Psychoanalysis's Perversions: Witches, Bitches, and Sluts
In: Studies in gender and sexuality: psychoanalysis, cultural studies, treatment, research, Band 24, Heft 2, S. 109-124
ISSN: 1940-9206
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In: Studies in gender and sexuality: psychoanalysis, cultural studies, treatment, research, Band 24, Heft 2, S. 109-124
ISSN: 1940-9206
In: Empan, Band 128, Heft 4, S. 50-61
Cet article analyse certaines théorisations psychanalytiques de la violence conjugale, à la lumière d'une expérience clinique auprès de femmes souffrant de violences conjugales dans la banlieue de São Paulo. Cette recherche s'inscrit dans une étude mettant en correspondance la psyché et le champ social. La violence conjugale contre les femmes repose la question de l'historicité de la théorisation, de son inscription sociale, culturelle, politique, autant d'interrogations que les études de du genre ne manquent pas de formuler à la psychanalyse.
In: Genre, sexualité & société, Heft 21
ISSN: 2104-3736
In: La Pensée, Band 397, Heft 1, S. 34-45
Depuis près de deux décennies, en France, mais aussi ailleurs, nombre de voix grondent et dénoncent les mutations anthropologiques contemporaines de genre, de sexualité, de rapports de classe ou de race qui parcourent la société. On affirme alors que le « mariage pour tous », l'homoparentalité, les transidentités, ou les techniques médicales portant sur la procréation viennent questionner des repères anthropologiques, supposément stables jusque-là, et au fondement de l'organisation des sociétés humaines. Comment alors aborder, plus que les mutations anthropologiques contemporaines, les résistances à ces transformations et la réaction qu'elles réclament, à l'échelle d'une histoire des discours ? Quel rôle joue ici la psychanalyse, dans la construction d'une « opinion publique » à ce sujet, mais aussi, idéalement, dans sa déconstruction ? L'article se penche d'abord historiquement sur l'articulation des rapports de genre et leurs implications sociales et politiques, pour examiner la manière dont certains discours psychanalytiques participent de ces rapports, ou viennent, au contraire, en révéler les effets subjectifs et politiques.
International audience ; Préface de Thamy Ayouch : Sexe et genre sur le divan, ou pour une « psychanalyse mineure » ? « La psychanalyse est-elle un féminisme manqué ? ». C'est là ce qu'après Gayle Rubin, la psychanalyste Laurie Laufer demandait 1. C'est là également ce dont l'ouvrage de Tiphaine Besnard-Santini pointe le risque, en concluant toutefois que « psychanalyse et féminisme ne sont pas inconciliables », à condition d'éviter une « lecture simpliste et binaire du sexuel » (p 205). Sexe et genre sur le divan s'attache à étudier, avec force précisions, la question du dogmatisme au nom de la psychanalyse et des multiples maltraitances, théoriques et cliniques, qui en découlent. A travers des entretiens avec des analysant/es, patient/es et usager/es de dispositifs « psy », dont l'importance politique est de taille là où la parole officielle sur la psychanalyse leur est rarement accordée, mais aussi à travers des échanges avec des praticien/nes de la psychologie et de la psychanalyse et de nombreuses lectures détaillées, Tiphaine Besnard-Santini a visé à mettre en évidence la péremption de postures définies au nom de la psychanalyse et affichant une rupture certaine avec la polymorphie de la subjectivité à laquelle invite la conception de l'inconscient. La psychanalyse, ou plutôt certaines théories et pratiques tenues en son nom, deviennent alors éducatives : elles définissent des catégories fixes, garantes d'un formatage de l'a-moralité constitutive de l'inconscient, et donnant lieu à une subjectivation « normale ». C'est là ce que notait l'anthropologue Gayle Rubin eu égard à la sexualité et à la sexuation.
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International audience ; Préface de Thamy Ayouch : Sexe et genre sur le divan, ou pour une « psychanalyse mineure » ? « La psychanalyse est-elle un féminisme manqué ? ». C'est là ce qu'après Gayle Rubin, la psychanalyste Laurie Laufer demandait 1. C'est là également ce dont l'ouvrage de Tiphaine Besnard-Santini pointe le risque, en concluant toutefois que « psychanalyse et féminisme ne sont pas inconciliables », à condition d'éviter une « lecture simpliste et binaire du sexuel » (p 205). Sexe et genre sur le divan s'attache à étudier, avec force précisions, la question du dogmatisme au nom de la psychanalyse et des multiples maltraitances, théoriques et cliniques, qui en découlent. A travers des entretiens avec des analysant/es, patient/es et usager/es de dispositifs « psy », dont l'importance politique est de taille là où la parole officielle sur la psychanalyse leur est rarement accordée, mais aussi à travers des échanges avec des praticien/nes de la psychologie et de la psychanalyse et de nombreuses lectures détaillées, Tiphaine Besnard-Santini a visé à mettre en évidence la péremption de postures définies au nom de la psychanalyse et affichant une rupture certaine avec la polymorphie de la subjectivité à laquelle invite la conception de l'inconscient. La psychanalyse, ou plutôt certaines théories et pratiques tenues en son nom, deviennent alors éducatives : elles définissent des catégories fixes, garantes d'un formatage de l'a-moralité constitutive de l'inconscient, et donnant lieu à une subjectivation « normale ». C'est là ce que notait l'anthropologue Gayle Rubin eu égard à la sexualité et à la sexuation.
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International audience ; This article tackles the memory of the deportation of homosexuals in concentration camps through the perspective of historical hermeneutics. It dwells on the evolving reception of facts and considers this collective memory from a psychoanalytical perspective. The author questions what is at stake in the social, political and historiografic discourses about homosexual deportation, considering the changes in historiography tradition, and also taking into account the author's own counter-transference position. The changing fate of this split and still denied memory is used to question the writing of history and the official, social, political and academic dimensions of memory transmission. This hermeneutical apprehension of past through an analysis of present time enables the author to examine the relations between universalist and communitarian discourse, in order to set forth the links between this denied memory and ideological homophobia. ; Cet écrit tente d'aborder la mémoire de la déportation pour motif d'homosexualité à travers une herméneutique histo-rique : le propos n'est pas d'évoquer les faits, mais leur réception, en considérant cette mémoire collective à la lumière de quelques notions analytiques. Il s'agit d'interro-ger, à partir d'une perspective psychanalytique, sur les enjeux du traitement discursif, social, politique et historio-graphique de la déportation homosexuelle. Si les vicissitudes de l'historiographie de cette déportation sont ici abordées, c'est également en prenant en compte la propre posture contre-transférentielle de l'auteur. Ici, le singulier destin d'une mémoire éclatée et peu recon-nue retourne la question sur la procédure même de l'histoire, et les modalités officielles, sociales, politiques, académiques, de transmission de la mémoire. Cette appré-hension herméneutique du passé à partir de l'analyse du présent conduit également à interroger les relations entre discours universaliste et discours communautaire, pour mieux éclairer les rapports entre ...
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International audience ; Objectives. – The aim of this article is to explore the psychiatric origin of many psychoanalytical theories of "trans-sexuality" and pinpoint their limits, so as to envisage the possibility of post-trans-sexuality psycho- analysis. The article asks whether psychoanalytical theory can move away from theoretical dogmatism and recover its heterotopic viewpoint.Method. – The article starts by proposing heterotopia as a motive common to trans-identities and psycho- analysis. Trans-identities, whether they mimic the binarity of gender or overturn it, invariably generate heterotopias of femininity and masculinity. The psychoanalytical approach too, by way of its functioning, is also aiming for a heterotopic dimension: it sets out a paradoxical "knowledge of the unconscious" that deconstructs positive knowledge categories, and questions the origin and the recipient of any discursive position. In this respect, it follows the six Foucauldian types of heterotopia. Our paper goes on to consider the historical dimension of certain metapsychology categories that prove to be theoretically and clinically harmful, and proceed from essentialized conceptions of sex and gender. The generally flexible perspective of psychoanalysis can rigidify in the setting of certain theories of "trans-sexuality" assimilating it to psychosis or perversion, or to a denial of sexual differences.Results. – Certain psychoanalytical and psychiatric tools need to be deconstructed in order to reappraise trans-identity. The reorganisation is theoretical: the aim is conceive to a form of heterotopic psychoanalysis that is Foucauldian and open to the fertile perspective of what are known as "gender, queer and transgender studies". This multiplicity of approach is intended to enable an apprehension of the aporiae of binarity and identity. The reorganisation also concerns the clinical sphere, endeavouring to question official protocols, pinpoint deleterious "therapeutic" perspectives, and restore the expertise to the "trans" subjects. Discussion. – How can we reconcile the relevance of theoretical tools and their veridiction (their archaeology and genealogy), in order to resignify them? The task is to try to design metapsychological and clinical tools liable to reflect the specific identifications and experiences of trans-identity, escaping from the social, cultural and political normativity of sexual binarity.Conclusions. – There is a need in psychoanalytical approaches to lend an ear to local and minority knowledge. There is likewise a need for these approaches to look beyond psychiatric assessments of "trans-sexuality" and determination of the "real sex" of an individual. The hyper-singularity of every "trans" subject should be reasserted, freed from the general nosographies and etiological categories. And there is a need to re-think the theoretical and clinical counter-transferences generated by these questions, and to historicize the category of "sexual difference". ; Objectifs. – Repenser la filiation psychiatrique de nombre de théorisations analytiques de la « transsexualité », en désigner les points de butée, pour voir si et comment il est possible de penser une psychanalyse de la post-transsexualité. Chercher à voir si la théorisation psychanalytique peut se départir de certains dogmatismes théoriques et recouvrer sa visée hétérotopique.Méthode. – Mise en exergue de l'hétérotopie comme motif commun aux transidentités et à la psychanalyse. Qu'elles présentent un mimétisme de la binarité de genre ou une conception transgenre bouleversant cette binarité, les transidentités produisent des hétérotopies des modèles du féminin et du masculin. L'approche psychanalytique vise, elle aussi, dans son fonctionnement, une dimension hétérotopique : elle articule un paradoxal « savoir de l'inconscient », où le savoir et ses catégories positives sont déconstruits, dans un questionnement de l'origine et de l'adresse de toute posture discursive, et suit, elle aussi, les six principes foucaldiens de l'hétérotopie. Mise en exergue de l'historicité de catégories de la métapsychologie, perpétrant une préoccupante maltraitance théorique, clinique et idéologique, et procédant de visions essentialisées des sexes et des genres. La fluidité de la théorisation analytique se rigidifie dans certaines théorisations des « transsexualités », les rapprochant de la psychose ou de la perversion et les inscrivant dans un refus de la différence des sexes.Résultats. – Déconstruction de certains outils analytiques ou psychiatriques pour repenser les transidentités. Les réaménagements sont théoriques : il s'agit de penser une psychanalyse hétérotopique, foucaldienne et ouverte aux apports féconds des Gender, Queer et Transgender Studies. Il s'agit également d'aborder par la multiplicité les apories de la binarité ou de l'identité. Les réaménagements sont également cliniques et articulent une tentative de repenser les protocoles, de pointer la maltraitance des visées « thérapeutiques » et de restituerl'expertise aux sujets trans.Discussion. – Comment concilier la pertinence d'instruments théoriques et leur véridiction (leur archéologie et leur généalogie), pour les resignifier ? Le propos est de concevoir des instruments métapsychologiques et cliniques susceptibles de rendre compte de la spécificité des identifications et des vécus transidentitaires, et construits par delà la normativité sociale, culturelle et politique de la binarité des sexes.Conclusions. – Nécessité pour une approche psychanalytique d'écouter les savoirs locaux et minoritaires.Nécessité pour cette approche de se détacher des visées psychiatriques d'évaluation de la « transsexualité » et du « vrai sexe ».Nécessité de réaffirmer l'hypersingularité de chaque sujet trans par delà la généralité de la nosographie ou des catégories étiologiques.Nécessité de repenser les contre-transferts théoriques et cliniques induits par ces questions et d'historiciser la catégorie de « différence des sexes ».
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International audience ; This article tackles the memory of the deportation of homosexuals in concentration camps through the perspective of historical hermeneutics. It dwells on the evolving reception of facts and considers this collective memory from a psychoanalytical perspective. The author questions what is at stake in the social, political and historiografic discourses about homosexual deportation, considering the changes in historiography tradition, and also taking into account the author's own counter-transference position. The changing fate of this split and still denied memory is used to question the writing of history and the official, social, political and academic dimensions of memory transmission. This hermeneutical apprehension of past through an analysis of present time enables the author to examine the relations between universalist and communitarian discourse, in order to set forth the links between this denied memory and ideological homophobia. ; Cet écrit tente d'aborder la mémoire de la déportation pour motif d'homosexualité à travers une herméneutique histo-rique : le propos n'est pas d'évoquer les faits, mais leur réception, en considérant cette mémoire collective à la lumière de quelques notions analytiques. Il s'agit d'interro-ger, à partir d'une perspective psychanalytique, sur les enjeux du traitement discursif, social, politique et historio-graphique de la déportation homosexuelle. Si les vicissitudes de l'historiographie de cette déportation sont ici abordées, c'est également en prenant en compte la propre posture contre-transférentielle de l'auteur. Ici, le singulier destin d'une mémoire éclatée et peu recon-nue retourne la question sur la procédure même de l'histoire, et les modalités officielles, sociales, politiques, académiques, de transmission de la mémoire. Cette appré-hension herméneutique du passé à partir de l'analyse du présent conduit également à interroger les relations entre discours universaliste et discours communautaire, pour mieux éclairer les rapports entre ...
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Peut-être n'y a-t-il pas de contexte plus idoine, pour appli¬quer cette interrogation du " savoir de l'inconscient " au propre discours analytique, que lorsque celui-ci se pique d'aborder les catégories de genre. Apparaît alors ici toute la différence en¬tre un discours au nom de la psychanalyse, qui entend pointer du doigt le mauvais genre, et un discours de psychanalyste, qui tente d'analyser les enjeux pulsionnels et politiques au fondement du discours analytique. Il semble pertinent d'aborder l'apparition des catégories de genre dans le discours actuel de certains psycha¬na¬lystes, en demandant, de manière analytique, qui parle, à qui ce discours est adressé, et quelle ontologie apparaît ici.
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Peut-être n'y a-t-il pas de contexte plus idoine, pour appli¬quer cette interrogation du " savoir de l'inconscient " au propre discours analytique, que lorsque celui-ci se pique d'aborder les catégories de genre. Apparaît alors ici toute la différence en¬tre un discours au nom de la psychanalyse, qui entend pointer du doigt le mauvais genre, et un discours de psychanalyste, qui tente d'analyser les enjeux pulsionnels et politiques au fondement du discours analytique. Il semble pertinent d'aborder l'apparition des catégories de genre dans le discours actuel de certains psycha¬na¬lystes, en demandant, de manière analytique, qui parle, à qui ce discours est adressé, et quelle ontologie apparaît ici.
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International audience ; This article aims to examine certain psychoanalytical theories of domestic violence, confronting them to a clinical experience with abused women in suburban Sao Paulo. This perspective relies on a correspondence between the psyche and the social context. Research, clinical experience and theory are narrowly linked in psychoanalysis, which, more than a mere theory, proves to be a method applied to an objet, the Unconscious, made positive only through the psychoanalytical research and technique. This article purports to analyse how a psychoanalytical theory of domestic violence could account for the specific social-historic dimension of this phenomenon. Some psychoanalytical interpretations literalize or imaginarize Freudien and Lacanien texts, through notions of essentialized feminine masochism or a reductive reading of the phallus. Domestic violence against women questions in a new way the historicity of theory, its social, cultural and political definitions. These are issues along which Gender Studies address psychoanalysis. Taking into account the clinical and historical signification of domestic violence may help avoiding that frozen an-historical metapsychology become a paradoxical resistance against psychoanalysis. ; Cet article a pour visée d'analyser certaines théorisations psychanalytiques de la violence conjugale, à la lumière d'une expérience clinique auprès de femmes souffrant de violences conjugales dans la banlieue de São Paulo. Cette recherche s'inscrit dans une étude mettant en correspondance la psyché et le champ social. Traduisant une indissociabilité entre recherche, clinique et théorisation, la psychanalyse n'est point d'abord une théorie mais une méthode liée à un objet, l'inconscient, rendu positif par une procédure de recherche et une technique. Comment penser alors une théorisation susceptible de rendre compte de la singularité social-historique de la violence conjugale contre les femmes ? Littéralisant ou imaginarisant des textes freudiens ou lacaniens, bien des ...
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International audience ; This article aims to examine certain psychoanalytical theories of domestic violence, confronting them to a clinical experience with abused women in suburban Sao Paulo. This perspective relies on a correspondence between the psyche and the social context. Research, clinical experience and theory are narrowly linked in psychoanalysis, which, more than a mere theory, proves to be a method applied to an objet, the Unconscious, made positive only through the psychoanalytical research and technique. This article purports to analyse how a psychoanalytical theory of domestic violence could account for the specific social-historic dimension of this phenomenon. Some psychoanalytical interpretations literalize or imaginarize Freudien and Lacanien texts, through notions of essentialized feminine masochism or a reductive reading of the phallus. Domestic violence against women questions in a new way the historicity of theory, its social, cultural and political definitions. These are issues along which Gender Studies address psychoanalysis. Taking into account the clinical and historical signification of domestic violence may help avoiding that frozen an-historical metapsychology become a paradoxical resistance against psychoanalysis. ; Cet article a pour visée d'analyser certaines théorisations psychanalytiques de la violence conjugale, à la lumière d'une expérience clinique auprès de femmes souffrant de violences conjugales dans la banlieue de São Paulo. Cette recherche s'inscrit dans une étude mettant en correspondance la psyché et le champ social. Traduisant une indissociabilité entre recherche, clinique et théorisation, la psychanalyse n'est point d'abord une théorie mais une méthode liée à un objet, l'inconscient, rendu positif par une procédure de recherche et une technique. Comment penser alors une théorisation susceptible de rendre compte de la singularité social-historique de la violence conjugale contre les femmes ? Littéralisant ou imaginarisant des textes freudiens ou lacaniens, bien des ...
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Si María Zambrano est l'auteur de nombre d'écrits politiques sur de la guerre d'Espagne (dont principalement Los intelectuales en el drama de España, 1937), elle entame toutefois l'écriture de son œuvre philosophique avant le tragique conflit et la poursuit longtemps après. L'analyse de la guerre civile ne lui fournit pas moins l'occasion de développer, avant la lettre, son concept de " raison poétique ", dépassement du rationalisme réducteur, plaçant le penser au cœur du vivre, et l'histoire au centre de la philosophie. En parcourant certains de ses ouvrages, nous poserons la question de la possibilité pour la philosophie d'appréhender la violence des affrontements humains, d'en permettre sinon une explicitation, du moins une définition. Au décours des réflexions de María Zambrano sur le rôle des intellectuels dans la guerre civile, et partant, sur un penser spécifique espagnol, à la fois philosophique et poétique, il s'agira en outre d'interroger la possibilité de " vivre " en philosophie, de faire du politique un prolongement du philosophique, comme de l'éthique un prolongement du phénoménologique - et le concept de " personne " qu'elle développe est éclairant à ce sujet. Nous suivrons cette pensée de l'humain jusqu'au confins de la phénoménologie - parfois psychanalytique ici - , à la croisée de l'herméneutique et de l'éthique, pour toutefois demeurer à un seuil : là où commencent la métaphysique et la mystique, la phénoménologie doit s'arrêter.
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Si María Zambrano est l'auteur de nombre d'écrits politiques sur de la guerre d'Espagne (dont principalement Los intelectuales en el drama de España, 1937), elle entame toutefois l'écriture de son œuvre philosophique avant le tragique conflit et la poursuit longtemps après. L'analyse de la guerre civile ne lui fournit pas moins l'occasion de développer, avant la lettre, son concept de " raison poétique ", dépassement du rationalisme réducteur, plaçant le penser au cœur du vivre, et l'histoire au centre de la philosophie. En parcourant certains de ses ouvrages, nous poserons la question de la possibilité pour la philosophie d'appréhender la violence des affrontements humains, d'en permettre sinon une explicitation, du moins une définition. Au décours des réflexions de María Zambrano sur le rôle des intellectuels dans la guerre civile, et partant, sur un penser spécifique espagnol, à la fois philosophique et poétique, il s'agira en outre d'interroger la possibilité de " vivre " en philosophie, de faire du politique un prolongement du philosophique, comme de l'éthique un prolongement du phénoménologique - et le concept de " personne " qu'elle développe est éclairant à ce sujet. Nous suivrons cette pensée de l'humain jusqu'au confins de la phénoménologie - parfois psychanalytique ici - , à la croisée de l'herméneutique et de l'éthique, pour toutefois demeurer à un seuil : là où commencent la métaphysique et la mystique, la phénoménologie doit s'arrêter.
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