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Prométhée, bienfaiteur, fondateur ou agent provocateur dans la littérature grecque archaïque, apparaît chez Hésiode sous les traits du troisième. Il provoque la chute de l'humanité, stratégie narrative supposant une égalité originelle des hommes et des dieux. Dans la tragédie attribuée à Eschyle, Prométhée enchaîné, il devient le bienfaiteur de l'humanité (le mot philanthropos y apparaît pour la première fois en grec), libre accusateur de Zeus (son eleutherostomein est sa marque dramatique) ; enfin, dans le Protagoras de Platon il est le fondateur du progrès et de la civilisation humaine.

Pietro Pucci analyse quelques aspects de l'œuvre de Nicole Loraux qui ont été accueillis avec le plus vif intérêt par les études classiques nord-américaines. En premier lieu, une profonde perception de la langue grecque et de son emploi cratylien qui l'a amenée à une lecture originale des textes, et au renouvellement de l'interprétation clés questions historiques et littéraires. Hauteur souligne en particulier l'interprétation donnée par Nicole Loraux de la position ambivalente de la femme dans le discours masculin grec : c'est en relation à cette question que Nicole Loraux élabore avec une grande souplesse et originalité la notion d'un "politique" vibrant sous le pli rabattu du non-politique ; puis il rappelle sa lecture de la tragédie à travers un retour original à Nietzsche et par la découverte de la centralité du chant du deuil sur la scène tragique.