles-ci réunissent en effet des hommes de tous ordres et toutes classes. Là se diversifient par excellence les positions de chacun, dans la production et les relations de production, le statut juridique, dans la richesse et la culture, puis pour finir dans la notoriété. Les paysans mêmes n'échappent pas à l'étude puisque la plupart des cités englobent un certain terroir et possèdent des écarts. Ce constat pourrait donc conduire très simplement à étudier l'ensemble des problèmes relatifs à la société du XVIIIe selon le plus classique des déroulements : inventaire des groupes sociaux, étude de leurs rapports respectifs. En dépit de son ampleur, il n'est pas sûr que la démarche soit suffisante.

Les méthodes exposées dans cette contribution ne sont pas sans doute les seules qui permettent de traiter les problèmes démographiques d'une population ancienne. Tôt ou tard, déjà peut-être, la collaboration des informaticiens, des historiens, des démographes peut aboutir à des résultats par d'autres voies en utilisant des ordinateurs et des programmes différents ou des procédures d'entrée plus expéditives pour les données. A cet égard, les travaux de R. S. Schofield comme de M. Couturier sont suggestifs . Nous présentons simplement une démarche possible; elle a donné des résultats satisfaisants. Le programme des opérations est stocké au Laboratoire d'Informatique de l'Université de Toulouse, il est consultable. Il est vrai que les difficultés posées par nos sources n'étaient pas aussi massives que celles des chercheurs britanniques ; E. A. Wrigley le soulignait récemment encore à Princeton.