L'étude de la Société générale des prisons, lieu de production des réflexions sur les pénalités à la fin du XIXème siècle, mi-société savante, mi-commission extra-parlementaire est le territoire privilégié de ce groupe socio-professionnel important que sont les juristes. l'analyse de la SGP permet de remettre en cause la vision d'un modèle convenu du "tout Etat" car son organisation, ses structures, ses objectifs et ses sphères d'influence se rattachent, peuvent se juger similairement à ceux d'un « gouvernement privé » , ici le « gouvernement privé » des juristes
L'étude de la Société générale des prisons, lieu de production des réflexions sur les pénalités à la fin du XIXème siècle, mi-société savante, mi-commission extra-parlementaire est le territoire privilégié de ce groupe socio-professionnel important que sont les juristes. l'analyse de la SGP permet de remettre en cause la vision d'un modèle convenu du "tout Etat" car son organisation, ses structures, ses objectifs et ses sphères d'influence se rattachent, peuvent se juger similairement à ceux d'un « gouvernement privé » , ici le « gouvernement privé » des juristes
L'univers carcéral constitue un monde fermé qui ne s'ouvre que très rarement aux acteurs de la société civile. De ce point de vue, le programme 13000, qui a confié à des entreprises le soin de concevoir et de gérer de nouveaux établissements pénitentiaires, constitue une intéressante exception. Des acteurs influents de la société civile sont entrés dans les prisons. Pendant plusieurs mois, à la fin des années 1980, des ingénieurs habituellement plongés dans des programmes de travaux publics ont été confrontés à un monde qu'ils ignoraient totalement. Ils l'ont exploré, analysé sous toutes ses coutures, avec pour objectif explicite de proposer sinon un nouveau modèle, du moins de nouvelles solutions. Pour éclairer, ne serait-ce que partiellement, la nature des rapports entre prisons et sociétés et pour rendre compte de certains aspects de l'état de la critique sociale et des projets qu'elle est susceptible de nourrir, le sociologue ne peut rêver de circonstances plus favorables : la rencontre entre le monde des entreprises et le monde pénitentiaire a en effet suscité un travail de réflexion et d'analyse inhabituel ; les demandes adressées aux entreprises ont conduit ces dernières à élaborer des projets qui tiennent compte à la fois des exigences imposées, des réalités qu'ils ont observées et de leurs propres conceptions de l'univers carcéral. C'est à la description et à l'analyse du contenu de ces projets que ce chapitre est consacré. Nous essayons de montrer que la mise en chantier de prisons privées a été l'occasion d'un travail politique qui a rendu plus explicites et plus contraignantes, y compris dans la gestion quotidienne, les missions assignées à la détention et a conduit les entreprises à imaginer un modèle alternatif dont certains éléments ont été mis en place. Ce modèle présente une figure du détenu qui n'est pas sans rapport avec celle que le marché propose à ses agents. Que ce modèle ait eu une forte dimension utopique et imaginaire, n'est pas douteux. Que sa mise en œuvre ait donné lieu à de nombreux ...
L'univers carcéral constitue un monde fermé qui ne s'ouvre que très rarement aux acteurs de la société civile. De ce point de vue, le programme 13000, qui a confié à des entreprises le soin de concevoir et de gérer de nouveaux établissements pénitentiaires, constitue une intéressante exception. Des acteurs influents de la société civile sont entrés dans les prisons. Pendant plusieurs mois, à la fin des années 1980, des ingénieurs habituellement plongés dans des programmes de travaux publics ont été confrontés à un monde qu'ils ignoraient totalement. Ils l'ont exploré, analysé sous toutes ses coutures, avec pour objectif explicite de proposer sinon un nouveau modèle, du moins de nouvelles solutions. Pour éclairer, ne serait-ce que partiellement, la nature des rapports entre prisons et sociétés et pour rendre compte de certains aspects de l'état de la critique sociale et des projets qu'elle est susceptible de nourrir, le sociologue ne peut rêver de circonstances plus favorables : la rencontre entre le monde des entreprises et le monde pénitentiaire a en effet suscité un travail de réflexion et d'analyse inhabituel ; les demandes adressées aux entreprises ont conduit ces dernières à élaborer des projets qui tiennent compte à la fois des exigences imposées, des réalités qu'ils ont observées et de leurs propres conceptions de l'univers carcéral. C'est à la description et à l'analyse du contenu de ces projets que ce chapitre est consacré. Nous essayons de montrer que la mise en chantier de prisons privées a été l'occasion d'un travail politique qui a rendu plus explicites et plus contraignantes, y compris dans la gestion quotidienne, les missions assignées à la détention et a conduit les entreprises à imaginer un modèle alternatif dont certains éléments ont été mis en place. Ce modèle présente une figure du détenu qui n'est pas sans rapport avec celle que le marché propose à ses agents. Que ce modèle ait eu une forte dimension utopique et imaginaire, n'est pas douteux. Que sa mise en œuvre ait donné lieu à de nombreux compromis et que les anciennes pratiques aient bien vite repris le dessus, voilà qui n'est guère contestable. Un bilan devrait être fait (El Ouarzazi, 2003). Dans ce texte, nous laissons de côté ces interrogations pour nous focaliser sur le contenu du modèle lui-même. Il met en valeur le caractère central d'une conception nouvelle de l'individu et de sa place dans la société. Du même coup il tisse des solidarités et des similitudes inattendues entre des institutions que tout semblait séparer et montre comment l'anthropologie sur laquelle se fondent les marchés économiques pénètre d'autres sphères.
International audience ; The General Society of Prisons, an association set up on government initiative, was a political workshop in its consulting and legislative preparationactivity. In this article, it is analysed from 1877 to 1900 through the biographies of its members. This membership census provides the basis for a description of the sphere and a glimpse of the GSP «spirit». By tracing the careers and itineraries of a number of society members, it is possible to come up with a mapping of the association from the spheres and places involved, and contribute to the idea of a reform community in France at the end of the 19th century. Finally, the «professions of faith» of these men offer a glimpse of a mode of political practice based on apolitical associative commitment, which nevertheless is capable of disrupting the established social and political order. ; Atelier du politique dans son activité d'expertise et d'élaboration législative, la Société générale des prisons, association d'initiative gouvernementale, a été analysée de 1877 à 1900 à travers les hommes qui la composent. Cette recension permet de caractériser cet espace et d'esquisser «l'esprit» SGP. À travers les parcours et itinéraires de nombreux sociétaires, il est possible de repérer des espaces et des lieux qui ébauchent une cartographie et contribuent à l'idée d'une communauté réformatrice en France à la fin du XIXe siècle. Enfin, par les «professions de foi» de ces hommes se dessine un mode d'exercice du politique fondé sur l'engagement associatif, apolitique, mais qui a néanmoins capacité à bouleverser Tordre social et politique.
International audience ; The General Society of Prisons, an association set up on government initiative, was a political workshop in its consulting and legislative preparationactivity. In this article, it is analysed from 1877 to 1900 through the biographies of its members. This membership census provides the basis for a description of the sphere and a glimpse of the GSP «spirit». By tracing the careers and itineraries of a number of society members, it is possible to come up with a mapping of the association from the spheres and places involved, and contribute to the idea of a reform community in France at the end of the 19th century. Finally, the «professions of faith» of these men offer a glimpse of a mode of political practice based on apolitical associative commitment, which nevertheless is capable of disrupting the established social and political order. ; Atelier du politique dans son activité d'expertise et d'élaboration législative, la Société générale des prisons, association d'initiative gouvernementale, a été analysée de 1877 à 1900 à travers les hommes qui la composent. Cette recension permet de caractériser cet espace et d'esquisser «l'esprit» SGP. À travers les parcours et itinéraires de nombreux sociétaires, il est possible de repérer des espaces et des lieux qui ébauchent une cartographie et contribuent à l'idée d'une communauté réformatrice en France à la fin du XIXe siècle. Enfin, par les «professions de foi» de ces hommes se dessine un mode d'exercice du politique fondé sur l'engagement associatif, apolitique, mais qui a néanmoins capacité à bouleverser Tordre social et politique.
En instituant des réunions périodiques où sont examinées toutes les questions ayant trait au régime pénitentiaire ou pénal, en assurant la publicité la plus large à ses travaux au moyen d'un bulletin, en apportant son "concours" aux institutions, la Société générale des prisons se veut et va devenir un vaste centre d'études, d'actions et d'informations sur la question pénitentiaire, les pénalités et, plus largement, permet d'entrevoir quels sont les problèmes posés aux hommes de ce temps à travers le pénal. Ceci afin d'aboutir à la réalisation de son projet, extrêmement vaste et flou : contribuer à l'amélioration du régime pénitentiaire en France.C'est de ces hommes, de leur présence, de leur statut, que cette recherche est partie, afin de tenter de comprendre l'ossature de cet espace, l'essence de ce projet de réforme pénitentiaire que les élites au XIXème siècle considèrent comme l'un des principaux moyens qui permettra de résoudre la question sociale. Cette "filiation" du pénal au social apparaîtra dans un savoir-faire et des modalités d'organisation autant que dans la similitude de préoccupations et d'objectifs que portent des hommes aux mltiples casquettes. On y trouve une Une logique de l'action et du pragmatisme, la valorisation d'un savoir expert exercé en un espace privé "au détriment" d'un engagement public par son statut, sa forme et son espace. il ya ici un mode d'exercice du politique qui ne s'avoue pas sur ce registre, une forme apolitique de l'engagement qui a néanmoins pouvoir et capacité à bouleverser l'ordre social et politique.
En instituant des réunions périodiques où sont examinées toutes les questions ayant trait au régime pénitentiaire ou pénal, en assurant la publicité la plus large à ses travaux au moyen d'un bulletin, en apportant son "concours" aux institutions, la Société générale des prisons se veut et va devenir un vaste centre d'études, d'actions et d'informations sur la question pénitentiaire, les pénalités et, plus largement, permet d'entrevoir quels sont les problèmes posés aux hommes de ce temps à travers le pénal. Ceci afin d'aboutir à la réalisation de son projet, extrêmement vaste et flou : contribuer à l'amélioration du régime pénitentiaire en France.C'est de ces hommes, de leur présence, de leur statut, que cette recherche est partie, afin de tenter de comprendre l'ossature de cet espace, l'essence de ce projet de réforme pénitentiaire que les élites au XIXème siècle considèrent comme l'un des principaux moyens qui permettra de résoudre la question sociale. Cette "filiation" du pénal au social apparaîtra dans un savoir-faire et des modalités d'organisation autant que dans la similitude de préoccupations et d'objectifs que portent des hommes aux mltiples casquettes. On y trouve une Une logique de l'action et du pragmatisme, la valorisation d'un savoir expert exercé en un espace privé "au détriment" d'un engagement public par son statut, sa forme et son espace. il ya ici un mode d'exercice du politique qui ne s'avoue pas sur ce registre, une forme apolitique de l'engagement qui a néanmoins pouvoir et capacité à bouleverser l'ordre social et politique.
National audience ; Les élites au XIXème siècle voient dans la réforme pénitentiaire un moyen de résoudre la question sociale. La prison est l'objet de nombreuses discussions entre les philanthropes et les hommes politiques. le travail sur le champ pénal est intéressant car on y voit que la justice présentée comme une mission régalienne de l'Etat est soumise dans son mode de fonctionnement, et dans l'élaboration de ses actions et de ses règles, à un processus plus complexe qu'il n'y paraît. Dans notre domaine, en dehors de l'Administration pénitentiaire, on remarque entre autres la Société générale des prisons créée en 1877 et le Conseil supérieur des prisons créé en 1875, lieux participant par leurs activités à l'administration des affaires pénitentiaires et pénales et s'intéressant très directement à la réforme des prisons. C'est autour de ces espaces que notre regard s'est fixé. De par leur composition, leur(s) mission(s) et leur activité, ces lieux appartiennent à une architecture qui contribue à un fonctionnement original mettant en œuvre un système de relations complexes, forgeant des pratiques de pouvoir qui permettent de revisiter des conceptions représentant l'Etat et la démocratie pour le régime républicain.
National audience ; Les élites au XIXème siècle voient dans la réforme pénitentiaire un moyen de résoudre la question sociale. La prison est l'objet de nombreuses discussions entre les philanthropes et les hommes politiques. le travail sur le champ pénal est intéressant car on y voit que la justice présentée comme une mission régalienne de l'Etat est soumise dans son mode de fonctionnement, et dans l'élaboration de ses actions et de ses règles, à un processus plus complexe qu'il n'y paraît. Dans notre domaine, en dehors de l'Administration pénitentiaire, on remarque entre autres la Société générale des prisons créée en 1877 et le Conseil supérieur des prisons créé en 1875, lieux participant par leurs activités à l'administration des affaires pénitentiaires et pénales et s'intéressant très directement à la réforme des prisons. C'est autour de ces espaces que notre regard s'est fixé. De par leur composition, leur(s) mission(s) et leur activité, ces lieux appartiennent à une architecture qui contribue à un fonctionnement original mettant en œuvre un système de relations complexes, forgeant des pratiques de pouvoir qui permettent de revisiter des conceptions représentant l'Etat et la démocratie pour le régime républicain.
The study by the Société Générale des prisons (Société Générale des Prisons), a place where discussions on penalties were produced at the end of the nineteenth century, a learned mid-century, a semi-parliamentary committee, the privileged territory of this important socio-professional group, namely lawyers, makes it possible to embark on a reflection which attempts to trace the genealogy of social construction, and is intended to contribute to the history of knowledge and their social practices, and wonders about attempts to reproduce relations between the State and civil society through this particular and complex prism, the world of justice, order and disorder. This project is also part of a general research approach which aims, on the basis of criminal law, to contribute to the analysis of the socio-political methods of drafting law and to the analysis of the role of knowledge and of what they make up in the social strategies in use, and to focus on the social processes, which are complex policies in this third Republic. The criminal object is generally practised or dealt with in the context of assigning knowledge of the criminal offence, which makes it possible to identify it. There is a reversal of prospects here: criminal law is becoming a research object which introduces, in a privileged way, policy analysis and social analysis. ; L'étude de la Société générale des prisons, lieu de production des réflexions sur les pénalités à la fin du XIXème siècle, mi-société savante, mi-commission extra-parlementaire, territoire privilégié de ce groupe socio-professionnel important que sont les juristes, permet d'entamer une réflexion qui tente de retracer la généalogie de la construction sociale du fait criminel, se veut une contribution à l'histoire des savoirs et de leurs usages sociaux, s'interroge sur les tentatives de recomposition des rapports Etat-société civile à travers ce prisme particulier et complexe qu'est le monde de la justice, de l'ordre et du désordre. Ce projet s'inscrit également dans une ...
In this article, F. Mayer looks at the claims of the Confederation of Former Political Prisoners of Czechoslovakia, prisoners of the 1950s and first victims of communist repression. At the symbolic level of collective memory, the association faces difficulties in forcing remembrance of the particular experience of its members. Victims recognised (rehabilitated and compensated), after the fall of communism, still feel left behind. In order to understand the frustration of this category of victims of communist repression, Mayer recounts the stages of a complex identification process that has been taking place for more than 50 years, during which the figure of the victim of repression is gradually giving way to the figure of combatant of Communism, a resistor. ; International audience ; In this article, F. Mayer looks at the claims of the Confederation of Former Political Prisoners of Czechoslovakia, prisoners of the 1950s and first victims of communist repression. At the symbolic level of collective memory, the association faces difficulties in forcing remembrance of the particular experience of its members. Victims recognised (rehabilitated and compensated), after the fall of communism, still feel left behind. In order to understand the frustration of this category of victims of communist repression, Mayer recounts the stages of a complex identification process that has been taking place for more than 50 years, during which the figure of the victim of repression is gradually giving way to the figure of combatant of Communism, a resistor. ; Dans cet article, F. Mayer s'intéresse aux revendications de la Confédération des anciens détenus politiques de Tchécoslovaquie, prisonniers des années 1950 et premières victimes de la répression communiste. Au niveau symbolique de la mémoire collective, l'association rencontre en effet des difficultés à imposer le souvenir de l'expérience particulière de ses membres. Victimes reconnues (réhabilitées et indemnisées), elles se sentent toujours, après la chute du communisme, ...
L'étude de la Société générale des prisons, lieu de production des réflexions sur les pénalités à la fin du XIXème siècle, mi-société savante, mi-commission extra-parlementaire, territoire privilégié de ce groupe socio-professionnel important que sont les juristes, permet d'entamer une réflexion qui tente de retracer la généalogie de la construction sociale du fait criminel, se veut une contribution à l'histoire des savoirs et de leurs usages sociaux, s'interroge sur les tentatives de recomposition des rapports Etat-société civile à travers ce prisme particulier et complexe qu'est le monde de la justice, de l'ordre et du désordre. Ce projet s'inscrit également dans une orientation générale de recherche où il s'agit, à partir de l'objet pénal, de contribuer à l'analyse des modes socio-politiques d'élaboration du droit ainsi qu'à celle du rôle des savoirs et de ce qui les constitue dans les stratégies sociales en exercice, et de s'attacher aux processus sociaux, politiques complexes à l'oeuvre dans cette Troisième République. L'objet pénal est généralement pratiqué ou traité dans le cadre d'une assignation des savoirs, instrument au service de la connaissance du fait criminel permettant de le cerner. Il y a ici un renversement de perspectives : le pénal devient un objet de recherche qui introduit de façon privilégiée l'analyse du politique, l'analyse du social.
L'étude de la Société générale des prisons, lieu de production des réflexions sur les pénalités à la fin du XIXème siècle, mi-société savante, mi-commission extra-parlementaire, territoire privilégié de ce groupe socio-professionnel important que sont les juristes, permet d'entamer une réflexion qui tente de retracer la généalogie de la construction sociale du fait criminel, se veut une contribution à l'histoire des savoirs et de leurs usages sociaux, s'interroge sur les tentatives de recomposition des rapports Etat-société civile à travers ce prisme particulier et complexe qu'est le monde de la justice, de l'ordre et du désordre. Ce projet s'inscrit également dans une orientation générale de recherche où il s'agit, à partir de l'objet pénal, de contribuer à l'analyse des modes socio-politiques d'élaboration du droit ainsi qu'à celle du rôle des savoirs et de ce qui les constitue dans les stratégies sociales en exercice, et de s'attacher aux processus sociaux, politiques complexes à l'oeuvre dans cette Troisième République. L'objet pénal est généralement pratiqué ou traité dans le cadre d'une assignation des savoirs, instrument au service de la connaissance du fait criminel permettant de le cerner. Il y a ici un renversement de perspectives : le pénal devient un objet de recherche qui introduit de façon privilégiée l'analyse du politique, l'analyse du social.
International audience ; Dans cet article, F. Mayer s'intéresse aux revendications de la Confédération des anciens détenus politiques de Tchécoslovaquie, prisonniers des années 1950 et premières victimes de la répression communiste. Au niveau symbolique de la mémoire collective, l'association rencontre en effet des difficultés à imposer le souvenir de l'expérience particulière de ses membres. Victimes reconnues (réhabilitées et indemnisées), elles se sentent toujours, après la chute du communisme, laissées pour compte. Afin de comprendre la frustration de cette catégorie de victimes de la répression communiste, Mayer retrace les étapes d'un processus d'identification complexe à l'œuvre depuis plus de cinquante ans, au cours duquel la figure de victime de la répression cède peu à peu le pas à celle de combattant du communisme, de résistant.