Villes en développement: l'intégration des quartiers irréguliers ; un état du débat en Asie et en Ameérique latine
In: Pratiques urbaines 12
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In: Pratiques urbaines 12
In: Maghreb, Machrek: revue trimestrielle = al- Maġrib wa-ʾl-mašriq, Band 250-251, Heft 1, S. 79-102
ISSN: 2271-6815
L'article analyse la reconstruction syrienne par le prisme de la ville informelle. Il montre qu'en contexte de conflit non terminé, les choix de Damas en faveur de la rénovation urbaine rejoignent les logiques fondamentales d'éviction caractéristiques des politiques vis-à-vis des quartiers informels. À travers un double appareil législatif d'urbanisme et sécuritaire, cette politique de disparitions urbaines sélectives détruit plutôt qu'elle ne reconstruit les lieux de vie et de mémoire de deux catégories de la population qui se superposent passablement : les opposants au régime et les habitants des quartiers informels.
In: Naqd: revue d'études et de critique sociale, Band 38-39, Heft 1, S. 173-191
Après 60 ans de dictature militaire, le gouvernement civil élu au Myanmar en 2015 a opéré en quelques années une transformation radicale de la politique de relocalisation des quartiers informels à Yangon. Leurs habitants, considérés comme squatters ( Kyuu Kyaw ), étaient historiquement déplacés en lointaine banlieue sur des terrains nus qui leur étaient cédés dans des « villes nouvelles » créées à cet effet. En 2019, le gouvernement régional a confié la mise en place d'un programme de relogement des habitants des quartiers informels de Yangon à l'ONG birmane Women for the World, qui organisait jusque-là les habitants pour la construction de petits projets d'habitat collectif dans l'informel. Fondé sur un travail de terrain réalisé entre 2015 et 2019, ce papier analyse la mise en place et les logiques à l'œuvre de cette initiative d'action publique de co-création urbaine. Dans une perspective historique, il situe l'expérience au sein des politiques de logement et d'urbanisme des gouvernements locaux, régional et national, qui se poursuivent en parallèle. Il met en lumière la façon dont le programme intègre et articule avec celles des autorités les expériences et savoir-faire des habitants, des ONG et des réseaux régionaux qui les accompagnent. Il s'interroge enfin sur les possibilités et contraintes ouvertes par l'expérience comme l'insertion urbaine des projets ou leur mise en œuvre à l'échelle de la ville.
International audience ; Le programme de recherche « La ville informelle au 20 e siècle » a tenu son second atelier les 29 et 30 janvier 2018 à Paris. Coordonné par Charlotte Vorms, il entend écrire l'histoire des bidonvilles au 20 e siècle sous l'angle de leur traitement par les pouvoirs publics. À l'heure où les quartiers informels abritent près d'un milliard d'habitants, cette histoire reste exploratoire. Les historiens se sont peu intéressés à ces objets comme modes de production de la ville et l'ont fait surtout dans les pays du Sud. Cette absence de vision globale sur la longue durée induit ce que Charlotte Vorms appelle une « naturalisation du slum comme propres aux villes du Sud ». Ce programme montre que l'apparition des bidonvilles est moins une question propre au Sud que la conséquence des politiques urbaines : pas seulement de leur inadéquation et de leurs échecs, mais aussi de la mise en place des catégories de la ville informelle, précaire ou irrégulière. L'atelier s'est focalisé sur la documentation produite pour mesurer et décrire les quartiers ainsi catégorisés : statistiques, recensements, fichiers, cartographies, relevés de quartiers, comptage de structures, registres d'habitants, s'interrogeant sur les motifs et les usages des chiffres produits. Il donne ainsi à ces matériaux une profondeur historique qui permet de comprendre comment se forment et se définissent ces espaces informels. Le comptage est inséparable de la fabrication des catégories recensées, comme le montre l'exemple de Recife au Brésil dans les années 1930 (Brodwyn Fischer). Sous l'influence d'une élite préoccupée de modernité, le recensement des mocambos, habitat végétal rustique autoconstruit jusqu'alors considéré comme normal, les a associé au sous-développement, à la maladie et à des taux élevés de mortalité. Utilisant les catégories du droit, l'inventaire de l'habitat précaire contribue à définir ces structures et à construire l'outil argumentaire pour les rendre illégales et les éradiquer. Les statistiques sont établies ...
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International audience ; Le programme de recherche « La ville informelle au 20 e siècle » a tenu son second atelier les 29 et 30 janvier 2018 à Paris. Coordonné par Charlotte Vorms, il entend écrire l'histoire des bidonvilles au 20 e siècle sous l'angle de leur traitement par les pouvoirs publics. À l'heure où les quartiers informels abritent près d'un milliard d'habitants, cette histoire reste exploratoire. Les historiens se sont peu intéressés à ces objets comme modes de production de la ville et l'ont fait surtout dans les pays du Sud. Cette absence de vision globale sur la longue durée induit ce que Charlotte Vorms appelle une « naturalisation du slum comme propres aux villes du Sud ». Ce programme montre que l'apparition des bidonvilles est moins une question propre au Sud que la conséquence des politiques urbaines : pas seulement de leur inadéquation et de leurs échecs, mais aussi de la mise en place des catégories de la ville informelle, précaire ou irrégulière. L'atelier s'est focalisé sur la documentation produite pour mesurer et décrire les quartiers ainsi catégorisés : statistiques, recensements, fichiers, cartographies, relevés de quartiers, comptage de structures, registres d'habitants, s'interrogeant sur les motifs et les usages des chiffres produits. Il donne ainsi à ces matériaux une profondeur historique qui permet de comprendre comment se forment et se définissent ces espaces informels. Le comptage est inséparable de la fabrication des catégories recensées, comme le montre l'exemple de Recife au Brésil dans les années 1930 (Brodwyn Fischer). Sous l'influence d'une élite préoccupée de modernité, le recensement des mocambos, habitat végétal rustique autoconstruit jusqu'alors considéré comme normal, les a associé au sous-développement, à la maladie et à des taux élevés de mortalité. Utilisant les catégories du droit, l'inventaire de l'habitat précaire contribue à définir ces structures et à construire l'outil argumentaire pour les rendre illégales et les éradiquer. Les statistiques sont établies pour le besoin de programmes de contrôle et d'organisation de l'espace et des populations. Elles rendent visibles certains types de précarité urbaine et en invisibilisent d'autres. La diversité de ce qui est compté reflète ainsi la variété des politiques et l'évolutions des gouvernements. Dans le Chili des années 1950, on passe du comptage des populations (marginales ou démunies) à celui de structures (échappant au nouvel ordre social
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International audience ; Le programme de recherche « La ville informelle au 20 e siècle » a tenu son second atelier les 29 et 30 janvier 2018 à Paris. Coordonné par Charlotte Vorms, il entend écrire l'histoire des bidonvilles au 20 e siècle sous l'angle de leur traitement par les pouvoirs publics. À l'heure où les quartiers informels abritent près d'un milliard d'habitants, cette histoire reste exploratoire. Les historiens se sont peu intéressés à ces objets comme modes de production de la ville et l'ont fait surtout dans les pays du Sud. Cette absence de vision globale sur la longue durée induit ce que Charlotte Vorms appelle une « naturalisation du slum comme propres aux villes du Sud ». Ce programme montre que l'apparition des bidonvilles est moins une question propre au Sud que la conséquence des politiques urbaines : pas seulement de leur inadéquation et de leurs échecs, mais aussi de la mise en place des catégories de la ville informelle, précaire ou irrégulière. L'atelier s'est focalisé sur la documentation produite pour mesurer et décrire les quartiers ainsi catégorisés : statistiques, recensements, fichiers, cartographies, relevés de quartiers, comptage de structures, registres d'habitants, s'interrogeant sur les motifs et les usages des chiffres produits. Il donne ainsi à ces matériaux une profondeur historique qui permet de comprendre comment se forment et se définissent ces espaces informels. Le comptage est inséparable de la fabrication des catégories recensées, comme le montre l'exemple de Recife au Brésil dans les années 1930 (Brodwyn Fischer). Sous l'influence d'une élite préoccupée de modernité, le recensement des mocambos, habitat végétal rustique autoconstruit jusqu'alors considéré comme normal, les a associé au sous-développement, à la maladie et à des taux élevés de mortalité. Utilisant les catégories du droit, l'inventaire de l'habitat précaire contribue à définir ces structures et à construire l'outil argumentaire pour les rendre illégales et les éradiquer. Les statistiques sont établies pour le besoin de programmes de contrôle et d'organisation de l'espace et des populations. Elles rendent visibles certains types de précarité urbaine et en invisibilisent d'autres. La diversité de ce qui est compté reflète ainsi la variété des politiques et l'évolutions des gouvernements. Dans le Chili des années 1950, on passe du comptage des populations (marginales ou démunies) à celui de structures (échappant au nouvel ordre social
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In: La revue internationale et stratégique: revue trimestrielle publiée par l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Band 112, Heft 4, S. 139-148
International audience ; Depuis que bidonvilles et quartiers précaires existent, les pouvoirs publics cherchent à les faire disparaître et à en arrêter la croissance. Partout, politiques, lois, programmes ou projets ont cherché à rattraper cette urbanisation pour la réduire ou l'intégrer dans la ville légale. Mais l'urbanisation précaire est demeurée plus rapide. Des politiques ont eu des effets parfois importants, mais n'ont ni résorbé ces quartiers ni stoppé leur développement. Pourquoi cinquante années d'interventions nationales et internationales n'ont permis ni d'éradiquer ces quartiers ni d'enrayer cette urbanisation hors normes ? Il faut questionner les postulats d'une telle interrogation. Tout d'abord, l'idée que les quartiers précaires sont le problème. Ils posent certes des problèmes, surtout aux habitants, mais sont aussi reconnus depuis longtemps comme des solutions . Puis, l'idée que les politiques interviennent sur des espaces qui leur préexistent ontologiquement : d'abord il y aurait des quartiers précaires, ensuite des politiques pour les traiter. Or, la relation s'avère plus complexe. Non seulement ces quartiers constituent un revers de l'urbanisme et des politiques foncières, en s'installant sur les espaces de leurs défaillances et de leur limites , mais leur existence même est la conséquence directe de l'histoire des constructions politiques des catégories de la ville précaire. Dans une perspective historique critique, cet article propose une réflexion sur ce qu'est un « bidonville » à partir de l'analyse des interactions entre les politiques urbaines et les habitants qui ne se conforment pas à leurs projets et injonctions. La catégorie « bidonville » est produite, régulée et perpétuée par des décisions juridiques, réglementaires et / ou administratives qui délimitent des espaces à faire disparaître, selon une vision de ce que doit être la ville. En outre, les représentations sur lesquelles se fondent les politiques sont à la racine de leurs limites. En même temps, la variété de ces espaces, ...
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International audience ; Since slums and precarious settlements have existed, public authorities have been trying to make them disappear and halt their growth. Everywhere, policies, laws, programmes and projects have sought to keep apace of this urbanisation in order to reduce it or integrate it into the formal city. Yet informal urbanisation has expanded at a faster pace. Policies have sometimes had significant effects, but they have neither cleared these settlements nor halted their growth. Why have fifty years of national and international interventions not made it possible to eliminate these settlements or halt urbanisation that fails to comply with laws, regulations and standards? In fact, what needs querying are the underlying assumptions of this question. First, the idea that precarious settlements are the problem. Of course, they do pose problems, above all for their residents, but for many decades they have also been recognised as solutions. Next, the idea that policies intervene in spaces whose existence ontologically preceded them: these settlements are assumed to exist first, and then come the policies to deal with them. Yet, the relationship proves to be more complex. Not only do these settlements constitute the flipside of urban planning and land policies, as they emerge in the spaces where these policies have failings and limitations, but their very existence is the direct consequence of the history of political constructions of categories of the precarious city. In a critical historical perspective, this article proposes a reflection on what constitutes a "slum", based on the analysis of interactions between urban policies and the inhabitants who do not comply with their projects and injunctions. The category of "slum" is produced, regulated and perpetuated by legal, regulatory and/or administrative decisions that delineate the spaces to be eliminated according to a vision of what the city should be. In addition, the representations on which these policies are founded are at the root of their limitations. Moreover, the sheer variety of these spaces, deemed by public authorities to be "not urban enough", obliges the authorities to classify them and reserve different fates for them, while the increasing influence of residents' organisation is spurring public action to evolve. Finally, a diversity of urban policies is today redefining de facto the category of "slum" and encouraging a new way of thinking about the informal city, and more broadly about the urban phenomenon.
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International audience ; Depuis que bidonvilles et quartiers précaires existent, les pouvoirs publics cherchent à les faire disparaître et à en arrêter la croissance. Partout, politiques, lois, programmes ou projets ont cherché à rattraper cette urbanisation pour la réduire ou l'intégrer dans la ville légale. Mais l'urbanisation précaire est demeurée plus rapide. Des politiques ont eu des effets parfois importants, mais n'ont ni résorbé ces quartiers ni stoppé leur développement. Pourquoi cinquante années d'interventions nationales et internationales n'ont permis ni d'éradiquer ces quartiers ni d'enrayer cette urbanisation hors normes ? Il faut questionner les postulats d'une telle interrogation. Tout d'abord, l'idée que les quartiers précaires sont le problème. Ils posent certes des problèmes, surtout aux habitants, mais sont aussi reconnus depuis longtemps comme des solutions . Puis, l'idée que les politiques interviennent sur des espaces qui leur préexistent ontologiquement : d'abord il y aurait des quartiers précaires, ensuite des politiques pour les traiter. Or, la relation s'avère plus complexe. Non seulement ces quartiers constituent un revers de l'urbanisme et des politiques foncières, en s'installant sur les espaces de leurs défaillances et de leur limites , mais leur existence même est la conséquence directe de l'histoire des constructions politiques des catégories de la ville précaire. Dans une perspective historique critique, cet article propose une réflexion sur ce qu'est un « bidonville » à partir de l'analyse des interactions entre les politiques urbaines et les habitants qui ne se conforment pas à leurs projets et injonctions. La catégorie « bidonville » est produite, régulée et perpétuée par des décisions juridiques, réglementaires et / ou administratives qui délimitent des espaces à faire disparaître, selon une vision de ce que doit être la ville. En outre, les représentations sur lesquelles se fondent les politiques sont à la racine de leurs limites. En même temps, la variété de ces espaces, qui seraient « insuffisamment urbains » selon la puissance publique, l'engage à les sérier et leur réserver des sorts différents, et la montée en puissance des organisations d'habitants pousse l'action publique à évoluer. Enfin, une diversité de politiques urbaines redéfinit aujourd'hui de facto la catégorie du « bidonville », invitant à une nouvelle pensée sur la ville informelle, et plus généralement sur l'urbain.
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International audience ; Since slums and precarious settlements have existed, public authorities have been trying to make them disappear and halt their growth. Everywhere, policies, laws, programmes and projects have sought to keep apace of this urbanisation in order to reduce it or integrate it into the formal city. Yet informal urbanisation has expanded at a faster pace. Policies have sometimes had significant effects, but they have neither cleared these settlements nor halted their growth. Why have fifty years of national and international interventions not made it possible to eliminate these settlements or halt urbanisation that fails to comply with laws, regulations and standards? In fact, what needs querying are the underlying assumptions of this question. First, the idea that precarious settlements are the problem. Of course, they do pose problems, above all for their residents, but for many decades they have also been recognised as solutions. Next, the idea that policies intervene in spaces whose existence ontologically preceded them: these settlements are assumed to exist first, and then come the policies to deal with them. Yet, the relationship proves to be more complex. Not only do these settlements constitute the flipside of urban planning and land policies, as they emerge in the spaces where these policies have failings and limitations, but their very existence is the direct consequence of the history of political constructions of categories of the precarious city. In a critical historical perspective, this article proposes a reflection on what constitutes a "slum", based on the analysis of interactions between urban policies and the inhabitants who do not comply with their projects and injunctions. The category of "slum" is produced, regulated and perpetuated by legal, regulatory and/or administrative decisions that delineate the spaces to be eliminated according to a vision of what the city should be. In addition, the representations on which these policies are founded are at the root of their ...
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International audience ; Quarante ans après la première Conférence Habitat (1976) et la création de ce qui deviendra ONU-Habitat (1978), pourquoi les quartiers précaires abritent encore aujourd'hui près d'un milliard de personnes dans le monde et continuent de croître ? Concernant les quartiers informels, les politiques urbaines sont loin d'avoir toujours suivi les recommandations des institutions internationales. Celles-ci préconisent la légalisation et l'amélioration des conditions de vie dans ces espaces précaires, associées à une offre de logements adaptée aux ménages à faibles revenus. Or, selon les pays et les périodes, les politiques ont adopté de multiples approches parfois très éloignées de ces recommandations. Deux grandes tendances s'opposent de façon récurrente, à savoir le maintien des populations sur place ou leur déplacement. Pourquoi ces politiques sont-elles si diverses et parfois si éloignées des recommandations internationales ? Comment et sur quels critères sont conçues les politiques nationales ou locales en la matière ? Les options dépendent de la manière dont ces quartiers sont pensés par ceux qui veulent agir sur eux. Or, la question foncière est au cœur de la construction de ces politiques. À partir d'une analyse comparative de l'histoire récente des politiques urbaines à Beyrouth (Liban), Phnom Penh (Cambodge) et Damas (Syrie), le présent chapitre propose une réflexion autour du rôle des représentations du foncier (comme propriété, territoire, valeur, espace d'ancrage social, etc.) et montre comment la coprésence et les concurrences entre ces différentes conceptions modèlent l'action publique concernant les quartiers précaires.
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International audience ; Competition for land is a new dimension of vulnerability in informal settlements. With the rapid increase in urban land prices, central and pericentral urban land occupied precariously is increasingly coveted both by investors for prestigious projects, and by the people who occupy them, for upgrading with staying living on site. Phnom Penh is an emblematic case of this impact of liberalisation and globalisation of real estate investment on informal settlements and policies that handle them. If the State at times acts as mediator or favour regularization, more often public authorities now implements ambiguous or even antagonistic policies, and often give the preference to investors. As a result, there are more and more forced evictions of residents, who move in distant suburbs, excluded from the heart of the city. Next to the Right to the City, competition for land of central and pericentral urban zones today brings to light the idea of the Right to a Place and to the Urban Centre.
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International audience ; Forty years on from the first Habitat Conference (1976) and the creation of what will become UN-Habitat (1978), why precarious settlements are still today home to nearly one billion people across the world and continue to grow? In dealing with informal settlements, urban policies have hardly ever followed the recommendations of international institutions. These advocate the legalization and improvement of living conditions in such precarious spaces, together with affordable housing provision for low-income households. Yet, depending on the country and the period, policies have espoused multiple approaches that are sometimes very far from these recommendations. Two main trends repeatedly oppose each other: keeping the residents on site or relocating/displacing them. Why are these policies so diverse and occasionally so far-removed from international recommendations? How and on what criteria are national or local policies formulated? The choices made depend on the way in which these settlements are conceptualized by those intents on tackling them. The question of land plays a core role in shaping these policies. Drawing on a comparative analysis of the recent history of urban policy in Beirut (Lebanon), Phnom Penh (Cambodia) and Damascus (Syria), this chapter shows the role played by the different representations of land (as property, territory, value, space of social anchorage, etc.) and how the co-presence and competition between these different conceptions shape public action on precarious settlements.
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International audience ; Country of liberal economy, Lebanon had few social housing policies. Only a policy for tenants, conducted since the 1940s, favoured keeping low-income households in the heart of the cities. The reform of this policy in 2014 could have a major impact in Beirut. Despite the announced social safety nets, it serves the real estate sector and excludes low-income households of central urban areas through a process of urban renewal and gentrification. In a context of explosion of land prices, the reform encourages the change of the occupation of a number that could reach almost half of the dwellings in the capital, in a short time. The initiated reform could well lead to a major social transformation of the Beirut population, to an eventual disappearance of the current social mix in the central and peri-central areas of the capital and to an accelerated physical transformation of the city, once lifted the barrier of the need for keeping holders of these leases in their buildings. ; Pays d'économie libérale, le Liban a connu peu de politiques sociales de l'habitat. Seule une politique en faveur des locataires, menée depuis les années 1940, a favorisé le maintien au coeur des villes de ménages à faibles revenus. La réforme de cette politique en 2014 pourrait avoir un impact majeur à Beyrouth. Malgré des filets sociaux annoncés, elle sert le secteur de l'immobilier et exclut les ménages à faibles revenus des zones urbaines centrales par un processus de renouvellement urbain et de gentrification. Dans un contexte d'explosion des prix fonciers, cette réforme encourage le changement, dans un délai court, de l'occupation d'un nombre qui pourrait atteindre près de la moitié des logements de la capitale. La réforme entamée pourrait ainsi mener à une transformation sociale majeure de la population beyrouthine, à une disparition à terme de la mixité sociale actuelle des espaces centraux et péricentraux de la capitale et à une transformation physique accélérée de la ville, une fois levé l'obstacle de la ...
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