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Si la liberté de philosopher est, pour Spinoza, une condition nécessaire de la paix de la république et, en son sein, de l'exercice de la piété, il y a aussi, dans le TT-P, une condition de cette condition  : à savoir la prise en compte de la nécessité sociale, historique et anthropologique du complexe théologico-politique : d'où l'importance du trait d'union entre théologique et politique par lequel Spinoza indique à la fois le nœud d'un problème mais aussi l'union adéquate que devra concevoir sa solution.

L'article interroge la possibilité d'éclaircir une perspective politique, matérialiste et révolutionnaire du Christ. Il s'agit de savoir si le TTP et certaines Lettres de Spinoza offrent des éléments pour une compréhension de l'enseignement du Christ selon telle perspective. ; O artigo interroga a possibilidade de esclarecer uma perspectiva política, materialista e revolucionária do Cristo. Trata-se de saber se o TTP e determinadas Cartas de Spinoza oferecem elementos para uma compreensão do ensinamento do Cristosegundo talperspectiva.

Résumé Que signifie une relecture de Camus aujourd'hui ? D'abord souligner qu'il s'agit d'un penseur de la crise et, malgré les apparences et les détournements, d'une pensée de la radicalité, du refus de la domination et de la résistance. C'est cet aspect critique qui est ici éclairé, à partir des textes de 1937 et ceux qui ont immédiatement suivi la guerre et la Libération. Textes dans lesquels on peut lire une réflexion sur l'anthropogenèse dans un double rapport à une monstruosité à défendre et à une monstruosité politique qui vient, devant laquelle Camus s'efforce de re-penser l'activité d'une résistance.

Résumé Le texte de L. Bove (suite à l'article de M. Vatter dans le numéro 9 de Multitudes ) examine à son tour le trinôme libéralisme, orthodoxie, démocratie, mais à partir de la philosophie de Spinoza. Celle-ci pense en effet une radicalité de l'orthodoxie et une radicalité démocratique en dehors d'une juridication du politique. Mais la perspective spinoziste nous conduit plutôt à penser que si la démocratie est le véritable adversaire asymétrique de la politique de l'État moderne, cette politique se construit cependant, dans sa vérité effective, en symétrie parfaite avec un modèle d'orthodoxie. L'avantage de mettre à jour une telle équivalence nous permet de lire aujourd'hui l'inquiétante possibilité qu'a le libéralisme d'une voie explicite d'éradication historique (ou post-historique) radicale de son adversaire démocratique. Cette voie lui est offerte par un modèle d'orthodoxie qui a su déjà répondre au problème de la revendication démocratique. Ce modèle parfait de l'obéissance, c'est celui que Spinoza a découvert et étudié dans la théocratie hébraïque ancienne, modèle d'orthodoxie (an-historique) dont l'État monarchique hobbesien (auquel nous sommes aujourd'hui confrontés sous la figure juridico-politique de la démocratie libérale) pourrait n'être que l'expression moderne (post-historique). Ce sont les soubassements théoriques de cette inquiétante configuration, quant aux funestes perspectives qu'elle éclaire, qui sont examinés ici. Ce que nous apprend ainsi Spinoza c'est que ce que nous devons appeler « politique » s'identifie inéluctablement, pour nous, avec la question même de l'anthropogenèse.

À la suite des travaux de Jonathan Israel, on a beaucoup débattu de l'existence d'un courant souterrain des Lumières, plus radical que celles du xviii e siècle, et qui trouve ses racines chez Spinoza. Associant matérialisme et rationalisme, les Lumières radicales se fondent sur une promotion inédite de la démocratie et une critique sans concession du théologique. Constituent-elles une alternative féconde aux Lumières « modérées » ?

"Spinozism must be understood as a dynamic ontology that necessarily unfolds on practical terrain. Laurent Bove analyses Spinoza's theory of affects as rooted in Habit, generating the constituent power of human beings, commonwealths, nations and multitudes. By interpreting sovereignty as a power that emerges through the active resistance of the always singular body of the multitude, Bove discovers in Spinoza a radically new approach to the State, to citizenship and to history"--

Offers a powerful and influential interpretation of Spinoza's conatusProvides a thorough overview of political theories, clarifying different philosophical traditions that are often obscured under the generic label of modernityDevelops an original analysis of Spinoza's philosophy, based on the concept of conatus, which has been largely neglected in Anglo-Saxon scholarshipBroadens access to the wealth of un-translated literature on SpinozaSpinozism must be understood as a dynamic ontology that necessarily unfolds on practical terrain. Laurent Bove analyses Spinoza's theory of affects as rooted in Habit, generating the constituent power of human beings, commonwealths, nations and multitudes. By interpreting sovereignty as a power that emerges through the active resistance of the always singular body of the multitude, Bove discovers in Spinoza a radically new approach to the State, to citizenship and to history