While shrinking cities are the object of a growing interest in Europe and in the United States, they remain understudied in France. Indeed, few research works have been dedicated to the topic and urban policies, at least at the national level, do not deal with this question. This situation could find an explanation in the fact that the process of urban shrinkage, in France, has not reached the point where it could get academic and politic attention. In order to verify this hypothesis, this article aims at measuring the extent of the phenomenon of urban shrinkage in France. It will try to assess whether this process, although internationally recognized, is in France as marginal as the lack of interest it creates suggests or whether its evolution could lead to a better recognition by national policies. ; Si la question des villes en décroissance, ou Shrinking Cities, est de plus en plus étudiée en Europe comme aux États-Unis, elle ne fait jusque-là l'objet que d'un intérêt très limité en France. En effet, peu de travaux de recherche ont été consacrés à la décroissance urbaine, et les politiques urbaines, du moins au niveau national, s'en sont peu préoccupées. Cette situation pourrait s'expliquer par le fait que ce processus n'a pas atteint, en France, le seuil critique qui en ferait un enjeu académique ou politique. Afin de vérifier cette hypothèse, cet article a pour but de mesurer l'ampleur du processus des villes en décroissance en France. Il s'agit de comprendre si ce phénomène des Shrinking Cities, reconnu au plan international, est aussi marginal que le manque d'intérêt qu'il suscite en France le suggère, ou si son évolution actuelle pourrait conduire à la prise en compte de son existence au niveau national.
While shrinking cities are the object of a growing interest in Europe and in the United States, they remain understudied in France. Indeed, few research works have been dedicated to the topic and urban policies, at least at the national level, do not deal with this question. This situation could find an explanation in the fact that the process of urban shrinkage, in France, has not reached the point where it could get academic and politic attention. In order to verify this hypothesis, this article aims at measuring the extent of the phenomenon of urban shrinkage in France. It will try to assess whether this process, although internationally recognized, is in France as marginal as the lack of interest it creates suggests or whether its evolution could lead to a better recognition by national policies. ; Si la question des villes en décroissance, ou Shrinking Cities, est de plus en plus étudiée en Europe comme aux États-Unis, elle ne fait jusque-là l'objet que d'un intérêt très limité en France. En effet, peu de travaux de recherche ont été consacrés à la décroissance urbaine, et les politiques urbaines, du moins au niveau national, s'en sont peu préoccupées. Cette situation pourrait s'expliquer par le fait que ce processus n'a pas atteint, en France, le seuil critique qui en ferait un enjeu académique ou politique. Afin de vérifier cette hypothèse, cet article a pour but de mesurer l'ampleur du processus des villes en décroissance en France. Il s'agit de comprendre si ce phénomène des Shrinking Cities, reconnu au plan international, est aussi marginal que le manque d'intérêt qu'il suscite en France le suggère, ou si son évolution actuelle pourrait conduire à la prise en compte de son existence au niveau national.
While shrinking cities are the object of a growing interest in Europe and in the United States, they remain understudied in France. Indeed, few research works have been dedicated to the topic and urban policies, at least at the national level, do not deal with this question. This situation could find an explanation in the fact that the process of urban shrinkage, in France, has not reached the point where it could get academic and politic attention. In order to verify this hypothesis, this article aims at measuring the extent of the phenomenon of urban shrinkage in France. It will try to assess whether this process, although internationally recognized, is in France as marginal as the lack of interest it creates suggests or whether its evolution could lead to a better recognition by national policies. ; Si la question des villes en décroissance, ou Shrinking Cities, est de plus en plus étudiée en Europe comme aux États-Unis, elle ne fait jusque-là l'objet que d'un intérêt très limité en France. En effet, peu de travaux de recherche ont été consacrés à la décroissance urbaine, et les politiques urbaines, du moins au niveau national, s'en sont peu préoccupées. Cette situation pourrait s'expliquer par le fait que ce processus n'a pas atteint, en France, le seuil critique qui en ferait un enjeu académique ou politique. Afin de vérifier cette hypothèse, cet article a pour but de mesurer l'ampleur du processus des villes en décroissance en France. Il s'agit de comprendre si ce phénomène des Shrinking Cities, reconnu au plan international, est aussi marginal que le manque d'intérêt qu'il suscite en France le suggère, ou si son évolution actuelle pourrait conduire à la prise en compte de son existence au niveau national.
Les projets de « ville durable » se sont aujourd'hui multipliés à travers le monde. Comment interpréter cet engouement généralisé ?Est-ce une nouvelle façon de concevoir les relations entre sociétés urbaines et environnements naturels ?Dans un contexte d'accélération de l'urbanisation, plutôt que d'acter l'inauguration de nouvelles politiques urbaines, la nécessité d'une analyse des pratiques, représentations et discours de la durabilité urbaine, assortie d'un recul critique s'imposent. C'est l'objectif de cet ouvrage. Il rassemble les travaux actuels de spécialistes en géographie, sociologie et urbanisme, ainsi qu'en architecture, agronomie, lettres, paysagisme, et interroge les dynamiques socio-spatiales de diffusion et de traduction du mot d'ordre désormais mondial de « durabilité urbaine », sur des aires différenciées, en conjuguant les regards « macro » et « micro ». Confrontant de façon originale villes du nord et villes du sud, l'ouvrage donne des clés de compréhension sur la façon dont le projet de « ville durable » a pu devenir le symbole de ce contre quoi il est censé lutter :un « verdissement » inégal de la ville, facteur de ségrégation sociale. Si une ville naturalisée apparaît bien au cœur de la « ville durable », elle procède moins de l'application d'un paradigme idéologique, d'une régulation politique « par le haut » que d'une mosaïque d'initiatives, croisant ambiances, pratiques sociales et récits ordinaires. ; info:eu-repo/semantics/published
La thèse défendue dans cet article est que les villes petites et moyennes ont une place singulière dans la recherche urbaine, et que leur étude complète les travaux sur les métropoles plus qu'elle ne les copie. Il ne s'agit pas d'idéaliser les villes petites et moyennes : celles-ci sont moins un objet scientifique qu'une catégorie – incertaine, qui plus est – des politiques d'aménagement du territoire. De cette caractéristique résulte une moindre visibilité des recherches qui les concernent. À l'heure où le fait métropolitain tend à accaparer les débats, que peuvent s'apporter réciproquement les travaux sur les villes de l'espace non-métropolisé et les études urbaines en général ? Cet article explore cette question en deux temps. Tout d'abord, on rappelle les apports des travaux cumulés par les chercheurs français, tout au long du xx e siècle, sur les villes petites et moyennes. Ensuite, on examine les travaux sur les très grandes villes, qui consacrent depuis vingt ans le triomphe des flux sur les lieux. Bien que ces recherches laissent dans l'ombre les espaces non-métropolisés, les travaux sur les villes secondaires constituent cependant un apport.
L'approche systémique pour modéliser la dynamique des systèmes de villes est ancienne. Le concept d'auto-organisation et le formalisme des équations différentielles ont donné lieu à de nombreuses applications dans les années 1980. La simulation agent ouvre de nouvelles perspectives dans ce champ. L'objectif de cet article est d'abord de discuter des registres et du niveau d'explication qui sont mobilisés pour rendre compte des différentiels de croissance des villes. Il s'agit ensuite de montrer l'intérêt d'une approche agent pour formaliser des hypothèses au niveau méso-géographique des villes. Après un bref état de l'art sur le concept de systèmes de villes et les modèles spatio-temporels associés, le modèle EuroSim formalisé avec un système multi-agents est présenté. Celui-ci permet de simuler l'évolution des villes européennes entre 1950 et 2050 en testant différents scénarios relatifs à l'ouverture des frontières vers l'immigration non européenne et à l'existence ou non de barrières économiques internes.
International audience ; En 2010, S. Parnell et E. Pieterse, deux grandes figures des études urbaines sud-africaines, publiaient dans la revue IJURR un article programmatique dans lequel ils proposent de refonder une ville post-apartheid et post-néolibérale plus juste à partir de la promotion d'un agenda de droits urbains. A partir d'une lecture foucaldienne de la néolibéralisation comme rationalité de gouvernement, on propose ici une analyse critique du point de vue développementaliste et interventionniste défendu dans ce texte. Quels que soient ses ambitions postnéolibérale et son engagement dans la lutte contre la pauvreté, ce dernier demeure en effet influencé par des préceptes néolibéraux, tels que : impératif de recouvrement des coûts, contrainte d'autonomie et d'équilibrage budgétaires, principe de mise en concurrence des territoires dans un cadre globalisé, marchandisation du foncier urbain, dogme de la croissance . Cette lecture critique permet de donner un sens à certaines des incohérences internes apparentes du projet politique post-apartheid et à dépasser l'alternative critique entre condamnation radicale du tournant néolibéral de l'ANC et éloge du projet post-néolibéral de l'Etat « développemental » sud-africain. Cette lecture foucaldienne vise ainsi à éclairer d'un jour critique nouveau ce projet politique et à renouveler le débat sur la néolibéralisation en Afrique du Sud.
International audience ; En 2010, S. Parnell et E. Pieterse, deux grandes figures des études urbaines sud-africaines, publiaient dans la revue IJURR un article programmatique dans lequel ils proposent de refonder une ville post-apartheid et post-néolibérale plus juste à partir de la promotion d'un agenda de droits urbains. A partir d'une lecture foucaldienne de la néolibéralisation comme rationalité de gouvernement, on propose ici une analyse critique du point de vue développementaliste et interventionniste défendu dans ce texte. Quels que soient ses ambitions postnéolibérale et son engagement dans la lutte contre la pauvreté, ce dernier demeure en effet influencé par des préceptes néolibéraux, tels que : impératif de recouvrement des coûts, contrainte d'autonomie et d'équilibrage budgétaires, principe de mise en concurrence des territoires dans un cadre globalisé, marchandisation du foncier urbain, dogme de la croissance . Cette lecture critique permet de donner un sens à certaines des incohérences internes apparentes du projet politique post-apartheid et à dépasser l'alternative critique entre condamnation radicale du tournant néolibéral de l'ANC et éloge du projet post-néolibéral de l'Etat « développemental » sud-africain. Cette lecture foucaldienne vise ainsi à éclairer d'un jour critique nouveau ce projet politique et à renouveler le débat sur la néolibéralisation en Afrique du Sud.
S'interroger sur les villes en Allemagne suppose d'analyser deux contextes principaux. Le premier, géographique, tient à une armature urbaine polycéphale. Il importe d'en prendre la mesure, d'en préciser les caractéristiques, puis de se demander si cette armature connaît ou non des mutations. On observe ainsi des dynamiques urbaines différenciées mais sans changement structurel, en raison de politiques territoriales visant à conserver un semis de villes attractives. Toutefois, il importe de considérer une grande mutation urbaine, les villes rétrécissantes. Le second contexte, institutionnel, est celui d'une imbrication des échelons administratifs qui permet de situer les villes par rapport au niveau fédéral (État fédéral ou Bund ) et aux Länder. Il s'inscrit dans un entrecroisement d'une partie des moyens dont les villes disposent. Ce contexte institutionnel se modifie-t-il ou, au contraire, est-il appelé à perdurer ? La réponse à cette question doit prendre en compte, d'une part, le fait que les villes sont financièrement protégées par la Loi fondamentale ( Grundgesetz ) et, d'autre part, les effets de la péréquation sur le potentiel de recettes des villes.
International audience ; L'identité d'une ville nouvelle aux prises avec ses utopies fondatrices. Villeneuve d'Ascq, une utopie urbaine Les aménageurs, architectes et urbanistes qui ont pensé la ville nouvelle de Villeneuve d'Ascq puis l'ont construite, entre la fin des années 60 et les débuts des années 80, ont été soucieux de lui donner d'emblée une identité qui l'associe à la modernité de l'époque : espaces verts, équipements sportifs, lieux culturels, entreprises de nouvelles technologies, démocratie participative, mixité entre habitat individuel et collectif, et entre accession à la propriété et logement social i. Nous sommes entre la fin de la période de l'urbanisme planificateur, conduit sous la houlette des ingénieurs des Ponts et Chaussées et des services de l'Etat français, et les débuts de « l'urbanisme opérationnel » qui va trouver dans les villes nouvelles son terrain de prédilection. Apparaît une « nouvelle culture du territoire » ii qui promeut une réflexion approfondie et plus anthropologique sur les espaces publics iii , une grande méfiance vis à vis du fonctionnalisme, la mise en place de cadres d'action plus attentifs aux habitants, un intérêt pour les problématiques paysagères, l'émergence de l'idée de « recyclage » iv et une plus grande attention portée à l'existant. Ainsi les villes nouvelles sont-elles des transitions expérimentales entre la tabula rasa de la période précédente et l'urbanisme de projet qui émergera dans les années 90. On perçoit dans les propositions de l'Etablissement public d'aménagement qui porte le projet, en direction des habitants et des élus locaux, une difficulté certaine à prendre en compte sérieusement l'existant social et politique du territoire autrement qu'en termes de contraintes (ils gênent le bon déroulement du projet) ou de ressource (pour le patrimoine, pour donner un cadre « naturel » à la ville nouvelle…). L'impression domine que la ville nouvelle aurait idéalement du être édifiée sur du vide, et les 12 000 personnes qui vivaient sur le territoire avant sa création ne sont mentionné qu'incidemment dans les discours et dans les journaux municipaux de l'époque. Ils resteront peu visibles dans les décennies qui suivront. Mais d'un autre côté les discours sur la participation des « habitants » sont nombreux, trahissant un soucis bien réel d'édifier une ville qui soit plus « démocratique », d'abord chez les techniciens et aménageurs de l'établissement public, puis chez les élus de la ville nouvelle. Par de nombreux côtés, Villeneuve d'Ascq ressemble à la mise en oeuvre d'une utopie. Elle répond à peu près à la structure tripartite de l'Utopia de Moore v : critique de ce qui a précédé (ici la critique du fonctionnalisme et des « cités » jugés responsables de déshumaniser la ville) ; projet d'une société (d'une ville) plus harmonieuse ; conception d'un espace bâti qui joue ici entre la ville et la nature, porté par des institutions plus démocratiques ayant pour mission de « changer la ville » c'est à dire de passer d'un âge urbain ancien à un âge urbain nouveau. Elle est aussi utopie parce que ce que recouvrent les nouvelles idées sur la ville qu'elle exprime, vient conforter des utopies plus générales qu'avait fait émerger le mouvement social de 1968. La question n'est pas originale, elle a traversé la réalisation de la plupart des villes nouvelles vi. A Villeneuve d'Ascq, ces idées peuvent être résumées par un mot, celui d'ouverture qui sera décliné de diverses manières par les professionnels, par les élus, par les habitants. Villeneuve d'Ascq sera une ville « ouverte » sur les idées nouvelles, sur les hommes, sur le monde. Aujourd'hui, après bientôt 40 années, ces utopies n'ont pas disparu des souvenirs d'anciens habitants, d'architectes qui l'ont construite et de certains élus, même si concrètement elles semblent un peu difficiles à rencontrer. Elles possèdent une efficacité symbolique manifeste puisque que nous les avons retrouvées dans les propos de nouveaux habitants qui les revendiquent. L'hypothèse que je formulerai est qu'elles ont rejoint l'imaginaire identitaire villeneuvois, qu'elles appartiennent désormais à une forme de patrimoine immatériel qui s'incarne dans l'urbanisme de la ville. Nous verrons ainsi deux temps dans la construction de cette identité de ville. Au départ cette nouvelle utopie urbaine qui est en phase avec certains mouvements politiques et sociaux des années 60/70 ; ensuite les effets de l'expérience résidentielle qui fait ressortir d'autres valeurs comme le patrimoine, la nature, l'attachement aux vieux bourgs, ou la défense des intérêts locaux qui s'expriment dans des récits fondateurs parfois échangés avec les nouveaux arrivants. En conclusion nous évoquerons, au milieu des années 2000, la fermeture des espaces, et ce qu'il en est de ces « images de villes », pour reprendre l'expression de Ledrut vii , qui permettent d'approcher l'identité de Villeneuve d'Ascq.
International audience ; L'identité d'une ville nouvelle aux prises avec ses utopies fondatrices. Villeneuve d'Ascq, une utopie urbaine Les aménageurs, architectes et urbanistes qui ont pensé la ville nouvelle de Villeneuve d'Ascq puis l'ont construite, entre la fin des années 60 et les débuts des années 80, ont été soucieux de lui donner d'emblée une identité qui l'associe à la modernité de l'époque : espaces verts, équipements sportifs, lieux culturels, entreprises de nouvelles technologies, démocratie participative, mixité entre habitat individuel et collectif, et entre accession à la propriété et logement social i. Nous sommes entre la fin de la période de l'urbanisme planificateur, conduit sous la houlette des ingénieurs des Ponts et Chaussées et des services de l'Etat français, et les débuts de « l'urbanisme opérationnel » qui va trouver dans les villes nouvelles son terrain de prédilection. Apparaît une « nouvelle culture du territoire » ii qui promeut une réflexion approfondie et plus anthropologique sur les espaces publics iii , une grande méfiance vis à vis du fonctionnalisme, la mise en place de cadres d'action plus attentifs aux habitants, un intérêt pour les problématiques paysagères, l'émergence de l'idée de « recyclage » iv et une plus grande attention portée à l'existant. Ainsi les villes nouvelles sont-elles des transitions expérimentales entre la tabula rasa de la période précédente et l'urbanisme de projet qui émergera dans les années 90. On perçoit dans les propositions de l'Etablissement public d'aménagement qui porte le projet, en direction des habitants et des élus locaux, une difficulté certaine à prendre en compte sérieusement l'existant social et politique du territoire autrement qu'en termes de contraintes (ils gênent le bon déroulement du projet) ou de ressource (pour le patrimoine, pour donner un cadre « naturel » à la ville nouvelle…). L'impression domine que la ville nouvelle aurait idéalement du être édifiée sur du vide, et les 12 000 personnes qui vivaient sur le territoire avant sa création ne sont mentionné qu'incidemment dans les discours et dans les journaux municipaux de l'époque. Ils resteront peu visibles dans les décennies qui suivront. Mais d'un autre côté les discours sur la participation des « habitants » sont nombreux, trahissant un soucis bien réel d'édifier une ville qui soit plus « démocratique », d'abord chez les techniciens et aménageurs de l'établissement public, puis chez les élus de la ville nouvelle. Par de nombreux côtés, Villeneuve d'Ascq ressemble à la mise en oeuvre d'une utopie. Elle répond à peu près à la structure tripartite de l'Utopia de Moore v : critique de ce qui a précédé (ici la critique du fonctionnalisme et des « cités » jugés responsables de déshumaniser la ville) ; projet d'une société (d'une ville) plus harmonieuse ; conception d'un espace bâti qui joue ici entre la ville et la nature, porté par des institutions plus démocratiques ayant pour mission de « changer la ville » c'est à dire de passer d'un âge urbain ancien à un âge urbain nouveau. Elle est aussi utopie parce que ce que recouvrent les nouvelles idées sur la ville qu'elle exprime, vient conforter des utopies plus générales qu'avait fait émerger le mouvement social de 1968. La question n'est pas originale, elle a traversé la réalisation de la plupart des villes nouvelles vi. A Villeneuve d'Ascq, ces idées peuvent être résumées par un mot, celui d'ouverture qui sera décliné de diverses manières par les professionnels, par les élus, par les habitants. Villeneuve d'Ascq sera une ville « ouverte » sur les idées nouvelles, sur les hommes, sur le monde. Aujourd'hui, après bientôt 40 années, ces utopies n'ont pas disparu des souvenirs d'anciens habitants, d'architectes qui l'ont construite et de certains élus, même si concrètement elles semblent un peu difficiles à rencontrer. Elles possèdent une efficacité symbolique manifeste puisque que nous les avons retrouvées dans les propos de nouveaux habitants qui les revendiquent. L'hypothèse que je formulerai est qu'elles ont rejoint l'imaginaire identitaire villeneuvois, qu'elles appartiennent désormais à une forme de patrimoine immatériel qui s'incarne dans l'urbanisme de la ville. Nous verrons ainsi deux temps dans la construction de cette identité de ville. Au départ cette nouvelle utopie urbaine qui est en phase avec certains mouvements politiques et sociaux des années 60/70 ; ensuite les effets de l'expérience résidentielle qui fait ressortir d'autres valeurs comme le patrimoine, la nature, l'attachement aux vieux bourgs, ou la défense des intérêts locaux qui s'expriment dans des récits fondateurs parfois échangés avec les nouveaux arrivants. En conclusion nous évoquerons, au milieu des années 2000, la fermeture des espaces, et ce qu'il en est de ces « images de villes », pour reprendre l'expression de Ledrut vii , qui permettent d'approcher l'identité de Villeneuve d'Ascq.
International audience ; L'identité d'une ville nouvelle aux prises avec ses utopies fondatrices. Villeneuve d'Ascq, une utopie urbaine Les aménageurs, architectes et urbanistes qui ont pensé la ville nouvelle de Villeneuve d'Ascq puis l'ont construite, entre la fin des années 60 et les débuts des années 80, ont été soucieux de lui donner d'emblée une identité qui l'associe à la modernité de l'époque : espaces verts, équipements sportifs, lieux culturels, entreprises de nouvelles technologies, démocratie participative, mixité entre habitat individuel et collectif, et entre accession à la propriété et logement social i. Nous sommes entre la fin de la période de l'urbanisme planificateur, conduit sous la houlette des ingénieurs des Ponts et Chaussées et des services de l'Etat français, et les débuts de « l'urbanisme opérationnel » qui va trouver dans les villes nouvelles son terrain de prédilection. Apparaît une « nouvelle culture du territoire » ii qui promeut une réflexion approfondie et plus anthropologique sur les espaces publics iii , une grande méfiance vis à vis du fonctionnalisme, la mise en place de cadres d'action plus attentifs aux habitants, un intérêt pour les problématiques paysagères, l'émergence de l'idée de « recyclage » iv et une plus grande attention portée à l'existant. Ainsi les villes nouvelles sont-elles des transitions expérimentales entre la tabula rasa de la période précédente et l'urbanisme de projet qui émergera dans les années 90. On perçoit dans les propositions de l'Etablissement public d'aménagement qui porte le projet, en direction des habitants et des élus locaux, une difficulté certaine à prendre en compte sérieusement l'existant social et politique du territoire autrement qu'en termes de contraintes (ils gênent le bon déroulement du projet) ou de ressource (pour le patrimoine, pour donner un cadre « naturel » à la ville nouvelle…). L'impression domine que la ville nouvelle aurait idéalement du être édifiée sur du vide, et les 12 000 personnes qui vivaient sur le territoire avant sa création ne sont mentionné qu'incidemment dans les discours et dans les journaux municipaux de l'époque. Ils resteront peu visibles dans les décennies qui suivront. Mais d'un autre côté les discours sur la participation des « habitants » sont nombreux, trahissant un soucis bien réel d'édifier une ville qui soit plus « démocratique », d'abord chez les techniciens et aménageurs de l'établissement public, puis chez les élus de la ville nouvelle. Par de nombreux côtés, Villeneuve d'Ascq ressemble à la mise en oeuvre d'une utopie. Elle répond à peu près à la structure tripartite de l'Utopia de Moore v : critique de ce qui a précédé (ici la critique du fonctionnalisme et des « cités » jugés responsables de déshumaniser la ville) ; projet d'une société (d'une ville) plus harmonieuse ; conception d'un espace bâti qui joue ici entre la ville et la nature, porté par des institutions plus démocratiques ayant pour mission de « changer la ville » c'est à dire de passer d'un âge urbain ancien à un âge urbain nouveau. Elle est aussi utopie parce que ce que recouvrent les nouvelles idées sur la ville qu'elle exprime, vient conforter des utopies plus générales qu'avait fait émerger le mouvement social de 1968. La question n'est pas originale, elle a traversé la réalisation de la plupart des villes nouvelles vi. A Villeneuve d'Ascq, ces idées peuvent être résumées par un mot, celui d'ouverture qui sera décliné de diverses manières par les professionnels, par les élus, par les habitants. Villeneuve d'Ascq sera une ville « ouverte » sur les idées nouvelles, sur les hommes, sur le monde. Aujourd'hui, après bientôt 40 années, ces utopies n'ont pas disparu des souvenirs d'anciens habitants, d'architectes qui l'ont construite et de certains élus, même si concrètement elles semblent un peu difficiles à rencontrer. Elles possèdent une efficacité symbolique manifeste puisque que nous les avons retrouvées dans les propos de nouveaux habitants qui les revendiquent. L'hypothèse que je formulerai est qu'elles ont rejoint l'imaginaire identitaire villeneuvois, qu'elles appartiennent désormais à une forme de patrimoine immatériel qui s'incarne dans l'urbanisme de la ville. Nous verrons ainsi deux temps dans la construction de cette identité de ville. Au départ cette nouvelle utopie urbaine qui est en phase avec certains mouvements politiques et sociaux des années 60/70 ; ensuite les effets de l'expérience résidentielle qui fait ressortir d'autres valeurs comme le patrimoine, la nature, l'attachement aux vieux bourgs, ou la défense des intérêts locaux qui s'expriment dans des récits fondateurs parfois échangés avec les nouveaux arrivants. En conclusion nous évoquerons, au milieu des années 2000, la fermeture des espaces, et ce qu'il en est de ces « images de villes », pour reprendre l'expression de Ledrut vii , qui permettent d'approcher l'identité de Villeneuve d'Ascq.
Résumé Cet article propose une lecture comparée d' Arria Marcella de Théophile Gautier et de Bruges-la-Morte de Georges Rodenbach. Dans ces deux textes, le lecteur se retrouve emmené dans des villes mortes. Dans les deux cas, ces cités évoquent la mort. Pour Pompéi, le lieu où se déroule la nouvelle de Gautier, c'est une ville fantôme, redécouverte après son ensevelissement sous la cendre du Vésuve. En ce qui concerne Bruges, la représentation de la ville, aussi bien aux niveaux textuels qu'iconographiques – il s'agit, en effet, du premier roman à intégrer des photographies dans l'histoire de la littérature française –, constitue une mise en scène de l'absence, du vide laissée par l'épouse défunte du héros. L'environnement urbain et en particulier celui de la ville morte favorise dans l'espace fictionnel l'apparition de fantômes et dans ces cas précis de « mortes amoureuses ». Nous nous attacherons à présenter les correspondances entre le traitement poétique de la revenante et celui de la ville morte.