La responsabilité professionnelle de l'avocat au regard de son devoir général de diligence : 25 ans déjà / François Bohnet -- La responsabilité extracontractuelle en droit international privé panaméen / Gilberto Boutin I. -- Regards furtifs sur un genre emprunté par la France à la Suisse : la réforme de la responsabilité civile "en suspension" / Philippe Brun -- La responsabilité du club sportif pour les actes de ses supporters / Benoît Chappuis, Franz Werro, Béatrice Hurni -- Responsabilité civile : entre audace et repli / Christine Chappuis -- Autopsie d'une catastrophe technologique en Belgique / Bernard Dubuisson -- L'application de l'art. 5 ch. 3 CL en matière de responsabilité pour les atteintes internationales à l'environnement / Florence Guillaume, Aurélie Planas -- Le Code des obligations : un standard minimum en matière de responsabilité des hôpitaux publics? / Olivier Guillod, Sabrina Burgat -- La perte d'une chance, une curiosité française / Patrice Jourdain -- La resposabilité de l'Etat en matière de lacs et cours d'eau / Manon Simeoni, Pascal Mahon -- Gestion des risques et responsabilité des organisateurs de manifestations sportives / Denis Oswald -- Pflicht zum Rückruf fehlerhafter Produkte / Ingeborg Schwenzer, Mareike Schmidt -- Les principes des principes / Pierre Widmer -- Une définition ambivalente et 2000 ans de confusion : illicéité objective et subjective / Bénédict Winiger -- Réparation et dommage / Gilles Petitpierre. Les bons acomptes font les bons amis / Michel Bise -- La fixation du loyer / Philippe Conod, Patricia Dietschy -- De la baille, du bail et du bagne / Yvan Jeanneret, André Kuhn -- Le congé extraordinaire de baux d'habitations et de locaux commerciaux pour comportement contraire au contrat du locataire après l'entrée en jouissance de la chose / Alfred Koller -- Protection du logement de famille : l'état civil doit-il (encore) jouer un rôle? / Marino Montini, Michel Montini -- Le bruit des enfants dans les habitations / Oliver Waespi -- La disproportion évidente entre les prestations promises par les parties à un contrat : Critique de l'arrêt du club de football de Lohn / Laurent Bieri -- Les conseillers juridiques et leurs clients face aux clauses pénales : le mythe du rameur? / Fernand Chappuis -- La clause d'exclusivité dans le contrat de courtage : un oxymore du Tribunal fédéral / Sylvain Marchand -- Du relatif effet relatif du contrat / Benoît Moore -- Le dépassement des coûts devisês / Pascal Pichonnaz -- La sanction de l'engagement excessif selon l'art. 27 al. 2 CC / Denis Piotet -- Betriebsstörung durch Flashmob / Wolfgang Portmann -- Several causes of loss in hull insurance : English and Norwegian laws / David Bouverat -- Les sanctions pénales du droit de la surveillance des institutions d'assurance privées à l'épreuve de la légalité / Vincent Brulhart -- Assurances-maladie complémentaires : ne rien vouloir mais s'assurer quand même? / Anne-Sylvie Dupont. Versicherungsrechtliche Obliegenheiten de lege lata und de lege ferenda / Helmut Heiss -- Les moyens de preuve obtenus par des procédés contraires au droit / Jacques-Michel Grossen -- La règle de l'estoppel est-elle utile à l'arbitrage international en Suisse? / François Knoepfler -- La Coupe de l'America / Christoph Müller -- Le procès en indemnisation dans l'entraide judiciaire pénale internationale / Bertrand Reeb -- Consensualisme et contractualisme en prison / Pierre-Henri Bolle -- Le statut fiscal en Suisse des fédérations sportives internationales et du Comité international olympique (CIO) / Jeanine De Vries Reilingh -- La société unipersonnelle ou la multiplication de la personne / Roland Ruedin -- Les institutions de Florence et Machiavel / Ernest Weibel -- La révocation d'une autorité exécutive / Didier Berberat, Daniel Perdrizat, Guillaume Jéquier -- L' interprétation systémique : le liant de l'ordre international / Giovanni Distefano, Petros C. Mavroidis.
Morocco's Participation in Deauville Partnership Background Transition in Arab Countries. Abstract: In the context of the "Arab Spring", the international community decided to support the Arab countries engaged in reform processes or democratic change. That is the goal of the Deauville Partnership launched in France in May 2011. To this end, there is no denying that it can be argued that Morocco is ahead of the other partner countries stakeholders in this partnership. Indeed, the reforms initiated by the latter, supported and consolidated under the new constitution in July 2011, put Morocco in a comfortable enough situation. But vigilance should remain in force, since the process is in fact never interrupted, the reforms are an ongoing process. The objective here is not to expose the list of reforms that have been introduced or set in motion, but our goal is to look to those directly aligned with the objectives of the Deauville Partnership. Keywords: International community, job creation, financial crisis, development, financing, Governance, international institutions, regional integration, partnership, Arab Spring, participation, stabilization. ; La participación de Marruecos en el Partenariado de Deauville para el apoyo a la transición en los países árabes Resumen: En el contexto de la «primavera árabe», la comunidad internacional decidió apoyar a los países árabes que participan en los procesos de reforma o cambio democrático. Ese es el objetivo de la Asociación de Deauville lanzado en Francia en mayo de 2011. A tal efecto, no se puede negar que se puede argumentar que Marruecos está por delante de los demás países asociados implicados en esta asociación. De hecho, las reformas iniciadas por este último, apoyadas y consolidadas bajo la nueva constitución en julio de 2011, ponen a Marruecos en una situación bastante cómoda. Pero la vigilancia debe mantenerse, ya que el proceso es interrumpido y las reformas son un proceso continuo. El objetivo aquí no es para exponer la lista de reformas que se han introducido o puesto en marcha, sino buscar las que están directamente alineadas con los objetivos de la Asociación Deauville. Palabras clave: comunidad internacional, creación de empleo, crisis financiera, desarrollo, financiación, Gobernanza, instituciones internacionales, integración regional, asociación, primavera árabe, participación, estabilización. ; Résumé : Dans le contexte du « printemps arabe », la communauté internationale a décidé d'apporter son soutien aux pays arabes engagés dans des processus de réforme ou de changements démocratiques. Tel est l'objectif du Partenariat de Deauville lancé en France en mai 2011. A cet effet, fort est de constater que l'on peut soutenir que le Maroc est en avance sur les autres pays partenaires parties prenantes à ce partenariat. En effet, les réformes initiées par ce dernier, appuyées et consolidées dans le cadre de la nouvelle Constitution de juillet 2011, placent le Maroc dans une situation suffisamment confortable. Mais la vigilance devrait rester de mise, car le processus n'est en effet jamais interrompu, les réformes étant une démarche continue. L'objectif ici n'est pas d'exposer la liste des réformes qui ont été déjà introduites ou mises en branle, mais notre but est de nous pencher vers celles qui cadrent directement avec les objectifs du Partenariat de Deauville. Mots clés : Communauté internationale, création d'emplois, crise financière, développement, financement, gouvernance, institutions internationales, intégration régionale, partenariat, printemps arabe, participation, stabilisation.
Lors d'une réflexion sur les politiques modernes de sécurité alimentaire, trois modèles principaux d'évaluation de politiques publiques sont en compétition : les modèles de risque technocratique, décisionniste et « transparent » (Millstone 2004). Chacun de ces modèles amène de nouveaux acteurs dans le processus décisionnel : dans le modèle technocratique, les scientifiques sont la seule source d'information pour les décideurs politiques. Les acteurs socio-politiques et économiques sont invités à la table de discussion dans le modèle décisionniste, quoiqu'une moindre importance soit donnée à leur avis. Enfin, le modèle transparent plaide pour que le poids des avis de chacun de ces acteurs soit égal. Ce dernier modèle a inspiré celui de la gouvernance des risques de Renn (Dreyer and Renn, 2009), qui complète le modèle transparent en plaçant une nouvelle emphase sur l'évaluation et la communication du risque. Cette communication est un concept central dans l'évaluation des politiques publiques (Muller, 2005), qui considère la politique comme le résultat d'interactions entre un nombre important d'acteurs, chacun apportant ses propres vues du monde et approches de l'action. Le but de ces politiques est de définir des modes d'action et de représentation de la réalité qui guideront les choix et actions mises en place pour résoudre des problèmes communs et connus. Muller (2005) appelle cette construction sociale « référentiel sectoriel d'action publique ». Le référentiel résulte d'une co-construction d'outils de politique publique, qui ont le potentiel de gagner le support de chaque autre acteur. Ce référentiel, une fois appliqué à la gouvernance des risques, pose les fondations pour un référentiel de la sécurité (Brunet, 2007), résultat des structures et activités de communications, elles-mêmes le canal des valeurs, normes, images et des logiques qui contribuent à la structuration de la perception individuelle et sociale du risque. Au sein du modèle de Renn, la communication devient l'élément central de chaque étape du processus d'analyse des risques. Ce processus offre un apprentissage mutuel et itératif, marquant la différence avec la simple information, unilatérale par nature, et la communication, qui permet des boucles d'enrichissement, ouvrant la possibilité aux parties prenantes (scientifiques, décideurs politiques, acteurs socio-économiques) de créer un référentiel partagé par tous les acteurs du processus. Comme illustration du fonctionnement du modèle de gouvernance des risques, nous allons analyser le cas du bisphénol A, qui fut, en 2010, le berceau d'une controverse. Cette dernière a abouti à l'adoption de la directive 2011/8/UE par la Commission Européenne (CE), restreignant l'utilisation du bisphénol A dans les biberons en plastique pour nourrissons, décision allant à l'encontre de l'avis scientifique de l'Agence Européenne pour la Sécurité Alimentaire (EFSA), qui avait établit qu'il n'y avait pas de danger pour la santé tant que la dose journalière admissible n'était pas dépassée. La controverse qui a émergé en 2010 était majoritairement une controverse publique – même si elle avait ses racines dans une controverse scientifique antérieure –, relayée par une large couverture médiatique, où les arguments émotionnels étaient plus mis en avant que les arguments scientifiques. Ces désaccords ont mis en évidence des divergences croissantes entre les opinions scientifiques et l'opinion publique : en adoptant cette directive, la CE a estimé que l'opinion publique ne pouvait plus être ignorée. Était-il possible pour la CE d'ignorer les réclamations des profanes ? Aurait-elle dû faire plus confiance aux experts de l'EFSA en outrepassant ces appels ?
Communication 80ème Congrès de l'Association Francophone pour le Savoir, Montréal (Canada). Colloque 'Où (en) est la critique de la communication', organisé par le GRICIS, UQàM ; Dans la première décennie du vingtième siècle deux événements ont changé la relation entre les médias et le pouvoir en Amérique latine: d'une part, l'émergence de nombreux gouvernements qui, sur le rejet du paradigme néolibéral adopté par la région au début des années 90, ont proposé un agenda de centre gauche politique pour le développement de leurs nations; d'autre part, ces gouvernements ont assumé la régulation des médias comme l'un des aspects fondamentaux de sa politique (De Moraes, 2011). Cette contribution vise à rechercher les fondements de cette étape néo-régulatrice des politiques publiques de communication en Amérique latine dans la pensée critique émergeant des sciences sociales dans le sous-continent et, particulièrement, dans les traditions des sciences de la communication en Amérique latine dès les années soixante et jusqu'aujourd'hui. L'Amérique Latine a eu un rôle prépondérant dans les discussions sur la nécessité d'une régulation pour les marchés des médias aux années soixante et soixante-dix, dans le large débat que des institutions internationales comme l'UNESCO ont développé pour établir a base d'un Nouvel Ordre International de l'Information et la Communication (NOMIC), qui a culminé en 1980 avec la publication du rapport « Voix multiples, un seul monde », communément appelé le « Rapport McBride » (MacBride, 1988). Malgré les formidables transformations des télécommunications, des médias et des nouvelles technologies de la communication, nous sommes d'accord que « les innovations se sont répandus, mais ils n'ont pas comporté des transformations sociaux, culturels, économiques et politiques inhérentes » (Tremblay, 2005). Le déplacement politique vers la gauche dans de nombreux pays latino-américains a entraîné une récupération de la mémoire politique de ce vieux débat, et en particulier se manifeste dans les trois territoires que ce document vise à examiner. Le premier fait référence à la élaboration de politiques de communication globales que, a partir des nouvelles 'lois de médias', essaient de établir un nouvel status pour les médias publics, limiter la croissance des médias privés, et garantir l'existence de moyens du tiers secteur. Les lois de médias de l'Uruguay ou l'Argentine sont de bons exemples de cette approche et montrent comment l'héritage du débat critique est en vigueur dans les nouvelles politiques des médias. Un deuxième aspect particulièrement important dans ce processus est la régulation de la concentration des marchés dans les industries de la culture, historiquement absente ou pas appliquées dans la pratique sur les réglementations nationales sur les médias en Amérique latine. Malgré l'apparition d'études ces dernières décennies sur la situation très inégale des systèmes de communication en Amérique latine (Becerra & Mastrini, 2009), rien n'avait été fait jusqu'ici sur cette question qui a été discuté dans le rapport McBride. Le dernier aspect que ce document vise à examiner est le rôle de la transition de la télévision numérique sur le continent et le implication des médias publiques dans le développement de la télévision numérique latino-américaine (Badillo Matos and Sierra Caballero, 2011). Répondent-ils les nouvelles politiques de communication latino-américaines aux exigences de la théorie critique ? Quel est l'impact que la recherche critique de la communication a eu sur la conception de ces politiques ? Les cas de l'Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Chili, l'Equateur, le Paraguay et le Venezuela sont passés en revue pour essayer de trouver des réponses à ces questions.
Les politiques du développement durable sont-elles favorables à la forêt des agriculteurs ? Malmenée par l'histoire, la forêt des agriculteurs (que nous avons qualifiée de forêt « domestique » ou « rurale ») est un objet orphelin indissociable de l'histoire des systèmes de production agricoles et des modes de vie paysans. Ses qualités hybrides, alliant à la fois production, qualités environnementales et bénéfices sociaux en font un exemple de choix pour le développement durable. Les crises actuelles la remettent au centre des stratégies rurales à travers des dynamiques de valorisation variées mettant en avant les synergies entre productions spécifiques, valeur environnementale, et développement social. Ces dynamiques permettent d'interroger l'un des grands chantiers du développement durable: la mise en avant du local comme caution et instruments d'une gestion durable des territoires. Dans les régions où les trajectoires locales vers la durabilité sont entravées par la marginalité économique, l'action publique, qui reconnait aujourd'hui la valeur du local après l'avoir longtemps dénigrée, estelle apte à accompagner sa mutation en suscitant de nouvelles synergies ? Ou bien, au contraire, va-telle accentuer le décalage qui a toujours existé entre les pratiques réelles, concrètes, mouvantes, des agriculteurs et l'appréciation qui en est faite ? Une approche dialectique de l'identité de la forêt domestique et de ses trajectoires de durabilité POPULAR a travaillé à travers le renforcement d'un réseau de recherche interdisciplinaire sur la forêt domestique permettant de mutualiser les expériences en approfondissant les questionnements sur la domestication, la résilience, la patrimonialisation, et en les synthétisant autour de la question du développement durable. La méthodologie globale est basée sur une approche comparative, cumulative et intégrative confrontant les trajectoires historiques et contemporaines de forêts affectées par des mesures publiques ou des dynamiques propres (valorisation de produits spécifiques liés à des savoirs locaux : Maroc, Corse et Cévennes, Languedoc ; mise en place de nouvelles gouvernances : Cameroun, Inde, Indonésie ; renforcement de gouvernances existantes : Maroc, Coteaux de Gascogne ; politiques agricoles : Pyrénées, ou foncières : Coteaux de Gascogne). La constitution d'une base de données et des monographies harmonisées comparées terme à terme ont permis la caractérisation de l'identité de la forêt domestique et de ses propriétés, dans les contextes locaux et politiques qui l'influencent. La confrontation de trois champs de conceptualisation théorique concernant les relations nature / société a permis de mieux comprendre le poids des nouvelles politiques publiques visant à assurer la durabilité de ces forêts. Résultats majeurs du projet : à travers une déclinaison spécifique du concept de domestication, pris dans le sens technique, environnemental et social, la forêt domestique propose un modèle original d'intégration socio environnementale dans la gestion des ressources naturelles qui éclaire de façon originale le rôle des interactions à différentes échelles entre processus écologiques, techniques, économiques et sociaux dans la durabilité des systèmes de gestion des ressources naturelles. Dans ses dynamiques actuelles, elle éclaire aussi les contradictions qui existent entre développement durable (plus faible sur la génération de revenu que sur le renforcement des qualités écologiques ou sociale), et développement tout court avec ses grandes forces d'évolution (marché, politiques de modernisation libérale). Production scientifique et brevets depuis le début du projet. Notre production scientifique s'est concentrée sur la rédaction d'articles et l'organisation de Colloques internationaux dédiés à la forêt rurale et à ses relations avec les politiques publiques, ainsi que sur les apports théoriques autour de la résilience, de la domestication, du patrimoine et de l'écologie politique. L'encadrement de thésards et de masters a constitué une part importante du travail. La valorisation se poursuit avec la production d'un numéro spécial de la revue en ligne Ecology and Society. L'année de la forêt constituera un point fort pour la diffusion des résultats auprès du grand public
{Camera Eye} de Jean-Luc Godard : un essai politique filmé. {Camera Eye}, film militant de Jean-Luc Godard qui porte sur la guerre du Vietnam, n'est pas un banal film de propagande : s'il soutient de manière univoque la cause nord-vietnamienne, il ne manque pas de forcer le spectateur à s'interroger, car le film lui-même s'interroge sur l'acte de filmer. En effet, Godard, n'ayant pu se rendre sur place, contraint par l'éloignement, se demande comment filmer et que filmer. En réalité, cet éloignement convient exactement à sa pratique du montage compris comme rapprochement de choses qui ne sont pas disposées à être rapprochées, c'est-à-dire qui sont éloignées (par ex. Godard cinéaste et les Nord-Vietnamiens, ou Godard et les ouvriers français en grève, ou les différents opprimés dans le monde). L'éloignement peut être surmonté par le cinéma en tant qu'il nous permet d'être envahis par les images du conflit, et Godard invite le spectateur à lutter là où il est, le renvoyant ainsi à sa responsabilité politique (comment va-t-il réagir face à la situation présente ?). ; {Camera Eye} de Jean-Luc Godard : un ensayo político. {Camera Eye}, corto metraje de Jean-Luc Godard que trata de la guerra en Vietnam, no es una película de propaganda común : si defiende de manera unívoca la causa del pueblo vietnamino, no deja de forzar al espectador a interrogarse porque este corto metraje se interroga sobre el acto de filmar. En efecto, Godard, como no pudo irse a Vietnam, molestado por el alejamiento, se pregunta cómo filmar y qué filmar. En realidad, este alejamiento conviene exactamente a su práctica del montaje como acercamiento de cosas que no están dispuestas a estar acercadas (por ej. Godard cineasta y los Vietnaminos, o Godard y los obreros franceses en huelga, o los diferentes oprimidos en el mundo). El alejamiento puede estar superado por el cine porque nos permite que estémos invadidos por las imagenes del conflicto, y Godard invita al espectador a luchar donde está ; así le confruenta a su responsabilidad política ( ¿cómo va a reaccionar frente a la situación presente ?). ; {Camera Eye} by Jean-Luc Godard : a filmed political essay. {Camera Eye}, a short film by Jean-Luc Godard about the Vietnam War, is not a common propaganda movie : if it clearly supports the Vietnamese cause, it does not lack to compel the spectator to interrogate himself because it interrogates itself about the act of filming. In fact, Godard, who had not been able to go to Vietnam, asks himself how he has to film and what he has to film, given that his object is so far from him. This distance, however, is perfectly suitable for his particular use of montage, which he sees as a connection between things which are not disposed to be connected, that is to say things which are distant (e.g. the filmmaker Godard Vs the Vietnamese, or Godard Vs the French working-men on strike, or the different oppressed people in the world). Cinema can overcome this distance because it enables us to be invaded by the images of the conflict. Godard invites the spectator to fight from where he is, he confronts him with his political responsability (How is the spectator going to react to the current political events?).
Face à l'urgence environnementale, l'innovation dans le domaine des nouvelles technologies de l'énergie (NTE) constitue un défi primordial. Les NTE constituent un marché concurrentiel en plein expansion, où s'affrontent dès à présent les acteurs de l'innovation internationale. La R&D énergétique représente donc pour l'Europe un défi multiple : Il s'agit de développer les technologies qui nous permettrons de réduire nos émissions de gaz à effet de serre et nos dépendances énergétiques. L'innovation produite devra également garantir la place de l'industrie européenne à la pointe du marché des NTE dans un contexte hautement compétitif. La collaboration franco-allemande en matière de R&D énergétique recèle ici un potentiel d'innovation disruptive particulièrement important, grâce à des paysages de R&D fortement complémentaires. Les programmes bilatéraux constituent un outil prometteur pour la valorisation des synergies inexploitées. En permettant la mise en place de partenariats franco-allemands restreints, autour de thématiques précises, ils constituent en effet un outil complémentaire aux programmes européens. Le Programme Inter Carnot-Fraunhofer (PICF) constitue un exemple abouti de programme bilatéral ayant permis la concrétisation de collaborations mutuellement bénéfiques dans le domaine des NTE, grâce à la mise au point d'une procédure harmonisée. Néanmoins, l'analyse du PICF montre également que les programmes bilatéraux franco-allemands devront prévoir la possibilité de financements-relai afin de pérenniser les échanges. Dans le contexte particulier des NTE, une extension aux projets de démonstration ainsi qu'un ciblage des sujets porteurs sur la base d'un comité consultatif scientifique indépendant paraissent indispensables. Ces efforts franco-allemands pourront servir de modèle à l'innovation de rupture basée sur la valorisation des synergies intra-européennes. ; Im Kontext steigender Umweltbelastungen stellen Innovationen auf dem Gebiet der Energietechnologien eine zentrale Herausforderung dar. Dieser rapide wachsende Markt ist schon heute der Schauplatz eines erbitterten internationalen Wettbewerbs. Somit stellt die Energieforschung für Europa eine mehrfache Herausforderung dar: Die entwickelten Technologien sollen dabei helfen unsere Treibhausgasemissionen zu verringern und gleichzeitig unsere Abhängigkeiten beschränken. Zudem soll die produzierte Innovation dazu beitragen, den Industriestandort Europa als Spitzenreiter auf dem weltweit umkämpften Markt der Energietechnologien zu positionieren. Dank der sich stark ergänzenden nationalen Forschungslandschaften, birgt die deutsch-französische Energieforschungskooperation ein besonders hohes Potenzial. Bilaterale Forschungsprogramme sind ein vielversprechendes Werkzeug um ungenutzte Synergien zu fördern. Indem gezielt deutsch-französische Partnerschaften um bestimmte Fragestellungen angesprochen werden, vervollständigen bilaterale Programme die europäischen Förderwerkzeuge. Das Programm Inter Carnot Fraunhofer (PICF) ist ein ausgereiftes Beispiel eines solchen Programms. Dank harmonisierter Prozeduren, konnten gegenseitig vorteilhafte Kooperationsprojekte im Energiebereich verwirklicht werden. Die Untersuchung des PICF zeigt allerdings auch, dass bilaterale Förderprogramme die Möglichkeit einer Anschlussfinanzierung beinhalten müssen, um die angegangene Zusammenarbeit zu erhalten und zur Vollendung zu bringen. Im Kontext der Energieforschung sollten ebenfalls Demonstrationsprojekte in die Zielgruppe der bilateralen Förderprogramme aufgenommen werden. Ausschreibungen sollten thematisch eingegrenzt werden, fußend auf den Empfehlungen eines unabhängigen wissenschaftlichen Gremiums. Die deutsch-französischen Bestrebungen werden als Beispiel dafür dienen, wie innereuropäische Synergien zu bahnbrechender Innovation geführt werden können. ; In the context of increasing environmental concerns, innovation in the field of energy technologies represents a central bottleneck. This rapidly growing market is already the scene of fierce international competition. Energy research therefore represents a multiple challenge for Europe: The technologies developed should help reducing greenhouse gas emissions, while at the same time limiting our dependencies. In addition, the innovation produced should help positioning industrial Europe as a frontrunner in the globally competitive energy technology market. Thanks to the highly complementary national research landscapes, the Franco-German energy research cooperation has particularly high potential. Bilateral research programs are a promising tool for promoting untapped synergies. By addressing bilateral Franco-German partnerships on specific issues, bilateral programs complete the European funding tools. The Inter Carnot Fraunhofer (PICF) program is a mature example of such a program. Thanks to harmonized procedures, mutually beneficial cooperation projects in the energy sector could be realized. The PICF investigation also shows, however, that bilateral funding programs must include the possibility of follow-up funding in order to maintain the cooperation and bring it to completion. In the context of energy research, demonstration projects should also be included in the target group of the bilateral funding programs. Calls for proposals should be thematically limited based on the recommendations of an independent scientific body. Franco-German endeavors could then serve as a model of how intra-European synergies can be transformed into groundbreaking innovation.
1. Stephen Skowronek, The Politics Presidents Make. Leadership from John Adams to Bill Clinton, Harvard University Press, 2e 1997. 2. Voir Bill Clinton est-il réformiste?, entretien avec Denis Lacorne, Esprit, mars-avril 1999, pp. 78-84, Richard L. Berke, Triangulation: Politics' new geometry is old math, New York Times, 17 octobre 1999 et Andrew Sullivan, Clinton: The best leader the right never had, Sunday Times, 12 septembre 1999. Le concept de triangulation a forgé en 1995 par l'un des conseillers de Clinton, Dick Morris. 3. Sur ce type de style présidentiel (preemptive leadership), voir Skowronek, op. cit., pp. 447-464. John Tyler, Andrew Johnson, Grover Cleveland, Woodrow Wilson, Richard Nixon, selon cet auteur, tous experts en matière de triangulation et subirent le même type d'accusation ad hominen que Bill Clinton. Wilson ainsi dénoncé par ses adversaires comme un immoral, un lépreux de la morale, une pourrie, une anguille furtive et sinistre, un dénué de conviction, un rusé sans scrupule [...] incapable d'exprimer virilement [ les] droits [ des Américains] (p. 459). 4. Et cela bien avant l'affaire Lewinsky. Voir Denis Lacorne, La politique du soupçon d'immoralité: comparaisons francoaméricaines, Pouvoirs, n° 65, 1993, pp. 89-98; et Dezeuze et Denis Lacorne, Monica et Marianne, Le Monde, 5 février 1998. 5. Condamnée trente ans de prison ferme en 1996, Lacresha Murray est la plus célèbre des enfants meurtriers du Texas. Sa condamnation, cependant, vient d'être annulée par une Cour d'appel. Un nouveau procès doit régler son sort en 2000. Voir Paul Duggan, In Bush's Texas, delinquents find justice ain't no joke", International Herald Tribune (dorénavant IHT), 10 novembre 1999. Quatre mille mineurs sont incarcérés dans le seul du Texas (vingt millions d'habitants). 6. Marvin Olasky, The Tragedy of American Compassion, Regnery Publishing Inc., 1995. Voir aussi, plus récemment, The American Leadership Tradition. Moral Vision from Washington to Clinton, New York, Free Press, 1999. 7. Marvin Olasky, cité par Matthew Campbell, Messiah of mercy gives Bush poll edge, Sunday Times, 19 septembre 1999. Voir aussi Ralph Reed, Mr. Right, National Review, 12 juillet 1999, pp. 38-40, Joe Loconte, Leap of faith. How W. injected religion into public life, ibid., pp. 40-41, et Dana Milbank, What W" stands for, New Republic, 26 avril 1999, pp. 66-73. 8. Cité dans R. Berke, art. cité. Bush faisait ici allusion l'ouvrage ultra-conservateur de Robert Borke, ancien juge fédéral et candidat malheureux la Cour suprême: Slouching towards Gomorrah. Modern Liberalism and American Decline, New York, Regan Books, 1997. 9. Bush, cité par Frank Bruni, Bush takes another swipe at fellow republicans on social issues, IHT, 7 octobre 1999. 10. Ainsi, selon un sondage Gallup, 53 % des Américains seraient en désaccord avec le travail législatif des républicains du Congrès (38 % l'approuvent). Par ailleurs, 49 % des personnes ayant répondu estiment que les démocrates sont capables d'améliorer le fonctionnement du système scolaire américain (33 % seulement pensent que les républicains pourraient l'améliorer). Voir Adam Clymer et Janet Elder, Poll gives democrats edge in House races, IHT, 11 novembre 1999. 11. Entretien dans Time Magazine, cité dans IHT, 8 novembre 1999, ma traduction. Bush a la fâcheuse habitude de parler des Kosovars comme de Kosovarians, et des Grecs (Greeks) comme de Gréciens (Grecians), mais l'erreur est moins grave que celle d'un Dan Quayle qui, en visite officielle au Brésil sous la présidence de Bush père, s'excusa de ne pouvoir s'exprimer dans la langue de ses hôtes, le latin! N'oublions pas non plus que Ronald Reagan avait affirmé, en pleine campagne présidentielle, que les arbres la principale cause de pollution de la région de Los Angeles. Cela dit, George W. Bush a passé avec succès son test de politique dans une populaire de NBC, Meet the press, du 21 novembre 1999. Bien préparé par ses conseillers, il s'en est tenu des généralités tout en affirmant sa différence: une position moins accommodante l'égard de la Chine et de la Russie, dans un contexte d' internationalisme authentiquement américain.
Cette publication est issue des grands examens des politiques nationales d'orientation professionnelle effectués par l'OCDE et la Commission européenne entre 2001 et 2003. L'Allemagne, l'Australie, l'Autriche, le Canada, la Corée, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, l'Irlande, le Luxembourg, les Pays- Bas, la Norvège, la République tchèque et le Royaume-Uni ont participé à l'examen de l'OCDE. Le Centre européen pour le développement de l'orientation professionnelle (CEDEFOP) a rassemblé des données provenant de Belgique, de France, de Grèce, d'Islande, d'Italie, du Portugal et de la Suède pour la Commission européenne et la Fondation européenne de la formation (FEF) a collecté les données concernant la Bulgarie, Chypre, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie. Un examen parallèle a été conduit en 2003 par la Banque mondiale en Afrique du Sud, au Chili, aux Philippines, en Pologne, en Roumanie, en Russie et en Turquie. Dans chaque pays, il s'agissait de savoir comment l'organisation, la gestion et les modalités des services d'orientation professionnelle contribuent à la mise en oeuvre de l'apprentissage tout au long de la vie et des politiques actives du marché du travail. L'OCDE et la Commission européenne ont planifié les examens en coopération, utilisé un questionnaire commun (conçu à l'origine pour les 14 pays participant à l'examen de l'OCDE, il a aussi servi de base aux examens menés par la Banque mondiale), mis en commun les experts et les membres des équipes d'examinateurs, et commandité conjointement des rapports d'experts pour éclairer leur appréciation des principaux aspects. Cette coopération a donné lieu à une série exceptionnelle de données sur les diverses façons de concevoir les services nationaux d'orientation professionnelle. Les examens ont permis de dégager un certain nombre de messages communs au sujet des insuffisances de ces services. Il existe dans les pays examinés de nombreux exemples de bonne pratique, mais on constate d'importants écarts entre les modalités d'organisation et de conduite d'une part, et quelques grandes finalités de l'action publique de l'autre. L'accès aux services est limité, notamment pour les adultes. Trop souvent, les services ne perfectionnent pas l'aptitude des individus à gérer leur carrière, préférant se focaliser sur les décisions immédiates. Les systèmes de formation et de qualification destinés à ceux qui dispensent les services sont souvent inadaptés ou insuffisants. La coordination entre les principaux ministères et les parties prenantes laisse à désirer. L'information disponible ne suffit pas à assurer le pilotage avisé des services par les décideurs qui ne disposent pas de données adéquates sur les coûts, les avantages, les caractéristiques des clients ou les résultats. Les services ne font pas suffisamment appel aux TIC ou à d'autres moyens rentables d'apporter une réponse plus souplement adaptée aux besoins des clients. Cette publication offre aux décideurs des outils simples et pratiques qui peuvent être utilisés pour résoudre ces problèmes. Elle couvre les principaux domaines qui concourent à la mise en place d'un dispositif complet de services d'orientation tout au long de la vie : répondre aux besoins d'orientation professionnelle des jeunes et des adultes, élargir l'accès à l'orientation professionnelle, améliorer l'information sur les carrières, recruter le personnel des services d'orientation professionnelle, en assurer le financement et en améliorer la direction stratégique. Dans chacun de ces domaines, la publication : • Présente les principales difficultés auxquelles les décideurs doivent faire face pour tenter d'améliorer les services d'orientation professionnelle ; • Donne des exemples de bonne pratique et de solutions efficaces à ces difficultés, en s'inspirant des recherches menées dans 36 pays de l'OCDE et d'Europe ; • Énumère les questions que les décideurs doivent se poser pour surmonter ces difficultés ; • Offre des options pratiques qu'ils peuvent utiliser pour rendre leur action plus efficace. Les éléments de cette publication ont été établis par Ronald Sultana (Euro-Mediterranean Centre for Educational Research, Université de Malte) et Tony Watts du National Institute for Careers Education and Counselling au Royaume-Uni, qui ont l'un et l'autre largement participé aux examens de l'OCDE et de la Commission européenne. La préparation de cette publication a été supervisée par Richard Sweet à l'OCDE et à la Commission européenne, par les agents de la Direction générale de l'éducation et de la culture. Ce document est publié sous la responsabilité du Secrétaire général de l'OCDE et le Directeur général de l'Education et de la Culture, Commission européenne. ; peer-reviewed
Le secteur agricole dans les pays sous-développés fait face à l'une des questions préoccupantes qu'est l'accès aux innovations agricoles développées (Ouidoh et al., 2018). Divers défis tels que l'amélioration de la gestion des ressources naturelles, l'aménagement du territoire pour le développement des filières et des chaînes de valeur agricole entravent le développement du secteur. Mais un grand nombre de contraintes institutionnelles ont également limité l'adoption massive par les petits producteurs, des technologies et pratiques socio-économiques bénéfiques (Sterk et al., 2013 ; Jiggins et al., 2016). Les différents défis exigent alors un environnement institutionnel (politiques, marchés, institutions) favorable à la production de connaissance et d'innovations adaptées et accessible aux différents acteurs des chaînes de valeur et mis en application, de façon économique et sociale. Ceci doit impliquer plusieurs intervenants provenant des communautés, du gouvernement, des ONGs, la recherche et le secteur privé. Bien que cette approche puisse nécessiter plus de temps et une facilitation intensive, les résultats sont susceptibles d'être plus durables et de plus grande envergure. En effet, de nouvelles approches basées sur le concept de systèmes d'innovations (SI) ont été récemment introduites en réponse à l'échec des approches de dissémination généralement développées par les Systèmes Nationaux de Recherche Agricoles (SNRA) (World Bank, 2006 ; Hounkonnou et al., 2012). Les approches développées par les SNRA regroupent l'approche linéaire de transfert de technologie (ToT) et les approches participatives basées sur le Farming-System Research telles que les Farmer Field Schools (FFS), Training and Visit (T&V), etc. Par ailleurs, les principales faiblesses de ces approchent résident en ce qu'elles visent principalement le producteur et son exploitation. Ces approches ne s'intéressent pas aux actions de promotion des chaînes de valeur, des marchés, des modes de consommation et des valeurs citoyennes qui créent un environnement propice à un changement global (Klerkx et al., 2012 ; Wigboldus et al., 2016). Par ailleurs, les nouvelles approches prenant en compte tout un SI cherchent à corriger ces insuffisances organisationnelles et institutionnelles afin de créer un environnement favorable à l'adoption des innovations par les petits producteurs. Elles accordent plus d'attention aux interactions entre les acteurs et donc le co-apprentissage. A cet effet, les approches visant le développement de relations au sein des SI, notamment par la facilitation de plateformes d'innovations (PI) sont perçues aujourd'hui comme les approches les plus adéquates de développement et de promotion des innovations agricoles (Ouidoh et al., 2018). La plateforme d'innovation est un outil qui permet d'identifier les acteurs de la chaîne de valeur, d'examiner les goulets d'étranglement et les maillons faibles de la chaîne de valeur, de créer et de renforcer les partenariats et l'apprentissage collaboratif entre les acteurs (publics et privés) et d'examiner les opportunités commerciales et les nouveaux produits permettant d'améliorer les résultats du marché, la sécurité alimentaire et la gestion des ressources naturelles (AfricaRice; 2020). A l'instar des pays de l'Afrique de l'Ouest, l'agriculture malienne est confrontée aux conséquences néfastes de la variabilité et du changement climatiques qui compromettent les efforts de développement économique et social du pays. Cependant, il existe des potentialités de développement du secteur agricole à saisir dans un contexte de changement climatique à travers le développement d'une agriculture intelligente face au climat (AIC). Le CCAFS Afrique de l'Ouest met en œuvre un projet de « développement de chaînes de valeur et paysage climato-intelligents pour accroitre la résilience des moyens de subsistance en Afrique de l'Ouest ». Le projet s'articule autour de plusieurs activités dont (i) l'analyse des chaînes de valeur afin d'identifier les risques climatiques et autres contraintes auxquelles font face les chaînes de valeur et qui pourraient être résolues par des options climato-intelligentes et, (ii) l'intégration d'options agricoles climato-intelligent fondées sur des évidences dans les chaînes de valeur sélectionnées par le biais des plateformes d'innovation multipartites. Dans le cadre de la mise en œuvre du projet, il est prévu la création d'une plateforme multi-acteur au Mali pour supporter l'intégration des options d'AIC dans des chaînes de valeur (CV) agricoles prioritaires. Lors de l'atelier de développement du profil de risque climatique de Ségou en novembre 2020, cinq CVs (riz, niébé, ovins/caprins, cultures maraichères, mil) ont été retenues pour le développement de CV agricoles climato-intelligentes. À travers les PI, les « problèmes » et les opportunités sont identifiés. L'approche multi-acteurs permet aux PI de travailler à tous les niveaux des chaînes de valeur agricoles retenues ; problèmes organisationnels et institutionnels (dispositions contractuelles, règles de contrôle de la qualité), problèmes relatifs aux pratiques et technologies AIC (par exemple, quelle variété convient le mieux à l'environnement local ? Comment pouvons-nous rendre plus efficace l'étuvage et l'usinage du riz par exemple ?) et les problèmes liés à l'action collective, à l'apprentissage, au partage des connaissances et les processus de formulation des politiques visant à améliorer la gouvernance des chaînes de valeur agricoles prioritaires pour la région de Ségou.
La motivation du départ en échange pour développer les compétences des étudiants en tandem : un parcours d'accompagnement linguistique et interculturel sur Moodle ! Présentation de dispositif d'enseignement-apprentissage LEJOT Eve, MOLOSTOFF Leslie Université du Luxembourg, Unité de recherche IPSE (Identités. Politiques, Sociétés, Espaces) KH Les Centres de Langues des 6 universités de la Grande Région (région territoriale transfrontalière entre la France, la Belgique, le Luxembourg et l'Allemagne) travaillent ensemble à la création d'un parcours pédagogique en ligne d'apprentissage du français et de l'allemand dans le cadre d'un projet Erasmus+ (2017-2019). L'objectif de la mise en place d'un cours en ligne est de guider les étudiants dans la préparation de leur échange universitaire dans l'une des 6 universités et ainsi de les inciter à se poser les bonnes questions en amont de leur départ. Le dispositif permet de développer leurs compétences linguistiques et interculturelles. Le constat d'un manque certain de coopération entre les Centres de Langues de la Grande Région est à l'origine de ce projet transfrontalier. De plus, dans la plupart des universités du consortium, un échange est obligatoire dans le parcours universitaire. Une étude préliminaire a mis au jour le manque de préparation des étudiants à ce semestre passé à l'étranger et également de mise à profit culturelle et linguistique de cet échange. D'autre part, les réponses à des questionnaires de cette étude envoyés aux étudiants ont révélé que ces derniers accordaient un grand intérêt aux cours de langues et s'y engageaient de manière volontaire. L'enjeu du projet, et donc du cours en ligne, via les activités pédagogiques proposées, est de rendre les étudiants plus autonomes et de les confronter, avant même leur départ, aux différences administratives, culturelles ou encore linguistiques qu'ils pourront observer entre leur environnement d'origine et celui d'accueil. Fractionné en cinq étapes thématiques (Préparation avant le départ, Préparation à l'arrivée, Vivre sur place, Les études et Validation des études), le parcours en ligne propose aux étudiants des activités qui leur permettront à la fois de renforcer leurs parcours linguistiques (apprentissage de vocabulaire spécifique, lecture de documents authentiques, visionnage de vidéos, rédaction de textes, etc.), et leurs compétences interculturelles (qu'est-ce qu'un bail ?, comment trouver un logement sur place ?, comment fonctionne l'université d'accueil ?, la notation, la gastronomie 95 locale, etc.). Afin de rendre la progression plus fluide, les étapes sont elles-mêmes divisées en trois parties. Toutes les parties contiennent au minimum un bloc d'activités au sein duquel les étudiants trouveront un document authentique et didactisé, des questions de compréhension de ce document, un exercice d'appropriation des nouvelles informations culturelles et/ou linguistiques et enfin, une tâche à effectuer (écrire un mail au secrétariat de l'université d'accueil, témoigner sur un sujet, etc.). Les informations communiquées via les activités correspondent au plus près aux attentes des étudiants avec six versions du cours proposées : une version par université. D'un point de vue technique, le cours est proposé en ligne, sur la plateforme Moodle. Ainsi, tous les étudiants participant au cours, malgré leur éloignement physique, partagent un même espace de travail en ligne. L'ensemble des activités se réalise individuellement et en autonomie, néanmoins, un espace collaboratif est mis à la disposition des étudiants sur le mode du tandem. L'objectif de notre projet étant de préparer culturellement et linguistiquement les étudiants en futur échange à vivre et étudier dans leur nouvelle ville/université d'accueil, intégrer des échanges réguliers avec un étudiant de la langue cible, voire de l'université d'accueil, apportera un gain en autonomie aux étudiants, une métaréflexion sur leur propre culture sociale et universitaire et des informations cruciales sur leur futur nouvel environnement. La pédagogie tandem en ligne rencontre ces dernières années un vif succès dans le contexte universitaire, comme le montrent, entre autres, le projet eTandem sino-francophone (Wang-Szilas, 2017) et le projet franco-brésilien Télétandem (Santos, 2012). Les résultats des recherches dans le domaine sociocognitif montrent que « l'espace protégé et encourageant du tandem » déclenche de nouveaux réflexes d'apprentissage (Eschenauer, 2013. p. 96). Travailler en tandem permet à deux étudiants de gérer un projet commun, de gagner de l'autonomie par la mise en place de ce projet, de se décentrer, de gagner en empathie et de mener une réflexion sur les moyens méthodologiques de mise en place pour l'organisation du travail (Eschenauer, 2013). Ainsi, les activités de la plateforme ont été conçues dans l'idée que les étudiants s'accompagnent mutuellement dans le développement de leurs compétences linguistiques et interculturelles. Au sein de notre parcours en ligne, le rôle du tandem est, tout d'abord, de permettre à l'étudiant d'avoir un soutien dans sa ville d'accueil, une personne-ressource apte à répondre à la majorité des questions liées à son installation dans la nouvelle ville. L'étudiant ressource devra opérer, comme mentionné plus haut, un travail de décentration dans la mesure où il devra apprendre à prendre du recul sur sa propre culture afin de pouvoir en parler avec son partenaire. Le partenaire, lui, développera son sens de l'empathie dans la mesure où il devra se montrer prêt à recevoir des informations pouvant différer des modèles culturels qui lui sont connus et familiers. Dans une autre mesure, une des stratégies spécifiques au tandem est de « proposer ou faire des corrections » (Lewis et Stickler, 2007, p.14). Cette stratégie de correction entre pairs est notamment applicable dans des activités de production écrite. Grâce à la relecture entre pairs, les étudiants ont plus tendance à retravailler leur production lorsqu'ils reçoivent des retours de pairs (Carifio, Jackson et Dagostino, 2001). Dans le cadre du projet, lorsqu'une tâche de production écrite est demandée, l'étudiant peut faire appel à son partenaire pour une relecture et des feedbacks avant de soumettre son travail en ligne. Ainsi, tous les étudiants ont donc un rôle à la fois de collaborateur et de co-évaluateur. Ils travaillent ensemble dans les trois situations suivantes : 96 relecture de documents : dans le cadre de la réalisation d'une tâche individuelle de production, l'étudiant est fortement encouragé à faire appel à son partenaire pour une relecture de son travail avant soumission de ce dernier pour évaluation. Le partenaire apportera des feedbacks à l'étudiant afin d'améliorer cette production. échange de conseils : comme mentionné plus haut, les étudiants sont, tout au long du travail sur la plateforme, des ressources les uns pour les autres. Chaque étudiant est un soutien, une personne-ressource pour son partenaire, apte à répondre (ou à chercher la réponse) à la majorité des questions liées à son installation dans la nouvelle ville. collaboration : tout au long du scénario, en plus des tâches à réaliser individuellement, il est demandé aux tandems de travailler en étroite collaboration sur des présentations communes à réaliser dans les deux langues et visant à approfondir encore une fois les connaissances linguistiques et culturelles respectives de la paire d'étudiants sur leur ville/université d'accueil. L'enjeu de l'intégration de la fonction tandem dans notre cours en ligne est de tester à la fois le principe de l'eTandem et la réalisation de tâches autour du Français sur Objectif Universitaire. Du fait de la collaboration de 6 universités représentant 4 pays, la relation avec un pair semble la source la plus fiable et précise pour la collecte d'informations et l'autoformation de l'étudiant en futur échange dans une de ces 6 universités. La complexité résulte dans la mise en place de cette fonction tandem et dans l'évaluation des compétences qu'elle permettra aux étudiants de réellement développer. Enfin, sert-elle vraiment l'autonomisation de l'étudiant ? Si on distingue l'autonomie de l'indépendance (l'indépendance comme capacité à gérer des situations tout seul et l'autonomie comme la capacité à faire ses choix, à décider par soi-même de nos besoins de ce qui est bon pour nous), la plateforme permet de développer les deux à la fois pour les étudiants. Les 5 étapes thématiques du Moodle permettent de développer leur indépendance, de les outiller pour qu'ils puissent se débrouiller pendant ce semestre avec la langue, la culture universitaire et nationale du pays d'accueil. Le travail en tandem va permettre à l'étudiant de s'émanciper du programme préconstruit pour choisir par lui-même ce qu'il veut savoir, ce qui l'intéresse, etc. et utiliser son tandem pour trouver les moyens d'accéder aux informations et compétences dont il peut avoir besoin pour rendre effective cette autonomie. La difficulté est de trouver ici un juste guidage du tandem : suffisamment cadrant pour le faire démarrer et lui servir d'étayage, et suffisamment lâche pour laisser le binôme s'en émanciper. L'objectif est d'« outiller » les étudiants au mieux pour acquérir le niveau suivant à leur niveau de langue actuelle (par exemple progresser de B1 à B2). Nous avons ainsi conçu pour notre scénario un ensemble de tâches à réaliser en tandem orientées autour de la vie culturelle et universitaire que les étudiants devront réaliser ensemble à distance, mais également en présentiel lors de deux sessions qui encadrent leur départ (une en amont et l'autre en aval). La mise en place de notre projet suit la logique du schéma d'ingénierie pédagogique ADDIE, utilisé notamment par J. Wang-Szilas (2017) dans le cadre de son projet eTandem sinofrancophone. Ainsi notre projet suit les étapes suivantes : Évaluation (étude préliminaire), Analyse (détermination des besoins des étudiants), Design (détermination du squelette et des principes du cours en ligne), Développement (mise en place des activités du parcours en ligne), Implémentation (phase test/pilote auprès d'étudiants testeurs), Évaluation (collecte de feedbacks 97 de la part des étudiants), Analyse (des feedbacks et réalisation d'un critical report), Design (redesign du cours en ligne en prenant en compte les retours des étudiants testeurs), Développement, Implémentation (phase de lancement). Dans notre communication, nous allons présenter notre dispositif, les tâches à réaliser en tandem et les premiers retours des étudiants sur ces tâches. Nous allons analyser les questionnaires de feedbacks des étudiants. Les questionnaires leur permettront à la fois de mettre en avant ce qu'ils ont apprécié, ce qu'ils ont appris culturellement et linguistiquement, mais également de proposer des pistes d'amélioration pour rendre le parcours plus attractif et surtout le plus adapté possible au public visé. Nous allons également faire un point concret sur la mise en pratique (forum, relecture, workshop etc.) du rôle de co-évaluateur et de collaborateur de réalisation de tâches au sein de notre parcours pédagogique sur Moodle. KH RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES Carifio, J., Jackson, I. et Dagostino, L. (2001). Effects of Diagnostic and Prescriptive Comments on the Revising Behaviors of Community College Students. Community College Journal of Research and Practice, 25(2), 109-122. Eschenauer, J. (2013). Apprendre une langue en tandem. Réinterprétation des tandems à la lumière d'une approche sociocognitive. Langages, 192(4), 87-99. doi:10.3917/lang.192.0087 Lewis, T. et Stickler, U. (2007). Les stratégies collaboratives d'apprentissage lors d'un échange en tandem via Internet. Lidil, 36, 163-188. Santos, L. (2012). Projet Télétandem Brésil, trois années d'échanges franco-brésiliens en ligne : le point de vue des étudiants français. Alsic, 15(2). Repéré à http://journals.openedition.org/alsic/2530 Wang-Szilas, J. (2017). Les enjeux de l'intégration de l'eTandem en didactique des langues-cultures étrangères : interactions entre apprenants et dynamique institutionnelle dans un dispositif universitaire sino-francophone. Adjectif.net. Repéré à http://www.adjectif.net/spip/spip.php?article436
Les crypto-monnaies, comme le Bitcoin ou Ethereum, animent le débat public depuis au moins 10 ans. A leur avènement, les banques centrales se sont montrées pour le moins frileuses. Ainsi, dans un rapport publié en 2013, la Banque centrale européenne (BCE) avertissait que la nature non réglementée de ces monnaies pourrait exposer leurs utilisateurs à des risques élevés. Plusieurs années plus tard, les banquiers centraux reconnaissent maintenant leur potentiel. La Banque d'Angleterre, la Banque centrale suédoise et la BCE étudient toutes intensément la possibilité d'émettre leur propre monnaie numérique (ci-après dénommée «monnaie numérique de banque centrale» ou «central bank digital currencies» en anglais). Cet enthousiasme est-il justifié ? Les banques centrales devraient-elles créer leur propre monnaie numérique ? Ce focus de Regards économiques présente d'abord brièvement ce que sont ces monnaies. Il expose ensuite les raisons justifiant leur éventuelle introduction et détaille finalement les risques qu'elles pourraient poser. Notons tout d'abord que ces monnaies ne sont pas une copie «publique» des crypto-monnaies privées. Les banques centrales rejettent en effet la nature décentralisée et l'absence de gouvernance unifiée du Bitcoin et des crypto-monnaies similaires. Par ailleurs, la nature «numérique» de ces nouvelles monnaies n'est pas vraiment une innovation. La majorité de la masse monétaire prend déjà une forme numérique. A côté de la monnaie «physique» (pièces et billets), la plus grande partie de notre monnaie est constituée de dépôts bancaires privés et de dépôts à la banque centrale (la monnaie de réserve). Pour l'instant, seules les banques et certaines institutions financières ont accès aux réserves de la banque centrale. La véritable innovation au cœur des monnaies numériques de banque centrale serait de donner aux particuliers et aux entreprises la possibilité de détenir de l'argent sous forme de dépôts directement auprès de la banque centrale. En somme, les monnaies numériques de banques centrales, malgré leur nom, ne formeraient pas une nouvelle monnaie, mais plutôt un nouveau moyen de payement, labellisé en euros, et de valeur équivalente à l'euro. Pour quelles raisons une banque centrale pourrait-elle donner cette opportunité à toutes et tous? Une première raison est liée à la dépendance des banques centrales vis-à-vis du système financier. Le système financier moderne est basé sur une certaine division du travail entre les banques commerciales qui sont chargées de prêter de l'argent au secteur productif, et les banques centrales qui supervisent les premières et tentent d'influencer l'économie par des interventions sur les marchés financiers. Schématiquement, ces dernières tentent de peser sur le comportement des premières de deux manières: soit en modifiant le taux d'intérêt auquel les acteurs financiers peuvent leur emprunter de l'argent, soit via l'achat ou la vente d'actifs financiers. Cela signifie que les banques centrales n'ont qu'une influence indirecte sur l'économie productive et qu'elles dépendent des banques commerciales pour canaliser la politique monétaire. Lors de la crise financière de 2007-2008, par exemple, la dépendance des banques centrales par rapport aux banques commerciales a conduit les premières à injecter des milliards d'euros et de dollars sur les marchés financiers, dans l'espoir que les banques commerciales utilisent cet argent pour des investissements productifs. Or, l'efficacité de ces politiques est loin d'être démontrée. D'aucuns s'effraient que cette situation ne génère des bulles spéculatives et ne privilégie indûment les banques commerciales, sans que ces dernières ne financent l'économie productive à la hauteur des espérances des banquiers centraux. La mise en œuvre de monnaies numériques de banque centrale à grande échelle pourrait modifier radicalement cette situation. Cela offrirait un système de paiement alternatif qui ne serait pas géré par le secteur bancaire commercial. Les citoyens pourraient également choisir de placer leurs économies sur un compte à la banque centrale qui, par définition, serait plus sûr qu'un compte dans une banque commerciale. En outre, l'introduction de ces monnaies réduirait la dépendance des banques centrales vis-à-vis des banques commerciales en permettant aux banques centrales de créditer directement les comptes des citoyens ou des entreprises, sans nécessairement recourir à des intermédiaires bancaires. Par conséquent, l'introduction de ces monnaies pourrait rendre la politique monétaire plus directe et plus simple. A première vue, donc, on pourrait se réjouir de la possibilité de limiter la dépendance des banques centrales par rapport aux banques commerciales. Il convient cependant de considérer plusieurs problèmes importants. Premièrement, si les particuliers et les entreprises décident de considérer leur banque centrale comme leur fournisseur de services bancaires, ne risque-t-on pas de rendre les banques commerciales obsolètes et superflues ? Dans ce cas extrême, ni les citoyens ni les banques centrales n'auraient plus besoin d'intermédiaires pour l'octroi de crédits et l'accueil de dépôts. Les banques commerciales garderaient sans doute le rôle d'intermédiaire sur les marchés financiers, mais manqueraient d'une source de financement appropriée (les dépôts des clients) et perdraient une de leurs principales activités (les prêts). La taille des marchés financiers pourrait se réduire considérablement. Cela pourrait fragiliser la santé économique des banques commerciales et celle des marchés financiers dans leur ensemble. Un deuxième problème concerne l'équilibre des pouvoirs entre gouvernements, banques centrales et banques commerciales. À la suite de la crise financière, les banques centrales ont déjà acquis d'énormes pouvoirs. La BCE a par exemple participé à la Troïka en Grèce et dicté des réformes économiques structurelles dans ce pays. La Réserve fédérale américaine (la Fed), la BCE et la Banque d'Angleterre ont également obtenu des pouvoirs supplémentaires de supervision du système bancaire. Et elles sont toutes intervenues massivement sur les marchés financiers, par l'achat massif d'obligations et de titres. L'introduction de monnaies numériques de banque centrale renforcerait ces tendances et accroîtrait le poids des banques centrales sur les marchés financiers, en leur donnant un accès direct aux comptes des citoyens et des entreprises, et en leur permettant de contourner les acteurs financiers commerciaux. Ce déséquilibre de pouvoir pourrait encore accroître le déficit démocratique dont souffrent les banques centrales. Par ailleurs, les banques centrales, si elles sont amenées à fournir des services bancaires et à alimenter l'économie productive par le crédit, pourraient être entraînées dans d'importants conflits d'intérêts. En effet, ces dernières deviendraient leur propre régulateur. En conclusion, il est certain que les monnaies numériques de banque centrale suscitent un débat intéressant sur le rôle des banques centrales dans le système financier. D'une part, elles pourraient constituer une piste de solution à la dépendance des banques centrales vis-à-vis des marchés financiers. Cependant, elles pourraient également conduire à accroître démesurément les pouvoirs des banques centrales et à fragiliser les marchés financiers en rendant le financement des banques commerciales plus complexe. L'enjeu, en définitive, est le partage du pouvoir financier entre banques commerciales et banques centrales – un débat qui dépasse de loin l'objectif de ce focus, et qu'il ne prétend pas trancher. Pour aller plus loin: Larue, L., Fontan, C. et Sandberg, J. (2020).The promises and perils of Central Bank Digital Currencies. Revue de la Régulation, Numéro 28.