Femmes et pouvoirs: flux et reflux de l'émancipation féminine depuis un siècle
In: Recueil de travaux d'histoire et de philologie
In: Série 6 43
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In: Recueil de travaux d'histoire et de philologie
In: Série 6 43
Corneille Van Bommel (1790-1852) a profondément marqué son temps comme pédagogue d'avant-garde et comme militant pour la liberté de l'enseignement ecclésiastique avant d'occuper pendant vingt-deux ans le siège épiscopal de Liège. À l'occasion du 225e anniversaire de sa naissance, il a semblé opportun de réunir, dans les lieux mêmes où le grand évêque a vécu, un colloque où seront examinés plusieurs aspects de son activité ainsi que l'environnement religieux, politique, économique, social et culturel où elle s'est déployée. Cette contribution s'attache à mieux cerner le rôle de Van Bommel, artisan de l'Indépendance belge, dans la création de l'Université de Louvain comme fondement de l'emprise de l'Église catholique sur la société belge issue de la Révolution de 1830.
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Corneille Van Bommel (1790-1852) a profondément marqué son temps comme pédagogue d'avant-garde et comme militant pour la liberté de l'enseignement ecclésiastique avant d'occuper pendant vingt-deux ans le siège épiscopal de Liège. À l'occasion du 225e anniversaire de sa naissance, il a semblé opportun de réunir, dans les lieux mêmes où le grand évêque a vécu, un colloque où seront examinés plusieurs aspects de son activité ainsi que l'environnement religieux, politique, économique, social et culturel où elle s'est déployée. Cette contribution s'attache à mieux cerner le rôle de Van Bommel, artisan de l'Indépendance belge, dans la création de l'Université de Louvain comme fondement de l'emprise de l'Église catholique sur la société belge issue de la Révolution de 1830.
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Le présent volume est la transposition suédoise d'une brochure publiée à l'occasion d'une exposition organisée au Parlement Wallon de Namur les 19-29 février 2008 et consacré à l'émigration wallonne vers la Suède au XVIIe siècle (histoire et mémoire). En fait, les migrants wallons qui quittent nos contrées aux environs de 1600 pour aller s'établir en Suède, sont au départ des artisans spécialisés dans les métiers du fer (charbonniers, marteleurs, etc.) et recrutés principalement par un financier liégeois, Louis de Geer, qui cherche alors à internationaliser ses affaires à travers toute l'Europe. C'est aussi l'époque où la couronne suédoise cherche à valoriser son domaine et loue à ferme des installations métallurgiques dont elle veut améliorer la gestion. C'est dans ce contexte que de Geer investit en Suède et où, conscient du savoir-faire technique de ses compatriotes, il organise un mouvement de migration de main-d'œuvre, la seule méthode connue à l'époque pour assurer un transfert de technologies ! Ces artisans, probablement au nombre de 2000 environ, s'installèrent notamment dans de vastes complexes de forges (Leufsta, Forsmark, Gimo, etc.), où, relativement isolés des autochtones, fiers de leur origine et, surtout, jaloux de leur technologie, ils cherchèrent à conserver, au moins pour une part, leur identité « wallonne ». Or, pour diverses raisons, la métallurgie suédoise a continué à utiliser l'antique méthode wallonne de production jusqu'au XXe siècle. Les communautés de forges wallonnes ont donc survécu jusque l'Entre- deux-guerres et, avec elles, la conscience d'un héritage, réel ou supposé, spécifiquement wallon. ; This volume is the Swedish translation of a booklet published on the occasion of an exhibition organized at the Walloon Parliament of Namur on 19-29 February 2008 and devoted to Wallonian emigration to Sweden in the 17th century (history and memory). In fact, Walloon migrants who leave our country around 1600 to settle in Sweden, are initially specialized craftsmen in the iron trades (coal, hammering, etc.) and recruited mainly by a financier of Liège, Louis de Geer, who then seeks to internationalize his business across Europe. It is also the time when the Swedish krona seeks to enhance its estate and rents out metal facilities for which it wants to improve management. It is in this context that Geer invests in Sweden and where, conscious of the technical know-how of his compatriots, he organizes a movement of labor migration, the only known method at the time to ensure a transfer of technologies! These craftsmen, probably about 2000, settled notably in large complexes of forges (Leufsta, Forsmark, Gimo, etc.), where, relatively isolated from the natives, proud of their origin and, above all, jealous of their technology they sought to preserve, at least partly, their "Walloon" identity. However, for various reasons, Swedish metallurgy continued to use the ancient Walloon method of production until the twentieth century. The Walloon forge communities thus survived until the inter-war period and, with them, the awareness of a heritage, real or supposed, specifically Walloon
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La modernité issue des Lumières entend tout fonder en raison, dont les principes doivent s'appliquer aussi bien au domaine public qu'à la sphère privée, tant aux connaissances qu'aux réalisations techniques et pratiques. Cet idéal est volontariste et optimiste : par ses engagements raisonnables, l'être humain est capable de prendre son destin en main et de marcher résolument dans le sens d'un progrès indéfini de la condition humaine. L'Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, de Condorcet, en est une bonne illustration. Dans l'ordre politique, cet idéal, fondé sur la définition rationnelle au sein de la communauté politique, du bien commun, rejoint d'ailleurs les conceptions d'Aristote : l'homme, doué d'intelligence et de langage, est naturellement un « animal politique », ce qui fait de la cité (polis), le lieu naturel où doit s'organiser une vie « conforme à sa nature ». Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, on peut se demander si ce modèle reste toujours opératoire dans le contexte du changement de civilisation rapide que nous connaissons depuis quelques décennies ?
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Le présent volume est la transposition suédoise d'une brochure publiée à l'occasion d'une exposition organisée au Parlement Wallon de Namur les 19-29 février 2008 et consacré à l'émigration wallonne vers la Suède au XVIIe siècle (histoire et mémoire). En fait, les migrants wallons qui quittent nos contrées aux environs de 1600 pour aller s'établir en Suède, sont au départ des artisans spécialisés dans les métiers du fer (charbonniers, marteleurs, etc.) et recrutés principalement par un financier liégeois, Louis de Geer, qui cherche alors à internationaliser ses affaires à travers toute l'Europe. C'est aussi l'époque où la couronne suédoise cherche à valoriser son domaine et loue à ferme des installations métallurgiques dont elle veut améliorer la gestion. C'est dans ce contexte que de Geer investit en Suède et où, conscient du savoir-faire technique de ses compatriotes, il organise un mouvement de migration de main-d'œuvre, la seule méthode connue à l'époque pour assurer un transfert de technologies ! Ces artisans, probablement au nombre de 2000 environ, s'installèrent notamment dans de vastes complexes de forges (Leufsta, Forsmark, Gimo, etc.), où, relativement isolés des autochtones, fiers de leur origine et, surtout, jaloux de leur technologie, ils cherchèrent à conserver, au moins pour une part, leur identité « wallonne ». Or, pour diverses raisons, la métallurgie suédoise a continué à utiliser l'antique méthode wallonne de production jusqu'au XXe siècle. Les communautés de forges wallonnes ont donc survécu jusque l'Entre- deux-guerres et, avec elles, la conscience d'un héritage, réel ou supposé, spécifiquement wallon. ; This volume is the Swedish translation of a booklet published on the occasion of an exhibition organized at the Walloon Parliament of Namur on 19-29 February 2008 and devoted to Wallonian emigration to Sweden in the 17th century (history and memory). In fact, Walloon migrants who leave our country around 1600 to settle in Sweden, are initially specialized craftsmen in the iron trades (coal, hammering, etc.) and recruited mainly by a financier of Liège, Louis de Geer, who then seeks to internationalize his business across Europe. It is also the time when the Swedish krona seeks to enhance its estate and rents out metal facilities for which it wants to improve management. It is in this context that Geer invests in Sweden and where, conscious of the technical know-how of his compatriots, he organizes a movement of labor migration, the only known method at the time to ensure a transfer of technologies! These craftsmen, probably about 2000, settled notably in large complexes of forges (Leufsta, Forsmark, Gimo, etc.), where, relatively isolated from the natives, proud of their origin and, above all, jealous of their technology they sought to preserve, at least partly, their "Walloon" identity. However, for various reasons, Swedish metallurgy continued to use the ancient Walloon method of production until the twentieth century. The Walloon forge communities thus survived until the inter-war period and, with them, the awareness of a heritage, real or supposed, specifically Walloon
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La modernité issue des Lumières entend tout fonder en raison, dont les principes doivent s'appliquer aussi bien au domaine public qu'à la sphère privée, tant aux connaissances qu'aux réalisations techniques et pratiques. Cet idéal est volontariste et optimiste : par ses engagements raisonnables, l'être humain est capable de prendre son destin en main et de marcher résolument dans le sens d'un progrès indéfini de la condition humaine. L'Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, de Condorcet, en est une bonne illustration. Dans l'ordre politique, cet idéal, fondé sur la définition rationnelle au sein de la communauté politique, du bien commun, rejoint d'ailleurs les conceptions d'Aristote : l'homme, doué d'intelligence et de langage, est naturellement un « animal politique », ce qui fait de la cité (polis), le lieu naturel où doit s'organiser une vie « conforme à sa nature ». Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, on peut se demander si ce modèle reste toujours opératoire dans le contexte du changement de civilisation rapide que nous connaissons depuis quelques décennies ?
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Les « identités » et les conflits identitaires ont connu au tournant du XXIe siècle un regain d'intérêt. Ces questions ont alimenté le débat citoyen sur les possibilités de créer un nouveau « vivre ensemble sur un espace commun », quelles que soient les appartenances linguistiques, culturelles, religieuses ou nationales. Funambule sur son fil, l'observateur évolue entre deux gouffres : à droite, les affirmations agressives avec en point de chute les catastrophes nationalistes ; à gauche, le déni de réalités gênantes, qui finissent néanmoins par s'imposer à ceux qui les fuient. La violence est-elle la seule issue à la diversité des humains ? Sont-ils condamnés aux « identités meurtrières » ? Les « identités » ont révélé à la fois leur côté dévastateur et leur efficacité pour mobiliser les populations autour de projets collectifs. Fondées tant sur des réalités objectives que sur le mythe, ces constructions ont porté les groupes humains vers le meilleur et vers le pire. Elles ont permis aux peuples de s'organiser autour d'impératifs de survie et d'idées communes. Pour se constituer, un groupe humain pourrait-il négliger de mobiliser les ressources symboliques ? En Belgique, dans le contexte des crises politiques des années 2007 à 2011, le problème devient crucial : l'émergence d'une nation flamande sonne-t-elle le glas de l'État belge et, quelle que soit la réponse, implique-t-elle la nécessité d'élaborer une image plus dynamique de la Wallonie et de Bruxelles, régions appelées à émerger sur les plans économiques et politiques ? Pour baliser ce champ conceptuel, quatre pistes de réflexion sont proposées ici par des historiens : appartenances et identités ; les frontières, bases territoriales de ces identités ; les relations entre centre et périphérie ; la dialectique du particulier et de l'universel. L'histoire doit-elle se lire comme un mouvement inexorable vers l'uniformisation ou, au contraire, est-elle travaillée par des forces incompressibles vers l'émiettement dans le particulier ? « Décoder ce que nous sommes à la lumière de ce que nous ne sommes plus », cette formule résume l'apport des historiens aux problèmes actuels.
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Les « identités » et les conflits identitaires ont connu au tournant du XXIe siècle un regain d'intérêt. Ces questions ont alimenté le débat citoyen sur les possibilités de créer un nouveau « vivre ensemble sur un espace commun », quelles que soient les appartenances linguistiques, culturelles, religieuses ou nationales. Funambule sur son fil, l'observateur évolue entre deux gouffres : à droite, les affirmations agressives avec en point de chute les catastrophes nationalistes ; à gauche, le déni de réalités gênantes, qui finissent néanmoins par s'imposer à ceux qui les fuient. La violence est-elle la seule issue à la diversité des humains ? Sont-ils condamnés aux « identités meurtrières » ? Les « identités » ont révélé à la fois leur côté dévastateur et leur efficacité pour mobiliser les populations autour de projets collectifs. Fondées tant sur des réalités objectives que sur le mythe, ces constructions ont porté les groupes humains vers le meilleur et vers le pire. Elles ont permis aux peuples de s'organiser autour d'impératifs de survie et d'idées communes. Pour se constituer, un groupe humain pourrait-il négliger de mobiliser les ressources symboliques ? En Belgique, dans le contexte des crises politiques des années 2007 à 2011, le problème devient crucial : l'émergence d'une nation flamande sonne-t-elle le glas de l'État belge et, quelle que soit la réponse, implique-t-elle la nécessité d'élaborer une image plus dynamique de la Wallonie et de Bruxelles, régions appelées à émerger sur les plans économiques et politiques ? Pour baliser ce champ conceptuel, quatre pistes de réflexion sont proposées ici par des historiens : appartenances et identités ; les frontières, bases territoriales de ces identités ; les relations entre centre et périphérie ; la dialectique du particulier et de l'universel. L'histoire doit-elle se lire comme un mouvement inexorable vers l'uniformisation ou, au contraire, est-elle travaillée par des forces incompressibles vers l'émiettement dans le particulier ? « Décoder ce que nous sommes à la lumière de ce que nous ne sommes plus », cette formule résume l'apport des historiens aux problèmes actuels.
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In: Temps et espaces / Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres, Université Catholique de Louvain 8
In: Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres
In: Temps et espaces 6
Ultramontain intransigeant rêvant d'une restauration de la chrétienté médiévale, Kurth n'en sera pas moins, comme Umberto Benigni en Italie, un promoteur de l'histoire critique et, à l'opposé de ce dernier, qui évoluera vers l'intégrisme, un pionnier de la démocratie chrétienne. Paradoxe ? En fait, longtemps, l'histoire de la démocratie chrétienne s'est fondée sur un malentendu, en ce sens que la volonté d'engagement de ce mouvement dans le domaine parlementaire avait conduit ses premiers historiens à l'inscrire dans la filiation du catholicisme libéral. En réalité, étrangère au catholicisme libéral, la démocratie chrétienne est née dans le milieu ultramontain, celui du refus de la Révolution et du libéralisme, celui de Mirari Vos et du Syllabus. Les yeux fixés sur l'âge d'or médiéval, elle est, au sens propre, réactionnaire : son projet est de restaurer l'ordre social chrétien détruit par 1789, mais – et c'est là son originalité – en s'appuyant non plus sur un prince catholique, mais sur les masses qu'il faut reconquérir. En cela, elle appartient à la tendance « intransigeante », concept emprunté à l'histoire politico-religieuse italienne (« intransigenti »). ; An uncompromising Ultramontane dreaming of a restoration of medieval Christianity, Kurth will be no less, like Umberto Benigni in Italy, a promoter of critical history and, contrary to the latter, who will evolve towards fundamentalism, a pioneer of Christian democracy. Paradox? In fact, for a long time, the history of Christian Democracy was based on a misunderstanding, in the sense that the will of commitment of this movement in the parliamentary field had led its first historians to include it in the filiation of Catholicism. liberal. In fact, foreign to liberal Catholicism, Christian democracy was born in the ultramontane environment, that of the rejection of the Revolution and liberalism, that of Mirari Vos and the Syllabus. Eyes fixed on the medieval golden age, it is literally reactionary: its project is to restore the Christian social order destroyed by 1789, but - and this is its originality - relying not more about a Catholic prince, but about the masses that must be reconquered. In this, it belongs to the "uncompromising" trend, a concept borrowed from the Italian political-religious history ("intransigenti").
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Ultramontain intransigeant rêvant d'une restauration de la chrétienté médiévale, Kurth n'en sera pas moins, comme Umberto Benigni en Italie, un promoteur de l'histoire critique et, à l'opposé de ce dernier, qui évoluera vers l'intégrisme, un pionnier de la démocratie chrétienne. Paradoxe ? En fait, longtemps, l'histoire de la démocratie chrétienne s'est fondée sur un malentendu, en ce sens que la volonté d'engagement de ce mouvement dans le domaine parlementaire avait conduit ses premiers historiens à l'inscrire dans la filiation du catholicisme libéral. En réalité, étrangère au catholicisme libéral, la démocratie chrétienne est née dans le milieu ultramontain, celui du refus de la Révolution et du libéralisme, celui de Mirari Vos et du Syllabus. Les yeux fixés sur l'âge d'or médiéval, elle est, au sens propre, réactionnaire : son projet est de restaurer l'ordre social chrétien détruit par 1789, mais – et c'est là son originalité – en s'appuyant non plus sur un prince catholique, mais sur les masses qu'il faut reconquérir. En cela, elle appartient à la tendance « intransigeante », concept emprunté à l'histoire politico-religieuse italienne (« intransigenti »). ; An uncompromising Ultramontane dreaming of a restoration of medieval Christianity, Kurth will be no less, like Umberto Benigni in Italy, a promoter of critical history and, contrary to the latter, who will evolve towards fundamentalism, a pioneer of Christian democracy. Paradox? In fact, for a long time, the history of Christian Democracy was based on a misunderstanding, in the sense that the will of commitment of this movement in the parliamentary field had led its first historians to include it in the filiation of Catholicism. liberal. In fact, foreign to liberal Catholicism, Christian democracy was born in the ultramontane environment, that of the rejection of the Revolution and liberalism, that of Mirari Vos and the Syllabus. Eyes fixed on the medieval golden age, it is literally reactionary: its project is to restore the Christian social order destroyed by 1789, but - and this is its originality - relying not more about a Catholic prince, but about the masses that must be reconquered. In this, it belongs to the "uncompromising" trend, a concept borrowed from the Italian political-religious history ("intransigenti").
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Contemporain à Louvain du réformateur Jean-Baptiste Carnoy, Charles de Harlez (1832-1899) a joué lui aussi un rôle important, bien que plus discret, dans le renouveau scientifique de l'Université de Louvain. Ayant dû abandonner temporairement ses activités en raison de problèmes de santé, ce juriste de formation qui avait commencé sa carrière dans l'enseignement secondaire avait mis à profit sa retraite forcée pour étudier en autodidacte les langues orientales indo-iraniennes, ce qui lui permit d'être nommé professeur à Louvain pour ces matières à partir de 1871. A une époque où la critique rationaliste tirait argument des similitudes constatées entre le christianisme et les autres religions pour contester la valeur du dogme catholique, il fut, comme Mercier en philosophie, le promoteur dans son domaine d'une apologétique fondée sur une démarche positive. C'est dans ce contexte des études orientales considérées pour elles-mêmes qu'il créa en 1882 Le Muséon, la première revue scientifique mise sur pied à l'Université et dont le succès allait assurer la réputation internationale de l'école de Louvain. Son disciple, le chanoine Philémon Colinet (1853-1917), fut moins éclairé. Docteur en langues orientales de l'Université de Louvain (1884), élève de Johannes Schmidt à Berlin (1884) et de Michel Bréal à Paris (1885), Colinet avait commencé sa carrière comme assistant de Charles de Harlez en 1885, pour être ensuite intégré dans le corps professoral louvaniste dès l'année suivante. Orientaliste distingué et pionnier de la philologie flamande, qu'il pouvait avoir, à côté de vues très larges et indépendantes sur certains points, des idées très arrêtées ou simplistes sur d'autres, et il défendait les unes comme les autres avec autant de fougue et d'entêtement. Cette attitude est parfaitement illustrée par l'opposition irréductible qu'il manifestera au projet de création des « Semaines d'ethnologie religieuse » (à partir d'avril 1911), en parvenant à rallier à son point de vue les plus hautes autorités romaines. ; Contemporary in Louvain by the reformer Jean-Baptiste Carnoy, Charles de Harlez (1832-1899) played an important role, although more discreet, in the scientific renewal of the University of Louvain. Having had to temporarily give up his activities because of health problems, this lawyer by training who had started his career in secondary education had taken advantage of his forced retirement to study in self-taught oriental languages Indo-Iranian, which allowed him to be appointed professor at Louvain for these subjects from 1871. At a time when the rationalist critic drew argument of the similarities observed between Christianity and the other religions to contest the value of the catholic dogma, he was, like Mercier in philosophy, the promoter in his field of apologetics based on a positive approach. It was in this context of oriental studies considered for themselves that he created in 1882 Le Muséon, the first scientific journal set up at the University and whose success would ensure the international reputation of the Louvain School. His disciple, Canon Philemon Colinet (1853-1917), was less enlightened. Doctor in oriental languages of the University of Leuven (1884), student of Johannes Schmidt in Berlin (1884) and Michel Bréal in Paris (1885), Colinet began his career as assistant to Charles de Harlez in 1885, to be then integrated in the louvanist faculty the following year. A distinguished Orientalist and pioneer of Flemish philology, he could have, beside very broad and independent views on certain points, very fixed or simplistic ideas about others, and he defended the ones like the others with so much ardor and stubbornness. This attitude is perfectly illustrated by the irreducible opposition he will manifest to the project of creation of the "Weeks of Ethnological Religion" (from April 1911), succeeding in rallying to his point of view the highest Roman authorities.
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Contemporain à Louvain du réformateur Jean-Baptiste Carnoy, Charles de Harlez (1832-1899) a joué lui aussi un rôle important, bien que plus discret, dans le renouveau scientifique de l'Université de Louvain. Ayant dû abandonner temporairement ses activités en raison de problèmes de santé, ce juriste de formation qui avait commencé sa carrière dans l'enseignement secondaire avait mis à profit sa retraite forcée pour étudier en autodidacte les langues orientales indo-iraniennes, ce qui lui permit d'être nommé professeur à Louvain pour ces matières à partir de 1871. A une époque où la critique rationaliste tirait argument des similitudes constatées entre le christianisme et les autres religions pour contester la valeur du dogme catholique, il fut, comme Mercier en philosophie, le promoteur dans son domaine d'une apologétique fondée sur une démarche positive. C'est dans ce contexte des études orientales considérées pour elles-mêmes qu'il créa en 1882 Le Muséon, la première revue scientifique mise sur pied à l'Université et dont le succès allait assurer la réputation internationale de l'école de Louvain. Son disciple, le chanoine Philémon Colinet (1853-1917), fut moins éclairé. Docteur en langues orientales de l'Université de Louvain (1884), élève de Johannes Schmidt à Berlin (1884) et de Michel Bréal à Paris (1885), Colinet avait commencé sa carrière comme assistant de Charles de Harlez en 1885, pour être ensuite intégré dans le corps professoral louvaniste dès l'année suivante. Orientaliste distingué et pionnier de la philologie flamande, qu'il pouvait avoir, à côté de vues très larges et indépendantes sur certains points, des idées très arrêtées ou simplistes sur d'autres, et il défendait les unes comme les autres avec autant de fougue et d'entêtement. Cette attitude est parfaitement illustrée par l'opposition irréductible qu'il manifestera au projet de création des « Semaines d'ethnologie religieuse » (à partir d'avril 1911), en parvenant à rallier à son point de vue les plus hautes autorités romaines. ; Contemporary in Louvain by the reformer Jean-Baptiste Carnoy, Charles de Harlez (1832-1899) played an important role, although more discreet, in the scientific renewal of the University of Louvain. Having had to temporarily give up his activities because of health problems, this lawyer by training who had started his career in secondary education had taken advantage of his forced retirement to study in self-taught oriental languages Indo-Iranian, which allowed him to be appointed professor at Louvain for these subjects from 1871. At a time when the rationalist critic drew argument of the similarities observed between Christianity and the other religions to contest the value of the catholic dogma, he was, like Mercier in philosophy, the promoter in his field of apologetics based on a positive approach. It was in this context of oriental studies considered for themselves that he created in 1882 Le Muséon, the first scientific journal set up at the University and whose success would ensure the international reputation of the Louvain School. His disciple, Canon Philemon Colinet (1853-1917), was less enlightened. Doctor in oriental languages of the University of Leuven (1884), student of Johannes Schmidt in Berlin (1884) and Michel Bréal in Paris (1885), Colinet began his career as assistant to Charles de Harlez in 1885, to be then integrated in the louvanist faculty the following year. A distinguished Orientalist and pioneer of Flemish philology, he could have, beside very broad and independent views on certain points, very fixed or simplistic ideas about others, and he defended the ones like the others with so much ardor and stubbornness. This attitude is perfectly illustrated by the irreducible opposition he will manifest to the project of creation of the "Weeks of Ethnological Religion" (from April 1911), succeeding in rallying to his point of view the highest Roman authorities.
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