La sociologie comme philosophie politique et réciproquement
In: Recherches
In: Bibliothèque du MAUSS
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In: Recherches
In: Bibliothèque du MAUSS
In: Les voies du politique
In: Collection Recherches
In: Série Bibliothèque du M.A.U.S.S.
In: La Revue du MAUSS, Band 62, Heft 2, S. 287-316
ISSN: 1776-3053
À la lecture de trois grandes figures de l'anarchisme, Proudhon, Buber et Landauer, cet article propose de montrer combien « l'antipolitique » libertaire ne saurait se réduire à la seule condamnation de l'État, incarnation du mal politique, celui de la domination de l'homme par l'homme. Elle est avant tout indissociable d'une foi peu commune dans l'autonomie du social. Comme s'il suffisait de redécouvrir le social, au double sens du terme, sous la gangue de l'État, pour le rendre à lui-même, à sa spontanéité, à sa puissance auto-instituante ; comme si la transcendance du politique devait refluer dans celle – immanente – de la Relation et des formes de vie autonomes qu'elle forge. Pour autant, cet appel à reconquérir nos relations, à défendre l'autonomie du social, n'exige pas plus de dissoudre toute forme institutionnelle, que d'en finir avec la politique ou toute forme de transcendance. Utopie d'une généreuse sociophanie, pari sur la créativité du (divin) social, sur l'immanence transcendante de l'un-pour-l'autre, n'invite-t-il pas à déplacer, comme le suggérait Proudhon, la divinité et ainsi à penser tout autrement l'institution politique du social ?
In: La Revue du MAUSS, Band 58, Heft 2, S. 303-309
ISSN: 1776-3053
Ce bref article se propose de présenter les thèses particulièrement originales développées par Anne W. Rawls et Waverly Duck dans leur récent ouvrage Tacit Racism. Nourri des analyses célèbres de W.E.B Du Bois sur la « double conscience » des noirs américains, mais aussi des plus récents travaux sur l'histoire de l'esclavage aux États-Unis, ce livre suggère une analyse inédite de la « blanchité ». Conduit empiriquement, dans une perspective ethnométhodologique, il souligne combien la race résulte d'un accomplissement mutuel qui la rend réelle et concrète dans nos interactions quotidiennes. Elle repose avant tout sur des systèmes d'attentes réciproques et tacites dans et par lesquels les différences raciales sont actualisées quotidiennement. Ces systèmes d'attentes, composés des formes contrastées de définition de soi et d'autrui, configurent des « ordres d'interaction raciaux ». L'article interroge la portée normative de travail historique et empirique et notamment l'urgence politique de forger une « double conscience » blanche, comme voie d'émancipation de ce racisme tacite.
In: Sociologie du travail, Band 63, Heft 2
ISSN: 1777-5701
In: La Revue du MAUSS, Band 57, Heft 1, S. 206-212
ISSN: 1776-3053
In: La Revue du MAUSS, Band 56, Heft 2, S. 269-288
ISSN: 1776-3053
Avons-nous (vraiment) bien lu Durkheim et saisi toute la radicalité de son geste fondateur de la discipline sociologique ? À relire avec Anne Rawls De la division du travail social , rien n'est moins sûr. À la lumière de la « micro-sociologie » de Garfinkel (et Goffman) et à celle de l'œuvre de son père, sa fameuse Theory of Justice , elle montre en effet que selon Durkheim, les sources de la moralité et de la cohésion sociale ne reposent plus sur une « foi commune » mais se logent désormais « en bas », dans l'infrastructure relationnelle de la société où se fabriquent, dans les formes de coopération les plus diverses, les faits sociaux. Au fondement des ordres sociaux modernes, l'exigence de justice, soit une certaine qualité, égalitaire et réciprocitaire, des relations interhumaines, à l'image du don maussien, se substituerait ainsi à l'exigence de consensus.
In: La Revue du MAUSS, Band 55, Heft 1, S. 199-226
ISSN: 1776-3053
L'hypothèse qui guide cet article est que si Girard passe à côté du don et de toutes les formes de réciprocité positive, fasciné qu'il est par ses formes négatives, c'est parce que sa théorie du désir mimétique lui interdit de faire toute sa part à la délicatesse des relations interhumaines. Et notamment à la relation amoureuse. C'est pourquoi, après avoir confronté son anthropologie du sacrifice à l'anthropologie du don maussienne, l'article propose de faire retour à son premier livre, Mensonge romantique et vérité romanesque , afin d'ouvrir à une conception de l'amour qui embrasse des formes de réciprocité à hauteur d'hommes (et de femmes).
In: La Revue du MAUSS, Band 51, Heft 1, S. 271-286
ISSN: 1776-3053
Face à la fascination d'une certaine sociologie critique pour le côté sombre de la force du social, cet article, rédigé en hommage à la cosmophilie d'Henri Raynal, se propose de cheminer, de l'ombre à la lumière, en décrivant tout d'abord les symptômes de cette maladie sociologique qu'il nomme « sociophobie », pour ensuite éclairer certains aspects, indissociables, de la délicate et lumineuse essence du social : sa dimension intrinsèquement morale, épiphanique et esthétique. En compagnie de Marcel Mauss, Charles Cooley et John Dewey, il invite à penser, dans une perspective résolument « sociophilique » et anti-utilitariste, combien le monde social ne saurait s'instituer et se pérenniser sans cette « générosité, anonyme ou humaine », dont le sociologue, comme le poète, serait bien inspiré de témoigner.
In: La Revue du MAUSS, Band 50, Heft 2, S. 167-172
ISSN: 1776-3053
Cet article se propose de discuter l'ouvrage de Pierre Michard, La Thérapie contextuelle de Böszörményi-Nagy. Il montre combien le thérapeute hongrois, à l'instar de Marcel Mauss, a fait une découverte fondamentale selon laquelle les « symptômes » psychiques ne sont autres que des « pathologies » du don. Cette invitation inédite à étudier tout autrement ce que Lévi-Strauss nommait les « structures élémentaires de la parenté » ouvre ainsi à une clinique originale. Celle-ci vise à interroger, dans un dialogue au sein de la famille sur les liens qui s'y nouent, le surgissement des paradoxes du don et de la dette afin de rendre possible la pérennité du lien et de sa force subjectivante.
International audience Faced with the fascination of a certain critical sociology with the dark side of the power of the social, this article, written as a tribute to Henri Raynal's cosmophilia, proposes to take a walk from the shadows to the light It first describes the symptoms of this sociological disease that we here call "sociophobia," and then sheds light on certain inseparable aspects of the delicate and bright essence of the social: its intrinsically moral, epiphanic, and aesthetic dimension. In the company of Marcel Mauss, Charles Cooley and John Dewey, this article invites us to think, in a resolutely "sociophilic" and anti-utilitarian perspective, how much the social world could not be established and perpetuate itself without this "anonymous or human" generosity, of which the sociologist, like the poet, would be well inspired to testify. ; Face à la fascination d'une certaine sociologie critique pour le côté sombre de la force du social, cet article, rédigé en hommage à la cosmophilie d'Henri Raynal, se propose de cheminer, de l'ombre à la lumière, en décrivant tout d'abord les symptômes de cette maladie sociologique qu'il nomme « sociophobie », pour ensuite éclairer certains aspects, indissociables, de la délicate et lumineuse essence du social : sa dimension intrinsèquement morale, épiphanique et esthétique. En compagnie de Marcel Mauss, Charles Cooley et John Dewey, il invite à penser, dans une perspective résolument « sociophilique » et anti-utilitariste, combien le monde social ne saurait s'instituer et se pérenniser sans cette « générosité, anonyme ou humaine », dont le sociologue, comme le poète, serait bien inspiré de témoigner.
BASE
In: Sociologie du travail, Band 59, Heft 4
ISSN: 1777-5701
In: La Revue du MAUSS, Band 48, Heft 2, S. 259-274
ISSN: 1776-3053
Et si le travail critique consistait moins à « rendre la réalité inacceptable » qu'à « rendre justice à ce qui est » ? Dans cette perspective, paradoxale, la question de l'émancipation viserait alors moins à définir de quoi nous devons nous émanciper mais, d'abord, ce que nous visons à émanciper. Bref, qu'est-ce qui, dans ce que nous sommes, dans ce que nous faisons déjà , mérite d'être valorisé et libéré de ses entraves afin qu'il lui soit donné libre cours ? Pourrait alors se dessiner, à la suite de Marcel Mauss et de John Dewey, les voies d'un socialisme pragmatiste qui ne serait autre qu'un idéalisme pratique, selon lequel l'idéal d'émancipation ne peut se réaliser qu'en tant qu'il est l'idéalisation pratique du réel qui s'anticipe en lui.
In: Revue française de socio-économie: Rfse, Band Hors-série, Heft 2, S. 187-199
À partir d'une recherche empirique collective, l'ambition de cet article est d'esquisser un cadre théorique propre à problématiser la notion de « valeur sociale » en interrogeant quelles valeurs, autres qu'« économiques », mobilisent et produisent ces « économies non économiques » que constituent les mutuelles. L'hypothèse défendue ici est qu'une articulation entre théories du don et du care permet de mettre en lumière la face cachée de la valeur. Cette perspective invite ainsi à questionner sous un nouveau jour les ambivalences de l'éthique mutualiste et les enjeux auxquels elle doit faire face pour ouvrir une nouvelle alternative, politique, au social business contemporain.