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L'Europe apparaît, à travers les grands dossiers géostratégiques médiatisés, comme une « étrange superpuissance », dotée de pouvoirs dans le domaine économique et commercial, mais impuissante sur les plans politique et stratégique. Le développement de la PESD est alors aujourd'hui fréquemment présenté comme le signal que l'UE s'approche peu à peu du statut de « puissance ». Cette interprétation doit toutefois être nuancée, au vu des rapports ambigus qu'elle entretient avec la notion de puissance. L'irruption de la défense dans le champ d'action de l'UE est peut-être alors, en réalité, plus l'expression d'une prise de conscience des éléments fondamentaux du complexe européen de puissance que le moyen pour les Européens d'accéder collectivement au rang de puissance sur la scène internationale.

La question de la puissance est au cœur de la politique étrangère de la Russie. Etat successeur d'un empire séculaire et d'une URSS longtemps considérée comme la deuxième puissance mondiale dans un monde bipolaire, dotée du plus grand territoire du globe, la Fédération de Russie se positionne résolument comme l'un des grands centres de pouvoir. Elle est en effet un acteur de poids dans la vie internationale ; les événements de l'automne 2013 en Syrie en témoignent. Quelque vingt ans après l'effondrement de l'Union soviétique, elle n'a pourtant plus depuis longtemps l'influence qui était la sienne du temps de la guerre froide. A de nombreuses reprises, Moscou n'a pas été en mesure de se faire entendre et de peser comme il le souhaitait sur les processus internationaux. A ce décalage entre son ambition de puissance et les déceptions subies, réelles ou ressenties comme telles, les dirigeants ont tenté de répondre. Dès les années 1990, ils ont cherché à renouveler les sources de l'influence de leur pays dans le monde en le dotant d'une large gamme d'outils diversifiés allant du hard au soft power. A partir de la fin des années 2000, soucieux de ne plus se voir imposer des décisions et de reprendre la main, ils ont recentré la diplomatie russe autour de quelques grands objectifs. Avec des résultats qui ne sont pas tous à la hauteur de leurs attentes. La Russie a des ressources qu'elle ne parvient qu'imparfaitement à valoriser, pour des raisons liées à la stratégie employée et à l'évolution interne du pays. L'efficacité de l'action de Moscou est liée à l'aptitude du pouvoir à articuler les différentes orientations de la politique menée et à donner à l'ensemble une cohérence ainsi qu'à son engagement sur la voie de la modernisation : à l'heure actuelle, les réalités nationales obèrent sa capacité d'influence extérieure.

La question de la puissance est au cœur de la politique étrangère de la Russie. Etat successeur d'un empire séculaire et d'une URSS longtemps considérée comme la deuxième puissance mondiale dans un monde bipolaire, dotée du plus grand territoire du globe, la Fédération de Russie se positionne résolument comme l'un des grands centres de pouvoir. Elle est en effet un acteur de poids dans la vie internationale ; les événements de l'automne 2013 en Syrie en témoignent. Quelque vingt ans après l'effondrement de l'Union soviétique, elle n'a pourtant plus depuis longtemps l'influence qui était la sienne du temps de la guerre froide. A de nombreuses reprises, Moscou n'a pas été en mesure de se faire entendre et de peser comme il le souhaitait sur les processus internationaux. A ce décalage entre son ambition de puissance et les déceptions subies, réelles ou ressenties comme telles, les dirigeants ont tenté de répondre. Dès les années 1990, ils ont cherché à renouveler les sources de l'influence de leur pays dans le monde en le dotant d'une large gamme d'outils diversifiés allant du hard au soft power. A partir de la fin des années 2000, soucieux de ne plus se voir imposer des décisions et de reprendre la main, ils ont recentré la diplomatie russe autour de quelques grands objectifs. Avec des résultats qui ne sont pas tous à la hauteur de leurs attentes. La Russie a des ressources qu'elle ne parvient qu'imparfaitement à valoriser, pour des raisons liées à la stratégie employée et à l'évolution interne du pays. L'efficacité de l'action de Moscou est liée à l'aptitude du pouvoir à articuler les différentes orientations de la politique menée et à donner à l'ensemble une cohérence ainsi qu'à son engagement sur la voie de la modernisation : à l'heure actuelle, les réalités nationales obèrent sa capacité d'influence extérieure.

Aus französischer Sicht

La crise interne que traverse la République islamique pose la question du déclin de sa puissance régionale. Si ce statut ne correspondait pas forcément à l'accroissement de l'influence de Téhéran décrit par de nombreux observateurs, il n'en reste pas moins que la position diplomatique de la République islamique était en phase ascendante au Moyen-Orient avant la crise politique post-électorale de juin 2009. Aujourd'hui, l'affaiblissement géopolitique de l'Iran est réel, même s'il ne transparaît pas dans sa posture diplomatique révolutionnaire affichée sur la scène internationale. Les ambitions régionales et internationales n'ont pas été revues à la baisse, et ce en dépit de la multiplication des crises internes auxquelles doit faire face le régime.

Résumé La politique étrangère australienne est un élément essentiel de l'identité et de la politique de ce pays, entre histoire occidentale et géographie asiatique. Canberra a accompagné les transformations régionales en Asie et Pacifique tout en maintenant la centralité de l'alliance américaine, qui est un élément essentiel de l'identité internationale de l'Australie. Mais l'ambition et l'affirmation de la puissance, omniprésentes dans les pratiques discursives des dirigeants australiens, s'expriment de plus en plus en direction du voisinage et de la région dans son ensemble. Dans un système régional, de plus en plus cohérent et structuré, qui impose ses enjeux économiques, politiques, stratégiques et institutionnels, l'Australie construit son influence à travers de nombreux rôles, alliée privilégiée de Washington, gendarme du Pacifique, acteur en Asie du Sud-Est, promoteur du régionalisme asiatique, ou superpuissance énergétique afin de préserver sa prospérité et sa sécurité, qui sont les enjeux de référence depuis les origines de cet État.

International audience ; The threat of war changes the strategies of states and influences national economies and the interdependencies necessary for globalization. After the Cold War, which highlighted these conflictual relations, the question is whether another economic war has not been initiated by the United States. Washington imposes its rules thanks both to the strength of its economy, but also to a military power against which other states and international organizations cannot resist. The American system engages in an organized hunt for international contracts, and Washington's extraterritorial laws are applied against its adversaries as well as its allies. They are testimony to American leadership based on economic retaliation and military power. ; La menace de guerre modifie les stratégies des Etats et influence les économies nationales et les interdépendances nécessaires à la globalisation. Après la guerre froide, qui a mis en évidence ces relations de conflit, la question est de savoir si une autre guerre économique n'a pas été engagée par les Etats-Unis. Washington impose ses règles grâce à la fois à la force de son économie, mais aussi à une puissance militaire contre laquelle les autres Etats et les organisations internationales ne peuvent résister. Le système américain engage une chasse organisée aux contrats internationaux et les lois extraterritoriales de Washington sont appliquées aussi bien à l'encontre de ses adversaires qu'à celle de ses alliés. Elles sont le témoignage d'un leadership américain fondé sur les rétorsions économiques et la puissance militaire.

International audience ; The threat of war changes the strategies of states and influences national economies and the interdependencies necessary for globalization. After the Cold War, which highlighted these conflictual relations, the question is whether another economic war has not been initiated by the United States. Washington imposes its rules thanks both to the strength of its economy, but also to a military power against which other states and international organizations cannot resist. The American system engages in an organized hunt for international contracts, and Washington's extraterritorial laws are applied against its adversaries as well as its allies. They are testimony to American leadership based on economic retaliation and military power. ; La menace de guerre modifie les stratégies des Etats et influence les économies nationales et les interdépendances nécessaires à la globalisation. Après la guerre froide, qui a mis en évidence ces relations de conflit, la question est de savoir si une autre guerre économique n'a pas été engagée par les Etats-Unis. Washington impose ses règles grâce à la fois à la force de son économie, mais aussi à une puissance militaire contre laquelle les autres Etats et les organisations internationales ne peuvent résister. Le système américain engage une chasse organisée aux contrats internationaux et les lois extraterritoriales de Washington sont appliquées aussi bien à l'encontre de ses adversaires qu'à celle de ses alliés. Elles sont le témoignage d'un leadership américain fondé sur les rétorsions économiques et la puissance militaire.